L'action culturelle à l'étranger réunie sous un seul nom : Institut français

LE MONDE | 27.03.09 | 16h53  •  Mis à jour le 27.03.09 | 16h53

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Bernard Kouchner rêvait de les nommer "Instituts Camus". Ils seront plus sobrement les "Instituts français". Le ministre des affaires étrangères a en effet annoncé, mercredi 25 mars, qu'un label unique serait bientôt lancé afin de fusionner les instituts déjà existants, les centres culturels français et les services culturels des ambassades. Cette décision intervient dans le cadre de la réforme de la politique culturelle de la France à l'étranger.

Depuis 2007, le secteur est secoué par une série de restrictions budgétaires importantes (Le Monde du 24 janvier) qui ont provoqué une crise de confiance des équipes. Pour tenter d'y remédier, le ministre a annoncé une rallonge de 40 millions d'euros - le budget 2009 annoncé était de 297 millions d'euros - qui viendra en partie compenser les 60 millions de coupes décidées cet hiver. Mais le réseau français souffre aussi d'une faible lisibilité.

SOUS UN LABEL UNIQUE

Quand nos voisins affichent clairement la place de leurs British Council, Goethe Institut et autres Instituts Cervantes, la France s'empêtre dans les différentes dénominations. Aux trois précitées, il convient d'ajouter les Alliances françaises, chargées d'enseigner la langue. Si ces dernières conservent leur indépendance, les autres vont donc fusionner sous un label unique. Etablissement à autonomie financière, l'Institut français disposera de la gestion de ses ressources humaines et budgétaires. Il sera toutefois dirigé par le conseillé culturel et "placé sous l'autorité de l'ambassadeur", précise le Quai d'Orsay. Autant dire que la France n'a pas fait le choix anglais, qui offre au patron du British Council une autonomie complète. "Nous souhaitons maintenir une politique culturelle en phase avec notre politique extérieure", insiste-t-on au ministère.

Reste qu'une nouvelle agence va être créée à Paris. Elle devrait étendre les missions actuelles de CulturesFrance, qui assure la promotion artistique hors des frontières. "En charge de toute notre diplomatie d'influence, (...) elle sera articulée avec notre réseau à l'étranger pour affirmer la présence française dans les domaines de la création, de l'éducation, de la circulation des artistes et des idées, de l'innovation technologique et des industries culturelles", indique le dossier du Quai d'Orsay. Mais quel sera son pouvoir et son périmètre exact ? De quelle autorité disposera-t-elle sur les nouveaux instituts ? La question reste en suspens.

Car, pour y répondre, une "équipe de préfiguration" a été annoncée. Elle sera dirigée par Pierre Sellal, actuel représentant permanent de la France à Bruxelles et futur secrétaire général du Quai d'Orsay. L'équipe opérationnelle sera composée d'Yves Saint-Geours, patron du Grand Palais, de Xavier North, délégué à la langue française au ministère de la culture, d'Olivier Poivre d'Arvor, directeur de CulturesFrance et de Victoire Bidegain, qui a piloté le dossier au cabinet de M. Kouchner.

Huit parlementaires et une douzaine de personnalités de la culture devraient compléter l'équipe. Leurs propositions sont attendues pour le mois de juillet.

Nathaniel Herzberg

 Article paru dans l'édition du 28.03.09