CHANTIER N° 6
OBSERVATIONS DU SGEN-CFDT
Propositions 91, 92, 93
Les propositions 91 et 92 posent, entre autres, la question de savoir comment mieux travailler ensemble. C’est un sujet intéressant. Cependant, il n’est peut être pas utile de créer des comités, conseils de toutes sortes qui risquent d’alourdir le système. Mieux travailler ensemble, c’est d’abord un état d’esprit, c’est travailler de manière transversale ,créer des partenariats, de l’activité pluridisciplinaire. Le problème est de savoir comment y parvenir car ce n’est pas une potion magique où, comme Obélix, nous serions tombés dedans dès la naissance.
Le texte - général et, par conséquent, peu explicite - insiste sur l'idée d'un "mieux faire" : meilleure prise en compte, mieux connaître, bien mesurer, mieux prendre en compte, objectif certes fort louable et que personne ne songerait à récuser, mais dont on se demande comment, dans la pratique, il pourra être atteint (malgré l'assurance affichée par les rédacteurs de la proposition).
Mais réussir à changer l’état d’esprit produira certainement du « mieux travailler ensemble » plutôt que la création de structures en grand nombre. A ce sujet, la proposition 93 est significative : on va créer un conseil scientifique de la recherche sur et pour le développement dont le programme sera soumis à la validation du CICID. C'est effectivement une structure qui manque à la France pour être dans les cercles internationaux où s'élaborent les idées et les doctrines en matière de développement qui nous reviennent ensuite en forme d'orientations de la Banque mondiale et de la commission européenne. Donc il faut jouer notre rôle en amont des grands programmes de développement, sinon on continuera à être en position d'infériorité, à être instrumentalisés : comme nous le sommes aujourd'hui. Mais il faut de vrais moyens pour que cela ne devienne pas un "comité Théodule"...
L'objectif du "mieux faire" développé dans la proposition 91 se précise dans la 92 : il convient de "mieux travailler ensemble" (mieux travailler ensemble, organiser leur travail en commun, groupes de travail, faire travailler ensemble, associer). On ne peut, encore une fois, qu'applaudir. Mais le discours n'explicite que de façon fort générale les modalités qui permettront de réaliser cet objectif. Qu'est-ce qu'un groupe de travail "opérationnel" ? Comment "faire travailler ensemble" les services ? S'il s'agit de changer un état d'esprit, la création d'entités et la hiérarchisation des services y suffiront-elles ? Il est symptomatique, d'ailleurs, que le texte envisage que ce "mieux travailler ensemble" puisse déboucher sur des conflits puisqu'il prévoit, "en cas de désaccord", l' "arbitrage" du Cabinet du Premier Ministre.
Binômes universitaires /agents du MAE : les universités vont elles facilement trouver des gens disponibles ? Et qui , de plus, animeront des réseaux ? Nos expatriés dans le réseau (universitaires –assistants techniques) ne pourraient ils pas déjà être mobilisés pour cela ?
Les impératifs mis en avant dans ce PAS sont : efficacité, rapidité, économie. On voit mal comment la mise en place d'une structure à plusieurs niveaux (postes - conseil scientifique - CICID - binômes) pourrait améliorer la rapidité et viser à l'économie D'ailleurs, dans la rubrique "coûts ou économie", les rédacteurs du texte s'efforcent de minimiser les dépenses qu'implique cette proposition (assuré pour la plus grande part ), mais sont obligés d'en décliner les surcoûts : affecter des moyens additionnels, doter d'un budget d'études conséquent, fonds d'études pour rémunérer). Le SGEN-CFDT ne peut que constater que faire plus et mieux en réduisant les moyens mis à disposition de l'action publique est illusoire.
Une question est évacuée de ces propositions comme de la proposition 95 : l'articulation entre la DRH (PL-D) et la DGCID et ses composantes... Pour le SGEN-CFDT, le fonctionnement des recrutement n'est pas encore assuré avec le professionnalisme nécessaire, faute de moyens pour assurer cette fonction avec plus de rigueur. Ce ne sont pas les agents qui en sont responsables mais leurs conditions de travail et les outils mis à leur disposition.
Proposition 94 : Assistance technique
* A propos des séjours COURTS, on peut me demander si on fait réellement du bon travail en quelques semaines ? Il est nécessaire de s’adapter au pays, apprendre, faire un diagnostic, arrêter un plan d'action, le mettre en œuvre, le "corriger", le rendre "solide". Sous le prétexte de permettre de nouvelles formes de présence (qui se justifient sans doute parfois), ne va-t-on pas en fait mettre fin à des programmes où une présence plus longue se justifie.
* Recrutement des AT : les profils de postes laissent parfois rêveurs à on se demande parfois si sur certains postes, on ne recherche pas des moutons à cinq pattes.
* A propos du recrutement d’AT chez les cadres d’entreprises, dans les collectivités locales, les associations ou chez les retraités, deux observations :
les profils de postes sont donc parfois tellement complexes que je ne sais pas si cela va attirer des nouveaux venant des secteurs indiqués ci dessus.
Des actions de coopération ont déjà lieu entre villes, associations, etc….et cela, SANS le MAE. Si cela se passe bien, laissons-les faire et demandons aux SCAC de jouer un rôle de synthèse et de communication, le cas échéant en ajoutant un cofinancement !
* France Coopération Internationale : avant tout, peut on obtenir un bilan chiffré des actions de ce GIP depuis sa création ou tout au moins ses objectifs ?
* Enfin, il faut trouver des solutions pour détacher (mettre à disposition) des contractuels sans s'attirer les foudres de la cour des comptes par exemple
Proposition 94 - commentaires d'une section On nous apprend, dans cette proposition, que nos partenaires ont de "nouveaux besoins" et que, pour y répondre, il convient de réduire le temps des missions des Assistants Techniques. Qui a effectué cette analyse des besoins ? Notre expérience du terrain contredit ce constat : il est loin d'être sûr que lesdits partenaires souhaitent bénéficier surtout et avant tout d'une expertise de courte durée. Il nous semble que derrière ces prétendus "nouveaux besoins" se cache une autre réalité : celle de faire disparaître l'Assistance Technique en résidence au profit d'une assistance technique ponctuelle qui permettrait :
Cependant, une expertise ponctuelle suffira-t-elle à appréhender la réalité d'un pays, à nouer des relations durables (si l'on vise mieux qu'établir un simple contact), à répondre à tout moment aux incertitudes, aux interrogations - pour ne pas dire aux besoins - de nos partenaires ? Il nous semble important de maintenir une Assistance Technique en résidence (notamment dans le cas de suivi de projet FSP) et de s'appuyer, en cas de besoins spécifiques, sur des mission de courtes ou moyennes durées. Cette nouvelle conception de l'assistance technique pose en outre le problème du rôle de la fonction publique dans l'aide au développement : s'agit-il de transférer les compétences du public au privé ? Plus prosaïquement, se pose avec les missions à courtes ou moyennes durées le problème du détachement des enseignants du primaire et du secondaire (cela est moins flagrant pour les universitaires). S'agit-il de mettre fin aux détachements de ces enseignants - difficiles à mettre en oeuvre, de toute évidence, en cas d'actions ponctuelles. S'agit-il de crier un corps spécifiques appartenant au service public? ou de ne faire, à terme, appel qu'au privé ? Ce point appelle des questions concernant le rôle futur de l'Éducation nationale dans l'aide au développement, la mobilité, la formation. |
Proposition 95 : Promouvoir et valoriser les métiers
* Sur la valorisation des métiers culturels/Coop, essayer d’éclaircir le répertoire des métiers qui n’avait, il y a quelques semaines, rien à dire sur les métiers de la DGCID.
* Compter d’avantage sur les compétences : certes, mais il faudrait qu’on nous dise quelles compétences on recherche (ce fameux répertoire des métiers est à retravailler et les postes sur la transparence ne disent rien).D’autre part, un C est un C, un B est un B etc. On pourrait déjà sortir des "clichés" du MAE qui "classent" les gens de manière incroyable.
Ainsi, le Département considère qu’il existe trois types de statuts régissant les fonctionnaires du MAE (toujours dans sa réponse à la Cour des Comptes) :
les agents titulaires du MAE appartenant au corps diplo et consulaire (1560 A, 908 B, 3730 C)
les agents des corps spécialisés (110 agents).Ils sont rangés là parce qu’ils relèvent d’une gestion et d’un recrutement interministériel. » La technicité des fonctions exercées ne permet pas qu’elles le soient par des agents titulaires du MAE
les corps spécifiques (sic) : ASIC, SESIC, OFPRA
Proposition n° 95
A. Pointons du doigt la difficulté à faire rayonner la culture française lorsque les fonctions de responsabilité sont confiées à une personne recrutée localement, certainement francophone, mais vraisemblablement pas française et certainement moins encore formée à nos modes de gestion, saisissant encore moins bien les enjeux de la politique globale dans laquelle son action s'insère. Là encore, nous sommes bien dans une logique du moindre coûts qui a ses avantages, mais dont nous voyons aisément les travers. En outre, il est question d'augmenter le nombre de diplomates dans les SCAC. Est-ce bien nécessaire ? Un diplomate, de par sa formation, est-il expert en environnement, en éducation? Peut-être vaudrait-il mieux, plutôt que d'augmenter le nombre de diplomates, augmenter le nombre de postes de personnels détachés spécialistes des champs d'actions prioritaires définis par le poste. B. Nous souhaiterions avoir plus de précisions. S'agit-il, après avoir évacué le stage long du BELC qui était naguère proposé aux enseignants, de le remplacer à présent par une formation ouverte à des non spécialistes (par exemple : de FLE) qui leur donnerait les savoirs et savoir-faire minimaux leur permettant, sur le terrain, d'encadrer des locaux ? C. Second point : les intentions sont bonnes. Puissent-elles être suivies d'effet? |
Proposition 96 : réseau des établissements culturels
Cette proposition semble se réduire à la fermeture d'établissements "non-rentables" sans réflexion sur l’utilité des ces établissements même si quelques mesures de bon sens sont proposées, comme le "label unique". Quant aux personnels, quelle sera la capacité du MAE à réaliser des licenciements de manière correcte et de mettre en œuvre des plans sociaux comme il se doit : des personnels menacés de suppression de poste ont parfois des décennies d'ancienneté ! Aucune précision sur les modalités de transfert ou de regroupement d'activité vers les alliances.
Pour le SGEN-CFDT les représentants du personnels doivent être réellement associés à l'élaboration de la nouvelle carte et non placés devant le fait accompli.
Proposition 97 : AEFE : inacceptable !
Le SGEN-CFDT approuve la réaffirmation du rôle de l'AEFE comme opération de coopération éducative, tout comme le renforcement de l'ouverture sur le pays d'implantation, qu'il revendique depuis la création de l'Agence. En revanche il s'inquiète de la création de statuts nouveaux hors service public et financement public. Il est réservé sur l'éventualité d'un financement accru par des entreprises privées qui risque d'ouvrir la porte à des dérives importantes.
On semble d’autre part s’étonner que les salaires augmentent à l’AEFE selon les "grilles des titulaires de l’Education Nationale" (c’est un … "fonctionnaire" qui a écrit cela ? bigre…. A propos de l'interministérialité, il y a encore beaucoup à faire !).
Proposition 98 : opérateurs culturels et artistiques
Il est important de préserver des outils comme l'AFAA et l'ADPF en les dynamisant. Le SGEN-CFDT est favorable à la création d'un établissement public.
Proposition 99 : opérateurs universitaires :
comme pour l’AEFE, on prévoit des financements des entreprises avec toutes
les conséquences possibles.
Le SGEN-CFDT approuve la proposition d'enlever à EduFrance son volet commercial, qui lui a toujours semblé illusoire. Pourquoi prévoir de confier à un diplomate les modalités d'un rapprochement entre des structures à objectif universitaire ? D'autant que le Ministère de l’Education Nationale est plus fiable en matière de financement...
Proposition N° 100 : Audiovisuel extérieur
Le "Conseil des médias français à l’étranger" sera-t-il encore un comité Théodule ?
Proposition N° 101 : gestion des SCAC, CCC et CCCL
Nous n'avons pas encore compris la conséquence des mesures proposés pour les établissements en autonomie financière... et ne comprenons toujours pas les relations proposées entre SCAC et EAF nouvelle formule...
Proposition 102 : renforcer la coordination en matière de coopération
Oui au renforcement du CICID, mais que serait la Mission interministérielle proposée dans le cadre le LOLF ?
Proposition 103 : faire évoluer les instruments
Pourquoi multiplier les groupes de travail s'ajoutant au HCCI ??? En revanche il faut effectivement créer un instance de référence pour mettre en forme l'expertise française
Proposition 104 : société civile et stratégie d'influence
"Associer la société civile à la stratégie d’influence". La société civile n’est pas passionnée par notre stratégie d’influence. Elle peut faire plein de choses toute seule la société civile, c’est une grande fille ! On se demande si on ne veut pas lui mettre "la main dessus" pour lui prendre ses idées… parce que des idées, on n’en a pas ? ? ? ?("Les ONG sont innovantes" donc, on va leur «pomper» leurs idées et après on sera «modernes»…. ouf, la «modernisation» du MAE sera née !!!!! Cela me paraît très léger de notre part ….).
Proposition 105 : AFD
Pas de commentaire
Proposition 106-107 : multilatéral et Europe
Le développement d'un "esprit européen" semble positif au SGEN-CFDT.