N° 93 Eté 2009

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Le numéro spécial annuel "PARTIR 2010" est en ligne

Le numéro d'octobre (N° 95) est là



SOMMAIRE


Edito

160 000 personnes (65 000 selon la police) ont défilé le vendredi 1er mai à Paris, contre seulement 30 000 le 1er mai 2008. Le nombre des manifestants total en France a approché 1,2 million de personnes. Les militants parisiens du Sgen étranger faisaient partie de ce défilé unitaire.

Sur le territoire français, on ne compte plus les manifestations et rassemblements enjoignant, tous secteurs professionnels confondus, le gouvernement à prendre des mesures plus ambitieuses pour faire face à la crise. Pour la CFDT, le gouvernement a commencé à ouvrir des portes, avec par exemple le Fonds d'investissement social mais il doit aller encore plus loin, en particulier pour les jeunes.

La jeunesse et l’éducation : le mois de mai est très revendicatif et les actions, de l’université aux écoles, se multiplient, notamment pour défendre la formation initiale des futurs enseignants. Le collectif Une école, notre avenir qui rassemble vingt-cinq organisations dont le Sgen-CFDT prévoit aussi une semaine d’actions contre les suppressions de postes entre le 11 et le 19 mai.

A l’étranger : comment faire le bilan de toutes les annonces ? En réponse à une interpellation de la CFDT, le ministre Kouchner a annoncé, pour les personnels recrutés locaux des Affaires étrangères - dont les personnels des établissements culturels - qu’il appuierait la demande de notre organisation d'améliorer la prise en charge sanitaire et sociale des agents de droit local, et qu'il accorderait "une attention spéciale à la question des indemnités de fin de fonction dans les pays où les systèmes de retraite sont défaillants, afin que les personnels venant à quitter le service de nos postes puissent recevoir une allocation correspondant à leurs années de service, la norme d'un mois de salaire par année de service correspondant effectivement à un objectif souhaitable". Au même moment, des licenciements sont prononcés ou annoncés, notamment à Bratislava ou à Londres et le dossier de l'harmonisation des rémunérations des personnels des chancelleries diplomatiques et des établissements culturels français reste souvent bloqué, "faute de moyens financiers".

Quand sortirons-nous de cette situation schizophrénique ?

Ajoutons que nul ne sait, tant les orientations politiques semblent confuses, quels seront les contours de la future Agence culturelle annoncée en grande pompe.

A l’AEFE, les questions budgétaires prédominent et pendant que l’Agence peine à se financer et que les caisses de l’Etat sont vides, le cabinet de Joyandet, parodie du désespoir, a sorti sa botte secrète en annonçant l’affectation dans les établissements scolaires de l'étranger de retraités "bénéficiant" de missions annuelles de volontaires de solidarité internationale. Couac ou réalité à venir ? Espérons que le gouvernement a d’autres ambitions pour le réseau que de remettre au boulot nos anciens en les expatriant sur des contrats économiques !

Pendant ce temps-là, la réflexion menée sur la gratuité - et ses effets pervers - ne semble pas infléchir la décision de son instigateur. Pourtant, l’argent utilisé ici pourrait l’être judicieusement là.

Mais non : le Prince a dit.

Enfin, l’évolution des statuts des personnels détachés à l’AEFE, recommandée notamment par la Commission sur l'avenir de l’enseignement français à l’étranger, n’est toujours pas à l’étude. Il faudra certainement attendre de connaître la synthèse des consultations dans les postes ainsi que le plan d’orientation stratégique de l’Agence - élaboration à laquelle ne sont pas associés les syndicats, sic - pour voir venir.

Pascale Canova


Rencontre avec
Anne-Marie Descôtes,
Directrice de l'AEFE

Le Sgen-CFDT a, à sa demande, rencontré Anne-Marie Descôtes, directrice de l'AEFE, le 7 avril 2009.

Pascale Canova, Alain Schneider et Daniel Moreau pour le Sgen-CFDT de l'étranger, Anne-Marie Descôtes, directrice de l'AEFE et Anne Giami, directrice adjointe pour l'AEFE avons échangé pendant une heure et demie environ.

Après avoir présenté notre syndicat (c'est la première entrevue que nous accorde la directrice) et rappelé ses grandes orientations pour l'AEFE, résultant de notre dernier congrès :

• statut (contrat) unique pour les personnels, disparition de la distinction résident/expatrié,
• situation des recrutés locaux à l'AEFE,
• développement de la mission de coopération éducative des établissements de l'AEFE, nous avons longuement écouté la directrice décrire la situation préoccupante de l'AEFE, qu'elle qualifie en soulignant les contradictions du dispositif : dans le même temps où l'on aide les familles, le financement des établissements n'évolue pas.
• la subvention de l'Etat diminue - effet de la prise en charge de la scolarité des élèves de terminale et première par l'Etat ? - 5000 élèves ont rejoint le réseau en 2008, 6900 s'annoncent cette année. Il faut augmenter la capacité d'accueil des établissements et en créer d'autres.
• en application de la LOLF, la part patronale des pensions civiles est mise à la charge de l'AEFE, mais son coût n'est que partiellement compensé par l'Etat : il restera à l'établissement public 5 à 8 millions à trouver en 2009 ; quelques 18 millions en moyenne les années suivantes.

Conséquence, les frais d'écolage augmentent fortement partout. La crise économique aidant, les demandes de bourses augmentent : +1050 nouveaux boursiers cette année alors que les années passées l'augmentation était d'environ 200. Augmentation aussi du contentieux sur les bourses.

En revanche et contrairement aux craintes souvent exprimées, les grandes entreprises françaises à l'étranger ne se désengagent pas massivement mais continuent de prendre en charge le coût de la scolarité des enfants de leurs expatriés. L'enveloppe budgétaire de la prise en charge n'est consommée qu'aux trois quarts.

Enfin, en application d' une nouvelle règle, les bâtiments scolaires vont être remis d'office en dotation à l'AEFE, et non plus comme jusqu'à maintenant progressivement et à la demande, accroissant encore les problèmes de financement de leur entretien.

Le Sgen-CFDT exprime ses craintes de voir des établissements dénoncer la convention qui les lie à l'AEFE, et demande des précisions sur la convention de partenariat que veut introduire l'AEFE et qui éviterait à l'établissement public d'avoir à sa charge certains coûts, dont les cotisations de retraite.

Le Sgen-CFDT rappelle ses exigences, quel que soit le lien de l'établissement avec l'AEFE, en matière de transparence du recrutement des personnels et de recours aux commissions paritaires.

L'AEFE fait état de trois établissements où des conventions de partenariat ont été mises en place : Taiwan, Bali et Tel-Aviv, lycée Mikvé Israël. Ce sont de petits établissements, scolarisant de 60 à 160 enfants.

Devant la hausse irrépressible des écolages, le Sgen-CFDT insiste sur le traitement réservé aux personnels recrutés locaux et souhaite la gratuité pour leurs enfants dans les établissements français.

La directrice objecte qu'une telle mesure aurait un coût considérable et qu'elle n'y est pas favorable, mais plutôt à une exonération partielle via un système de bourses. Le Sgen-CFDT rappelle alors son exigence de transparence dans l'attribution des bourses.

Le Sgen-CFDT rappelle qu'il a toujours insisté pour que les missions de rayonnement culturel et de coopération entre les systèmes éducatifs confiées par la loi à l'AEFE soient pleinement remplies. Il insiste pour que ces missions soient inscrites dans l'emploi du temps des personnels qui en sont chargés, et non qu'elles soient effectuées en heures supplémentaires en plus d'un service d'enseignement à temps complet dans une école.

Devant l'insatisfaction manifestée quelquefois par les personnels en matière de formation continue qui ne répond pas aux demandes, le Sgen-CFDT suggère qu'on pourrait recourir plus à la formation à distance via internet. L'AEFE nous répond qu'un département pédagogie de l'informatique est en cours de mise au point.

La discussion s'achève sur l'évocation du mécontentement que suscite l'évolution des ISVL qui, parfois, diminuent quand le coût de la vie augmente localement. L'AEFE répond que les ISVL suivent l'évolution des primes correspondantes au MAEE et qu'il allait y avoir un réajustement important dans les mois à venir.

La modification enfin du décret sur l'avantage familial servi aux résidents, qui permettrait aux personnels exerçant dans les pays de l'union européenne d'y avoir droit tout en préservant leurs droits dans les pays où ils exercent, butte sur une exigence de Bercy que cette mesure ne soit rétroactive que jusqu'au 1er septembre 2008. La directrice souhaite une rétroactivité complète. Elle a un argument de poids : le coût de cette rétroactivité est provisionné à l'AEFE.

La solution ne sera donc pas immédiate.

Recrutement d'enseignants retraités pour enseigner dans les établissements français de l'étranger : une annonce inacceptable

Le communiqué du Sgen-CFDT :

Alain Joyandet, secrétaire d'État chargé de la coopération et de la francophonie, a annoncé lors du FOMA, 1er forum mondial des anciens élèves des établissements français de l'étranger, la création de 10 000 postes de volontaires de solidarité internationale dont un certain nombre seront réservés à l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) afin de renforcer le réseau par la présence d'enseignants seniors retraités de l'Éducation nationale.

Pour le Sgen-CFDT, cette annonce est inacceptable. La réponse au sous-financement chronique du réseau AEFE ne peut trouver de solution par l'embauche d'enseignants retraités sur des contrats prévus notamment pour renforcer la solidarité et la coopération avec les pays du Sud.

Cette annonce, faite en pleine période de crise et de forte hausse du chômage, de recruter des enseignants retraités sur des contrats qui ne relèvent pas des règles du code du travail, constitue une atteinte supplémentaire à l'emploi et à l'emploi public. Le Sgen-CFDT juge scandaleuse cette mesure et invite l'État à « penser autrement » que dans une logique strictement comptable pour financer à toujours moindre coût son réseau d'établissements français à l'étranger.

Daniel Moreau

Les revendications du Sgen-CFDT à l'AEFE

Les revendications du Sgen-CFDT pour les personnels de l’AEFE portent sur :

  • un financement de l’AEFE à la hauteur de l’excellence de cet outil de la politique d’influence française.

  • un statut unique des personnels détachés à l’AEFE qui différencie personnels mobiles dans le réseau et personnels stables dans leur poste, avec des conditions de rémunération améliorées.

  • l’ouverture d’une réflexion sur la suppression des postes d’expatriés qui mettent en difficulté les établissements notamment ceux situés dans des pays difficiles.

  • la signature du décret sur le nouvel avantage familial et sa totale rétroactivité.

  • une remise à plat des ISVL en tenant compte au plus près des conditions et de la cherté de vie.

  • des contrats, des conditions d’emploi, de rémunération, des progressions de carrière décents pour les personnels recrutés locaux, majoritaires dans les établissements.

  • la gratuité des frais d’écolages pour les enfants des agents recrutés locaux.

  • la transparence et le respect des règles de recrutement dans les commissions consultatives paritaires.

  • une formation continue appropriée, ambitieuse, innovante (TIC) pour tous les personnels.

Argentine - Une section en action

A la suite de la journée de formation syndicale du 16 juillet 2008 - cf. bulletin n° 91 Structurer une équipe de militants - la section Sgen de Buenos Aires a mis en pratique certaines idées émises lors de cette journée.

L'objectif était triple :

  1. améliorer le fonctionnement de notre équipe,

  2. utiliser les informations recueillies et leur donner corps,

  3. amplifier notre présence dans les deux établissements de Buenos Aires.

Axe principal : représenter au mieux le Sgen-CFDT à travers son identité, sachant qu’entre nous, nous n’étions pas toujours forcément d’accord sur certains points. Afin d’arriver à une ligne directrice acceptable, les débats internes ont été importants. Ensuite : une fois le point de vue de la section adopté, chaque adhérent s’est engagé à le défendre.

Lors de la négociation du nouveau barème de classement des résidents pour le primaire et le secondaire, nous avons constamment poussé à la négociation en demandant l’organisation de réunions de travail. Alors que les choses s’enlisaient, nous nous sommes toujours efforcés d’aller jusqu’au bout de notre objectif. Ces efforts, concrétisés par l’élaboration du barème, nous ont permis d'obtenir un résultat acceptable. Un succès partiel néanmoins car les négociations pour élaborer un barème de classement pour les recrutés locaux n’ont pas abouti alors que les attentes pour les personnels concernés sont fortes.

A travers nos activités et notre présence durant l’année, sur le terrain, en CCPLA, dans les instances représentatives, nos délégués et adhérents ont su montrer que la section Sgen de Buenos Aires était bien présente et occupait même une place prépondérante.

Nous avons joué notre rôle d’ouverture en allant vers les collègues non-syndiqués, en écoutant, informant, trouvant des solutions pour certains (ce qui nous a valu une nouvelle adhésion), argumentant face aux différentes structures syndicales. Nous avons même approché les responsables des associations de parents d’élèves.

Compte tenu de notre activité, nous avons fait en sorte de répartir au mieux les tâches au sein de la section. Nous nous sommes aussi efforcés de montrer notre représentation à travers le plus grand nombre d’adhérents. Cela donne à chacun la possibilité d’occuper un espace propre au sein des activités de la section. Et pour l’année prochaine ? Continuer bien sûr, améliorer notre fonctionnement, avoir bien en vue nos objectifs, faire vivre notre section.

Jérôme Guillot

Voir aussi : http://sgenargentine.blogspot.com/


Coopération décentralisée

Francophonie, à la recherche de la lisibilité d’une politique

M. Joyandet, secrétaire d'Etat à la coopération et à la francophonie, est venu le 13 mars dernier à la préfecture du Doubs dans le cadre d’un tour de France sur le thème de la coopération décentralisée. Passant à cette occasion au Centre de linguistique appliquée (CLA) de l’Université de Franche-Comté, il y a poursuivi son propos sur le même sujet en direction des étudiants présents en élargissant ainsi son discours initialement prévu sur les défis de la francophonie.

Alain Joyandet a ainsi expliqué qu’il entendait refonder la relation entre la France et l’Afrique, et plus précisément l’Afrique subsaharienne, en la basant sur le partenariat. En affirmant que selon lui la Françafrique des vieux réseaux n’existait plus, il a insisté sur le fait qu’il fallait rompre avec toute relation paternaliste, de dépendance, arrêter de donner de l’argent sans fin à des politiques d’urgence, et créer des partenariats économiques qui puissent se substituer aux mécanismes de l’aide publique au développement afin de favoriser le désengagement de l’Etat. En fait on a eu l’impression d’entendre Monsieur Hortefeux présenter le volet développement solidaire qu’il n’avait pas réalisé quand il était au Ministère de l’immigration de l’intégration, de l’identité nationale et... du développement solidaire. Cette orientation politique a du reste été soulignée dans son propos liminaire par Alain Joyandet. En effet cette recherche de futurs partenariats économiques équilibrés, se fera sur fond de nécessaire gestion des flux migratoires pour faire face à trois craintes concernant l’Afrique : crise démographique et alimentaire future de ce continent, changements climatiques et crise financière avec ralentissement de la croissance mondiale.

Quant aux restrictions budgétaires 2009 concernant le réseau culturel français à l’étranger, s’il a reconnu que le budget du réseau français à l’étranger était en baisse, le ministre n’a rien dit de la refonte de la DgCiD (coopération internationale et développement) dans une nouvelle Direction générale de la mondialisation et des partenariats devant mettre en musique ce nouveau type de coopération. Par ailleurs, sur la Francophonie et sur une quelconque politique linguistique de la France, le ministre a en fait fui la question en mettant en avant la nécessité du plurilinguisme et une indispensable maîtrise des langues étrangères, que personne ne conteste.

Les enseignants et étudiants de FLE dans le public auraient aimé quant à eux, voir précisée une quelconque politique de soutien au français alors qu’en Afrique, certains ont l'impression de voir avancer l'anglais, y compris dans l'ouest francophone et cela à une époque où le British Council vient de lancer un programme visant à faire passer le nombre de locuteurs anglophones de 2 à 3 milliards avec un investissement de 150 millions d'euros. Les partenariats français vont-ils se développer en anglais puisqu’en fait il s’agit surtout d’économie ?

De son côté, Bernard Kouchner est en train de prôner la création d’un label Institut français pour voler au secours du réseau culturel français à l'étranger. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’on a du mal à croire qu’ils travaillent ensemble. Cette façon de présenter une politique par petits bouts, chacun dans son coin n’est pas de nature à donner confiance et à favoriser la lisibilité d’une politique à long terme qu’on a peine à voir car ce qui est perçu dans les faits entre discours et pratiques, ce sont les coupes budgétaires face à des annonces de grands projets. Que dire dans ce contexte des Douze travaux du Quai d’Orsay mis en avant par Bernard Kouchner dans sa brochure Un ministère en mouvement ?

A suivre…

Thierry Lebeaupin


Création d'une Agence culturelle aux Affaires étrangères ?

Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a annoncé la création par la loi en 2010 d’une Agence, établissement public placé sous la tutelle du Quai d'Orsay ainsi que la naissance d’un portail internet LatitudeFrance.org  au printemps 2009.

Le statut de l’Agence devrait permettre à cet opérateur, doté d'une autonomie financière et juridique, de lever des fonds, de coordonner ses initiatives et surtout de disposer d'une plus forte visibilité. En dépit d'un contexte budgétaire très tendu, cet Institut français devrait recevoir des moyens légèrement renforcés. Mais, d’une part, les établissements culturels bénéficieront aussi d’une grande souplesse de gestion et pourront recevoir des cofinancements [des] partenaires et développer des ressources propres : ceci favorisera un fonctionnement plus efficace et une logique d’entreprise au service d’une politique et, d’autre part, une réflexion sera menée sur [leur] implantation géopolitique. On peut se demander si cette annonce ne cache pas une réforme cosmétique. Le ministère de la Culture n'est associé que marginalement à l'action culturelle extérieure, notamment dans le secteur de l'audiovisuel et du livre. Dans les postes, l'ambassadeur conservera la prééminence sur le secteur culturel, un rôle clé dans le cadre de la diplomatie d’influence (soft diplomacy), souligné dans le livre blanc consacré aux Affaires étrangères.

Il est possible que le ministère des Affaires étrangères, très attaché à ses prérogatives en matière de diffusion culturelle et linguistique continue pour se réformer à redéployer et à taper dans le mou des personnels contractuels, comme il l’a fait dans le cadre de la RGPP. Les établissements culturels s’autofinancent déjà à hauteur de 55 %, notamment par les cours de français dispensés dans et hors les murs. De nombreux instituts, notamment en Europe, ont déjà fermé leur porte pour être redéployés ailleurs sous forme d’Alliances françaises. La saignée a commencé depuis plusieurs années sans offrir, il est vrai, une grande visibilité stratégique. La plupart des personnels enseignants, administratifs et de service qui oeuvrent dans le réseau culturel sont des recrutés locaux, agents extérieurs de l’Etat, rémunérés localement et qui craignent pour l’avenir de leur emploi. Restent, dans cette politique de réorganisation et de réduction des coûts, les agents expatriés contractuels du réseau culturel qui sont affectés à des tâches d’encadrement ou de direction des cours. Ceux-ci sont le plus souvent détachés de l’Education nationale.

La création d’une nouvelle Agence culturelle annoncée dans la plaquette Un ministère en mouvement pourrait permettre leur sortie du décret de 1967, comme ce fut le cas à l’AEFE, ce qui permettrait une économie d’échelle sur le dos de ces experts sans entacher les rémunérations des fonctionnaires des Affaires étrangères. Rien n’est dit à ces sujets. Les capacités d'autofinancement sont fonction de l'effet de levier disponible dans chaque pays, c'est-à-dire principalement le dynamisme de la demande de cours de français. Si  l'autofinancement a de beaux jours devant lui dans certains pays émergents, où la demande de français est forte, il n'en est pas de même dans d'autres pays. Quant au mécénat, il ne peut soutenir que des actions ponctuelles.

Les Journées du réseau qui auront lieu du 15 au 17 juillet à Paris seront cette année des états généraux de l'action culturelle extérieure. Ils permettront d’en savoir plus sur la création de cet établissement unique qui regrouperait le service culturel, le centre culturel, le centre pour les études en France et travaillera en accord avec les Alliances françaises, les instituts de recherche, les missions économiques... Car pour les personnels du réseau, le flou règne et l’inquiétude persiste.

Pascale Canova


Résultats élections

Net recul de notre organisation à l'élection à la commissions consultative paritaire des titulaires de l'Education nationale de la Mission laïque française. En revanche, les résultats des élections aux commissions consultatives paritaires (agents expatriés) et aux commissions consultatives locales (recrutés locaux) dans les postes au MAEE confortent la première place de la CFDT dans ce ministère.

MAEE

La CFDT détient à ce jour 128 sièges en CCP et 268 en CCL, soit un total de 396 sièges !

Télécharger les résultats

Excellents


MLF

 FSU 44,3% | UNSA 29,8% | FAEN 10,4% | CGT 6,9% | SGEN 4,8% | SNALC 3,8%

Très décevants


Recrutements 2009

Commissions SEFFECSA

L'instance consultative paritaire centrale du Service de l'enseignement des forces françaises et de l'élément civile stationnés en Allemagne (SEFFECSA) s'est réuni le 2 avril 2009. A l'ordre du jour de la commission 2 (secondaire) figuraient examen des candidatures et affectation des enseignants sur les postes vacants ainsi que les questions diverses. 5 postes étaient déclarés à pourvoir au B.O. n° 44 du 20 novembre 2008. Le poste de certifié d'allemand n'est finalement pas vacant. Le collègue qui l'occupe, proche de la retraite, pourra le conserver jusqu'à la fin de son activité. Pas de candidat pour le poste de certifié de mathématiques, sans doute en raison de l'exigence ajoutée au profil du poste : maintenance du réseau informatique de l'établissement et du service. Les postes d'histoire, géographie, de lettres classiques et de SVT sont pourvus par des certifiés. Le barème est respecté, sauf pour le poste de lettre classique, ou un avantage est accordé à un candidat maitrisant parfaitement l'allemand (en conformité avec la note de service). Le Sgen-CFDT intervient afin que le barème soit modifié, que la France ne soit pas réduite à la métropole et que la bonification (40 points) accordée aux personnels en poste en France soit accordée également aux personnels des DOM. Le SNES-FSU appuie notre demande. La modification est adoptée. Le SNES, dans la foulée, demande que l'avantage que constitue la connaissance de la langue allemande se traduise également dans le barème. Proposition adoptée. Comme les années précédentes, on note le petit nombre de candidats attirés par ces postes : seulement 16 candidatures pour le secondaire ; aucun en mathématiques, un seul en SVT. Le Sgen-CFDT se fait volontiers le relai de l'administration pour rappeler l'existence de ce recrutement proposé à l'ensemble des personnels : faute de pourvoir les postes par cet appel général à candidature, le SEFFECSA s'adresse aux académies limitrophes.

MAEE, recrutement de contractuels dans les services et établissements culturels

En l'absence d'organismes de concertation, le Sgen-CFDT s'efforce d'obtenir l'information sur l'avancement des procédures de recrutement et informe les candidats qui font appel à lui. Concernant le recrutement pour des emplois dans les services et établissements culturels, les postes sont cette année moitié moins nombreux que l'an passé ; priorité est donnée aux agents du MAEE. Les présélections pour les candidats aux postes d'assistant technique se feront début mai. Les candidats présélectionnés sont convoqués à un entretien.

AEFE, commissions consultatives paritaires locales et centrales

Les commissions locales se sont dans l'ensemble bien déroulées à quelques irrégularités près qui nous ont été signalées et ont été dénoncées à l'administration, soit par les élus, soit par nos adhérents. De ce qui nous a été donné à connaître, il ressort que le pluralisme syndical garantit la transparence des recrutements. Les élections de 2010 renforceront, nous l'espérons, notre présence dans les commissions locales.Le recrutement sur des postes d'expatrié transformés en postes de résident pose également des problèmes dans les pays difficiles. Certains postes transformés ne sont toujours pas pourvus. Les commissions centrales entérinent de plus en plus le choix de l'administration, l'entretien étant déterminant.


Conseil syndical du 27 février 2009

Trésorerie

La question de la fidélisation des adhérents est abordée. Il est suggéré d’inciter les adhérents à passer au prélèvement automatique des cotisations (PAC), paiement en 4 fois sans frais.

Développement

La présence du Sgen CFDT doit se développer notamment au Maroc, en Espagne, à Madagascar. Des propositions sont émises pour mener une campagne de syndicalisation.

Communication

Le Bulletin, le Flash, les Brèves (destinées à l'affichage, aident les militants dans les établissements) constituent les principaux outils de communication et d'information. Une mallette destinée à soutenir l’activité des militants de terrain est en préparation. Le recrutement d’un stagiaire juriste pour le soutien juridique est envisagé.

Elections professionnelles à l’Education nationale

Pour le Sgen étranger, les résultats obtenus aux élections professionnelles Education Nationale sont supérieurs à la moyenne nationale (+ 2,55 % chez les certifiés).

Réforme lycée

Guy Vauchel, secrétaire national de la fédération à la politique éducative, est intervenu pour évoquer la réforme des lycées qui est reportée. Aucun volet ne figure pour les personnels, les conditions du métier et son évolution. Le rapport Pochard semble enterré.

Mayotte

Bruno Jaouen, secrétaire national de la fédération à l’organisation, a évoqué le champ de syndicalisation de Mayotte. Il a exposé les conditions difficiles d'éducation (résultant d'une barrière linguistique et culturelle) dans ce futur département français en 2011.

Aujourd'hui se pose la question du champ de syndicalisation de Mayotte, à préciser par la confédération. En l’état, les personnels du premier degré mahorais se syndiquent au Sgen CISMA Mayotte et les titulaires de l’Education nationale au Sgen-CFDT de l’étranger.

Action FLE Expolangues

La distribution du tract action FLE Expolangues a été positive et très bien perçue par les visiteurs. Les autres fédérations ne semblent pas être aussi incisives que la CFDT sur ce dossier. Action à réitérer ?

Etablissements français de l’étranger (EFE)

Pour les établissements conventionnés et en gestion directe, l’AEFE, compte tenu de son sous-financement, s’est vue dans l’obligation de demander aux établissements conventionnés et en gestion directe, une contribution de 6% dès la rentrée 2009 afin de financer les pensions civiles et la charge immobilière qui lui incombent dorénavant. Certains établissements ont signalé ne pas vouloir/pouvoir la verser et ont faire part de leur possible déconventionnement. L’AEFE examine la création d’un nouveau statut d’établissements qui seraient liés par une convention de partenariat (?). Outre qu'on ne sait pas quelles garanties ce statut offre aux personnels pour leur condition d'exercice, le Sgen-CFDT éprouve des craintes quant à la transparence des recrutements qui pourraient alors s’effectuer en dehors de toute commission paritaire. Plus généralement, l’organisation constate que le paritarisme et les garanties qu’il offre aux personnels en matière de transparence de recrutement notamment sont de plus en plus malmenées.

Etablissements culturels

Les personnels employés dans le réseau des établissements culturels ainsi que notre organisation éprouvent des inquiétudes légitimes pour l'avenir. Le redéploiement répond à une logique du moindre coût. L’autofinancement préconisé connaît ses limites dans de nombreux pays. Les fermetures d’établissements ou licenciements (parfois abusifs) se font souvent sans autre logique que celle de faire des économies, sans considération apparente pour le maintien de la présence de la langue et de la culture françaises. Quelle politique menée au juste ?

Campagne électorale AEFE 2010

Un programme d’action dans le cadre de la campagne est établi.

Renouvellement du conseil syndical

Joëlle Feral est élue à l’unanimité au conseil syndical. Daniel Moreau quittera le bureau au 31 août 2009. Une décharge à temps plein est à pourvoir à la rentrée 2009.

Nathalie Nguyen


À la rencontre de nos collègues sur la Vistule

Alain Schneider, membre du secrétariat national de notre syndicat, est allé en avril pendant quelques jours à la rencontre de nos adhérents et sympathisants en Pologne, à Cracovie et à Varsovie. Il a également eu des réunions de travail avec M. Gilles Carasso le conseiller de coopération et d’action culturelle, directeur de l’Institut français de Varsovie, avec M. Pascal Vagogne, consul général, directeur de l’Institut français de Cracovie et leurs collaborateurs ainsi qu’avec Mme Perrier, proviseur du lycée français René-Goscinny de Varsovie et Jean-Yves Leconte, vice-président de l’Assemblée des Français de l’étranger.

La Pologne est le plus peuplé des pays ayant adhéré à l’Union européenne au cours de la présente décennie, avec quelque 38,5 millions d’habitants pour 312 685 km². C’est parmi les PECO un partenaire important de la France, tant au plan culturel et intellectuel qu’au plan économique et politique. Notre pays est l’un des trois premiers investisseurs étrangers dans le pays (énergie, télécommunications, grande distribution, édition, industries diverses, avec France Télécom, Vivendi, Hachette, Canal +, Carrefour, Casino, Crédit Agricole, Société Générale, Saint-Gobain, Lafarge, Auchan, Leroy-Merlin, Groupe Casino, EDF, Dalkia, ACCOR, etc.) et les échanges commerciaux entre nos deux États sont importants dans de nombreux domaines : automobile, chimie, agro-alimentaire, pharmacie, etc. Les relations politiques franco-polonaises sont traditionnellement importantes et depuis une dizaine d’années, elles ont débouché sur le Triangle de Weimar avec l’Allemagne ; un document de partenariat stratégique (déclaration politique assortie d’un plan d’action déclinant des volets politiques, économiques, en matière d’énergie, de défense et de Justice Libertés Sécurité et Schengen) a été signé à l’occasion d’un Sommet réuni à Varsovie de 28 mai 2008.

Sans remonter à l’époque où Henri de Valois était roi de Pologne avant de devenir Henri III, au mariage de Louis XV avec Maria Leczynska, ou à la création de l’éphémère grand-duché de Varsovie par Napoléon (dont l’image est restée très positive dans l’historiographie polonaise) les liens entre les deux nations ont été forts au XIXe siècle, époque où le territoire polonais était partagé entre Russie, Prusse et Autriche, avec l’accueil de nombreux exilés politiques et d’intellectuels, comme Chopin ou Mickiewicz. Une bonne partie des élites polonaises s’exprime alors en français et a une grande familiarité avec notre culture depuis le siècle précédent : la « Commission de l’Éducation nationale », premier ministère de type moderne en charge de l’instruction, avait été créée dès 1773 en s’inspirant notamment d’idées de Pierre Samuel DuPont de Nemours, ami de Turgot plus tard président de la Constituante ; la Constitution du 3 mai 1791 – la première constitution écrite d’Europe – précédait de 4 mois la nôtre, qui n’a été promulguée que le 3 septembre.

Plus récemment, dans les années 1980, les syndicats français, avec au premier rang la CFDT, ont aidé à l'émergence d'un syndicalisme indépendant symbolisé par Solidarność qui a joué un rôle important dans la fin du système communiste totalitaire.

L’Institut français de Varsovie est créé en 1925, suivant la création de la IIe République polonaise, avec une dimension universitaire qu’il n’a pas retrouvée après une fermeture de près de vingt ans conséquence de la guerre froide, d’abord sous le nom de Salle de lecture française, compensée par la création au sein de l’Université de Varsovie d’un Centre de civilisation française, dont l’élément central est aujourd’hui le Centre Michel Foucault. À partir de 1973, un réseau de centres d’Alliances française se développe auprès des universités polonaises, avec un statut original compatible avec l’absence d’un droit associatif comparable à celui de la loi de 1901 dans le régime de la république populaire de Pologne. À la suite de la chute du communisme, un centre français de formation et d’information des cadres (CEFFIC) prend part activement à la formation de responsables dans de nombreux secteurs, avant d’être intégré à l’IFV.

Une première version du Lycée français de Varsovie naît à la même époque que les instituts français, dans les années 1920, mais disparaît pendant la guerre et l’établissement est recréé comme petite école annexe à l’ambassade en 1954. L’installation dans de vrais bâtiments scolaires se fait dans les années 1990 et les effectifs se développent même si aucun statut juridique n’est encore définitivement trouvé.

La langue française ne dispose plus en Pologne d’un statut privilégié, comme elle l’a eu dans le passé, et elle a une place relativement modeste dans le système scolaire, où elle vient globalement après les langues anglaise et allemande (3,5 % des élèves de tous niveaux), à peu près au même niveau que le russe, mais représentant la seconde langue apprise dans les lycées, avec environ 12 % des lycéens (en 1e ou 2e langue vivante). Un réseau de sections bilingues s’est développé depuis 1990 avec un soutien important de la France, tant en matériel qu’en personnel (tout au moins à l’origine). L’adhésion comme membre observateur de la Pologne à l’OIF ne se traduit pas par une amélioration de la situation.

Dans l’enseignement supérieur, des départements universitaires de français (philologie romane) répondant aux critères du LMD existent dans une quinzaine de villes et autant de sections de français dans des collèges universitaires de formation des maîtres de langues étrangères (NKJO), créés en 1990 pour répondre aux besoins nouveaux de formation de professeurs de langues de niveau bac+3, mais aujourd’hui souvent en déclin au profit des universités et des formations bac + 5.

Il existe une demande importante hors système scolaire, à laquelle répondent les instituts français (à Cracovie et Varsovie) et les alliances françaises (hors de Cracovie et Varsovie) et les nombreuses autres écoles de langues, généralement privées.

Les Instituts français

Dans les deux instituts, des services des cours ont été créés dès l’origine avec un personnel de haut niveau de compétence recruté localement, le plus souvent titulaire d’un magistère de français et avec une période probatoire de stage avant mensualisation, c’est-à-dire signature d’un CDD. Dès la fin des années 1990, tout nouveau recrutement sur contrat est interrompu et des cours sont confiés à des enseignants précaires, vacataires ou devant se constituer en entreprise unipersonnelle de prestation de service, même lorsque l’institut français est leur employeur principal, voire le seul, et même si leur horaire correspond à un temps complet. Au début des années 2000, une crise éclate autour de la définition des services des professeurs permanents, que la direction envisage de redéfinir unilatéralement.

La création de sections syndicales Sgen-CFDT à ce moment-là, d’abord sur la crainte de la poursuite de l’activité de cours de l’Institut français de Cracovie, dont les locaux historiques sont fermés avant un regroupement avec ceux du Consulat général, puis autour de la question des obligations de service et des rémunérations, dans un cadre où les menaces de licenciement font craindre le pire. La rédaction d’un règlement intérieur a fait l’objet d’un compromis à Varsovie, mais la direction cherche à le contourner, arguant de la difficulté du marché concurrentiel et de la nécessaire flexibilité, et recourant parfois à des formes de chantage en opposant professeurs mensualisés, présentés comme privilégiés, et enseignants précaires, obligatoirement plus souples.

Les diverses rencontres et séances de travail ont fait ressortir que les craintes, diverses, des personnels sont nombreuses. La plus importante tient à la survie des instituts français et de leur service des cours. Les rumeurs de fermeture de Cracovie sont récurrentes depuis de nombreuses années, même s’il semble qu’elles ne soient pas d’actualité dans l’immédiat et qu’en tout cas le COCAC et le Consul général assurent qu’ils ne la jugent pas pertinente.

L’avenir de Varsovie, menacé par la décision de l’administration propriétaire des locaux actuels rue Senatorska de ne pas renouveler le bail au-delà de l’été prochain semble moins sombre car un nouveau local, situé également dans un quartier de centre-ville, semble avoir été trouvé en avril. La question de la dénonciation par les responsables de l’IFV de l’actuel règlement intérieur définissant les heures de service des enseignants dans la semaine et dans l’année et leurs droits à congés, décrit comme une « usine à gaz », est un souci important. L’absence de règle sur les rémunérations (bloquées depuis plusieurs années) et leur revalorisation (augmentation individuelles comme collectives) fait que le pouvoir d’achat a fortement diminué depuis 5 ans (d’autant qu’à Cracovie les mensualisés ont renoncé à une augmentation accordée antérieurement pour éviter un licenciement) : le principe de l’insertion des salaires des enseignants dans la « grille unique » du poste n’est pas suivi et le refus a été parfois accompagné par certains responsables (qui ne sont plus en fonction aujourd’hui) de considérations du genre : « si vous y tenez vraiment, il vous faudra accepter les horaires de travail de l’ambassade » (ce qui dans leur esprits correspondait aux heures de cours…). Il est donc demandé d’étudier sérieusement l’établissement de ces grilles uniques tenant compte des compétences et niveaux d’études de chacun et un plan pluriannuel de placement sur ces grilles. Alors que la formation continue a été exemplaire dans le passé, la politique suivie ces dernières années avait laissé ce secteur totalement sinistré et les recommandations sur le pourcentage du budget consacré à celle-ci sont loin d’être suivies.

Le droit à la formation professionnelle incluse dans le temps de travail a été rappelé. L’accent a été mis sur la demande du Sgen-CFDT dans ce domaine également. La protection sociale (maladie, vieillesse) apparaît également insuffisante par rapport aux réalités et les intéressés demandent un effort de l’État français pour ses collaborateurs, que ce soit pour une couverture santé complémentaire et pour une retraite supérieure au minimum réglementaire, peu digne pour des personnels qui ont souvent été pendant des décennies au service de notre pays. La lettre du ministre à la CFDT en date du 7 mars a fait l’objet d’une lecture attentive des agents, qui souhaitent que ce texte ait des suites concrètes.

Au-delà du dialogue social proprement dit, les personnels enseignants souhaitent être consultés en amont sur les projets pédagogiques à développer et les orientations à prendre et être considérés comme des interlocuteurs sur ces questions, puisqu’ils auront à les mettre en œuvre. Ils déplorent que des collègues au service de l’institut français depuis de longues périodes soient cantonnés dans des situations juridiquement précaires et contraires aux règles internationales et européennes du droit du travail, qui stipulent qu’un collaborateur permanent doit obligatoirement être lié à son employeur par un contrat de travail. Ils estiment qu’au minimum chaque départ (à la retraite par exemple ou pour toute autre raison) doit permettre l’embauche comme personnel mensualisé d’un collaborateur vacataire ou prestataire de service selon des règles à établir et demandent l’examen d’un plan de mensualisation pour ces personnels qui sont en fait des personnels de l’institut.

S’ils sont satisfaits des assurances données sur l’avenir des instituts français en Pologne, ils demandent que toute évolution éventuelle dans ce domaine fasse l’objet de négociations très en amont. Ils rappellent que leurs nombreuses années de travail d’enseignant de FLE au service de l’État français ne pourraient dans l’état actuel des choses être reconnues par l’Éducation nationale polonaise et qu’ils se retrouveraient en cas de recrutement suite à des suppressions de postes comme des professeurs stagiaires au premier échelon…

Dans la partie « formation » des rencontres, ont été abordés différents thèmes comme la place spécifique du Sgen et de la CFDT par rapport aux autres organisations syndicales françaises, les cadres de négociation sociales, les compétences des diverses instances de concertation, les modalités de recrutement (même si ce sujet est théorique actuellement) et de rupture de contrat, etc.

Le lycée français de Varsovie

Faute d’une section constituée dans le second degré actuellement, la rencontre avec des enseignants s’est déroulée avec des professeurs des écoles dans les locaux de l’école primaire. Diverses questions ont été abordées. L’introduction du bilinguisme dès la maternelle semble faire problème et nécessiter une concertation plus approfondie de l’ensemble de la communauté éducative.

L’absence de statut juridique local de l’école pose aussi le problème du statut personnel des enseignants, non réglé : certains professeurs résidents disposent d’un passeport de service et d’autres se sont vu opposer un refus de délivrance ou de renouvellement.

Le Sgen demande que tous les agents fonctionnaires disposent du même statut et de la même protection. La question de l’exonération partielle des droits de scolarité des enfants des personnels recrutés locaux et résidents doit être réglée avec un bonne prise en compte des bourses pour les enfants français.

L’avenir d’un projet immobilier de regroupement du primaire et du secondaire sur un site unique, que tous jugent nécessaire et pertinent, est rendu problématique par la situation financière de l’AEFE, qui n’est plus en mesure de concrétiser les propositions d’aide qu’elle avait faites naguère.

Mme Perrier, proviseur, s’est montrée à l’écoute des propositions du Sgen-CFDT sur les questions en suspens dans le réseau des établissements d’enseignement français à l’étranger et des échanges ont eu lieu sur les questions propres à la Pologne.

Le réseau de coopération linguistique et éducative

Plusieurs rencontres avec les attachés de coopération ont permis de mettre le doigt sur les difficultés qu’ils rencontrent dans l’accomplissement de leur mission. La très forte diminution du nombre de Français en poste auprès des établissements polonais (universités, collèges de formation des maîtres, sections bilingues de lycée), que ce soit comme assistants techniques CRSP, volontaires internationaux ou stagiaires FLE rémunérés, rend très complexes leurs relations avec les partenaires polonais qui ont parfois une impression d’abandon, confortée par l’évolution des crédits d’intervention.

La transformation de statut des Alliances françaises, qui doivent devenir progressivement des structures déconnectées des universités, comparables aux Alliances des autres pays, s’accompagnent de pressions sur ces agents pour qu’ils ajoutent aux fonctions pour lesquelles ils ont été recrutés celles de directeur d’alliance française, alors que jamais depuis leur création depuis les années 1970 celles-ci n’avaient eu de personnel détaché, hormis le délégué général de l’Alliance française de Paris qui coordonne le réseau.

En dépit d’initiatives innovantes comme un nouveau site portail pour la langue et la culture française www.francuski.fr il est difficile de soutenir l’ensemble des partenaires indispensable au maintien ou au renforcement du français notamment dans le système éducatif et universitaire. Le dialogue avec les autorités compétentes pour la mise en œuvre d’un plan de relance visant notamment les gimnazjum (correspondant au collège français) est un travail très exigeant rendu difficile par l’impossibilité de s’engager sur les modalités d’implication françaises dans la mise en œuvre du plan sur plusieurs années.

Conclusion

Les nombreuses rencontres organisées durant ce séjour ont été d’une grande importance au lendemain des scrutins qui ont permis la mise en place des commissions consultatives dans le cadre du dialogue social dans les postes (CCP et CCL). Les contacts avec les représentants de l’UNSA Éducation ont permis de s’assurer que le travail intersyndical est possible et la qualité du travail de la section mixte CFDT-MAE/ Sgen-CFDT à Cracovie a montré la nécessité de transposer cette collaboration exemplaire à d’autres niveaux.

Merci à nos collègues Maria, Małgorzata, Francine, Catherine, Paul, Michel et à tous les autres pour leur accueil. Merci aussi aux responsables des trois établissements de nous avoir reçus et d'avoir accepté un dialogue sans langue de bois.


Seychelles - Enseignement du français et enseignement français

Au début des années 2000, trois assistants techniques (AT) exerçaient encore des fonctions de formateurs à l’Institut national d’éducation aux Seychelles (équivalent de l’IUFM), un AT et un volontaire international (VI) étaient affectés au ministère de la Fonction publique (FP) afin d’encadrer la formation en français des fonctionnaires seychellois. Aujourd’hui, l’AT a disparu du secteur éducatif, remplacée par un seul VI, et le dernier poste occupé par le... dernier VI au ministère de la FP vient d’être supprimé en février 2009. La francophonie seychelloise dans le secteur éducatif et public est donc humainement totalement prise en charge par le gouvernement des Seychelles.

L’enseignement du français et la formation d’élites francophones font néanmoins l’objet d’une attention du MAEE et de la Réunion (coopération régionale) par l’octroi de bourses d’études supérieures (dont plus d'1/3 sont financées à coût partagé) et par l’appui à la création d’une université bilingue. Un projet en cours prévoit également de réintroduire une présence physique française par l’envoi de 10 assistants d’éducation réunionnais.

La situation actuelle aux Seychelles en matière d’appui à la francophonie est révélatrice du revirement politique en matière de coopération opéré depuis la fusion du ministère de la coopération et des affaires étrangères en 1999 : accentuée par la sortie du pays de la zone de solidarité prioritaire en 2002, c’est à une extinction du présentiel à laquelle nous assistons dix ans plus tard.

A terme, la présence française dans ce petit pays sera très réduite. Les tentatives louables pour réintroduire de l’humain sont pensées, compte tenu du contexte budgétaire, selon une logique du moindre coût : la qualité des actions passées gérées autrefois par des experts sera-t-elle demain au rendez-vous avec la venue d’assistants d’éducation réunionnais qui, s’ils assurent une mission d’enseignement, sortiront qui plus est du cadre légal de leur emploi (cf. décret n°2003-484 du 6 juin 2003) ?

L’Alliance française reçoit toujours une attention particulière en moyens humains : un directeur et deux VI mais, alors que sa présence est indispensable - elle pilote notamment le DELF scolaire -, ses moyens financiers pour fonctionner dans un pays où la recherche de sponsors est bien difficile sont insuffisants. L’école française conventionnée AEFE s’agrandit - enfin - avec la construction d’un nouveau bâtiment. Elle accueille 200 élèves, dont 50% de Seychellois, qui suivent un enseignement CNED à partir de la 6e. L’établissement devrait fêter son premier bachelier seychellois cette année. Sur la trentaine de personnels, seul le directeur est expatrié et un enseignant résident. L’école tourne essentiellement grâce aux recrutés locaux dont deux d’entre eux sont des titulaires de l’Education nationale recrutés à l’extérieur, sans possibilité d’être résidentialisés. Cinq postes répondant à ce profil seraient à pourvoir à la rentrée 2009, dont trois créés.

Si la gestion financière actuelle de l’école est saine, deux problèmes majeurs sont à souligner :

  1. les frais d’écolages ont terriblement augmenté alors que le pays est passé sous les fourche caudines du FMI et que le pouvoir d’achat des Seychellois s’est vertigineusement érodé. Les familles sont en difficulté, tout comme les personnels enseignants qui peinent à payer les écolages de leurs enfants, sachant qu’ils ne bénéficient pas d’un quelconque abattement.

  2. le turn-over très important des personnels recrutés localement, qu’ils soient seychellois ou français, atteste d’une gestion locale des ressources humaines très problématique : 1/3 des personnels ont démissionné au cours de l’année !

L'école française de VictoriaOutre les difficultés soulignées, on peut également s’interroger sur les raisons pour lesquelles l’enseignement français n’a pas réussi à se développer au cours de ces vingt dernières années aux Seychelles. L’école a été créée en 1982. Elle a pu accueillir par dérogation les premiers élèves seychellois en 1987. Elle était alors dans le pays la seule alternative possible à l’école publique. En 1993, la nouvelle constitution des Seychelles a autorisé la création d’écoles privées (art. 33). Rapidement, deux écoles à dominante anglophone ont vu le jour, se sont fortement développées. Elles assurent aujourd’hui un enseignement direct jusqu’au baccalauréat et attirent l’élite et la classe moyenne supérieure seychelloises. Cet engouement des familles ne s’est jamais reporté sur l’école française. Celle-ci a manifestement raté un coche évident : dans un pays où trois langues nationales sont inscrites dans la constitution (créole, anglais, français) et où l’anglais est la variété haute, il aurait suffi de ménager des créneaux horaires pour l’enseignement du créole en appui au français en considérant la proximité de ces deux langues comme un atout, de créer des classes bilingues anglais/français, de proposer l’apprentissage d’une ou d’autres langues étrangères. Même si, tardivement, l'horaire d'anglais a été renforcé, un projet d’école approprié aurait pu permettre à cette petite école de mieux fidéliser le public seychellois et de se développer. Il n’est peut-être pas encore trop tard : l’école française et l’Alliance française seront certainement à terme les deux seuls outils d’appui à la francophonie aux Seychelles. Projet et crédits doivent être au rendez-vous.

Pascale Canova


Indemnité temporaire de retraite

Plaidoyer et voeux pour la refondation d’une sur-retraite complémentaire, universelle dans tout l’outre-mer

De la caisse intercoloniale de retraite

Dans la période qui a suivi la seconde guerre mondiale, on a réformé les régimes des pensions civiles et militaires. La loi du 14 avril 1924 a créé en son article 71 une caisse intercoloniale de retraite. Y étaient assujettis « les fonctionnaires et agents des cadres locaux européens » des colonies, pays de protectorat, et territoires à mandat relevant du ministère des colonies. Cet article a été rendu applicable à SPM en novembre 1928.

De la caisse indigène de retraite

En complément de la réforme ci-dessus et pour éviter une fracture, il est créé en 1928, pour les autres membres des cadres locaux une nouvelle caisse de retraite du personnel indigène.

De l’indemnité spéciale temporaire de retraite, l’ISTR

Un décret de mars 1938 accorde une indemnité temporaire de retraite pour les bénéficiaires de la caisse de retraite intercoloniale. Cette indemnité est majorée un peu plus tard. C’est l’ancêtre de l’ITR.

Des in-nommé(e)s

Sur cette période de l’entre deux guerre les autres catégories de travailleurs n’ont pas les honneurs du BO en ce qui concerne les retraites. Ils n’y sont pas mentionnés, ce sont les in-nommé(e)s. Ils sont supposés bénéficier des services des caisses indigènes de prévoyance, d’assistance et de secours, des différentes régions de l’outre –mer, quand elles existent. Donc avant 1939, à l’initiative du ministère des colonies, l’on avait créé un dispositif de sur- retraite commun à tout l’outre-mer, certes justifié par le risque colonial, mais néanmoins sensible au coût de la vie. Par contre il avait l’inconvénient de ne pas être socialement universel. Aujourd’hui, 3/4 de siècle et 2 républiques plus tard où en est-on de l’égalité en matière de retraite ? 3/4 de siècle et 2 républiques plus tard que pensent de cette égalité les indigènes in-nommé(e)s, de l’outre-mer ?

De Saint Pierre et Miquelon ?

Après le rejet par le Conseil Constitutionnel du texte de refonte sur l’ITR, le dispositif de sur- retraite complémentaire semble toujours réservé aux fonctions publiques. Le projet n’est toujours pas universel. Or pour financer ce dispositif l’Etat, les collectivités, les communes, les établissements hospitaliers devront apporter leur écot à cette caisse intercoloniale. Pour cela il faudra créer les recettes correspondantes sous forme de taxes, d’impôts, de recettes payables par tous. Est-il équitable, est-il républicain que tous financent les sur-retraites, mais que seul certains en bénéficient ?

Par exemple, dans les in-nommé(e)s il y a les marins. A quel pallier de compétence devront-ils prétendre ? De quel degré d’exemplarité devront-ils faire montre? Avec quel niveau de superlatif faudra-t-il s’exprimer pour que l’on envisage de leur ouvrir le droit au dispositif équitable de sur-retraite complémentaire envisagé par le secrétaire d’Etat. Je souhaite, qu’à cette occasion exceptionnelle de refonte de l’ITR, l’on créé une caisse de sur-retraite complémentaire intercoloniale universelle.

Je souhaite que les dirigeants des organismes qui vous servent vos rémunérations entrent en contact avec leurs homologues de l’outre-mer sur ce sujet. Je souhaite que le Secrétaire d’Etat soit réceptif à cette idée, lui qui pense que nous avons perdu le sens du collectif.

CHICHE que les in-nommé(e)s se précipitent : qui sur sa trousse, qui sur son clavier, qui sur ses avirons, qui sur son téléphone pour que le projet prenne forme.

CHICHE que le Secrétaire d’Etat, suivant en cela les voeux du Président, créé un pôle social d’Excellence pour les 2 800 000 habitants de l’outremer. Quant à moi, je vous donne rendez-vous dans 3/4 de siècle et n ou x républiques.

Un des quarante privilégiés de la Collectivité de Saint Pierre et Miquelon :

Elie Claireaux, adhérent Sgen-CFDT retraité


Le roi qui écoutait des histoires

et autres contes d'Ethiopie
un livre de Constantin Kaïtéris

Constantin Kaïtéris, ancien secrétaire général du Sgen de l’étranger et ancien membre du Conseil fédéral, vient de faire paraître aux éditions Présence Africaine un deuxième volume de contes d’Ethiopie, un pays où il a longtemps séjourné, sous le titre Le roi qui écoutait des histoires et autres contes d’Ethiopie.

Le livre s’ouvre en effet sur un conte assez inhabituel dans lequel un paysan malin "sèvre" un roi devenu dépendant aux histoires en lui en racontant une littéralement insupportable et en faisant par la même occasion sa propre fortune. Ces contes recueillis dans la tradition éthiopienne et adaptés en français aux lecteurs de tout âge, constituent des histoires savoureuses qui franchissent sans dommage la frontière des langues et des cultures. Bien entendu les animaux y parlent et ils ont les défauts, les qualités et la mentalité des hommes. Quant à ceux-ci ils peuvent être en but à la jalousie, à l’injustice, aux abus de pouvoir, mais la ruse, l’intelligence et le bon sens et l’humour leur permettent de s’en sortir et il y a toujours quelqu’un de sensé, de généreux, d’audacieux pour remettre les choses à leur juste place. Ainsi le lettré qui offre par deux fois un bonnet à l’empereur capricieux et despotique. Ou la jeune fille chassée par sa belle-mère avec frère et soeur qui refait sa vie en tenant tête aux ogres et aux brigands. Des contes humains très humains, qui se laissent lire avec plaisir.


Poils de Cairote

un livre de Paul Fournel

Paul Fournel, président de l’Oulipo, a exercé les fonctions d’attaché culturel de 2000 à 2003 au Caire. Il y a rédigé pendant 500 jours ses "poils" qu’il a ensuite publiés en recueil. Un regard et une écriture qui méritent d’être découverts.

Poils de cairote, Points ISBN 978-2-7578- 0361-5 307 pages, 7 euros

14 novembre 2000

Le ministère des Affaires étrangères qui m’emploie est très soucieux de la santé de ses équipages. Il nous fait tirer la langue, plisser les yeux, tendre l’oreille ; il nous palpe l’abdomen ; il nous force à recevoir des piqûres selon une longue liste établie par des savants eux-mêmes piqués ; il nous apprend à nous garder des moustiques, des tarentules, des jeunes filles impures et des cobras. Il ne veut qu’une seule tête, et en pleine forme. Les tampons "apte à voyager" et "apte au travail" ne sont pas apposés à la légère sur nos feuilles de route.

Le voici qui s’est pris de souci pour les personnels "recrutés locaux". S’ils n’ont pas besoin d’être aussi piqués que nous, ils doivent tout autant être aptes. Nos quatre chauffeurs se sont donc rendus à la visite médicale obligatoire et tous quatre ont été déclarés inaptes à la conduite automobile : l’un est aveugle, l’autre est sujet aux éblouissements, le troisième est susceptible de comas diabétiques fréquents et la quatrième est un hépatique chronique lourd. La loi égyptienne ne connaît pas le licenciement. Elle reclasse. Nous avons très peu de chance de reclasser ces chauffeurs comme professeurs de français ou quatuor à cordes (deux solutions envisagées aussitôt) et nous sommes donc perplexes. La diversité de leurs maladie et le paradoxe de leurs symptômes nous laissent à penser que, à eux quatre, ils pourraient composer un chauffeur apte. L’embêtant est que, si on les met tous les quatre dans le véhicule, ils ne pourront plus chauffer personne. On peut, certes, envisager de les lâcher dans la circulation et de les laisser glisser au fil des embouteillages comme quatre vieux Moïse, mais le ministère est également très attaché à l’efficacité. Nous sommes donc dans une impasse et, depuis plusieurs semaines, nous débattons chaque jour de leur sort, nous adressons un télégramme hebdomadaire à Paris, qui reste muet, nous consultons des avocats... Cependant, bien entendu, les chauffeurs chauffent comme avant. Et lorsque l’un d’eux me conduit à mes rendez-vous, je me demande toujours si je suis tombé sur le diabétique, l’aveugle ou l’ébloui. Je suis apte mais je vis dangereusement.



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