Extraits de la page intégrale parue dans Le Figaro du 4 novembre consultable à l'adresse : http://www.lefigaro.fr/politique/20041104.FIG0109.html
Les 420 lycées français de l'étranger ont la cote. Depuis dix ans en
effet, le nombre d'élèves qui y sont inscrits augmente d'un millier chaque
année. Installés dans 130 pays, ils accueillent aujourd'hui quelque 230
000 jeunes. Et l'une des particularités est que plus de la moitié de ces
élèves (57%) ne sont pas français mais originaires du pays où se trouve
l'établissement ou de pays tiers. Mieux, la bonne réputation de ces
établissements les conduit à scolariser des jeunes qui, bien souvent,
appartiendront plus tard à l'élite de leur pays, ce qui ne peut que
favoriser les liens avec la France. Bref, autant de raisons qui ont incité
Xavier Darcos, le ministre de la Coopération, à annoncer hier en Conseil
des ministres une série de mesures visant à soutenir ce réseau
d'établissements regroupés pour l'essentiel au sein de l'Agence pour
l'enseignement français à l'étranger (AEFE). Soutien qui n'a pas toujours été à la hauteur. Dans un récent
rapport intitulé «financements de l'enseignement français à
l'étranger», qu'il vient de remettre au premier ministre, André
Ferrand, sénateur UMP représentant les Français établis hors de France,
dénonce non seulement «l'outil exceptionnel qui souffre d'un grand
besoin de financement», mais il rappelle également la nécessité
«d'internationaliser notre enseignement et sa certification autant que
possible en passant par une «européanisation» et bien sûr en préservant
les qualités qui font la réputation et l'attractivité de l'école
française». Xavier Darcos a donc annoncé hier la création de nouveaux
établissements. Mais, dès lors que l'État ne peut pas en créer partout où
la demande se fait jour, «nous allons encourager l'homologation par la
signature de protocole avec l'Éducation nationale d'établissements
autofinancés», a expliqué le ministre. Il a également exposé un plan
d'action 2005-2007 avec plusieurs objectifs. Le nombre des bourses pour les élèves Français va ainsi être
augmenté et les bourses d'excellences seront adaptées pour les élèves
étrangers. Par ailleurs, les compétences immobilières de l'AEFE vont être
étendues. L'agence pourra désormais acheter, vendre, recevoir des dons...
Elle pourra également, au-delà des postes budgétaires dont elle dispose,
créer des emplois d'enseignants (jusqu'à cinquante par an) dès lors qu'ils
seront autofinancés par les établissements. Sur un plan pédagogique, tous les établissements seront fortement
encouragés – sur la base du volontariat – à s'engager dans des opérations
de coopération éducative. Parallèlement, et en liaison avec le ministère
de l'Éducation nationale, les lycées français vont être amenés à proposer
des bacs binationaux permettant une double certification. Le premier
d'entre eux verra le jour l'année prochaine au Portugal, il devrait être
suivi par un bac franco-espagnol, franco-anglais et franco-américain.
«Le réseau des établissements français doit devenir un dispositif
scolaire à vocation européenne, recherché par les élèves étrangers
désireux de s'ouvrir à la diversité culturelle des pays européens en
suivant un programme français», a encore souligné Xavier Darcos.
M. C.
[04
novembre 2004]