Les propositions d'orientation du SGEN-CFDT de l'étranger 
pour les années 2004 à 2006 sont en cours de discussion.


Introduction

Champ d’action du SGEN-C.F.D.T. de l’étranger

Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger inscrit son action dans le cadre de la fédération des Syndicats Généraux de l’Education Nationale et de la Recherche Publique et de la Confédération Française Démocratique du Travail (SGEN-C.F.D.T.).

Il intervient auprès des personnels employés dans les services de l’A.E.F.E. et auprès des agents œuvrant dans les secteurs éducatifs, culturels et linguistiques du ministère des Affaires étrangères (SCAC, établissements culturels, coopération : agents titulaires de l’Éducation nationale, contractuels, personnels de recrutement local, volontaires internationaux). Les personnels du ministère de l’Education nationale en fonction à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie, à Wallis et Futuna et Saint Pierre et Miquelon sont également syndiqués au SGEN-C.F.D.T. de l’Etranger. En ce qui concerne la Polynésie, le SGEN-C.F.D.T. coopère avec l’organisation syndicale A TI’A I MUA (« Debout en avant »). Pour ce qui concerne l’Hexagone, n’oublions pas les sections du C.I.E.P. de Sèvres et du CLA de Besançon.

Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger collabore avec d’autres syndicats C.F.D.T. proches de son champ de syndicalisation : le STREM, syndicat C.F.D.T. de l’I.R.D., le syndicat C.F.D.T. des Affaires étrangères.

Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger entretient des relations de partenariat avec les associations concernées par son domaine d’intervention (Français à l’étranger, dont l’A.D.F.E., associations professionnelles, de parents d’élèves, notamment la FAPEE, etc..).

Pour une certaine idée du service public à l’étranger

Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger se bat contre les restrictions budgétaires qui réduisent l’action culturelle, linguistique, scientifique, technique et d’enseignement à l’étranger. Pour le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger, la défense du service public va de pair avec le combat contre la précarité de l’emploi et l’obtention de crédits de fonctionnement suffisants permettant aux agents en poste à l’étranger d’accomplir correctement leur mission.

La réinsertion des agents contractuels (titulaires ou non-titulaires) ou les mesures à l’égard des personnels recrutés locaux licenciés sont insuffisantes :

La formation continue est un saupoudrage insatisfaisant, faute de crédits mais aussi faute de volonté et de projet(s) (un véritable travail interministériel n’a jamais été instauré ou même pensé). Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger poursuivra son action dans ce domaine qui concerne l’ensemble des personnels, sans distinction de nationalité et de statut : titulaires, contractuels, recrutés locaux.

Partenariat : Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger entend poursuivre dans la voie des partenariats déjà engagés avec d’autres syndicats C.F.D.T. (voir ci-dessus), des organisations syndicales des pays d’accueil et des mouvements associatifs et démocratiques œuvrant pour le développement durable, la défense des droits de l’homme et la constitution d’Etats de droit.

Equité et Justice : Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger agira pour :


Les établissements scolaires français à l’étranger

Modernisation du réseau

Pour le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger, la « modernisation » ne signifie pas réduction des crédits de l’Etat et appel au mécénat pour faire vivre les établissements scolaires français à l’étranger !

La triple vocation des établissements doit être maintenue :

La scolarisation des enfants français (y compris bien sûr les enfants bi-nationaux) est une mission essentielle : une politique de bourses scolaires volontariste doit en permettre l’accès à tous. Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger œuvre également en faveur d’une politique d’aide à des enfants non-français particulièrement défavorisés (mesures d’exonération, remise des droits d’inscription, etc…).

Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger agit pour l’ouverture des établissements sur le pays d’accueil avec la mise en place de projets d’établissement comportant :

Il milite pour la création de jumelages et partenariats avec des établissements en France.

Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger demande que les décisions de déconventionnement soient suspendues et qu’au contraire, des modalités d’intégration en gestion directe de nombreux établissements soient mises en œuvre pour une meilleure transparence de gestion, une meilleure application des réformes éducatives françaises et le respect des droits des personnels. Il milite pour que tous les postes indispensables au fonctionnement des établissements soient inscrits au budget de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger.

Situation des personnels

Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger demande, tout d’abord, que les dispositions de la Fonction Publique et du droit du travail appliquées en France soient transposables aux personnels des établissements français de l’étranger : mi-temps, mi-temps thérapeutique, congé parental, congé de formation, CPA, etc…

Il milite pour :

Instances paritaires

Que ce soit dans les commissions paritaires centrales ou les commissions locales, le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger s’attachera à garantir l’égalité et le respect des droits des agents. Il favorisera l’élaboration de critères objectifs traduits par des barêmes négociés.

Rappelons que les commissions paritaires locales concernent tous les personnels, y compris les agents de recrutement local, sans distinction de nationalité. D’autre part, le SGEN-C.F.D.T. se réjouit de la participation cette année des recrutés locaux des établissements en gestion directe au scrutin du Comité Technique Paritaire Central (plus de 3 000 agents locaux, auparavant exclus, ont pu ainsi être électeurs).Il souhaite qu’à l’avenir tous les personnels de recrutement local soient électeurs, sans discrimination.

A l’heure où nous rédigeons ces lignes, les résultats des élections A.E.F.E. ne sont pas encore connus (C.T.P. central, Commissions Consultatives Paritaires Centrales, Commissions Consultatives Paritaires Locales), le dépouillement n’ayant lieu que le 16 juin 2004.

Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger poursuivra son action afin que le nombre de sièges de représentants des personnels au C.T.P. central de l’A.E.F.E. soit porté de 5 à 10 -situation qui serait plus équitable compte tenu du nombre d’agents concernés : 9 500 électeurs inscrits au scrutin du CTP central en mai 2004.

Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger s’attachera à apporter aide et informations aux collègues en poste hors de France par les élus SGEN en CAP départementales, académiques ou nationales.


Les services et établissements de coopération culturelle, linguistique, éducative, universitaire et de recherche

Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger s’attache à défendre le secteur de la coopération internationale dans le domaine culturel, linguistique, éducatif, universitaire et de la recherche dans les services et établissements de coopération et d’action culturelle. [Rappelons qu’au 1er janvier 2004, 818 agents titulaires de l’Education nationale étaient détachés dans les SCAC et établissements culturels sur un total de 992 agents détachés. Ils représentaient d’autre part 50 % de l’ensemble des personnels employés dans les SCAC et établissements culturels (agents titulaires du M.A.E., agents détachés, agents contractuels, volontaires internationaux].

Après deux années particulièrement difficiles sur le plan budgétaire, les SCAC, instituts et centres culturels doivent pouvoir assurer leur double mission de coopération culturelle et de diffusion de la langue française avec des moyens suffisants.

Le 5 février 2003, ont eu lieu les élections pour le renouvellement des C.C.P.M. et des C.C.P.L. ; les bons résultats enregistrés renforcent notre souhait de faire vivre de manière dynamique les instances paritaires locales, proches des agents et ouvertes à tous les personnels. Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger s’engage également à continuer d’améliorer l’activité des commissions consultatives paritaires ministérielles.

Il n’en reste pas moins que le dialogue social comporte encore de sérieux point noirs : si les C.C.P.M. et C.C.P.L. traitent des questions individuelles, les sujets d’ordre collectif des personnels relevant du second C.T.P.M. du M.A.E. ne peuvent toujours pas être traitées au sein des commissions consultatives de concertation (C.C.C.) mises en place dans les ambassades ; le dernier accord-cadre du M.A.E. sur le dialogue social n’a apporté aucune avancée sur ce sujet et les personnels relevant du second C.T.P.M. ne peuvent toujours pas débattre de leurs problèmes dans ces instances, même s’ils sont autorisés à y siéger !!!

Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger poursuivra son action pour la résorption de la précarité, une protection sociale efficace pour l’ensemble des personnels recrutés locaux ainsi que l’instauration de règlements intérieurs, de grilles de salaire et de véritables programmes de formation.

Il relancera également son action auprès des alliances françaises afin que les personnels français de ces établissements puissent bénéficier des mêmes conditions que leurs collègues des instituts et des centres culturels.

Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger demande que le recrutement tienne compte de l’effort de formation spécifique des candidats, notamment de diplômes de la « filière FLE ». Il souhaite d’autre part qu’une réflexion soit menée à propos des temps de séjour qui, à son sens, ne sont pas « idéales » : les séjours ramenés à deux ans lui paraissent trop courts pour être efficaces.

Enfin le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger poursuivra son action auprès des centres de formation et de recherche en France (CIEP de Sèvres, CLA de Besançon, filières universitaires de FLE). Le très bon résultat de la section SGEN-C.F.D.T. lors du vote au CTP central du CIEP en mai dernier doit d’ailleurs nous inciter à aller de l’avant.

La coopération pour l’aide au développement

Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger demande que, dans le cadre de la relance de l’aide au développement annoncée en 2003, le M.A.E. soit en mesure d’indiquer de manière claire les mesures qu’il entend engager. Il souhaite que soit mise en place une politique favorisant l’émergence d’Etats de droit et le respect des droits de la personne. Il propose que soit envisagée la création de « commissions de spécialités » afin que les projets d’aide au développement ne soient plus élaborés dans le cadre restreint d’un cabinet ministériel, mais, pour la partie française, avec les acteurs socio-professionnels des secteurs concernés.

[Pour information, rappelons que sur 847 assistants techniques détachés de divers ministères et des collectivités territoriales, 468 sont détachés de l’Education nationale, soit 55 %. Les personnels enseignants, titulaires ou non, représentent 50 % de l’ensemble des agents rémunérés sur le titre IV du M.A.E.].

Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger continue de renvendiquer la création d’une agence de coopération et de développement qui coordonnerait l’ensemble de l’aide publique au développement, sous condition que les futurs engagements de la France en matière de Coopération soient effectivement respectés : l’aide publique au développement devrait atteindre 0,7 % du PIB en 2007 : pouvons nous encore croire en cet objectif ? Les derniers mois, très sombres en matière budgétaire, n’ont pas favorisé l’activité dans ce secteur : à quoi bon prévoir la création de nouveaux projets de coopération si les assistants techniques déjà sur le terrain n’ont pas les moyens de mener à bien leur mission ??

Pour le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger, la coopération par projets doit rester la priorité avec mise en place de micro-projets dont la gestion est plus aisée et l’évaluation plus facile. D’autre part, les acteurs de terrain doivent participer aux bilans et une concertation systématique doit être mise en place entre les SCAC, les chefs de projet et les coopérants. L’évaluation interne devra être complétée par une évaluation externe.

En ce qui concerne la coopération dans le domaine de l’enseignement, la priorité devrait être donnée à la formation de formateurs, à la recherche et à l’animation pédagogique. Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger poursuivra son action en C.T.P.M. 2 afin que la coopération soit mieux soutenue et que les coopérants puissent participer, de plein droit, aux réunions des commissions consultatives de concertation à l’étranger. (Le projet de fusion des deux comités techniques paritaires du M.A.E., souhaité par le nouveau ministre des affaires étrangères, irait dans ce sens, permettant à l’ensemble des agents de se sentir des personnels « à part entière » du M.A.E.).

Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger demande la mise en place d’une politique active d’attribution de visas et de bourses en cohérence avec notre coopération éducative. Il souhaite également que les actions des autres partenaires (OIG, ONG) soient mieux prises en compte dans la politique française de coopération.

En ce qui concerne les personnels, si le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger se réjouit d’une « redynamisation » des C.C.P.M. (dont la C.C.P.M. N° 3 qui concerne les coopérants), elle constate :

La cellule de réinsertion, instaurée auprès de PLD, a apporté une réelle amélioration de la situation. La C.F.D.T. a également obtenu la mise en place d’une convention avec l’Association pour l’Emploi des Cadres mais le bilan de l’action de l’APEC n’a pu encore être réalisé. Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger poursuivra son action dans ce domaine et continuera à diffuser le plus largement possible toute information en sa possession sur les questions de réinsertion.

Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger revendique également que les assistants techniques contractuels en fonction dans des établissements d’enseignement supérieur puissent bénéficier de mesures facilitant leur intégration dans l’Université ou la Recherche en France. Il souhaite enfin que la protection sociale des Volontaires Internationaux –coopérants, agents des ambassades, SCAC et établissements culturels- fasse l’objet de nouvelles négociations, qu’il s’agisse de l’assurance maladie, de la retraite comme de l’assurance chômage.


Mayotte, Nouvelle-Calédonie, Polynésie Française, Wallis et Futuna, Saint Pierre et Miquelon

Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger demande la prise en compte, dans les critères de recrutement, des formations spécifiques en français langue étrangère et seconde et dans le domaine de la pédagogie interculturelle. Il demande pour tous les enseignants de toutes les disciplines affectés dans un TOM un stage de sensibilisation au français langue étrangère ou seconde et une formation sur les spécificités de la culture locale et du système scolaire en vigueur sur le territoire, ainsi que des stages complémentaires de formation continue selon les besoins.

La limitation du temps de séjour des fonctionnaires de l’Education Nationale doit être assouplie lorsqu’une rotation trop rapide perturbe le fonctionnement des équipes pédagogiques et empêche la constitution d’une mémoire des établissements.

Les commissions paritaires en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie doivent permettre aux sections ou syndicats associés au SGEN-C.F.D.T. de diffuser leurs positions et de négocier sur les questions locales. Le SGEN-C.F.D.T. de l’étranger s’attachera à faire connaître ses objectifs de solidarité dans la perspective d’un renforcement de sa présence.


Affectations diverses (service de l’enseignement à la suite des forces françaises stationnées en Allemagne, Andorre, Ecoles Européennes…)

Le SGEN-C.F.D.T. de l’Etranger sera attentif à ce que tous les postes fassent, le cas échéant, l’objet d’une affectation selon les règles paritaires en vigueur lors des commissions.


Le renouveau de la syndicalisation

Le SGEN-C.F.D.T. de l’Etranger s’attachera à développer la syndicalisation en favorisant partout où cela est possible la création de sections syndicales et d’unions locales ou collectifs C.F.D.T., associant les enseignants, techniciens, diplomates, syndiqués à la C.F.D.T.-Affaires Etrangères et salariés du secteur privé. Il mettra en place des stages et des dossiers de formation (sous forme informatique) afin de permettre aux nouveaux militants et responsables d’avoir des outils pratiques de fonctionnement syndical.