François Chérèque invité d'honneur du congrès d'A Tua I Mua
23.11.2006
(Tahitipresse) - Depuis mardi, le syndicat A Tia I Mua organise son congrès dans les bâtiments de l'hôtel Radisson à Arue (côte Est de Tahiti) afin de renouveler le bureau directeur de l'organisation et de dresser son bilan moral et financier. Pour l'occasion, le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque a fait le déplacement en Polynésie française, réaffirmant ainsi le partenariat qui existe depuis 20 ans entre les deux syndicats.
Plus de 200 délégués syndicaux d'A Tia I Mua participent à ce congrès qui est organisé tous les trois ans pour, d'une part, renouveler le bureau de l'organisation salariale, mais également dresser le bilan des années écoulées et se fixer de nouveaux objectifs.
Pour 2007, son secrétaire général, Jean-Marie Yan Tu, compte ainsi axer son travail sur le développement de la formation au sein des entreprises et entend également proposer la mise en place d'une "caisse" commune entre le patronat, les salariés, le Pays et l'État afin de favoriser l'accession au "logement social pour les salariés".
Cette année, un invité de marque a fait le déplacement pour assister aux travaux du syndicat polynésien: François Chérèque, le secrétaire général de la CFDT qui compte plus de 800 000 adhérents en métropole.
Depuis 20 ans, les deux syndicats sont en effet partenaires même si c'est la première fois "qu'un grand syndicaliste de métropole", dixit Jean-Marie Yan Tu, se déplace en Polynésie.
"Nous avons des contacts réguliers, mais avant tout, nous partageons les mêmes valeurs syndicales de solidarité, d'émancipation et d'indépendance vis-à-vis des politiques", explique, pour sa part, François Chérèque qui estime qu'en Polynésie française, "la confusion entre syndicalistes et politiques est très forte".
"Les politiques sont chargés de l'intérêt général et de la conduite des affaires du pays et les syndicats défendent les intérêts particuliers des salariés. Il ne faut pas confondre les deux", ajoute-t-il.
C'est d'ailleurs sur cette notion "d'émancipation" que le successeur de Nicole Notat à la tête de la CFDT entend apporter son soutien à A Tia I Mua, mais également sur la formation continue des salariés au sein des entreprises où, en Polynésie, tout serait "à refaire".
"C'est bien le statut d'autonomie, mais il faut aussi construire au niveau du Code du travail et je pense en particulier à la formation. Mais il faut surtout que le politique ne décide pas de tout (...) qu'il laisse les partenaires sociaux construire ce qui est bon pour eux", conclu François Chérèque.
A l'heure actuelle, A Tia I Mua comptabilise 2580 adhérents, ce qui en fait le premier syndicat de Polynésie française, de par son nombre de membres, selon le secrétaire général de l'organisation.
Le gouvernement indépendantiste d’Oscar Temaru vient d’être renversé par une motion de censure de l’assemblée locale. Une instabilité qu’a déplorée Jean-Marie Yan Tu, secrétaire général du syndicat polynésien A Tia i Mua, réélu lors du congrès de l’organisation en novembre. Un congrès dont l’invité d’honneur était François Chérèque, qui a signé à l’issue du congrès un nouvel accord de partenariat entre la CFDT et le syndicat polynésien. Depuis vingt ans, les deux organisations sont associées pour défendre, en Polynésie, les mêmes valeurs et la même conception du dialogue social. Les 200 congressistes ont adopté en novembre une série de résolutions sur le Code du travail, le logement et la formation professionnelle. Le congrès a débattu de la représentativité syndicale à propos d’un projet de loi polynésien. François Chérèque l’a d’ailleurs commenté, indiquant qu’elle illustrait « la mainmise du politique sur la démocratie sociale ». Il n’en reste pas moins qu’à ce congrès A Ti a i Mua a acté son indépendance par rapport au politique. Ce qui ne l’a pas empêché de souhaiter un fonctionnement démocratique fort pour la Polynésie.
(extrait du site confédéral de la CFDT, 18 décembre 2006)