AEFE : ÉCHOS DU POS

Le séminaire réuni à Marcoussis les 18 et 19 septembre en vue de l’élaboration du Plan d’orientation stratégique (POS 2010-2012) de l’agence.

Nous l'indiquions dans nos derniers flash hebdo, nous n’avons pas été admis, malgré nos demandes, à participer aux différentes tables rondes, organisées lors de ce séminaire. Contrairement au rugby, les réunions de l’AEFE ne sont pas un sport d’équipe. Les représentants du personnel au nombre de 5 (dont 4 FSU) n’avaient rien à envier aux deux représentants des parents d’élèves face aux 29 personnels de l’Agence et 16 personnalités invitées (ambassadeurs, MLF...). Bien que physiquement les représentants du Sgen-CFDT de l’Étranger aient été absents, leurs idées et propositions - qui comme tout dans l’Éducation nationale - cheminent lentement, sont apparues çà et là dans la bouche de certains participants. Il faut s’en réjouir.


Les thèmes abordés lors des tables rondes ont été les suivants :

1ère table ronde : L'offre d'éducation.

2e table ronde : le fonctionnement du réseau.

3e table ronde : Financement de l'enseignement français et extension de l'influence.


Monique Cerisier-ben Guiga, sénatrice des Français hors de France a présidé deux tables rondes

Elle nous livre sur son site son intervention liminaire à la table ronde relative au fonctionnement du réseau (table ronde 2).

> http://www.senateursdesfrancaisdumonde.net/monique-cerisier-ben-guiga/francais-a-l-etranger/1226/aefe-seminaire-sur-le-programme-d-orientation-strategique.html


Quelques réflexions et annonces faites à Marcoussis

Le financement

Mme Anne-Marie Descôtes, directrice de l’Agence, a annoncé que les locaux de 120 établissements de plus allaient encore être remis en dotation par l'État à l’AEFE. Elle estime que les dépenses à prévoir s’élèvent à 50 millions d’euros pour les deux premières années et à 20 millions d’euros pour chaque année suivante. L’État ne semble pas pour autant lui avoir donner l’assurance que l’enveloppe budgétaire correspondante puisse être transférée à l’Agence.

Il semble également que le gouvernement souhaite un autofinancement de l’AEFE à hauteur de 60 % pour 2011. Les augmentations des écolages sont donc plus que jamais à l’ordre du jour.

Dans le domaine du financement du réseau, le constat de l’échec des partenariats avec les entreprises apparaît évident. Certains prônent néanmoins la poursuite de l’exploration de cette voie en évoquant l’attributions d’avantages fiscaux, de tarifs préférentiels, etc. aux entreprises qui voudraient financer les établissements du réseau.

Un large consensus semble enfin s’être dégagé parmi les participants au séminaire pour déplorer une fois de plus l’iniquité du système de prise en charge de la scolarité instauré par le président de la République après son élection, ainsi que les effets pervers du système.

Les questions pédagogiques

Au cœur des débats, l’enseignement des langues étrangères, de l’anglais en particulier et la question des certifications ; un vieux serpent de mer.

La diversification les filières dans le secondaire, afin de répondre aux attentes de toutes les familles a été évoquée et soutenue par l’inspection générale de l’Éducation nationale en la personne de son doyen François Perret. Mais il est peu probable que cette vieille recommandation ait également des suites.

Le sujet de la modernisation de l’outil d’enseignement a également été abordé, insistant en particulier sur le développement des TICE, du télé-enseignement, du cartable numérique, des plateformes pédagogiques… Là encore rien de bien surprenant ; sans doute, l’actualité de l’attendue épidémie de grippe a-t-elle souligné le retard pris dans ce domaine. Dans tous les cas, à moins que le plan numérique annoncé par Luc Chatel ne nous atteigne, il est peu probable que les phynances de l’AEFE permettent des modernisations rapides ces temps-ci.

Personnels et établissements

Le ministère des affaires étrangères et européennes a également présenté un nouveau label pour les établissements du réseau. Ce label établirait une quatrième catégorie d'établissements après les établissements en gestion directe, les établissements conventionnés et les établissements homologués. Pour l’essentiel, il consisterait en l'introduction d'un enseignement renforcé de langue et de culture française dans ces établissements (au minimum deux DNL en français) et d’au moins un enseignant détaché de l'Éducation nationale française par degré. Selon le MAEE ce label répond « une demande locale de communautés étrangères attachées à nos valeurs éducatives mais trouvant le système français trop contraignant ». La catégorie pourrait inclure une partie des actuelles sections bilingues ou des actions initiées avec le soutien du programme FLAM.

Il apparaît que ce label serait également un moyen aisé de donner l’illusion d’une extension du réseau à moindre coût. C’est aussi une perte de contrôle plus importante sur les contenus enseignés.

Le ministère de l’Éducation nationale a également fait savoir qu’il serait plus difficile d’obtenir des détachements (ce qui est déjà le cas comme on le constate dans les établissements pour le recrutement de nouveaux collègues et aussi depuis Paris, où le syndicat est contacté par des collègues dont le recteur refuse qu’ils partent sous d’autres cieux). Les académies sont aujourd’hui plus avares de leur personnel, suite à la politique de suppression de postes menée par le gouvernement. Le dégraissage du mammouth signifie pour le réseau des établissements d'enseignement français à l'étranger (EEFE) des détachements au compte-goutte.

La question du statut des personnels a également été abordée. Il semble que le SNES et le SNUipp aient évolué dans le domaine bien que les interventions de la FSU portent essentiellement sur le maintien du statut d’expatrié. Le Sgen-CFDT propose quant à lui depuis longtemps un statut unique des personnels détachés (donc différent de l'actuel contrat de résident et d'expatrié) mais avec des améliorations significatives : fin du purgatoire des 3 mois (les fameux faux résidents), résorption des titulaires en disponibilité recrutés sur contrat local (les tout aussi fameux titulaires non résidents), fin de l'abattement maladie, ISOE pour les CPE et les documentalistes, etc.

La proportion de 50 % de titulaires comme condition de la qualité et du respect de la mission de coopération culturelle – inscrite dans le rapport final de la Commission avenir de l’enseignement français à l’étranger (octobre 2008) sur la demande du Sgen – est réaffirmée.

Voilà pour le moins, un certain nombre des points évoqués. Ce résumé n’est pas exhaustif mais nous aurons à coup sûr l’occasion de revenir sur ce sujet.

> À lire aussi le compte rendu de « Français du monde » http://www.francais-du-monde.org/wp-content/uploads/2009/09/aefeseminaire-septembre09.pdf