Texte publié à l'occasion d'Expolangues - janvier 2009

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Fédération Sgen-CFDTQuel avenir pour le français langue étrangère et seconde?

UNE POLITIQUE LINGUISTIQUE GOUVERNEMENTALE DANS L’IMPASSE

Le secteur du FLES est partiellement dans une impasse. Les ministères de l’Éducation et des Affaires étrangères et la délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF) doivent œuvrer conjointement pour faire face, en France comme à l’étranger, aux besoins en langue qui se modifient. Mais les mesures prises se font a minima et ne sont ni à la hauteur des enjeux liés à l’intégration des populations, ni à la hauteur de la diffusion de la langue française.

DES PROFESSIONNELS MALMENÉS

En France comme à l’étranger, le statut réservé aux personnels qui dispensent ces enseignements, leur recrutement, la reconnaissance de leurs compétences ou la gestion des ressources humaines disponibles dans des établissements publics ou structures associatives assurant des tâches de service public, sont très insatisfaisants.

Quelle est la situation actuelle pour les enseignants et les formateurs ?

L’accueil et la formation de personnes désireuses d’apprendre le français pour vivre et s’intégrer en France, pour participer aux échanges économiques internationaux ou encore simplement pour découvrir et diffuser la culture française sont de plus en plus assurés par des personnels en situation précaire ou des salariés non formés.


CE QUE VEUT LE SGEN-CFDT

Les actions de politique éducative relatives aux langues, en France et hors de France doivent évoluer. Elles impliquent l’ensemble du système éducatif français, les collectivités territoriales, le secteur associatif ainsi que le dispositif international de politique linguistique à l’étranger et ses partenaires nationaux (systèmes éducatifs, régionaux, universités et institutions de formation des enseignants des pays concernés).

Le Sgen-CFDT préconise que la réflexion des pouvoirs publics s’oriente conjointement dans trois directions : enseignement scolaire, enseignement supérieur, et secteurs relevant des Affaires étrangères et de la Coopération.

Le Sgen-CFDT de l’Étranger préconise d’engager une concertation sur :

Dans l’enseignement scolaire

Le Sgen-CFDT demande que :

Pour le Sgen-CFDT de l’Étranger, un tel dispositif serait également utile pour les détachements dans des établissements relevant de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger accueillant de fortes proportions d’étrangers et auprès de structures en coopération (sections bilingues).

Dans l’enseignement supérieur

Dans les centres de langues liés aux universités, l’aggravation de la précarité des statuts des personnels non titulaires, qui effectuent souvent des tâches pérennes d’enseignement, de formation ou de recherche en FLE depuis quinze à vingt ans, n’est pas acceptable. Différents types de contrats se signent selon les universités mais le recours essentiel aux vacations horaires reste majoritaire.

Le Sgen-CFDT demande que :

S’agissant des postes d’enseignant-chercheur, l’action syndicale a contribué à l’ouverture de l’intitulé de la 7e section Sciences du langage à la Didactiques des langues. Ce changement d’intitulé effectué par le Conseil National des Universités Sciences du langage, traitement automatique et didactique des langues permet depuis mai 2007 de garantir la présence de la discipline auprès de champs apparentés. Mais actuellement trop d’ATER se retrouvent sans poste d’enseignant-chercheur au terme de leur thèse. Des postes doivent être créés en Didactique des langues et en particulier en FLES.

Dans les secteurs relevant des Affaires étrangères et de la Coopération

Le ministère des Affaires étrangères constate pour sa part que si le français est dans une dynamique ascendante dans le monde, son maintien au niveau international dépend des moyens dont les services concernés disposent. Or, force est de constater que ces moyens ne sont pas au rendez-vous.

Le dispositif à mettre en œuvre ne doit pas viser la défense normative de la langue française mais globalement développer une politique cohérente au profit des utilisateurs diversifiés du français, à la fois francophones et non francophones.