Intervention du ministre devant les agents du ministère des affaires étrangères
(jeudi 27 novembre, Paris)
(accès à l'interview à France Info du 28 novembre)
Merci d'abord d'être venus nombreux ce soir. J'allais dire c'est une grande joie pour moi de vous voir. C'est vrai, même si je sais que les circonstances sont difficiles et c'est ce qui mobilise un certain nombre des agents de ce Département. Je dirai tous parce que nous sommes tous concernés par l'avenir de cette Maison, par les inquiétudes qui s'y expriment. C'est véritablement notre préoccupation commune. Et donc si j'ai souhaité vous réunir, c'est bien pour parler de la situation de notre ministère et pour vous dire comment je voyais les problèmes du présent, comment je voulais essayer de les résoudre en les inscrivant dans une véritable vision pour l'avenir.
Nous le savons tous, les organisations syndicales de notre maison ont lancé un appel à la grève pour lundi prochain. D'ores et déjà, la grande presse s'est fait l'écho de ce dépôt de grève. Il y a parmi vous beaucoup d'anciens. Il y a un certain nombre de jeunes agents. Vous savez tous qu'une grève dans notre maison, ce n'est pas une chose banale. C'est naturellement le droit le plus strict qui s'exprime et je tiens à dire clairement que je le respecte par avance. Je respecte le choix que chacun d'entre vous fera en conscience, dans un esprit de responsabilité.
Indépendamment de l'impact qu'il aura, ce mouvement ne doit pas, ne peut pas être pris à la légère. Il traduit un sentiment d'incertitude dont j'ai déjà parlé, de crainte même devant l'avenir ainsi que d'angoisse souvent devant des conditions de travail et de rémunération qui interpellent cette maison. Ce sentiment qui s'exprime, je tiens à vous le dire, non seulement j'en suis conscient mais j'en mesure toute l'importance.
Et c'est pour tenter de répondre à un certain nombre de vos interrogations, pour mettre en perspective les efforts qui vous sont demandés que j'ai voulu cette réunion. Il y a déjà eu, au cours des derniers mois, un dialogue nourri, avec les organisations syndicales dans les enceintes habituelles. Il y a eu une large concertation à Paris, à Nantes, dans les postes. Le dialogue qui a été engagé est un dialogue sans précédent dans notre ministère. Mais je voudrais, ce soir, le prolonger avec vous par un échange direct et, par votre intermédiaire, nourrir cet échange que je veux, que nous devons tous, entretenir avec l'ensemble des agents de ce ministère, qu'ils soient à Nantes ou bien sûr en poste.
Alors que nous commençons tout juste à percevoir l'ampleur des bouleversements qui frappent le monde, je sais que chacun d'entre vous est pleinement conscient des enjeux et de la responsabilité qui nous incombent. Tout au long des derniers mois, vous avez vu à quel point les attentes des Français vis-à-vis de nous sont grandes. Vous avez vu à quel point chacun se rend compte qu'au-delà de nos frontières, partout sur la planète, théâtres de crises, grands enjeux du terrorisme et de la prolifération, c'est bien le destin des Français, des Européens, qui se joue. Et nous avons une part lourde de responsabilité dans les actions qui engagent notre pays. C'est une lourde tâche que d'éclairer l'avenir. C'est une lourde tâche que d'être au cœur de l'action extérieure de l'État.
Cette responsabilité, vous l'assumez, toutes et tous, avec compétence mais aussi avec conviction. S'il est bien une chose que nous partageons, c'est à la fois une haute ambition pour notre pays et un haut degré d'exigence dans l'action. Cet esprit de mission, cet esprit d'une famille toute entière mobilisée, sont au cœur de la vocation même de notre ministère.
Étant l'un des vôtres, je peux vous dire ce soir que je ne l'oublie jamais, je suis des vôtres c'est-à-dire soucieux de la place de ce ministère, de la vie de ce ministère, de l'avenir de ce ministère. Je veux donc ici vous remercier à nouveau de vos efforts et de votre dévouement. Rien de ce qui a été fait au cours des dernières années par notre pays sur la scène internationale n'aurait été possible sans l'engagement de chacun d'entre vous. Vous avez porté haut la voix de la France. Vous avez donné à son message la force et la générosité qui lui sont propres. Et je tiens à vous dire que les plus hautes autorités de État en sont les premières conscientes. Et je pense que dans vos vies personnelles, les témoignages des Françaises et des Français vous parviennent souvent et régulièrement comme j'en prends connaissance moi-même sur la satisfaction, sur la reconnaissance qui s'expriment pour tous ceux qui se battent pour la voix et le message de la France.
Cette lourde responsabilité nous impose un devoir, celui de nous réformer, de nous adapter. S'il veut pleinement remplir sa mission, notre ministère doit être à la pointe de la modernisation de État C'est tout le sens de l'action que je veux mener, que je mène depuis 18 mois avec vous, avec trois objectifs prioritaires :
Alors, je le sais, la réforme n'est pas un thème nouveau dans notre ministère et j'y ai pris ma part, dès 1993, avec Alain Juppé, pour lancer une grande ambition d'adaptation, de modernisation de ce ministère. Mais je crois que c'est une nouvelle étape qu'il nous faut franchir pour nous placer véritablement au cœur de la réforme. Car au-delà des objectifs que je viens d'énumérer, l'ambition, c'est bien celle-là : être au centre de l'action extérieure de État, parce que c'est l'idée que nous nous faisons de notre rôle, c'est l'idée que nous nous faisons de notre responsabilité et c'est bien notre mission qui est d'incarner la vocation, l'image de la France, de fédérer les énergies de l'ensemble de ceux qui travaillent sur l'action extérieure. C'est donc un rôle pilote et de responsabilités. Pour cela, dans le cadre de la mise en place des nouvelles règles budgétaires, je plaide pour que soit mise en place une mission interministérielle "action extérieure de État". Elle devra permettre d'avoir une vue d'ensemble de l'action à l'étranger des différents départements ministériels qui agissent vers l'extérieur et bien évidemment de mieux hiérarchiser, de mieux rationaliser nos priorités.
C'est, je crois, une chance pour notre maison. Il faut savoir la saisir. Et, pour cela nous devons être capables de changer nos habitudes de travail, de nous organiser différemment, de nous ouvrir sur les idées des autres. Et je sais que ce ministère, s'il se mobilise, en est capable, et je sais pouvoir compter sur vous pour aller de l'avant.
Cette réforme, c'est vrai, et c'est toute la difficulté de l'exercice que nous faisons ensemble, s'inscrit dans un contexte budgétaire très difficile. Un effort important nous est demandé dans le cadre du rétablissement de nos finances publiques. Il se traduit notamment par des réductions de personnel ainsi que par une baisse des indemnités de résidence pour les agents en poste. Et c'est bien sur ces points que les mécontentements se sont tout particulièrement et naturellement, je devrais dire, cristallisés.
Dans ce contexte, je voudrais vous apporter un certain nombre d'éclairages et de précisions sur les dispositifs qui sont pris ou qui vont être pris :
Ce cadre ainsi dressé, je veillerai à ce que la mise en œuvre s'inspire de deux préoccupations particulières :
J'entends poursuivre ce dialogue directement entamé avec vous à Paris, à Nantes mais aussi à l'occasion de mes déplacements à l'étranger avec nos agents dans les ambassades, dans les consulats et nos différents services.
Pour être encore plus précis, je voudrais marquer ici quelques-uns des engagements que je voudrais prendre solennellement aujourd'hui devant vous :
Pour chacun de ces engagements, la Direction Générale de l'Administration réunira vos représentants élus, chaque fois que nécessaire, pour préciser, adapter et expliquer les mesures qui sont envisagées. Cela commencera dès demain matin, puisque le Directeur du Budget et des Affaires financières, Jean-François Desmazières, réunira les syndicats sur cette question.
Voilà la direction dans laquelle je souhaite engager notre ministère. Le chemin tracé est exigeant. J'ai voulu vous en indiquer les étapes en toute clarté. Je suis le premier convaincu que pour conduire une politique ambitieuse nous avons besoin d'un ministère fort, disposant de l'ensemble des moyens nécessaires à notre action et servi par des agents motivés. J'ai voulu m'engager et prendre, au sein de État, toutes mes responsabilités dans ce sens. Malgré toutes les difficultés, je sais pouvoir compter sur votre mobilisation.
Pour conclure, je voudrais vous faire part de mes convictions sur notre métier. Chacun d'entre nous est conscient de l'honneur qui lui est fait de servir notre pays, de servir la France et de servir les Français. Les efforts que vous avez fournis tout au long de ces derniers mois, particulièrement éprouvants, particulièrement difficiles, l'ont bien montré. Chacun d'entre nous veut naturellement, et doit naturellement, disposer de tous les moyens qui nous permettent d'agir non seulement avec dignité mais aussi avec efficacité. Je sais combien, au cours des dernières années, vous avez été sollicités, combien notre ministère a été sollicité pour payer de sa personne. Je sais aussi l'esprit qui est le vôtre d'ardeur, de disponibilité, de générosité. Pour tout cela, je veux vous redire à quel point on est conscient au sommet de État comme dans chacune de nos régions, de la capacité de mobilisation de l'ensemble d'entre vous.
Cela justifie, de notre part à tous, un impératif évident de réforme. Je l'ai dit, le monde bouge. Nous avons tous à cœur de donner l'exemple en nous plaçant aux avant-postes de la réforme de État Et c'est bien le processus que nous avons engagé. Nous avons, de ce point de vue, un devoir d'exemplarité et c'est un élément de fierté, malgré tout, au moment-même où nous rencontrons des difficultés, que d'être peut-être le ministère en pointe, le ministère exemplaire dans le domaine de la réforme. Notre maison est une, même si elle a plusieurs visages et de multiples métiers, à Paris, à Nantes, à l'étranger, dans nos ambassades, nos consulats, nos services culturels et de coopération. Et chacun d'entre nous connaît sa mission.
Mais à tout cela il y a bien sûr une contrepartie. Il y a une exigence
qui est pour moi fondamentale et sans quoi je n'accepterais pas de
conduire les rênes de cette maison. C'est une exigence d'équité et de
justice pour chacun d'entre vous. Et ce soir, je veux me porter garant
devant vous de cette exigence d'équité et de justice. A chaque étape
des réformes engagées, nous ferons le point ensemble. A chaque étape,
nous adapterons le rythme et les modalités des évolutions nécessaires.
Et jamais je ne transigerai sur la force de notre ambition, sur
l'honneur même de notre mission parce qu'il y va de notre devoir-même
vis-à-vis de la France et vis-à-vis des Français.
Interview du ministre, M. Dominique de Villepin, à France Info
Dernière mise à jour : 28/11/03
"L'invité de Jean-Michel BLIER"
vendredi 28 novembre 2003
(Naples)
Q - Dominique de Villepin, bonjour. Vous êtes à Naples où les ministres des Affaires étrangères des 25 sont en conclave depuis ce matin. A l'ordre du jour : le projet de Constitution européenne. C'est une réunion, dit-on, de rapprochement. Dans quel climat se déroule cette réunion ?
R - Je dois dire que c'est dans un très bon climat. Chacun est conscient de l'importance, de la gravité du moment, puisqu'il s'agit de peaufiner ce projet de constitution de façon à ce qu'il puisse être présenté dans quelques jours, à la mi-décembre, à l'ensemble des Chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne.
Q - Est-ce que vous pensez que l'on va vers un compromis dans quinze jours ?
R - Je dois dire que depuis plusieurs mois que nous discutons de ce projet de Constitution, c'est sans doute la séance où l'esprit est le plus positif, le plus constructif. Je crois que nous allons faire des progrès. Les deux grands sujets, ceux qui sont les plus difficiles, ne seront pas abordés aujourd'hui parce qu'il s'agit de sujets éminemment politiques. Je parle de la question de la Commission, de sa composition et de la question du vote. La Convention a proposé un système de vote à la double majorité. Ces deux questions ne seront pas abordées mais nous avons néanmoins beaucoup de travail à faire sur les questions de justice, de gouvernance économique et sociale, sur les questions de défense. C'est l'ensemble de ces sujets que nous voulons aborder au cours de ces deux journées.
Q - Est-ce que le coup de force, en début de semaine, contre le pacte de stabilité ne complique pas un peu les discussions ?
R - Vous savez, en fait, je crois qu'il faut prendre la mesure de ce qui s'est passé. Nous voulons respecter les engagements pris, c'est-à-dire que nous respectons le pacte de stabilité. A aucun moment il n'est question de le remettre en cause. Mais, d'un autre côté, il s'agit d'adapter à des situations particulières, en l'occurrence, une situation de croissance qui n'est pas tout à fait suffisamment au rendez-vous, que nous voulons pousser, que nous voulons encourager. Chacun des États l'a compris. Je crois que dans ce domaine il y a une réalité qui s'impose à tous.
Q - Mais tout de même, est-ce que cette décision ne handicape pas le couple franco-allemand qui pèse de tout son poids et qui doit peser de tout son poids dans cette recherche d'un compromis ?
R - Pas du tout, mais alors pas du tout ! Je vois que les commentaires de presse et d'observateurs sont nombreux dans ce sens. Je peux vous dire que la réalité dans la salle n'est pas celle-là. La réalité c'est que chacun comprend bien que la France et l'Allemagne sont mobilisées au service d'une vision et d'une ambition pour l'Europe et pas pour la seule défense de leurs propres intérêts. Je crois que c'est tout à fait réducteur. Cela ne correspond pas à la réalité. La réalité, c'est que nous sommes mobilisés ensemble, que nous voulons trouver des solutions ensemble et regardez, d'ailleurs, au cours des derniers mois, la France et l'Allemagne se sont mobilisées pour proposer des solutions en matière agricole, pour proposer des solutions en matière institutionnelle et c'est bien cela qu'ont compris nos partenaires, au-delà des polémiques de circonstance, des stratégies et des négociations de salle. Je crois que la réalité est bien comprise par tous, c'est qu'aujourd'hui, - et il faudra confirmer notre capacité lors du Conseil européen de décembre - nous avons un devoir, celui de définir la meilleure des Constitutions possible et vous savez que pour cela nous avons en commun une grande ambition. Nous pensons que nous ne pouvons pas nous satisfaire d'une Constitution au rabais.
Q - Il y a un point, M. de Villepin, où, semble-t-il, on a progressé, c'est sur la défense européenne. Il y aeu un compromis avec l'Allemagne et surtout la Grande-Bretagne.
R - Il y a, comme vous le savez, effectivement des discussions depuis plusieurs mois sur ces sujets avec nos amis britanniques et nos amis allemands. Nous serons amenés, ce soir, à présenter un certain nombre de propositions à nos partenaires européens. Ne préjugeons pas de ce qui pourra sortir. Vous savez, l'Europe est une famille où chacun doit avoir son mot. Nous ferons des propositions en souhaitant, bien sûr, que dans le domaine de la défense qui est un domaine essentiel, nous puissions avancer ensemble à la fois pour renforcer nos capacités en matière de défense, renforcer notre volonté de pouvoir mobiliser des coopérations renforcées. C'est un domaine évidemment tout à fait essentiel. Il n'y a pas d'Europe sans défense et il n'y a pas de défense sans mobiliser tous les États qui ont de grandes capacités dans ce domaine. Et je pense bien évidemment à nos amis britanniques.
Q - Alors, ce rapprochement avec la Grande-Bretagne, même si les divergences existent toujours sur l'Irak, est important parce qu'on l'a vu par exemple sur le dossier du nucléaire iranien, ce sont les positions européennes de la France, de l'Allemagne et de la Grande-Bretagne qui ont prévalu. C'est peut-être ce qu'il aurait fallu faire en Irak ?
R - Il y a une volonté de nous retrouver sur des propositions communes. L'Iran, vous le citez, c'est un très bon exemple. Voilà des questions, celle de la prolifération, qui sont tout à fait essentielles pour la sécurité de nos États, pour la sécurité du monde. La Grande-Bretagne, l'Allemagne et la France se sont mobilisées pour trouver une solution. Nous avons proposé, dans le cadre de l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique, une résolution. Cette résolution a été acceptée à l'unanimité. Je vois que quand les Européens sont unis, ils sont capables de proposer, et nous sommes capables de résoudre des problèmes. C'est bien ce que nous voulons.
Q - Revenons à des dossiers plus hexagonaux. Lundi, lors de l'examen de votre budget au Sénat, les fonctionnaires du Quai d'Orsay vont se mettre en grève. Ils vont même se rassembler devant le Sénat. Dites-moi, c'est peu banal ça ?
R - C'est peu banal et j'ai eu l'occasion de leur dire. J'ai réuni, hier, l'ensemble des fonctionnaires du Quai d'Orsay de Paris, mais à travers eux, je me suis adressé à ceux qui sont à Nantes, à ceux qui sont dans chacun de nos postes à l'étranger, dans les services diplomatiques, culturels, consulaires. Nous vivons, aujourd'hui, au Quai d'Orsay, comme dans d'autres administrations de l'État, une situation difficile sur le plan budgétaire.
Q - Oui, mais ils disent que c'est toujours eux qui font les efforts. Cela fait dix ans qu'ils font des efforts.
R - C'est vrai que le Quai d'Orsay a fait des efforts particuliers et il les a faits dans un esprit positif, c'est-à-dire avec le souci, en permanence, de s'adapter et de se situer - et c'est l'ambition que j'ai eue en arrivant au Quai d'Orsay - aux avant-postes de la réforme de l'État. Ce que je leur ai expliqué, c'est que ces efforts-là servaient la modernisation de notre propre administration et servaient aussi d'exemple à beaucoup d'autres administrations de l'État. Notre volonté aujourd'hui, c'est que nous, qui ne représentons qu'un peu moins de la moitié du budget de l'État dans le domaine de l'action extérieure, nous voulons véritablement que la transparence puisse exister sur l'ensemble de l'action extérieure. Nous demandons donc une mission action extérieure de l'État et je veux que les efforts qui ont été faits par le Quai d'Orsay tout au long de ces mois, de ces dernières années, puissent être reconnus.
Q - C'est ce que vous allez dire à votre collègue de Bercy ?
R - Je l'ai dit évidemment à mon collègue de Bercy. Je crois qu'il en a pleinement conscience. Le Premier ministre et le président de la République le savent tout à fait également. Je crois que chacun comprend bien cette situation et c'est pour cela que j'ai bon espoir que le Quai d'Orsay sera reconnu pour l'année prochaine parmi les budgets prioritaires, que chacun comprendra qu'il est important véritablement de ne pas aller plus loin dans les limitations et les coupes faites sur notre propre budget. Nous devons permettre à notre diplomatie de donner le meilleur d'elle-même et, pour cela, nous avons besoin d'agents mobilisés, d'agents ayant les moyens et les capacités d'agir.
Q - Merci Monsieur le ministre.