NEW YORK

 

    Le nombre des Français immatriculés au consulat de France à New York s’accroît régulièrement depuis 5 ans et a atteint en 1998, 18 827 personnes. Mais tous les observateurs s’accordent pour estimer le nombre des non immatriculés à 35000. Certains n’éprouvent pas le besoin de se soumettre à cette formalité. En outre, beaucoup sont binationaux et complètement intégrés à la société américaine.

 

    Approche démographique des français immatriculés auprès du consulat général de France.

 

 
total
hommes
femmes
population totale
18838
8767
10071
population expatriée
17817
8246
9571
population détachée
1021
521
500
enfants entre 1 et 13 ans
3462
1777
1685
jeunes entre 14 et 26 ans
2418
1233
1185
adultes entre 27et 39 ans
4939
2369
2570
adultes de 65 ans et plus
2067
771
1296

    Tableau 7: Répartition de la population des immatriculés.

 
total
hommes
femmes
25% des immatriculés ont moins de
20 ans
18 ans
24 ans
25% des immatriculés ont plus de
55 ans
52 ans
58 ans
Age moyen des immatriculés
36,5 ans
34,5 ans
38 ans

    Tableau 8: Caractéristiques démographiques des immatriculés.

    Il faut se garder de porter un jugement sur la démographie des personnes immatriculées auprès du consulat de France New York au seul vu des âges moyens que l’on peut calculer. En effet la pyramide des âges de cette population présente deux particularités majeures:

     

    Le déficit notable des classes d’âges correspondant aux adolescents et aux très jeunes adultes, incluant les " classes universitaires ". Cette particularité concerne d’une manière égale les hommes et les femmes, et se traduit par un " pincement " caractéristique de la pyramide des âges autour des classes 18-19 ans.

     

    Une forte représentation des classes d’âge avoisinant les 30 ans, incluant en particulier les actifs diplômés en début de carrière, affectant, comme dans le cas précédent, les hommes et les femmes avec une amplitude comparable. Cette représentation se traduit par un " renflement " de la pyramide des âges outre de la classe 30 ans.

     

    La conjugaison de ces deux phénomènes peut se mesurer par le rapport entre le nombre des individus appartenant à 3 classes d’âges de même durée: 1-13 ans, 14-26 ans et 27-39 ans. On peut alors remarquer qu’il y a deux fois plus d’immatriculés entre 27 et 39 ans qu’entre 14 et 29 ans. Les calculs analogues sur la population totale de l’état de New York confirment ce qui se lit sur la pyramide relative des deux populations, à savoir que ce " pincement " existe aussi sur la population totale mais qu’il est moins accentué.

  population des immatriculés population de l’état de New York
14-26 ans / 1-13 ans
70%
90%
14-26 ans /27-39 ans
49%
80%
1-13 ans /27-39 ans
70%
89%

    Tableau 9: Rapport des dénombrement des classes d'âge 1-13 ans, 14-26 ans et 27-39 ans.

    Les pyramides des âges des différentes communautés permettent d’expliquer ce phénomène. En effet, le déficit des 15-24 ans existe dans toutes les communautés, à des degrés divers. Il est très net pour les communautés blanche et asiatique, nettement moins marqué dans les autres. Par contre, il est toujours compensé par une forte représentation de la classe des 10-14 ans, dans toutes les communautés, à l’exception de la communauté française. Notons enfin que pour pratiquement toutes les communautés la classe des 25-34 ans est la plus nombreuse.

    En raison de la présence de la même particularité dans toutes ces populations, on serait tenté de chercher des justifications de la structure d’âge des immatriculés dans les conditions de vies spécifiques à la région de New York.

    Bien que la pyramide des âges des immatriculés présente des similitudes avec celles des principales communautés vivant dans l’état de New York, il semble toutefois qu’elle amplifie les particularités communes à l’ensemble de ces représentations graphiques. Afin d’expliquer ceci, il est clair qu’il faut prendre en considération les comportements d’immatriculation, et plus particulièrement le non-renouvellement de leur immatriculation par des jeunes devenus majeurs et qui seraient en voie d’intégration dans la société américaine. Comme il est expliqué dans l’encadré méthodologique ci-dessous, à l’inverses des pyramides des âges des différentes communautés, celle des immatriculés n’est pas issue de l’analyse d’une " cohorte " démographique.

     

    Encadré Méthodologique:

    Il faut se garder de considérer que la population des immatriculés est une " cohorte " au sens de la théorie démographique, c’est à dire de déduire directement les classes jeunes de la pyramide des âges, de la fécondité des classes qui les précédent. En effet, d’une part, la relative importance des migrations de jeunes adultes isolés (confirmée par les services consulaires) est un fait qui entre en contradiction avec un tel raisonnement, mais aussi et surtout, les comportements d’immatriculation, et en particulier les retards dans la déclaration des naissances (évidente sur un simple examen des registres d’Etat Civil), font que la pyramide des âges est en quelque sorte " inachevée ". Elle se consolide au fil des ans, non seulement par l’apparition de nouvelles classes de " moins de 1 an ", mais aussi par l’ajout, aux classes existantes, d’individus d’âge variable, nés en Argentine. Finalement la pyramide des âges n’est pas une photographie fidèle des français résidant en Argentine, et encore moins celle des personnes résidant dans ce pays et qui peuvent prétendre à la nationalité française. Un certain nombre de redressements pourraient être opérés pour améliorer la connaissance de ces populations, en tenant compte d’estimations des retards dans l’accomplissement des formalités auprès du consulat. Cependant un tel exercice exige une mobilisation d’informations qui ne sont pas aujourd’hui disponibles sur support informatique.

 

    Les 30-45 ans, très nombreux ont un petit nombre d’enfants de 1 à 13ans. Les 45-60 ans beaucoup moins nombreux ont donc peu d’enfants de 13 à 26 ans, dont la majorité fait des études supérieures hors de New York et/ou cessent de s’immatriculer à partir de 18 ans du fait de leur intégration dans la société américaine. Avec une moyenne d’âge de 36 ans la communauté française se présente donc comme une population d’adultes d’âge actif ayant peu d’enfants.

   
   

 

 

    Aperçu de la situation économique des immatriculés.

    Les statistiques consulaires rendent compte de la position professionnelle (catégorie socioprofessionnelle) des immatriculés. On peut toutefois regretter que les codifications affairantes n’obéissent pas au méthodologies mises en place par les services du Ministère du Travail, dont les nomenclatures ont force de loi. D’autres part ces codifications ne sont pas mises à jour entre deux renouvellements de l’immatriculation.

 

    Le tableau ci-dessous donne la répartition de l’ensemble des immatriculés entre actifs et inactifs et pour les actifs dans les diverses catégories socioprofessionnelles et les divers secteurs d’activités.

SECTEUR AGRICULTURE AGRICULTURE INDUSTRIE INDUSTRIE BATIMENT BATIMENT TERTIAIRE TERTIAIRE TOTAL TOTAL TOTAL
HOMMES FEMMES HOMMES FEMMES HOMMES FEMMES HOMMES FEMMES HOMMES FEMMES
CSP
AGRICULTEURS EXPLOITANTS
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
ARTISANS, COMMERÇANTS, CHEFS D´ENTREPRISES
5
4
27
2
2
1
575
236
609
243
852
CADRES, PROFESSIONS INTELLECTUELLES
7
1
123
22
2
3
2749
1605
2881
1631
4512
PROFESSIONS INTERMEDIAIRES
1
2
38
5
1
0
673
967
713
974
1687
EMPLOYES
1
3
48
33
1
0
851
1082
901
1118
2019
OUVRIERS
2
0
12
3
1
0
34
11
49
14
63
RETRAITES
0
0
0
0
0
0
269
38
269
338
607
ACTIFS A LA RECHERCHE D´UN EMPLOI
0
0
0
0
0
0
30
29
30
29
59
TOTAL
16
10
248
65
7
4
5181
4268
5452
4247
9799
INACTIFS
3304
5724
9028
TOTAL
8756
10071
18827

    Tableau 10: Répartition des immatriculés suivant le statut professionnel.

    On peut en déduire la répartition primaire suivante:

TOTAL HOMMES FEMMES
ACTIFS AYANT UN EMPLOI
9133
5153
3980
ACTIFS A LA RECHERCHE D´UN EMPLOI
59
30
29
RETRAITES
607
269
338
AUTRES INACTIFS
9028
3304
5724
TOTAL
18827
8756
10071

    Tableau 11: Répartition primaire de la population des immatriculés suivant leur statut professionnel.

 

    Le taux d’activité de la population masculine est de 59% et celui de la population féminine de 40%, il faut toutefois tenir compte d’une sous-estimation des chômeurs. Il convient de souligner que seules 26% des femmes de plus de 65 immatriculées sont retraitées, contre 35% des hommes.

    96,5% des actifs ayant un emploi, l’exercent dans le secteur tertiaire, ce taux est de 98% pour les femmes actives ayant un emploi. La principale raison de la forte concentration des emplois de la population française dans le secteur tertiaire est son bon niveau de qualification.

    En effet, la moitié des actifs appartiennent à la catégorie des cadres et professions intellectuelles (56% des hommes actifs). Toutefois plus de la moitié des femmes actives sont employées ou exercent une profession intermédiaire. Notons que dans un pays où l’initiative individuelle reste un trait dominant, la communauté française préfère le salariat puisque 9% à peine des actifs sont commerçants, artisans ou chefs d’entreprise.

    Etude des conditions de vie des familles ayant sollicité une bourse d’étude pour l’année scolaire 1999/2000.

    Grâce à la mobilisation et au traitement informatique des informations contenues dans les dossiers élaborés par les services sociaux du consulat, la sous population des immatriculés constituée par les 108 familles ayant demandé une bourse d’étude pour l’année scolaire 1999/2000, est la seule pour laquelle on dispose de données relatives aux principales ressources et dépenses du ménage. Elles permettent de brosser un tableau des conditions de vie de ces familles. Toutefois on ne peut pas considérer ce sous-ensemble de familles comme un échantillon représentatif des familles françaises installées dans la circonscription consulaire de New York, parce que leur nombre est trop restreint et que deux types de contraintes biaisant fortement les estimations que l’on peut en déduire.

    En premier lieu les exigences liées à la fréquentation d’un établissement français par un de leurs enfants pèsent fortement sur la localisation de la résidence de ces familles. Par ailleurs, dans un pays où l’enseignement de qualité est très coûteux, un tel choix dénote, non seulement un attachement à la nationalité française, mais aussi une volonté de mise en concurrence de l’offre de services éducatifs qui est propre à certains niveaux de revenus.

    En second lieu les règles même d’attribution des bourses introduisent un certain " profil d’échantillon ", plafonnement des revenus, nombre minimum d’enfants à charge, etc.

    Il n’est donc pas surprenant de constater de fortes différences, lors de la comparaison des conditions de vie de ces familles, soit avec celles de leurs compatriotes résidant dans la même circonscription consulaire, soit avec celles des populations américaines qu’il est légitime de prendre comme référence. Sur ce dernier point, l’information socio-démographique étant disponible, aux Etats Unis, à des niveaux géographiques très fins (en particulier au niveau du code postal ou " ZIP-code "), il est apparu opportun de comparer les familles françaises sollicitant une bourse avec leurs voisins américains. Sur un territoire où les clivages sociaux et communautaires se traduisent par une forte segmentation de l’espace habité, les voisinages sont socialement homogènes.

     

    Caractéristiques générales des familles ayant sollicité une bourse d’étude.

    La stabilité, sur les 7 dernières campagnes boursières, du nombre moyen d’enfants par famille, illustre bien le biais introduit par les conditions d’accès aux bourses scolaire. En particulier les familles biparentales à enfant unique sont de fait exclues. L’effet de ce biais sur l’indicateur considéré est conforté par une composition des familles typique d’une natalité " occidentale ", où les familles de deux enfants dominent, celles de quatre exceptionnelles, et au-delà, sont inexistantes.

total des familles familles monoparentales familles biparentales Total des familles parent célibataire parent divorcé parent veuf familles biparentales
1993\1994
1,90
1,50
2,11
120
19
21
1
79
1994\1995
1,98
1,55
2,16
131
12
24
2
93
1995\1996
1,93
1,60
2,07
137
6
32
2
97
1996\1997
2,01
1,74
2,09
138
6
26
3
103
1997\1998
1,99
1,71
2,11
125
5
32
2
86
1998\1999
1,95
1,60
2,11
117
4
32
2
79
1999-2000
1,99
1,69
2,16
108
2
36
1
69

    Tableau 12: Nombre moyen d'enfants par famille et répartition des familles selon le statut matrimonial des parents.

    Par contre le taux de familles monoparentales dont le parent unique est divorcé a tendance à augmenter dans le temps, 17% pour la première campagne boursière, 33% pour la dernière.

    D’autres informations, plus détaillées, ne sont connues que pour les familles ayant déposé un dossier lors de la dernière campagne boursière. Elles font l’objet de la seconde partie de cette présentation.

    Distribution des familles suivant la date d’arrivée

    C’est en particulier le cas de la distribution des familles suivant leur date d’arrivée dans la circonscription consulaire de New York. On remarquera que la majorité des familles sont arrivée au cours des deux dernières décennies. Par ailleurs l’arrivée a plus ancienne remonte à 1967.

date arrivée familles
Avant 1980 et après 1967
17
Entre 1980 et 1989
48
Après 1989
43
Total
108

    Tableau 13: Distribution des familles suivant la date d'arrivée dans la circonscription consulaire de New York.

    Localisation des familles boursières

    Il est possible enfin de localiser la résidence des familles boursières, comme il a été dit, cette possibilité sera utilisée pour comparer les familles françaises avec leurs voisins américains. Pour l’instant, le calcul d’une simple répartition de ces familles dans leurs comtés de résidence (tableau ci-dessous), met en évidence l’importance des stratégies résidentielles. En effet, la résidence des élèves boursiers est concentrée dans un petit nombre de comtés, la majorité se localise dans Manhattan. De plus, 35 familles vivant loin du cœur de l’agglomération new-yorkaise (dans les comtés de Bergen, Queens et Westchester), ont un profil de revenu et de patrimoine nettement supérieur au 59 familles qui ont choisi de vivre dans Manhattan. Le lieu de résidence n’est pas seulement discriminant pour les caractéristiques économiques des familles, il l’est pour leur structure, le nombre moyen d’enfant par famille étant nettement plus élevé pour les familles dont la résidence est éloignée de Manhattan. Par contre, et contre la date d’arrivée dans la circonscription consulaire de New York n’a apparemment pas de relation avec le compté de résidence.

comtés Nombre de familles Nombre moyen d’enfants par famille Revenu moyen par familles en $ Valeur moyenne du patrimoine des familles en $
Bergen County (pt.)
4
2,50
56351
116500
Queens County (pt.)
8
2,00
64835
75000
Westchester County (pt.)
23
2,48
73760
119826
Bronx County (pt.)
3
2,00
49048
0
Kings County (pt.)
6
1,50
27384
1333
New York County (pt.)
59
1,80
54932
56231
autres
5
2,20
59066
0
total
108
1,99
58225
66182

    Tableau 14: Distribution des familles suivant le comté de résidence.

     

     

    Caractéristiques professionnelles des familles ayant sollicité une bourse d’étude.

    On peut, à partir des informations recueillies pour la campagne boursière 1999/2000, codifier la profession des parents suivant la nomenclature traditionnelle

 

nombre de familles MERE
PERE CADRES ET PROFESSION INTELLECTUELLES COMMERCANTS, ARTISANS ET CHEFS D'ENTREPRISE EMPLOYEES PROFESSIONS INTERMEDIAIRES SANS PROFESSION Total
CADRES ET PROFESSIONS INTELLECTUELLES
11
1
8
4
18
42
COMMERCANTS, ARTISANS ET CHEFS D'ENTREPRISE
2
3
4
2
2
13
EMPLOYES
1
 
3
1
8
13
OUVRIERS      
1
1
2
PROFESSIONS INTERMEDIAIRES
2
1
5
3
3
14
SANS PROFESSION OU ABSENT
7
5
4
5
3
24
Total
23
10
24
16
35
108

    Tableau 15 : Distribution des familles suivant les qualifications socio-économiques des parents.

 

    La répartition des parents de famille actifs dans les différentes catégories socioprofessionnelles est proche de celle de la population des immatriculés. En particulier on constate une forte proportion des pères de familles cadres ou ayant une profession intellectuelle (50% contre 56% pour les hommes immatriculés). Pour cette même qualification, l’écart est plus fort entre les mères d’élèves boursiers et les femmes immatriculées (32% contre 41%), on peut y voir l’effet du plafonnement des ressources pour l’obtention d’une bourse. Toutefois, 68% des mères d’élèves boursiers sont actives, alors que seules 40% le sont dans la population des immatriculés.

    Le tableau ci-dessous donne, pour chaque catégorie socioprofessionnelle, le revenu moyen par famille, on constate que les deux catégories, " cadres et professions intellectuelles " et " commerçants artisans et chef d’entreprises " sont très proches en terme de revenu et distancent les deux suivantes, " employés " et " professions intermédiaires ", d’environ 10000 $ par an. Il faut bien sur tenir compte, pour interpréter ces indicateurs, de l’effet de plafonnement des revenus des familles boursières.

 

CSP du chef de famille
revenus moyens par famille en 1998 en $.
CADRES ET PROFESSION INTELLECTUELLES
62200
COMMERCANTS, ARTISANS ET CHEFS D'ENTREPRISE
65835
EMPLOYES
52742
OUVRIERS
29405
PROFESSIONS INTERMEDIAIRES
50399
SANS PROFESSION
47620
ENSEMBLE DES FAMILLES
58225

    Tableau 16: Revenu moyen par famille suivant la catégorie socioprofessionnelle du chef de famille.

     

    segmentation socio-économique des familles ayant sollicité une bourse d’étude.

    Il n’est pas aisé d’établir des critères de segmentation socio-économique efficaces, dans un groupe de famille dont la définition est génératrice de facteurs d’homogénéité. Cependant les témoignages recueillis permettent d’identifier un premier ensemble significatif de familles en situation difficile, celles dont le chef est une mère divorcée. Comme il a été dit précédemment, elles constituent l’essentiel des familles monoparentales. Un second facteur d’inégalité est lié à la protection sociale, et tout particulièrement à la couverture maladie.

    Le tableau ci-dessous présente un première analyse des familles suivant les deux types de critères retenus. Les 22 familles ne bénéficiant d’aucune couverture maladie (au nombre de 16), ou du simple medicaid (au nombre de 6), ont des revenus considérablement plus faibles que celles qui bénéficient, à des titres divers) d’une protection sociale. 36% des familles monoparentale sont dans cette situation, contre seulement 11,5% des familles biparentales. Le tableau ci-dessous présente un première analyse des familles suivant les deux types de critères retenus. Les 22 familles ne bénéficiant d’aucune couverture maladie (au nombre de 16), ou du simple medicaid (au nombre de 6), ont des revenus considérablement plus faibles que celles qui bénéficient, à des titres divers) d’une protection sociale. 36% des familles monoparentale sont dans cette situation, contre seulement 11,5% des familles biparentales.

nombre de familles revenu brut moyen par famille revenu brut moyen par tête
familles pas d'assurance maladie
5
38151
9538
biparentales medicaid
3
18667
4000
payé par l'employeur
11
92284
22558
USA payé par la famille
39
72934
17667
sécurité sociale française
11
58226
13627
familles pas d'assurance maladie
11
25671
11295
monoparentales medicaid
3
15315
5743
payé par l'employeur
11
40860
14499
USA payé par la famille
7
66255
22085
sécurité sociale française
7
42848
14997

    Tableau 17: Importance et revenu moyen des groupes de familles définis suivant le type de couverture maladie et la situation matrimoniale du chef.

    Bien qu’ayant un revenu par tête légèrement supérieur à leurs homologues biparentales, les familles monoparentales sans protection sociale, dépensent pour se loger, une part de leur revenu presque deux fois plus importante (CF. tableau ci-dessous). Le nombre de familles ayant opté pour une assurance maladie américaine (46), nettement supérieur à celles qui ont opté pour une assurance française (18), s’explique en parti par la différence de coût, 3534$ contre 4029$, en moyenne sur l’année.

    Le familles biparentales ayant une couverture maladie prise en charge par leur employeur sont dans une situation nettement favorable, avec pratiquement 2000$ de revenu par mois et par personnes, seuls les impôts leur résultent pénalisants (21,5%).

impôts logement charges sociales scolarité et garde d'enfants
familles pas d'assurance maladie
12,90%
24,51%
2,78%
1,05%
biparentales medicaid
4,64%
24,06%
0,00%
0,00%
payé par l'employeur
21,42%
23,08%
5,59%
2,61%
USA payé par la famille
16,75%
25,39%
11,33%
3,06%
sécurité sociale française
15,37%
29,21%
10,23%
4,06%
familles pas d'assurance maladie
3,20%
43,66%
1,18%
3,10%
monoparentales medicaid
0,00%
65,30%
0,56%
9,60%
payé par l'employeur
12,35%
30,51%
6,02%
8,74%
USA payé par la famille
21,02%
19,35%
12,22%
2,93%
sécurité sociale française
8,57%
37,35%
11,61%
7,36%

    Tableau 18: Poids des charges fixes des familles boursières dans leur revenu selon le type de couverture maladie et la situation matrimoniale du chef.

    Afin d’apprécier les contraintes spécifiques aux familles étudiées, il semblait pertinent de mettre en perspective leurs conditions de vie avec celles de familles américaines comparables. Comme il a déjà été souligné, l’utilisation de critères de proximité résidentielle offrent la possibilité de définir un groupe de familles comparables. Toutefois, malgré la faible mixité sociale sur le zonage choisit (codes postaux), les caractéristiques imposées à l’échantillon étudié par la particularité d’être des parents boursiers sont fortement contraignantes et invalident, dans le cadre d’une telle comparaison, de nombreux indicateurs. Parmi les indicateurs disponibles, la part de leur revenu que les familles consacrent à leur loyer est celui qui est le moins sensible aux effet structurel résiduels.

    Pour chaque famille boursière locataire de sa résidence, on a calculé l’écart entre la part de son revenu consacré au loyer et la part moyenne du budget consacré au loyer par les familles résidant dans la même zone postale. Afin d’en faciliter l’interprétation, sur chacun des groupes de familles délimités par la nature de la couverture maladie et la structure du noyau parental, on a calculé la moyenne de ces écarts.

biparental
monoparental
pas d'assurance maladie
-0,15%
-27,93%
medicaid
7,12%
-31,73%
payé par l'employeur
0,97%
-12,85%
USA payé par la famille
-0,42%
-5,98%
sécurité sociale française
-0,46%
-12,39%

    Tableau 19: Moyenne des écarts entre la part du revenu que les familles boursières consacrent au loyer et celle de leurs voisins.

    L’ensemble des familles biparentales, à l’exception des deux qui bénéficient du medicaid, sont, du point de vue de leur loyer, dans la même position que leurs voisins américains. Par contre, les familles monoparentales sont toujours dans une situation plus défavorable que leurs voisins américains. S’agissant des familles monoparentales sans couverture maladie, cette position est fortement défavorable puisque pratiquement 30 points les séparent de leurs voisins américains. Ce qui revient à dire qu’en moyenne, elles consacrent à leur loyer, une part de leur revenu qui dépasse le double de celle qu’y consacrent leurs voisins américains.

 

 

    Etude sur les revenus des familles boursières de New York

    L’objectif de l’étude est d’apprécier la capacité des familles a assurer seules le coût de la scolarité des enfants dans le système scolaire de l’AEFE. Pour ce faire il fallait reconstituer une structure des dépenses de ces familles, à cette fin deux sources ont été utilisées.

      1°) les éléments de dépenses contenus dans les dossiers de demande de bourses, ils concernent :

      les impôts et taxes ;

      les loyers et remboursement d’emprunts immobiliers ;

      la protection sociale ;

      le coût de la scolarité des enfants non scolarisés dans le système AEFE.

 

      2°) l’enquête " Consumer Expenditure Survey, 1996-97 " du Census Bureau. A permis d’estimer les postes de consommation suivant :

      alimentation ;

      vêtements ;

      transport ;

      dépenses santé non couvertes par les assurances ;

      dépenses liées au logement (hors loyers et remboursement d’emprunt) ;

      autres dépenses (loisirs, soins corporels, lecture, formation, tabac, assurances non liées à la protection sociale).

    L’enquête donne les niveaux de dépenses pour un ménage " de profil moyen " habitant l’état de New York. Pour les besoins de l’étude ces niveaux ont été modulés en fonction du nombre de personnes de la famille (cf. tableau ci-dessous).

  alimentation vêtements transport  santé logement autres
2 personnes
5253
1834
4340
2086
4601
5320
3 personnes
5927
2211
5202
1736
4967
5804
4 personnes
6948
2606
5602
1757
5617
6078
5 et plus
7716
2902
5154
1683
5430
5639

    Tableau 204 : niveau de dépenses annuelles (en $US).

     

    Il font donc considérer que pour les dépenses non prises en compte dans les dossiers de demande de bourses on a simulé un comportement de consommation conforme au comportement moyen d’une famille américaine de même taille vivant dans l’état de New York.

     

    Les équilibres entre les ressources et les dépenses des ménages suivant les catégories sont donnés par les tableaux ci-dessous, les soldes négatifs correspondent à des catégories qui ont un standard de consommation dégradé par rapport au standard moyen.

 

CSP du chef de famille
REVENU
DEPENSE
SOLDE
CADRES ET PROFESSION INTELLECTUELLES
62192
62108
84
COMMERCANTS, ARTISANS ET CHEFS D'ENTREPRISE
65836
61703
4132
PROFESSIONS INTERMEDIAIRES
52742
52453
289
EMPLOYES
29405
37589
-8184
OUVRIERS
50399
55753
-5354
SANS PROFESSION
47620
55318
-7699
ENSEMBLE
58225
58760
-535

    Tableau 15 : Revenu et dépenses annuelles moyenne suivant la CSP du chef de famille (en $US).

 

 

Taille de la famille
REVENU
DEPENSE
SOLDE
2 personnes
30559
40189
-9630
3 personnes
58357
53964
4392
4 personnes
62220
65357
-3137
5 personnes et plus
76133
69593
6540

    Tableau 16 : Revenu et dépenses annuelles moyenne suivant la taille de famille (en $US).

 

Statut matrimonial des parents
REVENU
DEPENSE
SOLDE
mariés
69317
65511
3805
séparés
36134
45236
-9101
divorcés
43715
49024
-5308

    Tableau 17 : Revenu et dépenses annuelles moyenne suivant le statut matrimonial des parents (en $US).

 

Protection sociale
REVENU
DEPENSE
SOLDE
Aucune
29571
40682
-11111
Medicaid
16991
33203
-16212
A charge de l’employeur
66572
61167
5405
A charge de la famille
66385
64848
1537

    Tableau 18 : Revenu et dépenses annuelles moyenne suivant le type de protection sociale (en $US).

 

    ANNEXE : Tableau des moyenne mensuelles évaluées en Francs.

 

CSP du chef de famille
REVENU
DEPENSE
SOLDE
CADRES ET PROFESSION INTELLECTUELLES
31 096 F
31 054 F
42 F
COMMERCANTS, ARTISANS ET CHEFS D'ENTREPRISE
32 918 F
30 852 F
2 066 F
PROFESSIONS INTERMEDIAIRES
26 371 F
26 227 F
145 F
EMPLOYES
14 703 F
18 795 F
-4 092 F
OUVRIERS
25 200 F
27 877 F
-2 677 F
SANS PROFESSION
23 810 F
27 659 F
-3 850 F
ENSEMBLE
29 113 F
29 380 F
-268 F

    Tableau 15bis : Revenu et dépenses mensuelles moyenne suivant la CSP du chef de famille (en FF).

 

Taille de la famille
REVENU
DEPENSE
SOLDE
2 personnes
15 280 F
20 095 F
-4 815 F
3 personnes
29 179 F
26 982 F
2 196 F
4 personnes
31 110 F
32 679 F
-1 569 F
5 personnes et plus
38 067 F
34 797 F
3 270 F

    Tableau 16bis : Revenu et dépenses mensuelles moyenne suivant la taille de famille (en FF).

 

Statut matrimonial des parents
REVENU
DEPENSE
SOLDE
mariés
34 659 F
32 756 F
1 903 F
séparés
18 067 F
22 618 F
-4 551 F
divorcés
21 858 F
24 512 F
-2 654 F

    Tableau 17bis : Revenu et dépenses mensuelles moyenne suivant le statut matrimonial des parents (en FF).

 

Protection sociale
REVENU
DEPENSE
SOLDE
Aucune
14 786 F
20 341 F
-5 556 F
Medicaid
8 496 F
16 602 F
-8 106 F
A charge de l’employeur
33 286 F
30 584 F
2 703 F
A charge de la famille
33 193 F
32 424 F
769 F

    Tableau 18bis : Revenu et dépenses mensuelles moyenne suivant le type de protection sociale (en FF).

 

 

 

    Conclusion

    Etant donné le niveau de l’aide sociale américaine, le consulat n’a que 7 allocataires et ne connaît qu’un petit nombre de Français en difficulté. En émergent quelques dizaines dans le public des familles boursières, mais cela ne permet pas de conjecturer l’ampleur de la population française concernée. L’intégration de ceux qui s’installent aux Etats Unis est accentuée par le caractère inaccessible de l’école française. C’est le même phénomène que dans l’Union Européenne où les enfants de Français deviennent massivement monolingues et mononationaux de leur pays de résidence.

 

 

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