Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :
Article 1erToute association de droit français agréée dans les conditions prévues à l'article
9, ayant pour objet des actions de solidarité internationale, peut conclure un contrat
de volontariat de solidarité internationale avec une personne majeure.
Ce contrat est un contrat écrit qui organise une collaboration désintéressée entre
l'association et le volontaire. Il ne relève pas, sauf dispositions contraires prévues
par la présente loi, des règles du code du travail. Il est conclu pour une durée
limitée dans le temps.
Ce contrat, exclusif de l'exercice de toute activité professionnelle, a pour objet
l'accomplissement d'une mission d'intérêt général à l'étranger dans les domaines
de la coopération au développement et de l'action humanitaire.
Le volontaire de solidarité internationale accomplit une ou plusieurs missions dans un Etat autre que les Etats membres de l'Union européenne ou parties à l'accord sur l'Espace économique européen. Il ne peut accomplir de mission dans l'Etat dont il est le ressortissant ou le résident régulier.
Article 3Si le candidat volontaire est un salarié de droit privé, l'engagement pour une ou
plusieurs missions de volontariat de solidarité internationale d'une durée continue
minimale d'un an est un motif légitime de démission. Dans ce cas, si l'intéressé
réunit les autres conditions pour bénéficier d'une indemnisation du chômage, ses
droits seront ouverts à son retour de mission. Ces droits seront également ouverts
en cas d'interruption de la mission.
L'ensemble des compétences acquises dans l'exécution d'un contrat de volontariat
de solidarité internationale en rapport direct avec le contenu d'un diplôme, d'un
titre à finalité professionnelle ou d'un certificat de qualification est pris en
compte au titre de la validation des acquis de l'expérience dans les conditions
prévues aux articles L. 335-5 et L. 335-6 du code de l'éducation.
A l'issue de sa mission, l'association délivre au volontaire une attestation d'accomplissement
de mission de volontariat de solidarité internationale.
Le contrat de volontariat de solidarité internationale mentionne les conditions
dans lesquelles le volontaire accomplit sa mission. Il est conclu pour une durée
maximale de deux ans. La durée cumulée des missions accomplies par un volontaire,
de façon continue ou non, pour le compte d'une ou plusieurs associations, ne peut
excéder six ans.
Les associations assurent une formation aux volontaires avant leur départ, prennent
en charge les frais de voyage liés à la mission et apportent un appui à la réinsertion
professionnelle des volontaires à leur retour.
Il peut être mis fin de façon anticipée à un contrat de volontariat moyennant un
préavis d'au moins un mois. Dans tous les cas, y compris en cas de retrait de l'agrément
délivré à l'association en application de l'article 9, l'association assure le retour
du volontaire vers son lieu de résidence habituelle.
L'association affilie le volontaire et ses ayants droit, à compter de la date d'effet
du contrat, à un régime de sécurité sociale lui garantissant des droits d'un niveau
identique à celui du régime général de la sécurité sociale française.
Ce régime de sécurité sociale assure la couverture des risques maladie, maternité,
invalidité, décès, vieillesse, accidents du travail et maladies professionnelles.
Pour les ayants droit, il assure la couverture des prestations en nature des risques
maladie, maternité et invalidité.
Le volontaire et ses ayants droit bénéficient, dans des conditions fixées par décret,
d'une assurance maladie complémentaire, d'une assurance responsabilité civile et
d'une assurance pour le rapatriement sanitaire prises en charge par l'association.
Le volontaire bénéficie au minimum d'un congé de deux jours non chômés, au sens
de la législation de l'Etat d'accueil, par mois de mission, dès lors qu'il accomplit
une mission d'une durée au moins égale à six mois.
Le volontaire bénéficie des congés de maladie, de maternité, de paternité et d'adoption
prévus par le code du travail et le code de la sécurité sociale pour les travailleurs
salariés.
Pendant la durée de ces congés, le volontaire perçoit la totalité de l'indemnité
mentionnée à l'article 7.
Une indemnité est versée au volontaire. Elle lui permet d'accomplir sa mission dans des conditions de vie décentes. Cette indemnité n'a pas le caractère d'un salaire ou d'une rémunération. Elle n'est soumise, en France, ni à l'impôt sur le revenu, ni aux cotisations et contributions sociales.
Le montant de l'indemnité et les conditions dans lesquelles elle est versée sont fixés pour chaque volontaire dans son contrat. Les montants minimum et maximum de l'indemnité sont fixés par arrêté du ministre des affaires étrangères, après avis de la Commission du volontariat de solidarité internationale en tenant compte des conditions d'existence dans l'Etat où la mission a lieu.
Article 8Il est institué une Commission du volontariat de solidarité internationale composée
de manière paritaire de représentants des associations de volontariat et de représentants
de l'Etat.
La composition de la Commission du volontariat de solidarité internationale et ses
attributions sont fixées par décret.
Toute association qui souhaite faire appel au concours de volontaires dans les conditions prévues par la présente loi doit être agréée par le ministre des affaires étrangères. Cet agrément est délivré, après avis de la Commission du volontariat de solidarité internationale, pour une durée limitée, aux associations qui présentent des garanties suffisantes pour organiser des missions de volontaires de solidarité internationale dans les conditions prévues par la présente loi.
Article 10La présente loi entrera en vigueur trois mois après sa publication.
Les conditions d'application de la présente loi sont fixées par décret.
Les dispositions de la présente loi sont applicables à Saint-Pierre-et-Miquelon et à Mayotte.
La présente loi sera exécutée comme loi de l'Etat.
Fait à Paris, le 23 février 2005.Jacques Chirac
Par le Président de la République :
Le Premier ministre,
Jean-Pierre Raffarin
Le ministre de l'emploi, du travail et de la cohésion sociale,
Jean-Louis Borloo
Le ministre des solidarités, de la santé et de la famille,
Philippe Douste-Blazy
Le ministre des affaires étrangères,
Michel Barnier
Le ministre délégué aux relations du travail,
Gérard Larcher
Le ministre délégué à la coopération, au développement et à la francophonie,
Xavier Darcos
Le secrétaire d'Etat à l'assurance maladie,
Xavier Bertrand