Dans une tribune en date du 27 janvier 2009 publiée dans le journal Libération, le ministre des affaires étrangères déclare qu' « Il faut adapter le réseau culturel aux réalités budgétaires et aux évolutions géopolitiques », qu'« Il n'est plus indispensable d'entretenir à grands frais des dizaines de centres culturels en Europe alors qu'en Asie, au Moyen-Orient nous ne sommes pas assez présents ».
En clair, on va déshabiller Pierre pour habiller Paul, notamment fermer ici des centres culturels publics, sans considération pour leurs personnels, pour ouvrir là, le plus souvent, des alliances françaises ou d'autres structures de droit local.
Alors qu'on nous vantait depuis des mois les mérites d'une direction générale de la mondialisation, c'est finalement, sans autre concertation qu'une annonce d'intention, une nouvelle direction générale des politiques culturelles qui devrait être créée afin de connecter le « réseau aux grands courants qui parcourent aujourd'hui les peuples et renouvellent les idées ». Quid de la gestion du réseau des établissements et de leurs personnels dans ces conditions ? Quels moyens lui seront attribués ?
Les considérations du ministre sur les professionnels « grincheux » ou sur les propos de « diplomates anonymes », qui déplorent l'absence de moyens consacrés à la politique linguistique, culturelle et scientifique française, traduisent un mépris inutilement vindicatif envers ceux qui assurent dans le monde la présence culturelle de la France.
N'en déplaise au ministre, le Sgen-CFDT souligne que les pays qui se sont dotés d'un plan de relance ambitieux en ces domaines ont tous, sans exception, augmenté très substantiellement leur budget en conséquence.
Le Sgen-CFDT n'est pas hostile à une réforme négociée du réseau afin de l'adapter aux enjeux du 21e siècle et à une vraie réflexion sur les outils nouveaux à mettre en œuvre. Il dénonce cependant une politique boutiquière qui vise avant tout à faire croire que la France peut continuer à agir pour diffuser sa langue et sa culture avec des bouts de ficelle.
Paris, le 29 janvier 2009