(24 février 2009)

Quand Sarko découvre
le monde enseignant

AU cours de son désormais célèbre discours du 22 janvier à l'Élysée, Sarko s'est permis d'ironiser lourdement sur les chercheurs et sur leur « immobilisme et conservatisme ». Un discours qu'il regrette sûrement aujourd'hui d'avoir prononcé, tant il a contribué à porter à ébullition les universités.

En privé, le chef de l'État affiche une aversion encore plus grande à l'égard des enseignants en général. On ne compte plus ses tirades sur les profs et les syndicats qui sont « à gauche », « toujours en vacances ou en train de manifester ».

« Ils (les enseignants) sont insupportables, infréquentables, haïssables, a-t-il prétendu, l'autre jour, lors d'une réunion sur l'Éducation. C'est bien simple. Quand je visite une école, je demande toujours à voir les femmes de ménage et les cantinières et je leur serre la main, car ce sont les seuls gens normaux de l'établissement. »

On mesure donc l'effort que Sarkozy a dû faire sur lui-même pour inviter à déjeuner à l'Élysée, le 23 février, onze professeurs des premier et second degrés qui ont écrit sur le système éducatif. Officiellement, il s'agissait d'« évoquer avec eux leur métier ». En réalité, Sarko voulait leur passer un peu de pommade car il craint énormément que les profs des lycées – et surtout les lycéens – rejoignent dans les manifs les enseignants-chercheurs et les étudiants.

« On demande à l'école, leur a-t-il notamment déclaré, de compenser les malheurs de l'humanité, et en même temps on respecte de moins en moins les enseignants. Je veux restaurer leur autorité et leur donner leur vraie place dans la société. »

Encore un peu et il leur offrait une Rolex.