SGEN-CFDT MAYOTTE
Vivre et enseigner à Mayotte

Avertissement : cette page n'est plus mise à jour depuis 2009.
(sauf la photo ci-dessous ajouté en avril 2015)
Le Sgen de l'étranger ne s'occupe plus de Mayotte,
de la Nouvelle-Calédonie ou de la Polynésie française
(et il n'a jamais eu la responsabilité des DOM).
Certains éléments sont dépassés et cette page est à considérer comme une archive.

Vous pouvez consulter la page du vice-rectorat Mayotte et son école (mise à jour en avril 2014)


Une partie de l'équipe du Sgen-CFDT Mayotte
avec au centre le secrétaire général de la toute nouvelle CFDT Mayotte (CISMA)
reçoit Franck Loureiro secrétaire national du Sgen-CFDT.
(avril 2015)

voir aussi sur Mayotte Hebdo : http://www.mayottehebdo.com/index.php?option=com_content&view=article&id=672%3Aeducation-il-faut-aller-plus-vite&catid=98%3Aen-bref&Itemid=263


PRESENTATION

liens
courte bibliographie des titres français disponibles en librairie.


 Rémi Kaupp, CC-BY-SA, Wikimedia Commons


INTRODUCTION

L’île de Mayotte fait rêver, comme toutes les îles tropicales. L’exotisme, la beauté des paysages et du lagon, l’indemnité d’éloignement suscitent des candidatures. N’oubliez pas les autres aspects avant de prendre votre décision :

Malgré tout cela, la majorité des collègues affectés à Mayotte semblent heureux d’y être...

Le présent document vous aidera à vous faire une idée de ce qui vous trouverez à Mayotte.

Consultez aussi sur la Toile :


SOMMAIRE

1 - Données politiques et administratives

1-1 Statut de l’île

1-2 Historique

1-3 Recrutement, Situation administrative

1.3.1 Recrutement et affectation des fonctionnaires d'État

1.3.2 Recrutement d'enseignants contractuels

1.3.3 Statuts et décrets

1.3.4 La fiscalité

2 - Données géographiques

2-1 Localisation

2-2 Démographie

2-3 Société

2-4 Économie

3 - Aspects pratiques

3-1 Le déménagement

3-2 Le logement

3-3 L’automobile

3-4 La santé

3-5 Les services

3-6 L’indemnité d’éloignement

3-7 Le mobilier et l’électroménager

3-8 La consommation courante

3-9 La culture

3-10 Les loisirs

4 - La situation éducative

4-1 Pour les enfants mahorais

4-2 Pour les enfants de métropole

4-3 Le système éducatif.

5 - La formation continue

5-1 La formation promotionnelle

5-2 La formation pédagogique


1. DONNÉES POLITIQUES ET ADMINISTRATIVES

1.1 Statut de l'île

Naguère « collectivité territoriale », Mayotte est devenue « collectivité départementale » en 2002 et se rapproche progressivement du droit commun français. Le pouvoir exécutif, naguère exercé par le Préfet, "représentant du Gouvernement", a été progressivement transféré au Conseil général de 2004 et 2007.

Par un référendum le 29 mars 2009, marqué par une participation plus faible (à peine plus de 60 %) que pour les précédentes consultations, les électeurs ont voté à une très large majorité (95,8 %) pour un statut départemental, ce qui ne doit pas amener à s'imaginer que cette île ressemble aux actuels départements d'outre-mer.


1.2 Historique

La souveraineté française sur Mayotte n'est toujours pas reconnue par l'ONU et l'union africaine, qui la considèrent comme partie intégrante de l'État comorien. Il y a contradiction entre le principe d'autodétermination du droit français et le principe onusien de l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Cependant, les protestations internationales se font de plus en plus timides, une coopération régionale s'esquisse timidement et l'Union européenne intervient à Mayotte.

Une forte immigration difficile à contrôler en provenance des îles voisines (notamment Anjouan) crée des tensions. Les Comoriens des autres îles sont considérés comme des étrangers et soumis depuis 1995 à l'obligation du visa pour entrer à Mayotte. Cela entraîne un taux élevé de « reconduites aux frontières » et un grand nombre de noyades en mer pour ceux qui prennent le risque d'un voyage en clandestinité sur de petites embarcations. La lutte contre l’immigration clandestine s’intensifie : en 2004, une loi supprime la médecine gratuite pour les étrangers comme pour les résidents puisque la sécurité sociale, qui n’existait pas à Mayotte, se met en place.

De nombreux livres permettent de mieux saisir la « Question mahoraise » dans l'ensemble comorien, austral et international (site http://www.maisondeslivres.com)

L'association Survie, à travers son mensuel Billet d'Afrique et d'ailleurs et son site Internet http://survie.org/, publie des informations et des analyses sans complaisance sur la politique africaine de la France et l'action de ses services secrets, dossiers dans lesquels les Comores et Mayotte reviennent assez souvent.

Voici quelques grands traits de l'histoire de Mayotte

Date Événement Personnages, etc. Statut Note
25/04/1841 Adhésion "volontaire" de Mayotte à la France. Passot rachète Mayotte au sultan Andriansouly. 1ère colonie française du XIXe siècle. Via un sultan usurpateur!
13/06/1843 Installation française réelle à Mayotte Andriansouly touche les 5 000 piastres qu'il boit. Colonisation confirmée La France déchante.
1886/1897 Mayotte mise sous tutelle comorienne. Humblot, planteur, met la main sur les Comores. Colonisation généralisée. La France oublie Mayotte.
25/06/1912

23/02/1914

Comores (4 îles) sous tutelle malgache C'est une mesure administrative prise de loin. Sous-colonie française. La France enterre Mayotte.
09/05/1946

23/02/1946

Petite autonomie des Comores et TOM. De Gaulle souhaite décoloniser en douceur. TOM avec les Comores. Mayotte a ses premiers députés
14/05/1958

Jusqu'en 1968

Transfert de la capitale à Moroni (Grande-Comore) L'assemblée territoriale en décide souverainement. Départementalisation ? Mayotte se rebelle !

Manifestations de femmes

22/12/74 Référendum d'autodétermination. Les Comoriens votent à 94,56% pour l’indépendance mais le "non" l’emporte à Mayotte. Après quelques hésitations, et malgré la réprobation internationale, la France décide que le référendum sera considéré île par île. Mayotte restera donc française. Scission d'avec les autres îles de l'archipel des Comores.
08/02/1976 Référendum de rattachement aux Comores. Mayotte refuse à la quasi-unanimité. Paris note. Mayotte se sépare des Comores Scission confirmée.
11/04/1976

24/12/1976

Référendum proposant de redevenir TOM. Mais Mayotte veut être DOM... et ne devient que... ... Collectivité territoriale cf. le mirage réunionnais.
1995 Instauration du visa pour les Comoriens qui veulent se rendre à Mayotte. Le gouvernement d’Édouard Balladur étend à Mayotte une mesure métropolitaine. Début d’une immigration clandestine massive... ... dramatique et sans solution jusqu’à ce jour.
1997

Les Comores se déchirent.

Embargo international contre l’île rebelle d’Anjouan.

Exacerbation du séparatisme anjouanais. Une nouvelle fait le tour du monde : Anjouan voudrait redevenir française ! Autonomie de fait d’Anjouan et de Mohéli. L’État comorien survivra-t-il ?

02/07/2000

26/06/2001

Un projet de nouveau statut de Mayotte est adopté à une large majorité par référendum, puis par l’Assemblée Nationale à Paris. "Ancrage définitif" de Mayotte dans la République française, selon Paris. "Collectivité départementale" à partir de janvier 2002. 10 ans pour trouver un statut définitif (peut-être DOM ?)
23/12/2001 Référendum constitutionnel aux Comores : l’Union des Comores remplace la République Fédérale Islamique des Comores. Les tendances séparatistes s’apaisent. Plus large autonomie de chacune des îles, dotées de présidents et d'exécutif propres. L’unité des trois îles de l’État comorien est préservée. La revendication de souveraineté sur Mayotte est maintenue.
01/01/2002 Entrée en vigueur de la loi statutaire instituant la "Collectivité Départementale de Mayotte" : le conseil général devient l'exécutif à partir de 2007 Nombreuses mesures administratives et sociales : allocations familiales, sécurité sociale, intégration de fonctionnaires locaux dans la Fonction publique d’État, etc. Mayotte première "Collectivité départementale" de la République française.

Marche accélérée pour "rattraper les retards" en dix ans.

Un défi colossal.

29/03/2009 Référendum sur la départementalisation quasi-unanimité des politiques locaux poursuite du chemin vers la départementalisation 95 % de oui, mais abstention de près de 40 %

Voir également par exemple : http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_Mayotte Mayotte.gif (206281 octets)


1.3 Situation administrative

1.3.1 Recrutement et affectation des fonctionnaires d'État

L'affectation à Mayotte, qui n'est pas un département français ni une académie, relève néanmoins désormais de la même procédure qu'une mutation inter ou intra-académique. Le Sgen revendique un recrutement tenant compte du profil, mais selon le barème appliqué actuellement, seuls comptent le grade et l'échelon. L'ancienneté dans le poste n'est pas prise en compte, ni les qualifications pourtant bien utiles sur le terrain en FLES (Français Langue Étrangère ou Seconde) ou l'expérience en ZEP.

Dans le primaire, seuls sont recherchés les maîtres-formateurs et les instituteurs spécialisés.

L'affectation sur un poste précis (second degré) à Mayotte se fait dans le cadre d'un mouvement intra-académique, en fonction de voeux qu'il vous sera demandé de formuler. Les demandes pour la rentrée 2009 se font du 30 mars 2009 au 14 avril 2009 à 24 heures (heure locale) sur https://bv.ac-mayotte.fr/siam2. Les résultats sont disponibles dès l’issue des réunions des commissions administratives paritaires locales consultées à partir du 18 juin 2009.

Il est possible de changer ensuite d'affectation à l'intérieur de Mayotte (un fois pour un séjour de 4 ans).

Voir la liste des postes à pourvoir Postes_Mayotte_2009.pdf

1.3.2 Recrutement d'enseignants contractuels

Le Sgen est évidemment défavorable, à Mayotte comme ailleurs, au recrutement de précaires. Ces recrutements, qui échappent encore à tout contrôle syndical, se font directement auprès du vice-rectorat de Mayotte. Dans le primaire, la rémunération est au maximum de 1 000 euros/mois (environ). Dans le secondaire, elle suit la grille des maîtres auxiliaires métropolitains.

Il faut savoir que dans le primaire, les conditions de travail sont plutôt dures : matériel, propreté, hygiène, classes surchargées, élèves non francophones pour la plupart, relations parfois difficiles avec les maîtres locaux, pédagogie très différente). Point positif : les élèves font preuve d'une très grande gentillesse.

Un titulaire en disponibilité ne peut faire l'objet d'aucun recrutement dans le public sur un poste équivalent à sa qualification de titulaire, mais peut travailler dans d'autres secteurs : dans le privé bien sûr (voir en 4.2 la listes des écoles privées) mais aussi dans n'importe quelle autre administration, dans des centres de formation comme le GRETA, voire comme instituteur pour un titulaires autre qu'instituteur ou professeur des écoles.

1.3.3 Statuts et décrets

Comme les autres agents de l'État, les enseignants affectés à Mayotte depuis la métropole sont régis par le décret n° 96-1027 de 26 novembre 1996. Ils sont placés à la disposition du vice-recteur de Mayotte, pour deux ans renouvelables une fois. Ils bénéficient sous certaines conditions d'une indemnité de déménagement pour leur arrivée et leur départ. Une indemnité d'éloignement (I.E.), équivalant à 11,5 mois de salaire brut par an, est versée par le rectorat de l'académie d'origine. Le premier versement, correspondant à la première année, est dû avant le départ (mais les retards importants sont fréquents) et le second versement à l'issue de la deuxième année. L'I.E. subit le prélèvement de 2 % au profit de la Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte.

Vous percevrez un remboursement partiel de votre loyer (généralement moins de 150 euros, les instituteurs reçoivent davantage).

Si vous restez plus de deux ans à Mayotte, vous bénéficierez, pour vous et les membres de votre famille présents à Mayotte, d'un billet dit "inter-séjour" pour passer les grandes vacances en France après la deuxième année scolaire. Le Sgen demande le remplacement de ce billet administratif par une indemnité de transport, qui permettrait à chacun de choisir ses dates et son itinéraire.

À l'issue de leur séjour à Mayotte, les PEGC, les professeurs d'école et les instituteurs sont automatiquement réaffectés dans leur département d'origine (sauf demande à formuler selon la procédure habituelle). Les adjoints d'enseignement, certifiés et agrégés sont mis au mouvement général, avec 1 000 points de bonification s'ils demandent leur académie d'origine en premier voeu.

Le statut de résident, qui permet de rester à Mayotte sans limitation de durée, mais sans indemnité d'éloignement et sans prime de cherté de vie comme dans les DOM, concerne très peu de fonctionnaires d'État. Ce statut est actuellement accordé de façon très restrictive, aux seuls fonctionnaires qui ont à Mayotte "le siège de leurs intérêts matériels et moraux", ce qui engendre de nombreux recours en Tribunal Administratif, lequel déboute régulièrement l'Administration. Le Sgen demande que le statut de résident soit accordé à tous les agents qui en font la demande. Les résidents bénéficient d'un voyage aller retour pour la Métropole tous les trois ans.

Quelques recrutements locaux sont possibles auprès de la Collectivité départementale de Mayotte, gérés par le vice-rectorat de Mayotte. Dans le secondaire, il s'agit surtout de remplacements, sous le statut de maître auxiliaire, au salaire de métropole. Dans le primaire, le salaire est de moins de 1 000 euros, quelle que soit la qualification, et pour les fonctionnaires d'État, les services effectués ne comptent pas pour l'avancement ni la retraite.

1.3.4 La fiscalité

L’impôt sur le revenu est payé à Mayotte, prélevé chaque mois à la source ; cela ne dispense pas de faire une déclaration à Noisy-le-Grand (fiscalité pour les Français à l’étranger) en déclarant un revenu nul, ou bien des revenus éventuels de loyers par exemple ; La défiscalisation possible en métropole ne l’est plus à Mayotte.

L'impôt sur le revenu, pour les niveaux de revenus moyens des enseignants, est généralement un peu plus lourd qu'en métropole. L'indemnité d'éloignement risque d'être fiscalisée localement dans quelques années, malgré les promesses orales. Le Sgen-CFDT de l'Étranger est opposé à cette mesure, par souci d'équité avec les systèmes de rémunération en vigueur aux Affaires Étrangères, dans le réseau des écoles françaises de l'étranger et en Coopération.

La TVA ne s'applique pas encore à Mayotte qui vit sous un régime douanier et fiscal spécifique. À l'entrée, les marchandises sont taxées à 40 % Vous bénéficiez de l'exonération pour votre déménagement à l'arrivée, mais pas lors de vos voyages ultérieurs.

Une fois devenu résident, vous pourrez lors de vos voyages en métropole bénéficier des mêmes avantages que si vous résidiez hors de la Communauté européenne (voiture en TT, détaxe à l'exportation).

Il n'existe pas encore de taxe d'habitation.


2. DONNÉES GÉOGRAPHIQUES :

Commencez par acheter la carte touristique IGN au 1:50 000 ISBN : 3282118400218 ou les deux cartes IGN 4410 et 4411 Série Bleue, http://www.ign.fr/fr/GP/cartes/dom-tom/mayotte.htm ou consultez-les sur le site Internet de l'IGN http://www.geoportail.fr/visu2D.do?ter=mayotte

Autres achats incontournables :

  • le topo-guide L'île de Mayotte à pied de la Fédération Française de Randonnée Pédestre.
  • 47 balades et randonnées faciles à Mayotte - Guide touristique et culturel - de Marie-Céline Moatty - Orphie G. Doyen éditions

2.1 Localisation

Mayotte (Maoré en langue shimaoré) fait partie de l'archipel des Comores, formation volcanique située entre Madagascar et la côte africaine du Mozambique. D'une superficie totale de 374 km², entourée de 1 000 km² de lagon et de 140 km de récifs coralliens, elle comprend deux îles principales, Grande Terre et Petite Terre, reliées par une barge.

La métropole est à 10 000 km. La plupart des liaisons aériennes passent par La Réunion, située à 1 500 km.

Le décalage horaire avec la métropole est de + 2 heures par rapport à l'heure d'hiver ou de + 1 h par rapport à l'heure d'été.


2.2 Démographie

La croissance démographique est très forte (5 enfants par femme et forte immigration) : 3 500 habitants lors du rattachement de Mayotte à la France, 35 000 en 1974 lors de la sécession d'avec les Comores et près de 200 000 aujourd'hui (selon l'INSEE, l'île comptait officiellement 186 452 habitants le 31 juillet 2007, mais le décompte des clandestins, notamment, est difficile). 50 % de la population a moins de 25 ans.


2.3 Société

La société est marquée par un islam majoritaire tolérant et par un matriarcat d'origine africaine. À Mayotte, ce sont les femmes qui détiennent une grande partie du pouvoir : elles possèdent les maisons et sont à l'avant des manifestations. La polygamie est en régression et est interdite depuis janvier 2005.

Les langues parlées (peu écrites) sont le shimaoré (majoritaire, variante mahoraise du comorien, apparenté au swahili) et le shibushi (variante mahoraise du malgache). Le français reste peu utilisé entre Mahorais en dehors de l'administration et de l'école et en présence de métropolitains.


2.4 Économie

L'agriculture vivrière traditionnelle ou "gratte" (manioc, bananes…) se développe dans le cadre familial. Elle assure une part essentielle de la consommation des Mahorais, même chez les salariés. Les productions de rente (essence d'ylang et vanille) sont en déclin. On fonde quelques espoirs sur l'aquaculture et surtout le tourisme. L'éloignement de la métropole, la durée et le coût du transport aérien sont des handicaps difficiles à surmonter.

Comme dans les autres DOM/TOM, le chômage est plus important qu'en métropole, et bien que Mayotte ne bénéficie encore ni du RMI ni de l'indemnisation du chômage, la part des revenus sociaux est prépondérante dans les revenus des ménages. Le PIB a augmenté de 10 % par an en 1999 et 2000, de 15 % en 2001. Mais il s'agit d'une activité essentiellement liée au bâtiment et à la commande publique.

La monnaie est l'euro.

Le revenu moyen, en progression, reste très inférieur à celui de la métropole et des DOM. Le SMIG mahorais est actuellement (2008-2009) à 75 % du SMIC métropolitain (5,49 euros brut/heure, 927,81 euros/mois brut soit soit 867,50 euros net). On peut craindre qu'un développement à plusieurs vitesses creuse le fossé entre les bénéficiaires et les laissés pour compte d'une modernisation très brutale.

Un calendrier d'augmentation est prévu pour les prochaines années :


3. ASPECTS PRATIQUES

Pour vous faire une idée avant votre départ de l'offre et des prix d'occasion des logements, des voitures, des meubles et de l'électroménager, faites-vous envoyer par la Section SGEN-Mayotte un exemplaire du 97-6, journal local gratuit de petites annonces.


3.1 Le déménagement

Les délais sont généralement de un mois à un mois et demi par voie maritime. Faites faire plusieurs devis. La douane est rigoureuse et tout le matériel de moins de six mois que vous apporterez devra en principe faire l'objet d'une demande d'importation en franchise. Un déshumidificateur est appréciable, ainsi qu'un climatiseur (spilt système pour les logements SIM). Le matériel téléphonique se trouve sur place à des prix comparables à la métropole.

Pour éviter les excédents de bagages à la dernière minute (environ 30 EUR le kg au-delà de votre franchise de 20 kg par personne), pensez à la poste : un colis de 30 kg par avion ne vous coûtera que 83 EUR au tarif prioritaire ou 49 EUR au tarif économique (délai 3 à 5 semaines).


3.2 Le logement

Il est de moins en moins rare mais reste relativement cher, et surtout il dépend principalement de la Société immobilière de Mayotte (SIM), qu'il est préférable de contacter dès votre avis de mutation. Des agences sont maintenant sur le marché, les offres des particuliers se multiplient et la concurrence commence à fonctionner. Il existe aussi des loueurs privés qui pratiquent des prix équivalents à ceux de la SIM (compter 460 EUR pour un T2, 600 EUR pour un T3 et 760 EUR pour un T4). Si votre logement est réservé à la SIM, vous payerez le loyer du mois d'août. Evitez donc de réserver sauf pour les T4-T5, vous économiserez un mois de loyer.

Pour la location privée, établissez un bail pour éviter les litiges. Généralement, les logements sont plus chers à Mamoudzou, la capitale, qu'à Petite Terre et en zone rurale. Il est préférable de prendre le premier logement proposé par la SIM, quitte à en changer plus tard.

Le vol est devenu un problème réel (il concerne aussi les deux roues et les bateaux). Un minimum de vigilance et de prudence s'impose et suffit généralement à faire face. Certaines zones ne peuvent plus être assurées contre le vol. Des associations de quartier se créent pour assurer le gardiennage de jour, de nuit ou les deux. Un conseil : apportez un système d'alarme, plus cher sur place.

Les trois compagnies d'assurance de la place sont les AGF, Groupama, Prudence Créole et VECTRA PAIC. La MAIF n'assure pas à Mayotte et n'envisage pas le faire. Si vous conservez un logement en France, gardez votre contrat RAQVAM. Attention, ce contrat qui vous couvre en métropole et à l'étranger pendant vos déplacements inférieurs à 90 jours (responsabilité civile, assistance et rapatriement sanitaire), ne vous ne vous couvrira pas à Mayotte puisque vous y serez résident. Pensez à vous couvrir auprès d'un assureur local pour la responsabilité civile et auprès de la MGEN et de l'Autonome 100 pour le rapatriement (voir plus bas § 3.4, La santé).


3.3 L'automobile

Une voiture est généralement nécessaire, sauf si vous pensez habiter Petite Terre, où elle est moins utile et où le scooter ou la moto sont une alternative. La climatisation et la tropicalisation sont appréciables. Un 4 x 4 n'est absolument pas indispensable car le réseau routier est globalement satisfaisant.

Votre voiture de métropole peut convenir si :

Si elle fonctionne à l'essence sans plomb, vous devrez à votre arrivée supprimer votre pot catalytique car le carburant sans plomb n'est pas distribué à Mayotte.

Munissez-vous d'un certificat de non gage à la préfecture d'origine, le plus tard possible avant votre départ, car la douane de Mayotte vous réclamera ce document lors de la livraison de la voiture... et il faudra qu'il ait alors moins de deux mois (durée du transbordement !). Sinon, il vaut mieux contacter assez tôt par fax les concessionnaires locaux et réserver une voiture neuve, un peu plus chère qu'en métropole, ou bien l'acheter d'occasion.

L'assurance doit être souscrite localement. Les prix sont comparables à ceux de la Métropole (mêmes compagnies que pour le logement). Pour conserver le bénéfice d'un bonus antérieur, pensez à demander avant votre départ un relevé d'information à votre dernier assureur.


3.4 La santé

Si vous êtes déjà couvert par la MGEN, contactez la MGEN-SEM (Secteur Extra-Métropolitain, au Mans) qui prélève 2,9 ou 4,9 % mensuels selon la formule choisie. En cas d'évacuation sanitaire par MGEN INTERNATIONAL (géré par IMA ASSISTANCE), c'est le plus souvent La Réunion qui vous sera imposée. Si vous tenez à retourner en métropole, ce sera à vos frais. La mutuelle « Autonome 100 » propose une couverture complémentaire au rapatriement pour 45 EUR/an et une couverture complète pour 261 EUR/an (incluant la prise en charge du voyage aller-retour en cas de décès d'un proche).

Sur place vous cotiserez 2 % à la Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte, en plus d'une cotisation à 1% à la Sécurité Sociale métropolitaine.

Depuis mars 2008, votre interlocuteur pour l'assurance maladie est le bureau MFP (Mutuelle de la Fonction Publique, interministériel) Mayotte, géré par la MGEN-SEM et non plus la Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte (même si n'êtes pas sociétaire MGEN).

Le paludisme et le choléra sont présents mais ne doivent pas susciter d'inquiétude excessive. Il suffit de respecter les règles élémentaires d'hygiène.

Il est nécessaire d'être en bonne santé physique et psychologique pour venir à Mayotte.


3.5 Les services

3.5.1 L'eau et l'électricité

L'eau distribuée est d'assez bonne qualité (mais chère). La plupart des métropolitains filtrent leur eau de boisson ou boivent de l'eau minérale (1 EUR la bouteille).

Les coupures d'eau et d'électricité sont plus fréquentes qu'en métropole. Pour votre ordinateur, l'utilité d'un onduleur est controversée, les ordinateurs récents comportant un système de sauvegarde.

3.5.2 La Poste

La Poste de Mayotte comporte une dizaine de bureaux. Le délai d'acheminement entre Mayotte et la métropole est généralement de sept à quatorze jours, parfois davantage, parfois moins. La distribution du courrier à domicile est à peu près bien assurée, il n'est pas indispensable de prendre une boîte postale. Les mêmes opérations financières qu'en métropole sont possibles.

3.5.3 Le téléphone

Le réseau téléphonique (géré par France-Télécom) est de bonne qualité technique, malgré des défaillances commerciales. Il y a deux opérateurs alternatifs : STOI et Only - Outremer Télécom (ex XTS Telecom) .

Le téléphone mobile SRR Société Réunionnaise du Radiotéléphone (filiale de SFR) a été la première à proposer le GSM. Vous pouvez également choisir Orange ou Only.

Pour téléphoner à l'extérieur de Mayotte, plusieurs systèmes de cartes prépayées existent, à des prix inférieurs à France-Télécom, notamment la carte Kertel (La Poste et la FNAC), à acheter en métropole avant le départ. La carte Alizés de France-Télécom permet seule l'accès depuis Mayotte à certains numéros de services commençant par 08 (par exemple pour consulter votre compte bancaire ou des horaires d'avion).
Les numéros de téléphone de Mayotte peuvent être connus depuis la Métropole par les Pages jaunes, mais la mise à jour est aléatoire.

3.5.4 Internet

Orange n'est plus le seul fournisseur d'accès Internet, mais les FAI alternatifs (STOI par satellite, Only - marque de Outremer Télécom - et Guetali, filiale de SRR, à destination des entreprises) restent peu nombreux. Gardez votre adresse électronique, et si vous êtes déjà client d'Orange (inscrit en « Libre accès » ou abonné), ne changez rien à votre configuration ni à votre abonnement (sauf les abonnements « triple play », à résilier puisqu'ils ne fonctionnent pas à Mayotte). À votre arrivée vous signalerez seulement à Orange votre changement d'adresse pour bénéficier de l'exonération de la TVA. LA LIVE BOX OU ONLYBOX NE SONT PAS ENCORE DISPONIBLES : L'ADSL EST ENCORE UN PROJET !!!! Le satellite, encore très onéreux, est le seul moyen d'avoir une connexion régulière pour le moment.

3.5.5 Les banques

Quatre banques sont installées à Mayotte : la Banque Française Commerciale pour l'Océan Indien (BFCOI), le Crédit Agricole de La Réunion, la Banque de La Réunion et la BRED (Banque Populaire), qui peut gérer les comptes CASDEN. La Poste offre depuis peu les mêmes services financiers qu'en métropole. Le Cabinet Vectra Paic représente les banques Martin Maurel, Cortal et Cardif.

Les comptes courants locaux ont des frais de fonctionnement relativement élevés, mais ils ne sont pas indispensables. La plupart des commerçants acceptent la carte bancaire et les chèques sur la métropole. Les retraits aux distributeurs automatiques sont faciles. Votre salaire peut continuer d'être viré (aux dates normales) sur un compte métropolitain.

3.5.6 L'audiovisuel

Le service public est assuré par RFO (Réseau France Outre-Mer), qui fait fonctionner Télé-Mayotte (très majoritairement en français, quelques émissions en shimaoré) et deux chaînes radio sur la bande FM (l'une en français, relayant France-Inter et RFI, l'autre en shimaoré).

En installant une petite parabole (disponible sur place) et en s'abonnant (40 EUR à 53 EUR/mois environ), deux bouquets satellites sont disponibles : Canal Satellite et Parabole Réunion (TPS), avec moins de chaînes toutefois qu'en métropole.

3.5.7 Les transports publics

Ils sont assurés uniquement par des taxis privés, très nombreux et pratiques. En zone urbaine, le déplacement coûte 0,70 EUR (1,22 EUR la nuit) quelle que soit la distance.

Entre Grande Terre et Petite Terre, la traversée en barge dure 20 minutes, il y a un départ toutes les 30 minutes. Il est courant d'habiter sur une île et de travailler sur l'autre.

3.5.8 Les transports aériens et maritimes

Les prix des transports aériens sont élevés : environ 500 EUR A.R. pour La Réunion, entre 900 EUR et 2 140 EUR selon les dates pour la métropole. La plupart des vols nécessitent un changement à La Réunion, sauf un vol hebdomadaire Air France via les Seychelles. Il est possible de payer moins cher en passant par les Comores, mais les horaires sont moins fiables. Corsair offre un acheminement par Madagascar.

Attention aux excédents de bagages (franchise de 20 kg, environ 30 EUR par kilo excédentaire). Pensez à conserver les souches de vos billets d'avion et les cartes d'accès à bord : elles vous permettront d'accumuler des points de fidélité pour des voyages gratuits. Réservez longtemps à l'avance pour bénéficier de promotions.

Il existe une ligne régulière de bateaux pour Anjouan et la Grande Comore (mais pas pour Madagascar).


3.6 L’indemnité d’éloignement

Exemple de calcul de la prime annuelle pour célibataire HC 6e échelon

traitement brut mensuel 3253,25
déduction pension civile à enlever

7,85%

255,38
déduction cotisation SS dans la limite du plafond (actuel : 2432) à enlever

1%

24,32
traitement indiciaire net mensuel

A

2973,55
montant de la fraction de l'IE

A x 11,5

34195,825
majoration pour conjoint à ajouter

10%

majoration pour enfant à charge même non accompagnant à ajouter

5%

total brut

B

34195,825
déduction CPS à enlever

2%

683,91
contribution solidarité à enlever

1%

341,95
montant de l'indemnité 33169,965

3.7 Le mobilier, l'électroménager, l'informatique

Il est possible de l'acheter sur place neuf ou d'occasion, mais l'occasion est presque aussi chère que le neuf. Un fer à repasser acheté sur place il y a 4 ans 70 EUR se vend 23 EUR d'occasion. Les prix du neuf ont tendance à baisser. Consultez le 97-6 (journal local gratuit de petites annonces, cf. plus haut § 3).

Pour le bricolage, il existe plusieurs bonnes quincailleries.

Un petit aspirateur manuel (à apporter de France) est utile pour lutter contre la poussière envahissante. Apportez des housses pour vos ordinateurs.

Il existe sur place une dizaine de magasins d'informatique.


3.8 La consommation courante

On trouve presque tout et l'approvisionnement s'améliore d'année en année. Toutefois, les ruptures de stock sur certains produits sont encore fréquentes (à relativiser ! Les produits essentiels comme le lait, le sucre, le sel ne manquent pas). La plupart des prix sont plus élevés qu'en métropole (jusqu'à +100% sur certains produits), mais la tendance est à la baisse.

Les supermarchés (Snie, Shopi, Sodifram) et l'hypermarché Jumbo Score (ex Cora) qui a ouvert en juin 2001 sont concentrés autour de Mamoudzou et à Petite Terre.

De petites épiceries existent partout, ouvertes presque à toute heure, mais elles proposent un choix limité aux produits de base.

Les légumes et les fruits, locaux ou importés, sont relativement rares et chers (2,30 EUR à 3 EUR le kg quelle que soit leur nature), même sur les marchés.

Plusieurs papeteries.


3.9 La culture

Les activités culturelles, au sens où on l'entend en métropole, se développent mais sont encore limitées.

Une belle librairie, une bibliothèque départementale de prêt avec diverses antennes.

Les événements culturels avec des artistes d'envergure nationale ou internationale sont limités à quelques spectacles par an, organisés par le service culturel du conseil général (SC).

Dans les MJC et autres lieux publics se produisent régulièrement de nombreux jeunes artistes pratiquant une musique mahoraise moderne, mariant toutes sortes d'influences, notamment le rap, aux danses traditionnelles comoriennes.

Depuis 2005, Mayotte dispose enfin d'une véritable salle de cinéma, à écran unique (environ un film par semaine). La programmation n'a donc rien à voir avec celle des autres départements français. De plus, elle ne fait pas dans une originalité folle et propose plutôt les films très commerciaux, donc souvent américains.

Plusieurs galeries/ateliers de peinture.

Une école de musique (à Mamoudzou).

Un club théâtre.

La presse écrite locale comporte trois titres :


3.10 Les loisirs et les sports

Les sports les plus pratiqués par les Mahorais sont le football et le basket.

Les loisirs les plus prisés par les métropolitains sont tournés vers la mer : la natation, avec palmes, masque et tuba sur les plages à tombants, la plongée (nombreux clubs), bateau.

Il existe un aéro-club à Pamandzi. Pratique de l'ULM possible.

Mayotte offre aussi de nombreuses possibilités de randonnées pédestres, sur des sentiers bien balisés (voir le guide L'île de Mayotte à pied).

Le cyclisme et le cyclomotorisme sont possibles.

Il existe une salle de musculation, des clubs de danse, de karaté, de judo, de badminton, de bridge, un cours de yoga, de taïchi, un golf de 9 trous.


4. LA SITUATION ÉDUCATIVE

4.1 Pour les enfants mahorais

Les enfants mahorais ont une triple culture : comorienne, musulmane et française à travers le système éducatif. La construction identitaire des adolescents est difficile, certains élèves au collège et surtout au lycée peuvent manquer de repères.

Les élèves vivent le soir et la nuit, ils sont donc un peu fatigués la journée. Dès le plus jeune âge, ils se lèvent très tôt pour l'école coranique où ils apprennent par cœur le Coran. Puis ils vont à l'école française, où les matières d'éveil sont moins enseignées qu'en métropole. Les élèves ne mangent ni le matin ni à midi, ou très peu. Pour y remédier, des cantines scolaires vont être créées. L'après-midi, les garçons rentrent dans leur banga, cabane individuelle en terre proche de la maison familiale mais leur donnant une certaine indépendance. Les filles aident leur maman à la maison, le temps disponible pour les devoirs est réduit. A partir de 18 h 30, le soleil se couche et il n'y a pas toujours d'électricité au logis, le travail utile doit donc se faire en classe. Cette description est surtout valable pour les écoles de zone rurale. A Mamoudzou et à Petite Terre, c'est moins vrai.

Les bourses ne sont pas seulement une aide à l'éducation mais aussi une source de revenus pour les familles. Les allocations familiales, naguère réservées aux salariés, sont étendues depuis le 1er mars 2002 à toutes les familles, mais plafonnées à trois enfants (73,18 EUR).


4.2 Pour les enfants de métropole

Les enfants de Mayotte reçoivent dès le début de leur scolarité un enseignement exlusivement en français, qui est pour eux une langue seconde, d'où un décalage important avec nos enfants, surtout en zone rurale. Si on habite loin de Mamoudzou ou de Petite Terre, il n'est guère envisageable d'y inscrire ses enfants. L'inscription au CNED (élitiste mais efficace si l'enfant suit bien) est possible.

Beaucoup de métropolitains font pour leurs enfants le choix de l'école privée (écoles associatives et nullement confessionnelles). Le prix de la scolarité est d'environ 120 EUR/mois/enfant. Renseignez-vous auprès des collègues.

4.2.1 Crèches privées

Les Beaux Enfants 42 rue des Cent-Villas 97600 Mamoudzou (02 69) 61 09 00
Les P'tits Loups Rond-Point Cavani 97600 Mamoudzou (02 69) 61 17 23
Oulingo Mayaya Quartier Doujani 97600 Mamoudzou (02 69) 61 33 14
Association Pour l'Education et la Culture de Mayotte (APECM) 16 rue de l'Hôpital 97600 Mamoudzou (02 69) 61 13 52
Kara Raouki Titi BP 12 97680 Combani (02 69) 62 43 17
Les Beaux Enfants 80 Route Nationale 97615 Pamandzi (02 69) 60 07 43
APECM Rue de l'Eglise 97610 Dzaoudzi (02 69) 60 16 26
Association des Parents d'Elèves ; Ecole Maternelle Petite Terre (APEEM) Côte CMAC 97610 Dzaoudzi (02 69) 60 16 76

4.2.2 Ecoles maternelles privées

4.2.3 Ecoles primaires privées

Les P'tits Loups Rond-Point Cavani 97600 Mamoudzou (02 69) 61 17 23
Oulingo Mayaya Quartier Doujani 97600 Mamoudzou (02 69) 61 33 14
Association Mahoraise pour la Petite Enfance (AMPE) Rue Sarahangue BP 21 97600 Mamoudzou (02 69) 61 16 58
Les Flamboyants - Lot des 3 vallées ; Kaweni BP 670 97600 Mamoudzou (02 69) 61 55 17
Kara Raouki Titi BP 12 97680 Combani (02 69) 62 43 17
APEEM Côte CMAC 97610 Dzaoudzi (02 69) 60 16 76
Jadessiane Pamandzi 97615 Pamandzi ecole.jadessiane@wanadoo.fr
(02 69) 60 06 11
Association Mahoraise Cycle Primaire (AMCP)      
Ecole Vanille-Chocolat ZI Kaweni
BP 150
97600 Mamoudzou (02 69) 61 71 99
Les Flamboyants Lot des 3 vallées ; Kaweni BP 670 97600 Mamoudzou (02 69) 61 55 17
Les Roussettes   97600 Mamoudzou (02 69) 61 26 21
Frimousse Cavani 97600 Mamoudzou (02 69) 61 24 98
Pomme Cannelle Lot Les Ylangs ;
BP 60
97680 Combani (02 69) 62 19 32
Jadessiane Pamandzi 97615 Pamandzi (02 69) 60 06 11
ecole.jadessiane@wanadoo.fr

4.3 Le système éducatif

Deux anecdotes, vécues par une collègue nouvellement arrivée, illustreront l'écart culturel dont nous parlions en préambule, sur le point crucial de l'appréhension du temps.

Décalage horaire

S'agissant de mettre une retenue à une élève de 6e en retard de manière injustifiée, je lui proposai un petit travail de réflexion sur le thème des retards/absences « Pourquoi est-il important d'être bien à l'heure ? ». La réponse fut : « Parce qu'il faut être à l'heure ». Reprenant les choses avec elle, je tentai de reposer la question plus concrètement, et j'obtins la même réponse... Je demandai tout de même : « Mais que veut dire être à l'heure ? » Elle répondit, toute penaude et visiblement de bonne foi : « Commencer le cours à l'heure. - Mais à quelle heure commençais-tu, aujourd'hui par exemple ? » - À la première heure » me dit-elle. Je finis par abandonner ce dialogue de sourds, ayant touché du doigt toute l'ampleur du décalage horaire entre nous, les M’zungus, toujours pressés, et eux, les Mahorais, toujours imperturbables…

De la difficulté de donner des rendez-vous à des parents d'élèves ...

Je décidai de convoquer quatre parents d'élèves très absents, en donnant une heure de rendez-vous à chacun, afin de pouvoir organiser ma journée de travail. Les rendez-vous s'échelonnaient entre 10 h et 11 h 30... La personne prévue à 11 h 30 vint à 8 h ! Je vis celle prévue à 10 h le lendemain dans la matinée ; quant aux autres, je les attends toujours…

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Réflexions sur l’enseignement au collège à Mayotte

Document rédigé par Robert JEANNARD,
professeur de français au Collège de Labattoir
à l’issue d’un séjour de quatre ans

Les réflexions qui suivent n’engagent que moi et ne prétendent pas faire le tour de la question de l’enseignement secondaire à Mayotte. Mon expérience d’enseignant à Mayotte s’est limitée au Collège de Labattoir et aux niveaux 6e, 5e et 4e.

Ces réflexions doivent beaucoup à mon expérience professionnelle antérieure en Afrique noire comme professeur de collège et lycée puis comme formateur. Il m’est immédiatement apparu à mon arrivée à Mayotte que si cette île comorienne n’appartient pas politiquement à l’Afrique noire, elle en fait totalement partie par sa culture et sa société.

Mon expérience de quatre ans à Mayotte, riche sur le plan personnel et relationnel, ne saurait effacer l’amertume d’un constat d’échec du système scolaire, malgré l’importance des moyens mis en oeuvre. Ces quelques lignes, rédigées à la demande de Madame la Principale du Collège de Labattoir, ont pour but d’indiquer à ceux qui voudront bien les lire ce qui me semble des pistes à explorer.

Le constat majeur : la faible maîtrise du français

Aspects historiques et politiques

La maîtrise du français par les élèves de Mayotte entrant dans l’enseignement secondaire est dramatiquement faible, comparée non seulement au niveau métropolitain mais au niveau de beaucoup de pays africains francophones. La raison est à en rechercher en partie dans le caractère très récent de l’instruction publique à Mayotte, île délaissée par la colonisation française, et par un recrutement massif et précipité d’instituteurs non qualifiés et non francophones qui vont malheureusement continuer à sévir dans l’enseignement primaire pendant des années, leur remplacement par des maîtres désormais mieux formés (à l’IFM de Dembéni) ne pouvant être que progressif.

Dans le contexte actuel, les programmes métropolitains sont totalement irréalistes et générateurs d’échec et de découragement. Des programmes réalistes, spécifiques à Mayotte, seraient-ils politiquement inacceptables ?

Aspects socioculturels

La faible maîtrise de la langue française, langue d’enseignement dès l’école maternelle, n’est pas seulement un problème linguistique qu’on pourrait traiter par des exercices grammaticaux et lexicaux de type français langue étrangère, ressource auxquels les enseignants sont d’ailleurs rarement formés. Cette remédiation pourrait avoir une certaine efficacité avec des élèves étrangers entrant dans le système français mais ayant comme langue maternelle une langue écrite (anglophones, germanophones, hispanophones par exemple). L’enfant de Mayotte (mahorais, comorien ou malgache) vit dans une culture orale où l’écrit n’a pas de place : les langues vernaculaires (shimahoré et shibushi) s’écrivent peu. L’écriture de l’arabe, à laquelle la majorité des enfants sont initiés à l’école coranique, ne repose sur aucune compréhension de cette langue. La transcription du shimahoré et du shibushi, techniquement possible comme pour toute langue, ne se fait pas parce que la dynamique sociale et politique est uniquement en faveur du français.

Plus que l’alphabétisation, c’est l’acculturation à l’écrit qui devrait être visée, en prenant en compte le pluralisme linguistique.

La Collectivité Territoriale de Mayotte s’était dotée d’un instrument de recherche, l’Institut d’Apprentissage du Français, qui avait commencé à élaborer outils et méthodes. Il a été liquidé sans bilan en 2001, comme viennent de l’être quelques classes expérimentales où l’apprentissage de l’écrit se faisait en shimahoré et en shibushi.

À terme se posera à Mayotte, si, comme tout le laisse prévoir, la politique linguistique reste inchangée, le problème de la sauvegarde du shimahoré et du shibushi, comme se pose dans les DOM celle des créoles et en Métropole celle des langues régionales.

Le profil du corps professoral de l’enseignement secondaire

Un corps culturellement étranger

Il y a actuellement moins de 5 % d’enseignants mahorais, et la relève ne se dessine pas : les rares Mahorais qui obtiennent le CAPES ou l’agrégation envisagent rarement de revenir s’installer définitivement à Mayotte, et n’y ont d’ailleurs financièrement pas intérêt.

Les professeurs se retrouvent donc entre métropolitains, sans possibilité d’échanger avec des collègues partageant la culture de leurs élèves, ce qui est un handicap dans la relation éducative.

Une formation inadaptée

L’Éducation nationale a fait pour Mayotte le choix de l’alignement sur les standards métropolitains, gage de qualité par le niveau élevé de la formation des enseignants.

Or en métropole, un professeur de collège ou de lycée peut compter, même chez ses élèves les plus faibles, sur des compétences minimales acquises à l’école et même hors de l’école : la prononciation du français, une compétence minimale en expression orale, une certaine acculturation à l’écrit (au minimum, les enfants savent que l’écrit est formé de signes porteurs de sens, ils voient des adultes utiliser l’écrit, recevoir des lettres, effectuer des démarches administratives, etc.). Les instituteurs, surtout à l’école maternelle, prolongent le travail éducatif des familles et font entrer en douceur, souvent de manière ludique, les enfants dans le monde de l’écrit. Ces savoirs pédagogiques ne font pas partie du bagage d’un professeur de l’enseignement secondaire et il serait nécessaire d’en permettre l’accès à ceux qu’on recrute pour enseigner à Mayotte. Or la formation continue des professeurs se met tout juste en place et reproduit essentiellement la formation continue de métropole. Ce n’est pas sans intérêt mais le plus urgent serait de les armer pour faire face à la spécificité des élèves de Mayotte.

Une mobilité excessive

La limitation à quatre ans du séjour des fonctionnaires à Mayotte, les conditions malthusiennes pour l’octroi du statut de résident et les possibilités de mutation interne ont pour conséquence une mobilité excessive des personnels enseignants qui empêche la création d’équipes éducatives stables, la capitalisation de l’expérience et la constitution d’une mémoire des établissements. Les expériences pédagogiques du passé récent sont ignorées, au risque de répéter les mêmes erreurs.

C’est ainsi qu’à la fin de la présente année scolaire, plus de la moitié des professeurs quittent le collège de Labattoir… C’est un immense gaspillage humain, qu’il ne coûterait rien de limiter en permettant des affectations plus longues et en ouvrant largement l’accès au statut de résident.

L’organisation des études, le fonctionnement du collège

Diversifier et réorganiser l’apprentissage pour lui donner du sens

L’organisation actuelle du collège est trop anonyme et n’a pas de sens pour les élèves. Une partie des problèmes de violence qui commencent à apparaître à Mayotte comme ailleurs vient de là.

Le découpage horaire et disciplinaire est un obstacle essentiel, surtout lorsqu’il s’accompagne, comme souvent, de changements de salle qui empêchent l’élève d’investir un lieu comme le sien. Je pense que la bivalence des enseignants (sur le modèle de l’enseignement professionnel) constituerait un progrès.

Les changements de salle devraient être réduits par la construction de locaux supplémentaires et par l’élargissement de la plage horaire sur laquelle fonctionnent actuellement les établissements, jusqu’à 18 heures par exemple, voire au-delà pour certaines activités : études dirigées, études surveillées, documentation, informatique, activités ludiques, artistiques, sportives. La totalité du des devoirs et des leçons se ferait ainsi au collège, la majorité des élèves n’ayant pas réellement la possibilité de les faire à domicile.

Pour permettre le passage d’un enseignement frontal à une pédagogie de projet, le temps passé par les élèves en cours devrait être réduit, au profit d’études dirigées encadrées, d’heures réservées à la documentation, à l’informatique, aux arts et aux sports. On a observé que les arts plastiques et l’EPS, disciplines où le français est moins un obstacle, favorisent la réussite d’élèves en difficulté. Il en est de même pour la musique, discipline obligatoire en métropole, malheureusement pas encore enseignée à Mayotte.

Réformer et assouplir le calendrier scolaire, annualiser les services des personnels

Les vacances scolaires actuelles, à peu près calquées sur celles de métropole, sont des périodes de désoeuvrement qui n’ont pas de sens pour la majorité des familles de Mayotte, qui ne partent jamais en vacances. Le deuxième trimestre, coeur de l’année scolaire, se place à Mayotte pendant les mois les plus chauds et les plus pénibles de l’année, entraînant une grande fatigue.

L’intégration progressive des collèges et des lycées dans des centres de ressources culturelles, ouverts aux familles et fonctionnant toute l’année ainsi que les week-ends, devrait évidemment entraîner une diversification des tâches attendues des professeurs, l’augmentation des postes de documentalistes et des capacités d’accueil des CDI, et le recrutement de personnels éducatifs supplémentaires (surveillants, animateurs socioculturels et sportifs, informaticiens, etc.).

Dans cette nouvelle organisation, sans augmentation de leur charge annuelle de travail, les enseignants prendraient leurs vacances de façon échelonnée, comme dans la majorité des autres professions.

Ces propositions paraîtront peut-être utopiques. Pourtant, il me semble qu’elles sont moins irréalistes que l’espoir de continuer dans la logique actuelle.

Labattoir, le 17 mai 2004.

4.3.1 La maternelle

Elle est encore récente à Mayotte (à partir de 1986). Ses effets sur les compétences des élèves du collège ne se font pas encore sentir.

4.3.2 Le 1er degré

L'enseignement primaire est assuré majoritairement par des instituteurs mahorais. La plupart ont un niveau inférieur au bac, mais depuis septembre 2000 l'Institut de formation des maîtres (IFM) forme des instituteurs au niveau bac + 2 en deux ans. Ils sont actuellement titulaires de la Collectivité mais en voie d'intégration dans le corps national des professeurs d'école.

Les maîtres métropolitains sont tous maîtres-formateurs ou instituteurs spécialisés et représentent environ 10% du corps enseignant.

L'école coranique est en opposition de fait avec l'école française, ce qui retarde et complique les apprentissages des enfants.

Les locaux sont souvent peu entretenus et le matériel en mauvais état. Vous utiliserez des méthodes spécifiques locales, il est inutile de se charger de documents pédagogiques en masse. Etre maître-formateur, c'est avoir une classe en zone rurale, puis peut-être un poste de conseiller pédagogique ou de formateur à l'Institut de formation des maîtres. Les choses s'améliorent peu à peu, mais il reste que la «durée de vie» d'un maître-formateur est plutôt courte, à cause de la difficulté du travail. Il y a quelques années encore, les instituteurs étaient recrutés en fin de 5e et parlaient un français assez élémentaire.

La suppression de certaines catégories de personnels à la rentrée 1999/2000 a accru la charge de travail pour les maîtres-formateurs chargés de classe. Les postes à profils sont rares et très demandés.

Malgré tout, la spécificité du travail et les relations avec les élèves rendent ce travail intéressant pour qui est prêt à s'investir.

L'enseignement spécialisé ou Adaptation et intégration scolaires (AIS) est en train de se construire, on recrute des instituteurs spécialisés dans les options A, E, G, F et psychologie scolaire. Des formations locales se mettent en place pour les instituteurs mahorais. Mais contrairement à ce qui se passe en métropole où l'AIS aide les élèves en difficulté en primaire et en maternelle, à Mayotte elle s'est bornée jusqu'à maintenant à essayer d'intégrer les jeunes en difficulté sociale et familiale et en situation irrégulière.

Il y a quatorze classes d'accueil, 2 en Petite Terre et 12 en Grande Terre, qui ont occupé jusqu'à maintenant tout le contingent d'instituteurs spécialisés. A partir de la rentrée de septembre 2002, un réseau de type RASED va fonctionner, pour lutter contre l'échec scolaire dans les classes dites normales.

On dispose de quatre psychologues scolaires et trois rééducateurs aux moyens limités, un instituteur en milieu hospitalier, un à la prison, un pour les malentendants et un pour les mal voyants. Ces collègues rencontrent des difficultés importantes dans leur travail.


4.4 L'enseignement secondaire et technique

Les établissements fonctionnent presque au double de leur capacaité d'accueil. Un important effort de construction est en cours, le nombre des établissements devrait quasiment doubler d'ici cinq ans.

Les personnels (enseignants et de direction) sont presque tous métropolitains, situation qui risque de perdurer car aucune relève mahoraise ne s'annonce (la majorité des étudiants mahorais envoyés en métropole après le bac échouent dans leurs études, et ceux qui réussissent ont financièrement peu intérêt à rentrer travailler au pays).

Le temps de séjour des fonctionnaires d'État affectés à Mayotte étant limité à quatre ans, la rotation est tres rapide et empêche la constitution d'une mémoire des établissements et des équipes pédagogiques. Compte tenu de la spécificité de cette situation, le Sgen demande un allongement du temps de séjour des enseignants à Mayotte.

4.4.1 Le collège

65 % seulement des élèves de CM2 réussissent à l'examen d'entrée en sixième, bien que le niveau d'admission soit très bas. Ce pourcentage augmente chaque année, l'objectif à terme étant les 100 % comme en métropole. En attendant, ceux qui sont refusés au collège suivent jusqu'à 16 ans une filière dite PPF où les enseignants sont des instituteurs. Cette filière, appelée à être supprimée, sera probablement remplacée par des SEGPA au sein des collèges, avec des instituteurs spécialisés dont la formation vient de commencer à Mayotte.

Il existe dix-huit collèges en 2008-2009.

1. Collège BANDRELE
2. Collège CHICONI
3. Collège DEMBENI
4. Collège DOUJANI
5. Collège DZOUMOGNE
6. Collège KANI-KELI
7. Collège KAWENI
8. Collège KOUNGOU
9. Collège LABATTOIR
10. Collège M'GOMBANI
11. Collège M'TSANGADOUA
12. Collège M'TSANGAMOUJI
13. Collège M'TZAMBORO
14. Collège PAMANDZI
15. Collège PASSAMAINTY
16. Collège SADA
17. Collège TSIMKOURA
18. Collège TSINGONI

Il vous faudra préparer des élèves ayant le français comme langue seconde à des examens français de niveau national, avec des livres conçus pour des élèves métropolitains. Les élèves de zone rurale présentent en gros un niveau ZEP (sans gros problèmes de discipline), ceux de Mamoudzou et de Petite Terre sont plus francophones mais moins disciplinés. Tous rencontrent un problème d'orientation, du fait de l'accroissement démographique et du manque de lycées professionnels.

4.4.2 Le lycée

Il y a neuf établissements (enseignement général, technique et professionnel) en 2008-2009 :

1. Lycée de MAMOUDZOU
2. Cité scolaire du NORD
3. Lycée de PAMANDZI (PETITE-TERRE)
4. Lycée de SADA
5. LP de CHIRONGUI
6. Lycée de CHIRONGUI
7. Lycée de DZOUMOGNE
8. Lycée de KAHANI
9. Lycée de KAWENI

Les élèves, parvenus au lycée au terme d'une sélection qu'ils sont fiers d'avoir franchie, choisissent pour la plupart la filière STT saturée. Même les meilleurs troisièmes, qu'on envoie soit à La Réunion soit en métropole, ne sont pas tous bilingues. L'obstacle de la non maîtrise du français n'est généralement pas surmonté au lycée.

L'accroissement constant des effectifs entraîne un manque de locaux et l'extension, en cours ou à terme, du travail le samedi matin (en plus de la journée continue 6 h-17 h toute la semaine).

4.4.3 Le lycée professionnel

Il y en a quatre sur l'île, Chirongui, Dzoumogné, Kahani, Kawéni, auxquels il faut ajouter le lycée agricole de Coconi. Trois nouveaux établissements sont prévus d'ici cinq ans, ce qui est très insuffisant au regard des besoins. Les formations sont peu adaptées à l'étroitesse du marché local du travail.

Les élèves sont faibles (surtout pour les CAP), mais très motivés : les demandes excèdent largement les places disponibles, la sélection est donc plus dure qu'au lycée et il se pose peu de problèmes de discipline. La préparation d'un bac pro suppose le plus souvent le départ en métropole car il en existe très peu sur place.

Les élèves viennent par transport scolaire, à partir de 7 h et jusqu'à 16 h, de toute l'île: certains se lèvent très tôt et rentrent très tard.

Une spécificité de l'enseignement professionnel à Mayotte : les classes de cinquième technologique, qui s'adressent aux élèves ayant raté l'examen d'entrée en sixième et qui ont suivi une remise à niveau ou une classe équivalente. Le niveau de ces classes est extrêmement faible et seuls quelques élèves réussissent à intégrer une classe de CAP.


5. LA FORMATION CONTINUE DES ENSEIGNANTS EXPATRIÉS

5.1 La formation promotionnelle

Le vice-rectorat propose une préparation aux CAPES (externe, interne, réservé, professionnel) de lettres, histoire-géographie, mathématiques, anglais, espagnol selon la demande des enseignants. Une dizaine de séances de trois heures dans l'année permettent un entraînement aux épreuves, des conseils méthodologiques, une préparation à l'oral ou aux dossiers. Il n'est pas possible d'envisager une formation sur les programmes disciplinaires. Des achats ont permis de créer au CDP une base documentaire spécifique aux concours. La formation est assurée par des collègues volontaires recrutés par le vice-rectorat. Elle est suivie par cinq à sept candidats selon les disciplines. Plusieurs candidats ont été reçus l'an passé.

5.2 La formation pédagogique

Embryonnaire dans le primaire, elle se limite dans le secondaire à quelques heures par an dans quelques disciplines, lors des visites des IPR basés à La Réunion.

Il serait souhaitable qu'une structure puisse exister (en liaison avec l'IUFM de la Réunion ?) afin qu'une recherche et une formation permanente sur les réalités locales se mettent en place.


6. CONCLUSION

Le Sgen-CFDT a toujours souligné la spécificité de l'enseignement à Mayotte et la nécessaire prise en compte de la situation linguistique et culturelle des élèves. La politique éducative menée jusqu'à maintenant s'obstine à l'ignorer cette demande, estimant que c'est à chaque enseignant de trouver dans la solitude de sa classe les moyens de s'adapter.

La revendication d'une formation à la pédagogie au FLS (français langue seconde) et à la culture mahoraise pour tous les enseignants affectés à Mayotte est une nécessité pour gérer correctement la situation éducative qu'ils vont rencontrer sur place. Si l'augmentation des moyens est nécessaire, il ne s'ensuit pas que le seul « rattrapage » de la métropole et la copie de ses normes soit la seule voie possible. Il est indispensable que l'enseignement français s'adapte aux conditions locales.


Correspondante du Sgen-CFDT étranger à Mayotte :

Coordonnées du Sgen-CFDT - CISMA :