P o l é m i q u e  : 

Que fait la France à Mayotte ? 
Que font les enseignants français à Mayotte ?

Cet échange a eu lieu fin octobre sur le forum du SGEN-CFDT de l'étranger

  1. Réponse de Françoise Rousselet

  2. Réaction de Robert Jeannard

  3. Témoignage de J.-P. Tamine

  4. Texte initial de Françoise Rousselet


Bonjour, 

je suis l'auteur de l'article "Travailler à Mayotte", je l'avais envoyé à notre syndicat, plus comme un billet d'humeur pour leur faire connaître d'un peu plus près l'ambiance locale, et renseigner oralement les collègues demandeurs d'une poste sur Mayotte, que pour une publication... mais en fait je leur avais dit aussi d'en faire ce qu'ils jugeraient bon. Le secrétariat a choisi de le publier sans donner le nom de l'auteur, mais je suppose que tout le monde ici a reconnu l'auteur de ce billet... sauf Robert...  

Cet article, est le fruit de mes lectures, Blanchy, "la vie quotidienne à Mayotte", les Mahorais sont des cueilleurs et il n'y a rien de péjoratif là-dedans dans la définition géographique du mot, un simple constat... Salesse: "l'Illusion de la France"; la presse locale depuis 3 ans, de mes discussions, avec la CISMA, -le paragraphe sur le non respect des horaires de travail et l'absentéisme, a été discuté lors d'un congrès CISMA, en 99, patronné par la CFDT, objet des débats : le contrat de plan 2000 à Mayotte-...  Je rappelle que je suis professeur d'histoire-géographie, et que l'influence des religions, sur le taux de natalité est un fait avéré, prouvé par les statistiques- que la religion soit chrétienne, juive ou musulmane n'a pas d'importance-, que la polygamie qui permet d'avoir des enfant de plusieurs femmes est un facteur aggravant, et que les mariages devant le cadi embrouillent les statistiques même s'il semble, qu'en effet, la polygamie soit en baisse actuellement;cette analyse socio-géographique est faite par tous les historiens-géographes qui se respectent actuellement. Sources : INSEE 2000/2001, doublement de la population tous les 13 ans !super explosion démographique, Taux de natalité, 42,9 pour mille en 1999... fécondité 5 enfants par femme... parmi les plus forts de la planète, pour comparaison, Wallis 28,4, Polynésie, 23,5, Nouvelle-Calédonie 23,2 pour mille en 97, Mayotte 40,6 pour mille la même année ! Revue MILA na Tarehi, n° 0-1, décembre 97-janvier 98, édité par l'association Ujuwa Yi mahore, "connaître Mayotte"; titre de l'article le chant discordant des autorités religieuses, "question posée au grand cadi : "on a toujours considéré l'Islam à Mayotte comme un frein à la planification familiale... si ce n'est pas le cas pourriez-vous nous donner votre point de vue sur l'ensemble des programmes"... Réponse, "...je suis pour l'espacement des naissances, ce n'est pas refusé dans la religion, " dans le Coran, on a dit : les mères allaiteront leurs enfants deux années entières, pourquoi ? parce que pendant l'allaitement, les risques sont moindres et l'espacement se produit naturellement" sic.. et plus loin, " J'ai dit, l'espacement des naissances oui, mais pas la limitation des naissances, on ne peut pas aller contre la vie";" somme toute son point de vue est certainement moins radical que celui de nombreux chrétiens pratiquants, pour lesquels la seule contraception est l'abstinence", conclut l'article, et je ne saurais lui donner tort ! Docteur Abdoul Djabar, responsable de la planification familiale, à Mayotte, 97/98, même revue, "il faut que nous arrivions à un âge légal de mariages, qui ne soit pas celui que nous connaissons aujourd'hui, et à décourager les tendances prolifiques, je parle notamment des allocations familiales, de la fiscalité et j'en passe.... il y a aujourd'hui un débat, ce n'est pas un problème lié à la volonté divine. On ose parler de limitation des naissances. Il y a un engagement politique également. C'est un résultat qualitatif indéniable." La revue conclut, mais le commentaire n'est pas signé, "... pourtant l'utilisation des méthodes contraceptives se heurte encore au refus de l'époux dans certains couples et à la réticence de nombreux cadis". Ce qui s'est trouvé confirmé par des témoignages de sage-femmes, venues, il est vrai de métropole... et dont Robert Jeannard peut aussi contester le témoignage, puisqu'ils sont restés oraux... Dans la même revue, "la campagne de désinformation utilise un canal oral " les pilules s'accumulent dans le vagin au point de nécessiter une intervention- le stérilet pourrit l'utérus -"..". Il est vrai que pour s'en tenir à l'aspect juridique du nikâh, mariage musulman, le but en est la procréation, (MINHADJ II p 382) ce qui d'après Virgil Gheorgiu , "la vie de Mahomet" "est un pur instinct de survie des nomades... qui ne peuvent survivre qu'unis et en familles... Le seul capital que possède un clan est le nombre de ses hommes..." Est-ce donc vexatoire pour les Mahorais, que de tenir une analyse socio-historico-géographiquo-économique de la situation ? Oui, je suis déçue en tant que citoyenne française, que la France n'ait pas mieux réussi pour les Mahorais, par tous les égouts à ciel ouvert dans les villages, par une zone de déchets sur Majicavo qui ne correspond à aucune norme utilisée en France, par des carburants qui polluent bien au-delà des normes autorisés en métropole, voir la revue des Verts sur les DOM-TOM... contrairement à Robert Jeannard, je ne suis pas venue ici avec un état d'esprit d'expatrié, nous n'avons d'ailleurs pas le statut d'expatriés à Mayotte; Mayotte est un bout de France pour moi, de part la volonté des Mahorais, renouvelée par le référendum de cette année.

Françoise Rousselet


Travailler comme enseignant à Mayotte ? 
Si vous envisagez de venir travailler à Mayotte, vous pouvez lire le témoignage ci-dessous. 

Mes impressions sur Mayotte sont très mitigées... 

Financièrement pour une femme seule, ou un couple avec un seul travailleur et enfants, le premier séjour n'est pas intéressant surtout lorsque des charges sont conservées en France, maison, enfant... L'I.E. est vite mangée par les dépenses d'installation, et le surcoût de la vie quotidienne; produits consommés importés, peu de produits locaux à acheter, la population vivant en autarcie du champ familial, donc un ravitaillement en légumes et fruits en provenance de la Réunion plus aisé qu'un ravitaillement local... 40 francs le kg de carottes... (légère baisse en septembre 2000 : 35 F) La coopérative de pêche congèle le poisson immédiatement péché pour des raisons évidentes d'échelonnement des ventes; d'où, à moins d'avoir un arrangement local avec un petit vendeur qui passe à domicile quand il en a envie ou s'il a besoin d'argent, pas de poisson frais, ce qui dans une île est quand même un comble... on ne doit pas oublier non plus le surcoût des médicaments, une et demie à deux fois plus chers... Enfin l'indemnité est aussi mangée par les allers-retours en métropole, 7 000 F l'aller-retour le prix le plus intéressant et jusqu'à 12000 F pour le plus onéreux, (lorsqu'on s'y prend trop tard), somme déboursée à Noël, aux grandes vacances, d'où 3 fois en 2 ans; le voyage inter-séjour dans le cas d'un renouvellement au bout de 2 ans étant payé par l'administration... Bien sûr, on n'est pas obligé de rentrer en métropole, mais quitter Mayotte est une nécessité pour se ressourcer... une seule chaîne de télé si tu ne prends pas le câble, pas de théâtre et pas de cinéma, sauf en plein air à Mamoudzou... 

Lorsqu'on entame son 2e séjour de 2 ans, on reçoit, à nouveau, une indemnité de 11 mois de salaire pour la 2e année et encore 11 mois de salaire pour la 3e année; la situation devient intéressante... on peut programmer d'autres voyages que ceux que l'on effectue pour raisons familiales, et élargir enfin son horizon culturel, Afrique Noire (Zimbabwe et Afrique du Sud sont les destinations les plus courantes), Mada, Réunion, Maurice, Comores, Seychelles... Cependant, il ne faut pas oublier qu'on on ne parvient pas ici à vivre de son seul salaire indice Paris; autre rubrique de dépenses, à ajouter à celles indiquées plus haut, le loyer du logement attribué par une société mixte, la SIM, entre 3 500 et 7 000 francs du T2 au T4. L'île est belle, mais l'ambiance est proche d'une banlieue de France avec les problèmes de sécurité et vols très nombreux, nés de différences évidentes de niveau de vie; les statistiques d'homicides sont plus basses qu'en métropole, mais comme tout le monde ou presque se connaît les quelques histoires violentes font grand bruit; Chaque départ est un problème, avec obligation de trouver quelqu'un à mettre dans le logement ou surveillance à faire exercer. Nous sommes aussi victimes de menus larcins au quotidien suite à l'oubli de la fermeture des nacos (fenêtres à lames de verre) et vols par pêche à la ligne à travers les barreaux... De toute façon les nacos fermés peuvent être forcés la nuit quand on dort et nos sommeils ne sont pas toujours des repos... Islam, polygamie et naturellement démographie galopante, empêchent que les efforts de la France depuis 20 ans portent de véritables fruits et comme partout, il y a ici une catégorie de profiteurs qui s'enrichissent aux dépens de la masse; Les hommes politiques locaux attendent la mâne, mais ne font pas leur travail d'éducateur à la citoyenneté à mon avis, rien contre la natalité, ils sont les premiers à profiter de la polygamie autorisée, la loi cadiale pouvant être choisie contre la loi de la république. Rien contre l'utilisation de la violence pour régler les conflits, un principal a failli être lapidé, et a été rapatrié, on ne l'a pas autorisé à revenir... aucun élu n'a accepté de condamner l'acte publiquement, comme contraire aux lois de la république... Enfin, comme d'habitude et comme partout, on veut le beurre et l'argent du beurre... On peut aussi refuser de voir tout cela, et ne voir que le lagon et ses beautés, mais El Niño est passé par-là... et les coraux sont atteints (maison note en 2000, une reprise sur certains récifs), il reste encore de beaux lambeaux de forêt tropicale primitive... On peut aussi, comme certains tiers-mondistes, dire que nous n'avons pas à imposer notre façon de voir à la population, nos horaires et nos obligations de les respecter dans les administrations, sur les chantiers, dans les entreprises... Il faut savoir que la tradition ici est celle du cueilleur et non de l'agriculteur, on va donc « à la campagne » pour chercher le manioc, la banane et dans la brousse pour les mangues; le brûlis survit, bien qu'il soit légalement interdit, les sols à nu, durcissent et deviennent incultes après quelques années d'utilisation, se latérisent et c'est définitif... La terre rouge dégringole jusque dans le lagon et le pollue... J'arrête, tout cela ne serait pas un problème et l'île serait encore ce paradis permettant de dormir à l'ombre des cases, pendant les grosses chaleurs, et de ne produire d'effort que lorsque la nécessité de remplir son ventre nous y pousse, si... la population n'était pas passée de 40 000 à 140 000 en 25 ans condamnant irrémédiablement ce paradis terrestre aux insuffisances alimentaires, au chômage des jeunes et à la pollution de masse... mais le paradis en perdition est pourtant une zone attractive pour les Comores voisines et indépendantes d'où la montée de la clandestinité et de la xénophobie sans compter que nous « les dzoungous » (les blancs), nous prenons les places des Mahorais.. 

 Conclusion, pourquoi venir à Mayotte alors ? 

1 - Parce qu'en fin de carrière, les barèmes sont souvent insuffisants pour l'AEFE et l'étranger, les barèmes pour l'outre-mer sont comparables à une mutation en France; 

2 - Parce que Mayotte est demandeuse d'enseignants du second degré et de formateurs premier degré, on n'a pas encore réussi à scolariser tous les enfants à l'issue du CM2, peut-être peut-on se rendre utile sur place, ou se sentir plus utile qu'en métropole, mais on ouvre là un autre abysse... voir l'article sur le système éducation nationale à Mayotte, bulletin étranger du 30 mars 2000, section SGEN de Mayotte. 

3 - Parce que si on adore la France on l'apprécie peut-être davantage encore entre 2 avions... Ceci dit, les TOM sont les seuls endroits où les couples peuvent avoir un poste double, certains TOM ont des salaires indexés si les indemnités d'éloignement sont moins élevées qu'à Mayotte. Bonne décision ! à plus...


 Je donne ci-après :
1) ma réaction de nouvel arrivant à Mayotte
2) le témoignage d'un collègue installé à Mayotte depuis deux ans. 


1 - Ma réaction :

Bon Dieu, que font donc ici tous ces expatriés s'ils s'y emmerdent et n'y trouvent leur compte ni humainement, ni financièrement? Les faits et réalités rapportés dans ce papier peuvent être vrais, et de telles infos syndicales utiles pour éviter des désillusions à qui envisage venir ici, mais les points négatifs pourraient être formulés autrement et contrebalancés par quelques points positifs. N'y a -t-il rien de positif à Mayotte à part la beauté de l'île ? Je viens moi-même d'arriver, je manque de recul, j'y vois au moins la gentillesse des habitants. Ce "témoignage" ajoute aux faits des interprétations et a priori négatifs me révoltent. Par exemple :"Islam, polygamie et démographie galopante empêchent que les efforts de la France depuis 20 ans portent de véritables fruits..." : 

Je propose ces autres réponses à la question posée en conclusion, tout aussi tristounette que l'ensemble du témoignage : "Pourquoi venir à Mayotte alors?"

- par curiosité

- pour découvrir une autre culture, notamment à travers d'autres élèves,

- pour découvrir une île africaine qui a fait le choix singulier d'un destin politique français, et voir ce que cela donne. 

Ce sont celles qui m'ont motivé pour venir quand même à Mayotte, malgré les témoignages syndicaux décourageants. Un mois après mon installation, je ne le regrette pas encore. 


2) Témoignage d'un collègue installé à Mayotte depuis deux ans :

("Jean-Pierre Tamine" jean.pierre.tamine@wanadoo.fr)

Sombre jour. Y a un nouveau virus qui s'appelle Southpark. Pire que I love you. South park, c'est le nom d'une série télé américaine. L'invasion quoi! Ce sont les amis de Keit vimp bev qui m'ont averti. Keit vimp bev, ça veut dire: "tant que nous vivrons". En breton, la plus ancienne langue européenne. Faut dire qu'ils ont failli crever, les Bretons, avec leurs différences et leur culture. "Néant culturel", c'est l'abbé Grégoire et le petit père Combes qui disaient ça dans leurs discours, à leur propos. Très sale jour donc, puisque je lis un texte du même tonneau. Le tonneau des pisse-vinaigre. Ils voient rien, ils entendent rien, ils sentent rien. Normal, ils arrivent avec des dollars dans la tête. Alors ils écrivent qu'ils ont rien senti, qu'il ont rien entendu, qu'il y a rien à voir, que les cacas de l'occident ou du libéralisme avancé. Normal encore: l'autre, l'ici et l'ailleurs, le ministère qui les envoie a fait l'impasse sur leur formation. Ils plaquent donc leur parcelle de savoir sur une parcelle de terrain qui n'a que peu de points communs avec leur savoir parcellaire. Et le libéralisme avancé, ils connaissent, ils connaissent même que ça, à lire leurs plaquettes, livrets d'information ou autres babioles. En plus, ils sont là en "séjour".Et c'est là que ça ne va plus, mais alors, plus du tout. Parce que nous, un certain nombre d'autres collègues, ne séjournons pas ; nous sommes là. 

Nésou ancrés, avec une femme, des enfants, des voisins et des amis mahorais. Et des ancêtres parfois. Pas la manne, mais les mânes, cher Collègue du SGEN. Et les Mahorais sont accueillants, polis, fondamentalement gentils. Et comme tout le monde, ils aiment bien qu'on les respecte. Donc, sombre jour, puisque je lis une litanie de points négatifs sur Mayotte et les Mahorais, contre deux points positifs (si si, je les ai comptés) Ceci entre le livret d'information du SNES et l'article de notre Collègue du SGEN (Travailler comme enseignant à Mayotte?). Parmi les points négatifs, je n'en relèverai qu'un, un dans chacun des textes précités. Par souci de faire court. Les autres assertions étant tout autant réversibles et spéculaires des limites (restons affables) de celui qui écrit."La vie culturelle : entre l'indigence et la fête de patronage". 

Cher Collègue du SNES, 
vous avez deux camemberts franchouillards collés aux oreilles. Ecoutez donc les collectifs de femmes dans les quartiers. Elles travaillent le chant pendant des heures. Très subtil pour un mélomane averti, et d'une beauté à couper le souffle. En outre, dénombrez les groupes  musicaux, et qui cherchent (à synthétiser, mixer, assimiler et non à copier  ou imiter). Calculez le pourcentage de musiciens par habitant.  Pas d'opéra donc. Pas de peintres non plus dites vous? Vous avez pris un  mauvais poster dans l'oeil !  Ouvrez celui qui vous reste. Observez la  variété des drapés féminins et leurs couleurs. Vous avez vu l'expo des  gosses de Mtsangadoua? Vous vous êtes mêlé à une fête traditionnelle, la  nuit? Vous avez vu les Mahorais danser pendant ces fêtes ? Tiens, ils ont de  l'énergie, les Mahorais...)  Et puis, si vous n'avez rien vu, rien entendu, rien senti, lisez tout  simplement Fanon, ou quelque ethnologue d'ici ou d'ailleurs et répondez à  cette simple question, dont la logique est toute occidentale : peut on dire  qu'une vie culturelle est indigente ??? 

N'est-ce pas plutôt votre propre  catalepsie qui, effectivement, vous est renvoyée comme par un miroir? Je  vous renvoie à vos propres termes, et au début de ce texte.  "Islam, polygamie, et naturellement démographie galopante..." Lier les trois  concepts relève du fantasme occidental et en outre d'une méconnaissance  totale de l'islam et du problème de la démographie. Et en plus, ça blesse.  Je connais des pays moins accueillants où l'on est incité fermement à plus  de respect.  De même la généralisation abusive au sujet des politiciens. Savez-vous, par  hasard, le cas de certain ex-maire, aujourd'hui président... Ne pas donner  la sentence avant le jugement.  Mais, excusez-moi, la femme du pêcheur envoie sa fillette pour me dire que  son père à quelque chose ... Sans doute du mérou à 20 F le Kilo, à moins que  ce ne soit du crabe ou une langouste au même prix. Il faut que j'aille  jusqu'à chez lui. Ensuite, je descendrai jusqu'au marché : voatango à 10F,  Konou-konou à 5 ou 10 F, manioc à 5 F le tas. 

Si j'ai le temps, en fin de  semaine, j'irai acheter un camembert. Mais bon sang, que c'est cher!