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MM. Lang et Védrine souhaitent favoriser la venue en France d'étudiants étrangers
Malgré une légère reprise ces deux dernières années, leur nombre est en baisse depuis le début des années 1990.  En 2000, ils étaient 173 000 inscrits dans les universités françaises
LE MONDE | 29.08.01 | 15h12

Après une quasi-décennie de déclin continu, la France semble avoir enrayé la désaffection de ses universités par les étudiants étrangers, dont l'envie de venir étudier était souvent brisée par les obstacles administratifs et la difficile obtention d'un visa. Pour la deuxième année consécutive, l'enseignement supérieur français (facultés et instituts universitaires de technologie, mais aussi BTS, écoles de commerce, d'ingénieurs, d'art, etc.) a enregistré une croissance des inscriptions de jeunes venus de l'étranger (lire ci-dessous).

Jack Lang, ministre de l'éducation nationale, et Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, devaient annoncer, mercredi 29 août, dans le cadre de la neuvième conférence des ambassadeurs, qui se tient à Paris du 27 au 30 août, quatre nouvelles mesures pour soutenir ce renversement de tendance et consolider l'action menée par le gouvernement depuis trois ans. Dans un marché de l'éducation de plus en plus mondialisé, favoriser l'accueil d'étudiants étrangers devient un élément clé de l'attractivité et de la compétitivité du système éducatif français. Les deux ministres s'appuieront sur les cinquante propositions du rapport qu'Elie Cohen, professeur de gestion à Paris-Dauphine et conseiller à la direction des relations internationales du ministère de l'éducation nationale, leur a remis le 19 juillet "pour améliorer l'accueil des étudiants étrangers en France". Sur ce thème, les études n'ont pas manqué. Pour la seule année 1999, pas moins de trois rapports - Prévos en mars, Dufourg en avril et Claeys en septembre - formulaient des propositions, qui s'ajoutaient aux importants développements que le rapport Weil sur l'immigration, en 1997, avait déjà consacrés à la question. Cette multiplication s'est révélée payante. Ce "foisonnement de diagnostics" a induit en quelques années une "modification radicale"du contexte, souligne M. Cohen. La loi de 1998 avait déjà facilité l'obtention de visas étudiants et introduit la possibilité pour les étudiants étrangers de travailler à mi-temps ; les programmes de bourses ont été restructurés dans la foulée, avec notamment l'attribution de 300 nouvelles "bourses d'excellence" Eiffel chaque année ; le groupement d'intérêt public Edufrance, créé en 1998 par Claude Allègre en collaboration avec le Quai d'Orsay, poursuit son travail de promotion internationale du système éducatif français.

TRADUCTION DES DIPLÔMES

Les annonces de MM. Lang et Védrine portent, en premier lieu, sur la création d'un "conseil pour l'accueil des étudiants étrangers".Cette instance permanente sera chargée de "mesurer les avancées" de cette politique volontariste, de recueillir avis et propositions, et de rédiger une "charte de la qualité de l'accueil" servant de référentiel commun. Deuxièmement, afin de favoriser l'autonomie des établissements, chaque université ou école supérieure sera invitée à définir sa politique vis-à-vis des pays étrangers, à travers une "déclaration d'action internationale"négociée avec les ministères de l'éducation nationale et des affaires étrangères.

L'accès à l'enseignement supérieur pour les élèves des lycées français de l'étranger - qui, dans 60 % à 70 % des cas, n'ont pas la nationalité française - sera facilité. Actuellement, chaque année, "sur 5 000 dossiers de préinscription (obligatoire), 1 700 seulement donnent lieu à une inscription définitive", précise le rapport Cohen. La faute, souvent, revient au délai de traitement du dossier, qui peut n'intervenir qu'au mois de juillet. Enfin, la traduction des diplômes sera généralisée afin de faciliter leur lisibilité internationale. L'objectif est d'utiliser un intitulé conforme aux standards internationaux (bachelor pour bac + 3, mastaire pour bac + 5). "Le constat des efforts engagés et des améliorations apportées ne saurait interdire la mise en évidence des difficultés", précise le rapport Cohen. Des faiblesses perdurent, selon lui, tout au long de la "chaîne d'accueil". Si la phase de recrutement a été bonifiée, notamment par le biais d'Edufrance, qui représente les établissements adhérents sur les multiples Salons internationaux, "l'environnement des études soulève les difficultés majeures" : premier incriminé, l'hébergement, déficient en qualité et en quantité, notamment en Ile-de-France. "Mais ce problème ne concerne pas les seuls étudiants étrangers, indique le rapport Cohen. Il se pose également aux étudiants français et aux chercheurs et enseignants étrangers accueillis dans le cadre d'échanges académiques." Enfin, en aval de la formation, "le suivi des étudiants étrangers est quasi inexistant et prive la France d'un vecteur de rayonnement pourtant efficace".

Marie-Laure Phélippeau  http://www.lemonde.fr/education 


10 % de la population des universités

  • Effectifs. Après un repli continu depuis le début des années 1990, le nombre d'étudiants étrangers est en hausse depuis deux ans. 160 730 en 1990, 153 465 en 1996, 147 996 en 1998, 159 175 en 1999, 173 000 en 2000. En 2000, 140 849 suivaient un cursus au sein d'une université, soit 10 % des inscrits (contre 8,9 % en 1995 et 13,6 % en 1985).
  •  Disciplines universitaires.40 % des étudiants étrangers accueillis à la faculté suivaient un enseignement en lettres ou en sciences humaines, 19 % en sciences, 16 % en gestion ou économie, 13 % en droit ou sciences politiques, 12 % en médecine.
  •  Origine. A la rentrée 2000, les étudiants étrangers étaient principalement originaires des pays d'Afrique et du Maghreb (49,5 %) et des autres pays d'Europe (28,8 %, contre 17 % en 1985). La part issue des pays d'Asie (14,3 %), et plus encore d'Amérique (7,1 %), demeure faible.
ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 30.08.01
 


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