Le syndicat CFDT du ministère des Affaires étrangères a tenu son VIIe congrès triennal du 5 au 7 octobre 2009, à Préfailles (en pays nantais). Outre les délégués des sections de Nantes et de Paris, il rassemblait des représentants du Brésil, du Burkina Faso, du Congo-Brazzaville, d'Égypte, d'Inde, de Jordanie, du Mexique, du Pérou, de Roumanie, de Russie, de Taiwan, du Togo. Ce congrès, où notre syndicat était représenté par Alain Schneider, secrétaire national, a été marqué par l'adoption d'orientations où se retrouvent nombre de préoccupations partagées par nos deux organisations en cohérence avec les orientations de la confédération :
les conséquences d'une RGPP motivée par le seul objet d'économies comptables qui tend à réduire le MAEE a des fonctions dites d'état major et à confier peut-être la mise en œuvre des actions, notamment culturelles, universitaires et linguistiques à des opérateurs extérieurs régis par des règles commerciales privées pour leur budget et leurs personnels (création injustifiée d'établissement publics à caractère industriel et commercial pour des activités essentiellement non marchandes)
la crise financière du pays et de l'État
un dialogue social dont les progrès sont parfois de façade et les reculs sensibles
le sort de certaines catégories de personnels contractuels, notamment les salariés de droit local (avancement, protection sociale, pérennité des emplois et reconnaissance du droit de faire carrière jusqu'à la retraite)
Une table ronde sur les nouvelles règles de représentativité syndicale a été organisée le 6 octobre avec la participation de François CID (Confédération), Damien LEROUX (UFFA), José PORCEDDU et Stelios TSIAKKAROS (Fédération INTERCO), Alain SCHNEIDER (SGEN), Sonia BUSCARINI (UD 75), Maria Christina SANTAMARIA (URI Pays de Loire), Jean-Marc DIVAY (Section IMINIDCO).
La résolution d’orientation 2009-2012, après adoption de 2 amendements discutés en congrès, a été adoptée à l’unanimité.
Le congrès a adopté à l'unanimité une motion d'actualité relative à l'avancement des recrutés locaux.
Le congrès a élu le nouveau conseil syndical :
Titulaires :
Nathalie BERTHY, Galina BOJKOVA, Anne COLOMB, Brigitte DE OLIVEIRA, Virginie
LIANG, Brigitte MATHIEU-GAILLARD, Thierry DUBOC, Jean-Pierre FARJON, Arnaud LE
MASSON, Rémi LOZACHMEUR, Jacques-Yves RAIMBAULT, Franck RISTORI, Patrice
SERVANTIE, Jacques SZALAY, Jean-Luc TRAINA
Suppléants :
Eufrozina BAITAN, Olivier DA SILVA, Patrick DEVAUTOUR, Laurent LAPEYRE
Relevé de conclusion intégral :
http://www.cfdt-mae.fr/images/pdf/congres/7/7emecongresreleveconclusions.pdf
des choix, des actes, des résultats
extraits de l'intervention du Sgen-CFDT de l'étranger au congrès de la CFDT-MAE (octobre 2009)
1. La spécificité du Sgen dans le paysage syndical et les actions qu’il mène
Le Sgen a été créé en 1937. Ce syndicat a anticipé sur la création de la CFDT en 1964, puisqu’il a été dès l’origine un syndicat laïc et il a largement contribué à la déconfessionnalisation de l’ancienne CFTC. Son secteur "étranger coopération" existe depuis près d’une cinquantaine d’années, précisément depuis le début des années 1960, où il a été créé par des coopérants dans les secteurs éducation et langue et des enseignants détachés dans les lycées français à l’étranger et dans les centres culturels, instituts français et alliances françaises. Le Sgen étranger est devenu un syndicat autonome il y a 25 ans en 1984 quand le Sgen, auparavant syndicat national est devenu une fédération de syndicats géographiques ou thématiques.
L’actualité, pour le Sgen-CFDT de l’étranger, c’est avant tout l’état de détresse dans lequel se trouvent l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger et ses personnels à la suite d’une diminution non anticipée par l’Administration de la part des dotations budgétaires publiques et des postes d’enseignants détachés à l’étranger dans un contexte marqué notamment :
Notre syndicat avait plaidé dès 2002, à l’occasion d’une négociation pour une réforme des dispositifs de rémunération des enseignants détachés intervenue alors, pour une mise à plat réaliste des calculs des émoluments, mais les syndicats majoritaires, de la FSU (le SNES et le SNUipp) avait bloqué ce que nous appelons le statut unique des enseignants, prétendant protéger le statut d’expatrié alors qu’il était déjà évident dès ce moment que l’Administration allait le liquider par extinction, lui substituant des emplois de résident, avec un faux recrutement décalé « sur place » privant les intéressés de la reconnaissance de leurs charges d’expatriation (voyages, déménagements, frais de résidence à l’étranger, etc.).
Comme il est de tradition au Sgen, nous prenons position également sur des questions pédagogiques (p. ex. sur les projets d’établissement) et sur la question du service public de l’enseignement français à l’étranger, étant en contact régulier avec des parlementaires comme nos sénatrices des Français de l’étranger.
Nous intervenons régulièrement également en faveur des recrutés de droit local, français ou nationaux, essentiellement dans les établissements en gestion directe de l’AEFE pour que leurs droits sociaux (maladie, retraite, etc.), à la formation et autres soient pris en compte.
Traditionnellement, nous suivons également l’ensemble des candidatures des fonctionnaires de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, de la Jeunesse et des Sports à des postes à l’étranger, bien sûr à l’AEFE, mais aussi dans les établissements et services culturels ou dans le réseau de coopération. L’évolution du réseau, la création d’une ou plusieurs agences (pour l’action culturelle et linguistique d’une part, pour la mobilité notamment universitaire d’autre part) s’ajoutant à l’AEFE nous concernent également, j’y reviendrai tout à l’heure.
Pour mémoire, nous syndiquons également des fonctionnaires de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, de la Jeunesse et des Sports en poste dans les ex territoires d’outre-mer (Mayotte, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, St-Pierre et Miquelon, Wallis et Futuna) et dans des organisations internationales : OFAJ, OIF, AUF. Nous avons aussi des sections dans des établissements publics intervenant à l’international et dans le FLE comme le centre international d’études pédagogiques et le centre de linguistique appliquée de l’université de Franche-Comté. Notre syndicat participe en outre à divers collectifs de formateurs/enseignants de FLE aux situations diverses, mais généralement précaires.
En France comme à l’étranger, le Sgen-CFDT est au 3e rang des fédérations syndicales, précédé par la FSU et l’UNSA Éducation (ex fédération de l’Éducation nationale) et la recomposition du paysage syndical est à l’ordre du jour, même si des hypothèses de rapprochement ou de regroupement très diverses se succèdent rapidement, au rythme notamment des variations de rapports de force chez nos concurrents des autres organisations, à l’influence supérieure ou inferieure à la nôtre, puisque le paysage syndical est très dispersé : outre la FSU et l’UNSA, il y a la FAEN, SUD, la CGT, la CFTC (alliée chez nous à la CGC-CFE et qui a pris langue, curieusement, avec FO, malgré des références idéologiques très différentes), la centrale EIL (autour du SNETAA), etc. Il y aura des élections pour le CTP, les CCPC et le CA de l’AEFE en 2010 et notre poids va défendre largement des alliances que nous saurons concrétiser.
Pour développer notre audience, nous impliquons les salariés (l’année dernière une enquête TEQ "travail en question" sur le collège, en liaison avec notre fédé, cette année une enquête flash spécifique sur le cadre de travail des établissements d’enseignement français à l’étranger) et nous allons à leur rencontre (contrat développement négocié avec la Conf., qui participe au financement de déplacement de responsables syndicaux). Nous avons déjà organisé deux formations de militants recrutés locaux à Paris et quelques unes sur place (p. exemple à Alger, à Bruxelles, à Cracovie et à Varsovie) Nous comptons également poursuivre l’évolution de notre site internet, qui est d’ores et déjà le plus riche en contenu de l’offre dans notre domaine, en lui donnant un volet de mutualisation plus riche facilitant les échanges dynamiques dans les deux sens. Notre "flash hebdo", qui paraît chaque semaine depuis plus de 3 ans sous forme d’une lettre électronique, se fait l’écho de questions propres à notre domaine (en France ou à l’étranger), mais aussi plus larges : événements de l’Internationale de l’éducation, pétition contre la liquidation du défendeur des enfants, etc. Il est complété par des envois de matériel à l’affichage et notre bulletin trimestriel "SGEN-CFDT INFORMATION ÉTRANGER", qui existe depuis plus de 25 ans, essaie d’aborder des sujets moins circonstanciels. Un supplément annuel "PARTIR" constamment actualisé expose les différentes possibilités pour les fonctionnaires de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de postuler à un poste hors de France.
2. Une collaboration ancienne avec la CFDT-MAE, qui se renouvelle
Le Sgen-CFDT de l’étranger entretient des contacts de travail avec les
syndicats CFDT du ministère des Affaires étrangères et du ministère de la
Coopération depuis l’origine de ces deux organisations dans les années 1970 et
1980. Le niveau et la profondeur des échanges ont varié avec le temps, mais nous
avons toujours voulu privilégier l’action commune au profit des salariés. S’il y
a eu des hauts et des bas, nous considérons que nous sommes aujourd’hui dans une
période ascendante.
Le Sgen-CFDT de l’étranger se félicite en effet des collaborations effectives avec la CFDT-MAE, au niveau des instances nationales, comme à celui des sections, au cours des trois années écoulées.
Cette coopération a été particulièrement pertinente dans les élections professionnelles où des sections CFDT-MAE ont été dans plusieurs pays (je pense notamment à Moscou) des relais précieux pour les consultations relatives à l’agence pour l’enseignement français à l’étranger comme pour la mise en place en commun dans certains postes du dialogue social à l’étranger.
La CFDT-MAE a facilité régulièrement aussi les envois par la valise diplomatique d’outils de communication syndicale vers les établissements et les adhérents de l’étranger : le Sgen l’en remercie.
Pour les années à venir, le Sgen de l’étranger compte sur un renforcement des actions communes ou concernées. La réunion tenue le 2 juillet dernier entre les exécutifs de nos deux syndicats constitue une bonne base pour ce renforcement sur les sujets d’intérêt commun.
Nous espérons donc améliorer les mutualisations déjà amorcées au niveau des
instances de dialogue social dans les postes, incluant les questions liées aux
établissements d’enseignement, aux établissements de recherche et aux services
des cours des établissements culturels comme dans les programmes de coopération
culturelle, linguistique et éducative.
L’expérience et l’expertise que le Sgen-CFDT a accumulées depuis 19 ans sur le fonctionnement de l’AEFE seront proposées pour les négociations à imposer à l’Administration dans le processus de mise en place de la nouvelle agence culturelle et de la nouvelle agence de mobilité ou de l’agence unique le cas échéant.
Nous nous communiquerons mutuellement les calendriers de déplacement des membres des instances de nos deux syndicats, notamment dans le cadre des volets « formation syndicale », des sessions délocalisées pouvant intéresser des militants (recrutés locaux ou expatriés) des deux organisations.
Les autres sujets d’intérêt commun sont multiples.
Je citerai de manière non exclusive :
Enfin nos deux syndicats ayant la particularité commune, partagée par aucun autre syndicat de la CFDT, d’avoir une majorité d’adhérents résidant et travaillant hors de France, des réflexions communes pourront être développées, tant sur le suivi réglementaire qu’auprès de la Confédération, au niveau politique comme au niveau technique et fonctionnel.