CFDT Affaires étrangères8e réunion du groupe de travail sur les recrutés locaux

28 septembre 2009

Cette réunion a pour objet de concrétiser un engagement du ministre obtenu par la CFDT l’hiver dernier.

Nous avions écrit à Bernard Kouchner, le 25 février 2009 :

« Lors du CTPM des 16 et 17 décembre 2008, l’administration a marqué son accord avec notre syndicat sur le fait que les recrutés locaux qui dans la plupart des cas bénéficient, comme le prévoit ou le permet le droit local, de contrats à durée indéterminée, étaient tout à fait fondés à espérer travailler sur une longue période au sein du MAEE.

Dans ces conditions notre revendication, déjà ancienne, aux termes de laquelle les intéressés doivent bénéficier des avancements prévus par la grille des salaires, prend tout son sens. Cela signifie qu’il faut reconnaître une valeur contractuelle aux grilles de salaire. Il en résulte que le plafond annuel de dépenses consacrées aux avancements individuels (fixé à 0,9 % en année pleine, en 2009) contre lequel le syndicat CFDT-MAE s’est toujours élevé, n’a plus lieu d’être. »

Réponse du ministre, le 9 mars 2009 :

« Les grilles des salaires versés aux personnels locaux doivent constituer le cadre dans lequel s’organise la progression des parcours professionnels et aussi des rémunérations qui leur sont servies ; ces grilles revêtent donc, comme vous l’indiquez vous-même, une valeur contractuelle permettant ainsi à ces personnels de connaître des progressions de leurs responsabilité à l’ancienneté, sans méconnaître bien sûr la place qui doit revenir à la prise en compte du mérite ».

L’administration, représentée par le sous-directeur de la politique des ressources humaines et par le chef du bureau des recrutés locaux, commence par nous refaire longuement l’historique de la gestion des RL depuis 2007, les exigences de la Cour des comptes, les dures réalités de la RGPP, la nécessité de contenir l’évolution de la masse salariale, la tentation de l’externalisation...

Nous avons même droit à des déclarations qui nous vont droit au cœur, sur la nouvelle doctrine de la DRH qui admet enfin à ce que les recrutés locaux puissent avoir des perspectives de carrière, sur les avancées contenues dans le nouveau vadémécum publié en avril dernier après concertation avec les syndicats, sur les effets pervers du « plafond annuel » qui laisse le chef de poste « seul arbitre des avancements », sur la nécessité d’offrir aux recrutés locaux de réelles perspectives d’avancement.

Mais rien de précis sur le « nouveau cadre salarial », qui est pourtant l’objet de cette réunion.

Puis les syndicats sont invités, à tour de rôle, à faire état de leurs réactions et propositions. La CFDT énonce donc ses préoccupations, sur la base du peu d’éléments contenus dans un dossier de séance quasiment vide :

Guide gestion des recrutés locaux

L’administration apporte ensuite les précisions suivantes :

Argument massue : il faudrait donner des gages à Bercy qui souhaite qu’une part plus grande des rémunérations soit attribuée en fonction du mérite.

L’ensemble des syndicats présents (ASAM, CFDT, CGT, FO, FSU) proteste vigoureusement contre ce recul social très grave. Les grilles actuelles prévoient en moyenne des avancements à l’ancienneté proches de 1 % par an : il est inimaginable de diviser brutalement par deux.

La CFDT proteste aussi contre la méthode employée :

Quelle erreur ! Bercy se contrefiche probablement des avancements indiciaires des recrutés locaux, qui pèsent pour epsilon sur la masse salariale du MAEE. Mais faire ainsi du zèle, c’est donner au ministère du budget un argument de poids pour accentuer l’individualisation des rémunérations à l’administration centrale (rendement majoré, PFR) et même à l’étranger, puisqu’il est désormais question de créer une part au mérite pour les indemnités de résidence !

Puis, très curieusement, l’administration se lance dans une discussion de marchands de tapis en laissant entendre que le curseur pourrait être déplacé : 0,7 % au titre de l’ancienneté et 0,3 % au titre du mérite !

La CFDT indique qu’il n’est pas envisageable, pour elle, de fixer à moins de 0,9 % par an, l’évolution annuelle des salaires au titre de l’ancienneté.

Nous faisons toutefois confirmer par l’administration qu’il sera toujours possible aux postes de reporter les avancements au mérite sur les avancements à l’ancienneté.

Administration et organisations syndicales font donc un constat de désaccord et conviennent de se revoir début novembre pour discuter des modifications à apporter au vadémécum. Ensuite il faudra revoir toutes les grilles, réunir les CCL pour en débattre et modifier les contrats des RL en conséquence.

Commentaire : les trois représentants de la CFDT ont eu, lors de cette réunion, l’impression très désagréable que la DRH cherchait à dénaturer un engagement du ministre et qu’elle utilisait pour cela des moyens peu loyaux (dossier de séance muet sur un point essentiel, propos dilatoires, flou sur le mandat de négociation des représentants de l’administration).

Le conseil syndical CFDT-MAE a donc décidé de soumettre au congrès du syndicat, qui s’est déroulé du 5 au 7 octobre 2009, la motion d’actualité suivante :

Motion d’actualité

Cette motion a été adoptée, après un débat animé et le dépôt d’amendements, à l’unanimité des 598 mandats./.