Le ministre doit annoncer une réforme du Quai d’Orsay.
article intégral et réactions : http://www.liberation.fr/culture/0101557816-kouchner-restructure-la-culture-a-l-etranger
Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner. (Reuters)
Austérité. Durant les deux premières années de son action, Kouchner a privilégié l’humanitaire et l’aide au développement, aux dépens de la culture. La réorganisation du réseau culturel s’est d’abord traduite par une cure d’austérité : fermetures d’instituts français, mise en vente d’une partie du patrimoine immobilier, suppressions de postes.
Sous couvert de «hiérarchiser plus systématiquement ses priorités», le ministère des Affaires étrangères a opéré des coupes claires dans ses programmes de soutien au livre, au cinéma ou au théâtre (Libération du 23 janvier).
Bernard Kouchner a semblé prendre tardivement conscience de la profondeur du malaise au sein de sa propre administration, même si son cabinet réfléchit depuis quelques mois déjà à la création d’un nouvel organisme, disposant d’une autonomie financière, qui regrouperait sous un label unique les services de coopération et d’action culturelle et l’ensemble des établissements culturels à l’étranger.
Portée. Un modèle qui lorgne vers ce qui existe déjà dans d’autres pays (British Council, Goethe Institut). Et une idée portée depuis longtemps par Olivier Poivre d’Arvor. Le patron de Cultures France, organisme qui gère les échanges artistiques internationaux, n’a pas eu à subir la rigueur qui touchait d’autres secteurs. Son budget (30 millions d’euros, dont les deux tiers fournis par le Quai d’Orsay) est stable. Il se verrait volontiers piloter la nouvelle grande agence culturelle. Mais son nom est loin de faire l’unanimité au Quai.
De nombreux diplomates craignent que le nouvel organisme (s’il est placé, comme le suggère dans une proposition de loi le sénateur Gouteyron, sous la tutelle conjointe des ministères de la Culture et des Affaires étrangères) ne les dépossède de leurs prérogatives.
René Solis