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N° 60 octobre 2000

 

INFORMATION ÉTRANGER 

Attention : le forum sur la toile est désormais sur <http://egroups.fr/group/sgen-etranger>


Sommaire de ce numéro


Notre éditorial

Blocage des négociations à l’A.E.F.E., démolition de l’assistance technique, accroissement de la précarité des recrutés locaux, développement de particu­larismes inquiétants dans les Territoires d’Outre-mer (TOM), les sujets d’inquiétude et d’irritation ne manquent pas à l’aube de cette nouvelle année scolaire. 

Plus que jamais, il nous appartient d’être vigilant et déterminé. C’est dans cet état d’esprit que le secrétariat général s’est mis au travail, participant à de nombreuses réunions avec l’administration (A.E.F.E., D.G.A., D.G.C.I.D.), ainsi qu’avec nos partenaires des autres syndicats (FAEN, FSU, FEN).

L’action intersyndicale, nous y sommes attachés et en faisons notre règle tant que le mandat reçu de nos adhérents nous y autorise. Le cas échéant, nous ne manquerons pas, cependant, d’exprimer nos différences de conviction (cf. négociations à l’A.E.F.E.). 

Cette vigilance et cette déter­mination, plus que jamais nécessaires, certaines sections ou adhérents isolés en font déjà preuve. Comptes-rendus de réunion, demandes informations re­montent au secrétariat général qui s’efforce de réagir ou de répondre dans les meilleurs délais. Cet échange est indispensable. Il garantit l’adéquation du travail des représentants locaux et nationaux aux préoccupations de nos adhérents. 

Bonne année scolaire à tous.

Pour comprendre les sigles et acronymes : notre siglaire !


Le compte-rendu du XVIe congrès annuel du SGEN-C.F.D.T de l’Étranger

Ordre du jour

Mardi 29 août 2000 (9 h – 18 h 00)

·        Présentation du rapport d’activité et du rapport moral du secrétariat national et des sections 

·        Développement de la syndicalisation: nouveaux militants, nouveaux adhérents, fonctionnement des instances locales et nationales du syndicat 

·        Orientations du SGEN-C.F.D.T. de l’Étranger pour les années 2000-2003: 

o       Enseignement français à l’étranger 

§      Statut et rémunération des personnels A.E.F.E. (révision des textes de 1990) 

§      Place du SGEN-C.F.D.T. de l’Étranger et rapport avec les autres partenaires 

Mercredi 30 août 2000 (9 h – 13 h 00)

·        Orientations du SGEN-C.F.D.T. de l’Étranger pour les années 2000-2003: 

o       La Coopération internationale (culturelle, universitaire, éducative, linguistique, scientifique, technique) et ses personnels 

o       Mayotte, Nouvelle-Calédonie, Polynésie et Wallis et Futuna: quelle action syndicale spécifique pour le SGEN-C.F.D.T.? 

·        Renouvellement des instances du SGEN-C.F.D.T. de l’Étranger.

Mercredi 30 août 2000 (14 h30 - 18 h 00) 

·        Partie commune à la branche « coopérants » du syndicat C.F.D.T. des Affaires étrangères et au SGEN-C.F.D.T. de l’étranger.

 

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Rapport d’activités et rapport moral du secrétariat national 

Avant de passer à l’examen des différents rapports, des remerciements particulièrement marqués sont adressés à Monique El Qacémi qui a assuré la continuité du fonctionnement syndical, dans des conditions particulièrement difficiles pendant l’année, avec un poids d’activités et une charge de travail bien au-delà de son temps de décharge de ses activités professionnelles.

L’intérêt du développement de l’outil Internet (site web, messagerie électronique, forum de discussion) a été souligné par tous les participants. Les adhérents se sentent moins isolés, peuvent suivre de plus près l’actualité syndicale, ce qui a été particulièrement important pendant cette année pleine de difficiles négociations avec l’A.E.F.E.

Rapport moral et rapport d’activités

Les documents qui avaient fait l’objet d’un supplément spécial à SGEN-C.F.D.T. Information Étranger disponible sur Internet et envoyé sur simple demande sont présentés et commentés par le secrétaire général sortant avant un débat général et un vote.

Rapport financier

Monique El Qacemi, trésorière, souligne l’augmentation des dépenses par rapport aux recettes. Ce n’est pas encore visible sur le compte grâce aux provisions faites les années précédentes. Or pour l’année qui vient, il faut prévoir d’importantes dépenses pour la campagne électorale pour les élections aux instances paritaires de l’A.E.F.E. Ces dépenses seront entièrement à la charge du SGEN Étranger.

Vu la forte augmentation du reversement à la confédération (le prélèvement est passé de 70 % à 76 % du montant des cotisations) il faudrait voir s’il est possible d’envisager une demande de réduction de ce reversement dans la mesure où les frais sont plus importants que pour un syndicat en France (missions de France à l’étranger ou inversement).

 

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Rapport d’activités des sections 

Bruxelles Grèce Abidjan
Madrid Maroc Montréal
Vienne Londres CIEP, CLA
Guinée Portugal

Bruxelles

L’année a été agitée au lycée français de Bruxelles. L’application de la circulaire de l’A.E.F.E. sur la prime de cherté de vie a provoqué un conflit avec le proviseur. Le dossier ne pouvant être réglé par la négociation l’entente intersyndicale a lancé un mot d’ordre de grève qui dans l’ensemble a été bien suivi. La dureté du conflit est allée jusqu’à la menace de grève illimitée. Il a fallu le déplacement à Bruxelles de Monsieur DEBAERRE pour apaiser les choses et faire aboutir les négociations.

Françoise Fournié

Grèce

Lycée français d’Athènes: Dans l’ensemble, l’année a été calme, d’autant plus que nous avons un proviseur qui communique correctement avec les syndicats et qui sait négocier. L’absence de conflits locaux et le calendrier scolaire qui était à contre-pied des dates de grève n’ont pas favorisé la mobilisation sur les problèmes liés aux négociations sur la situation dans l’Agence. La section a augmenté ses effectifs, en particulier avec une percée dans le primaire; A l’Institut français d’Athènes où la section SGEN a disparu depuis plusieurs années (Les personnels s’étant syndiqués pour des raisons de tactique locale) le conflit qui avait duré des années autour du maintien ou de la suppression de postes se termine par un plan qui amène la réduction des effectifs et de nombreux départs.

Constantin Kaïteris

Abidjan :

Le nombre important d’établissements français à Abidjan fait qu’il y a eu une forte participation au mouvement de revendication. les deux grèves ont été bien suivies. En ce qui concerne la prise en charge des frais de scolarité, la position retenue par l’A.E.F.E. n’a pas été jugée totalement satisfaisante. Une prise en charge des frais réels serait préférée.

Lycée Blaise Pascal : en ce qui concerne la prime de cherté de vie, l’association des parents d’élèves refuse de la prendre en charge et même d’en discuter. Le président de l’association a obtenu du directeur de l’A.E.F.E. que celle-ci soit payée par l’Agence. Un conflit a éclaté sur le problème des recrutés locaux : le directeur d’établissements veut inscrire sur le contrat qu’au cas où un titulaire de l’éducation nationale présente sa candidature sur le poste objet du contrat il sera mis fin au contrat.

Cette position est inacceptable et par les organisations syndicales et par l’Association des parents d’élèves.

Daniel Moreau

Madrid :

Au lycée français de Madrid, nous agissons en intersyndicale pour tout ce qui est relatif au système éducatif français (SGEN, SNES, SE-FEN et même SUD (2 adhérents) et avec les syndicats espagnols pour le reste des problèmes. Depuis l’arrivée de Madame Ciznar Winkler l’année dernière, nous sommes sur le pied de guerre en permanence : pas de concertation, mépris des syndicats, autoritarisme comme on en n’avait jamais connu jusque-là, d’où grève locale suivie à 80 pour cent année dernière contre sa gestion. 

Cette année, ça continue, et les services culturels, non contents de l’appuyer, en rajoutent de leur côté. Dès la rentrée, trois batailles qui nous ont pris du temps et de l’énergie :

1°) on apprend que les faux résidents ne touchent plus le salaire de grade, mais celui des recrutés locaux. Les services culturels ont pris seuls la décision, sans avertir qui que ce soit, soi-disant parce que les syndicats catalans du lycée de Barcelone s’étaient plaints qu’ils (les faux-résidents) bénéficient d’un traitement différent. Quel prétexte génial et avec quel empressement les services culturels ont voulu donner satisfaction aux syndicats espagnols ! La compensation demandée à M. Verclytte n’a pas abouti.

2°) notre proviseur a essayé d’imposer sa carte scolaire en ne la soumettant pas au conseil d’établissement sous prétexte que les délais imposés par M. Verclytte étaient trop courts. Nous avons dénoncé la chose et envoyé à l’agence notre contre-proposition et nos amendements.

Le projet d’établissement 2000/2003 a été lancé, organisé et menée d’une façon tellement cavalière par le proviseur (catégories de personnels exclues, absence de bilan du projet antérieur, axe de travail rajouté par elle, délais dérisoires pour la mise en place, etc.) que nous avons fait circuler une motion dénonçant point par point tous les motifs de mécontentement : 75 pour cent du personnel a signé, mais il nous a fallu quasiment une année pour obtenir que cette motion accompagnée des 270 signatures soit transmise au conseil d’établissement et à l’Agence.

Par ailleurs, il a fallu se battre contre la politique d’obstruction systématique sur la formation continue : places limitées abusivement, tentative de dissuasion, absence d’informations sur les stages, etc.

Puis sur l’absence de transparence en matière de recrutement des recrutés locaux français (qui en principe doivent passer par la CCPL) et à des remplaçants des primaires.

Plus généralement, sur la façon autoritaire et méprisante de traiter les individus : intimidation des collègues et que l’on menace de licencier, décision prise sans consulter les intéressés est toujours en fonction de critères financiers.

Quant aux problèmes relatifs à la France, nous avons fait 2 jours de grève contre Allègre, et envoyé 2 lettres aux différents ministres concernés et à l’Agence, lettres que j’ai envoyées par mél au SGEN de l’étranger, ainsi que 2 lettres relatives aux revendications sur la situation des résidents et recrutés locaux de l’étranger. Nous n’avons pas fait la grève de juin mais nous avons convoqué l’heure d’information syndicale et organisé une assemblée générale. (Ici tout le personnel, sauf les expatriés, a la scolarité gratuite, grâce à la législation espagnole). Mon ordinateur étant en panne, je ne peux faire un envoi groupé de toutes ces lettres, et motions, mais vous devez les avoir dans le courrier électronique du SGEN de l’étranger.

Côté espagnol, nous suivons de près le conflit qui oppose nos collègues à la direction. Nous nous réunissons en intersyndicale très régulièrement. Le conflit concerne : horaires et salaires des agents, et remise en cause de l’accord passé en 1995 pour les enseignants.

La rentrée décrétée le 1er septembre par l’Agence pour les enseignants de l’étranger m’a fait renoncer à aller au congrès et je le regrette d’autant plus que j’avais souhaité que nous trouvions un moment pour débattre de l’affaire CFDT/ MEDEF de cet été, affaire qui, je le confesse, ébranle fortement mon désir de continuer dans un syndicat solidaire statutairement des agissements de la CFDT. La première réunion de rentrée traitera du sujet et les collègues de Madrid, tout comme moi, sont depuis longtemps frileux vis-à-vis de la politique de Nicole Notat en général.

Michèle Pénalva.

Maroc : 

L’année a commencé par une tension entre syndicats. Suite au mouvement de mai-juin 2000 qui avait vu une mobilisation très importante (sans précédent sur un mot d’ordre international), il avait été décidé une grève dès la rentrée pour montrer que nous tenions à voir avancer vite les négociations.

La lettre de M. Verclytte du mois de juillet avait amené la F.S.U. nationale à demander à la F.S.U.-Maroc de se désengager du mouvement : exécution, d’où une assemblée générale houleuse (après des réunions SNES non moins houleuses). Le mouvement a été enterré puisque le mot d’ordre était résolument unitaire. Personne ne voulait d’une action en ordre dispersé. Il y eut donc une démobilisation, de l’amertume et un « front de non-syndiqués » s’est renforcé, on le retrouvera par la suite.

Le trimestre s’est déroulé dans une atmosphère riche en invectives et en mots aigres-doux.

Les sections au Maroc :

Il y eut la renaissance d’une section SGEN-C.F.D.T. au lycée Lyautey à Casablanca, toujours personne (sinon un correspondant) à Descartes, Rabat. Une collègue du SGEN assure l’affichage et la présence de notre syndicat à Marrakech.

Le premier degré, malgré de très nombreux départs vers d’autres cieux, se maintient, d’où la nécessité d’une tournée régulière des écoles (très forte présence du SNUIPP depuis 3 ans avec l’arrivée de nombreux jeunes résidents majoritairement au SNUIPP).

A.E.F.E. et négociations autour de la prime de cherté de vie et du décret 90 :

Le round de négociations sur la PCV s’est terminé par le refus des syndicats d’accepter une mesure qui se traduirait au Maroc par une perte de la moitié de l’enveloppe actuelle.

Il y eut une mobilisation correcte mais sans plus pour les grandes grèves nationales qui ont abouti au départ d’Allègre et à l’arrivée de Lang.

J’ai beaucoup demandé (sans être entendu au début) que cette mobilisation s’oriente plutôt sur nos revendications A.E.F.E. (qui étaient aussi un problème de moyens…).

La mayonnaise a vraiment pris après la grève internationale et les reports répétés de réunions A.E.F.E.

L’assemblée générale de Casablanca s’est dotée d’une coordination dont vous avez eu les compte rendus par courrier électronique. Cette coordination a permis d’intégrer le très fort contingent de non-syndiqués (méfiants depuis la rentrée sur les manœuvres syndicales.).

La section SGEN de Lyautey a décidé d’être partie prenante de cette coordination. Lors de l’assemblée générale qui a vu sa création, j’ai donné la position syndicale(appuyé par les secrétaires du SE et du SNUIPP) : coordination oui, mais les décisions de celle-ci sont soumises aux directions syndicales mais à coordonner les actions et à « surveiller » les représentants syndicaux.

Cette coordination a tenu ce cap, permis la participation de nombreux non-syndiqués dont certains envisagent de reprendre une carte. 

Le mot UNITÉ a été au centre des préoccupations. Grâce à cette unité, les assemblée générale ont vu le nombre de participants toujours plus grand.

Le relevé de conclusions de la réunion A.E.F.E./syndicats du 14 juin, a partagé les présents aux assemblées générales, Rabat et le reste du Maroc a levé les mots d’ordre de grève, Casablanca (toujours la méfiance) a tenu jusqu’à la visite de M. Verclytte.

Je ne sais pas, ayant dû quitter le Maroc fin juin, ce qu’il est advenu des négociations sur les contrats locaux ouvertes en juillet.

J’ai tenu la représentation du SGEN auprès des autorités marocaines et de l’A.E.F.E. Le SGEN a été présent à toutes les réunions importantes. Yves Le Mignant, de Casablanca, reprendra le flambeau. Marie-Paule Sanvicens s’occupera du premier degré. Une réunion de rentrée décidera de la distribution des rôles vis à vis de l’A.E.F.E.

Pour le mouvement sur les négociations A.E.F.E., des assemblées générales auront lieu dès le jour de la rentrée.

Avant de partir vers Agadir, je voudrais saluer l’investissement de Yves Le Mignant dans ce mouvement, ainsi que celui d’Hélène Ménard. Je ne peux continuer à représenter le SGEN au Maroc mais j’aiderai volontiers ponctuellement sur des dossiers sur lesquels je suis compétent.

Bernard Cantet

Canada (Montréal) :

À Montréal la section SGEN CFDT a assuré et affermi sa présence dans les différentes instances de concertation de l’école, il a été beaucoup plus facile de partager l’action syndicale avec le SNES cette année grâce à l’arrivée d’un nouveau secrétaire plus ouvert qui communique l’information et accepte d’entendre des points de vue différents. Nous avons appris qu’il était tout à fait possible de se concerter en gardant la personnalité de chaque syndicat.

Les deux établissements de Montréal restent marqués par le statut de subrogation qui nous place en situation ambiguë comme vous le savez déjà et ça continue :

·        pas de solution au problème de la double cotisation de sécurité sociale, il reste le problème en suspension de l’apurement de la dette. Les collègues qui avaient refusé de payer les cotisations en France se voient réclamer les versements.

Lors de la présentation du projet législatif sur les doubles cotisations retraites et cumul de pensions, il nous a été annoncé l’obligation de cotiser de nouveau au REGOP (alors que les services consulaires nous avaient fortement incités à en sortir en 1994) et si on le souhaitait au régime français des pensions. Cette annonce a suscité des protestations très vives car dans la pratique cela entraînait encore une fois une double cotisation qui aurait à terme découragé les résidents actuels et futurs. Encore une fois le statut de l’école qui nous rend dépendant de deux employeurs nous est apparu ambigu et a relancé l’intérêt pour la participation. Quel a été le rôle du SGEN CFDT et des syndicats en pareil cas ?

·        informer au mieux, au plus exact possible sur la participation.

·        rassurer les recrutés locaux qui verraient alors leur syndicat local diminué des résidents inscrits et cotisants obligatoires.

·        promouvoir aussi la participation.

Voilà pourquoi j’ai demandé des informations sur la liste de discussion Internet dans le courant de l’année.

Il apparaît de plus en plus que la participation se fera qu’on le veuille ou non par volonté administrative car lors d’une mission d’inspection du MAE des établissements scolaires et consulaires au Canada en mai (au Québec l’inspectrice générale était Mme Bonnaud) il nous a été affirmé que la subrogation était dérogatoire et que si la situation était appelée à durer l’A.E.F.E. déconventionnerait les deux établissements de Montréal. Je vous donne ici mon impression à propos des deux établissements :

  ·  Au collège Stanislas la structure de l’école c’est à dire la corporation toute puissante pèse de tout son poids pour empêcher le processus vers la participation qu’elle voit comme une perte d’autonomie, de pouvoir. La pression politique sur les responsables québécois est forte et entendue. On peut voir Stanislas est comme un bien culturel du Québec !

  ·  Le collège Marie de France est un établissement plus directement relié à l’A.E.F.E. conventionné, homologué appliquant à la lettre toutes les directives ministérielles pédagogiques et administratives, il semble prêt à passer en participation. Les deux écoles vont-elles être dissociées dans ce processus ? Certains le souhaitent ? Dossier à suivre…

Notre situation et nos problèmes spécifiques nous ont laissés isolés ; de ce fait nous avons suivi les résultats des négociations A.E.F.E. – syndicats mais s’ils ne s’appliquent pas à Montréal, nous n’étions pas directement concernés si bien que nous n’avons pas lancé de mouvement de grève, le SNES quant à lui n’a pas appelé à la grève non plus car à ses yeux cela défendait les intérêts des expatriés alors que les résidents étaient aux prises avec des problèmes multiples. C’est sur l’esprit et les modalités de réforme de l’A.E.F.E. que nos divergences sont les plus nettes.

Colette Butet

Autriche : 

L’ensemble du travail syndical s’est fait dans le cadre d’actions intersyndicales.

Prime de cherté de vie :

Le Lycée Français de Vienne a fait partie des trois établissements européens qui devait voir supprimer les primes de cherté de vie. Ces primes ont toujours fait l’objet de négociations et les accords signés localement ont toujours été avalisés par l’A.E.F.E. La lutte s’est immédiatement radicalisé et des préavis de grève ont été déposés, nous avons eu la chance localement d’avoir eu comme responsable des négociations soit le Conseiller culturel, soit son représentant. La grève a été évitée et le statut quo maintenu.

Calendrier scolaire :

Un deuxième point qui pose chaque année problème est celui de la négociation du calendrier scolaire, notre chef d’établissement voulant absolument l’aligner sur celui de la France sans tenir compte de la surcharge de travail des élèves qui doivent suivre un enseignement autrichien de 6 heures hebdomadaires.

Lorsque les mots de grève nationaux sont arrivés en mars, la mobilisation a été réduite car nous sortions relativement épuisés des conflits locaux.

Négociations A.E.F.E.\syndicats :

Les négociations des modifications du décret 90 ont été suivies attentivement et les personnels sont prêts à se mobiliser si les négociations devaient ne pas aboutir au mieux des intérêts des personnels.

Les préaccords du 14 juin vont dans la bonne direction et localement la grande majorité des syndiqués désirent aller vers le statut unique modulé par des primes correspondantes aux différentes situations.

Le Lycée a vu se mettre en place un plan informatique qui ne semble pas toujours bien en phase avec les nouvelles évolutions pédagogiques (TPE, travail personnel des élèves.). La formation n’est pas prise en charge par l’établissement, le chef d’établissement pensant que chacun doit y pourvoir à titre individuel.

En conclusion, nous sommes en position d’attente sur de nombreux dossiers.

D. Luquet-Dörflinger

CLA – centre de linguistique appliqué de Besançon :

 Le problème de la précarité des non-titulaires reste un problème constant du CLA, il touche principalement les administratifs. Leur situation est compliquée par le fait que dans la situation actuelle, s’ils étaient titularisés, ils devraient quitter le CLA. En effet, le Centre, dans le cadre actuel de l’Université de Franche Comté, n’ayant pas d’étudiants qu’il certifie n’a pas droit à un contingent d’administratifs titulaires. La section pense qu’une solution pouffait être la transformation du centre en Institut.

La section se pose aussi le problème de la continuation de son affiliation au SGEN de l’étranger ou de rejoindre la section du Doubs. Alain Schneider rappelle que c’est la section du CLA qui avait choisi d’adhérer au syndicat de Étranger et que c’est donc aux adhérents de la section d’en décider. En cas d’adhésion au Doubs, un lien pourrait être gardé par la présence au Conseil Syndical d’un membre de la section comme c’est le cas actuellement avec Thierry Lebeaupin.

CIEP :

La direction de l’établissement et la façon dont sont vues par le directeur, les relations avec le personnel reste une source de conflit. Les engagements pris n’ont pas été respectés, la concertation ne joue pas. Mouvements du personnel et lettre collective rédigée en réaction a cette attitude ont suscité une violente réaction. Seul le départ du directeur pourrait instaurer un meilleur climat. La section SGEN-C.F.D.T. a connu une progression.

Marie Lakermance

Guinée :

L’installation en poste d’Yves Simard, ancien membre du conseil syndical a permis la création d’une section C.F.D.T.

Portugal :

Lycée de Lisbonne. Bon climat dans l’établissement. La section demande que ne soient pas oubliés dans les négociations avec l’Agence les droit aux postes à mi-temps et les possibilités de cessation progressive d’activité.

Grande-Bretagne – Londres :

L’année a été marquée par des conflits locaux au primaire comme au secondaire au lycée français de Londres.

Institut: Tout le personnel administratif et de service a été mensualisé ainsi que de nombreux vacataires (tous ne l’ont pas souhaité). La concertation fonctionne bien.

 

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Fonctionnement du syndicat et syndicalisation : intervention de Jean-Paul Bergault, chargé de l’organisation et de la syndicalisation à la fédération SGEN-C.F.D.T. 

Jean-Paul Bergault rappelle que le prochain congrès fédéral du SGEN-C.F.D.T. est prévu à Libourne du 14 au 18 mai 2001. Une réflexion va être entamée sur les difficultés de fonctionnement de la fédération, en particulier sur les points suivants :

·        les jeunes militants

·    le fonctionnement en syndicats (117 syndicats dans la fédération)

·        la baisse des moyens financiers (20 % de diminution des recettes depuis deux ans à la fédération)

Le calendrier du Congrès est le suivant :

·        septembre : définition des textes à présenter au Congrès

·        Toussaint : Présentation pour amendement d’une première version des textes à tous les syndicats de la fédération (réflexion jusqu’en janvier)

·        mars : candidatures pour le conseil fédéral SGEN et pour la commission exécutive.

Les points abordés ensuite sont :

- applications des 35 heures aux salariés du SGEN

Les 10 salariés du SGEN bénéficient déjà d’accords collectifs pour les horaires de travail. L’application des 35 heures se fera en adaptant les accords existants.

- position du SGEN sur les accords signés par la C.F.D.T. pour l’UNEDIC.

Beaucoup de nos adhérents critiquent un syndicat qui leur parait “aux ordres du MEDEF”. la position du SGEN est qu’il y a eu un déficit sérieux de communication sur ce problème particulier. Le conseil fédéral a d’ailleurs adressé un texte à Nicole NOTAT à ce sujet. Cependant le texte même des accords est beaucoup moins défavorable qu’il n’apparaît dans les commentaires de la presse. (rappel : le texte est disponible depuis un mois sur le site http://www.cfdt.fr).

- arrivée des nouveaux ministres à l’Éducation nationale et à l’enseignement professionnel.

Pour le moment le SGEN n’a aucune information autre que celles diffusées par les médias sur les intentions de Jack Lang ou de Mélenchon.

Les participants au Congrès insistent sur l’importance d’expliciter le plus largement possible les positions du SGEN sur l’éducation, en particulier par nos relations avec les associations de parents d’élèves.

Orientations du SGEN-C.F.D.T de l’Étranger pour les années 2000-2003

Il s’agit de fixer, dans la perspective du prochain congrès, les objectifs généraux du syndicat sur des axes prioritaires pour aboutir à un nouveau texte.

Quatre groupes de travail sont formés ; ils devront aboutir à une première version pour le conseil syndical de décembre.

1.       La situation des recrutés locaux et la précarité (Philippe Blanzat, Thierry Lebeaupin, Georges Villarmé)

2.       L’enseignement dans les TOM (Françoise Rousselet, Robert Jeannard, Alain Schneider)

3.       La coopération internationale : coopération linguistique, instituts, aide au développement (Dominique Desbois, Yves Simard, Alain Schneider)

4.       L’enseignement français à l’étranger (Daniel Moreau, Françoise Fournié, Dominique Luquet)

Objectifs :

Le congrès souligne par ailleurs comme tâches prioritaires pour le conseil syndical et le secrétariat national:

-        la reprise des discussions à l’A.E.F.E. à propos de la modification du décret de 1990,

-        la préparation du congrès fédéral du SGEN-C.F.D.T.,

-        les élections paritaires qui auront lieu au printemps 2001,

-        les problèmes posés par le mode de recrutement aux Affaires Étrangères,

-        la situation de l’enseignement dans les TOM.

Enseignement français à l’étranger : statut et rémunération des personnels A.E.F.E. (révision des textes de 1990)

La renégociation du décret de 1990 à l’A.E.F.E.:

Dominique Luquet fait le point sur les négociations. Actuellement, comme cela à déjà été exposé dans le bulletin deux voies se dessinent:

-        la voie A : 

Il est prévu un statu quo pour les expatriés (mais le nombre ira encore en diminuant en raison de la politique du coût constant) et une amélioration pour les résidents mais le problème des faux résidents reste posé dans ce modèle, l’interruption de carrière permet d’établir une distinction avec la situation administrative des expatriés et évite ainsi à l’administration des recours juridiques que pourraient lui attenter les résidents recrutés depuis la France par les établissements à l’étranger. 

-        La voie B :

 Un statut unique comportant un socle commun: le traitement indiciaire et des avantages afférents, une prime d’expatriation modulable en fonction de la mobilité. Le problème des faux-résidents est ainsi supprimé et nous pouvons espérer réussir à obtenir des postes pour les recrutés locaux titulaires ou qui sont titularisé à la suite du passage de concours. L’augmentation du nombre des recrutés locaux dans les écoles de l’étranger doit être contenue.

Donc en conséquence, le congrès rappelle en préalable qu’il reste en désaccord sur le décrochage des personnels des établissements d’enseignement du décret de 1967, de même qu’il l’était déjà lors de la discussion du décret de 1990.

Des deux options de réforme envisagées par le ministère : maintien de deux statuts, d’une part expatriés, d’autre part résidents avec 15 % de l’indemnité d’expatriation des expatriés et le supplément familial ou bien statut unique offrant aux personnels acceptant la mobilité des avantages dégressifs, le SGEN-C.F.D.T. de l’Étranger opte pour le statut unique.

Il se prononce pour que les personnels d’encadrement soient dans le statut unique, contrairement aux prévisions du ministère.

Il demande que les indemnités prévues par le nouveau décret évoluent parallèlement à l’indemnité de résidence du décret de 1967 et qu’il soit fait explicitement référence au décret de1967 dans le nouveau décret.

Il demande le bénéfice des avantages statutaires pour les personnels détachés (primes, CPA, mi-temps, congé parental…)

 

Il revendique l’application des dispositions de changement de résidence aux personnels soumis à la mobilité.

Il demande que la carte scolaire prévoie au moins un nombre de postes budgétaires conforme aux normes d’encadrement de l’éducation nationale et permette la création de postes de résident que pourrons occuper nos collègues recrutés locaux titulaires.

 

Concernant l’amélioration de la situation des recrutés locaux, dont la discussion fait partie intégrante des discussions sur la rénovation du décret de 1990, le SGEN-C.F.D.T. de l’Étranger demande :

La coopération internationale

Concernant les procédures de recrutement, le SGEN-C.F.D.T. revendique une plus grande transparence dans le traitement des demandes tout au long de la chaîne hiérarchique, transparence qui passe par une plus grande implication des instances paritaires (CCPM en cours de réforme).

En particulier il demande :

Le SGEN-C.F.D.T. demande une meilleure information des candidats sur la réalité des postes à pourvoir.

Il dénonce les dysfonctionnements qui se sont produits au niveau local et académique dans le traitement des demandes qui ont fait que l’accès aux candidatures n’a pas été équitable.

 

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Mayotte

Françoise Rousselet présente un constat de la situation scolaire à Mayotte :

En bref, le système scolaire métropolitain, transposé à Mayotte de par la volonté de la classe politique mahoraise n’est pas adapté.

Le SGEN-C.F.D.T. rappelle la demande qu’il formule depuis de nombreuses années : que les personnels affectés à Mayotte reçoivent une formation en FLE ainsi qu’aux réalités de l’enseignement dans la collectivité départementale.

Une commission issue du conseil syndical sera chargée de rédiger un texte d’orientation sur Mayotte.

Renouvellement du secrétariat national et du conseil national

Le congrès regrette l’absence d’un certain nombre de représentants bénéficiant de décharges syndicales locales. Un conseil syndical débattra des dates les plus favorables pour le prochain congrès.

·        Le secrétariat général du SGEN-C.F.D.T. de l’Étranger est dorénavant assuré à temps complet par Philippe BLANZAT, assisté de :

·        Alain SCHNEIDER, secrétaire national (Coopération internationale) en poste à Bratislava (Slovaquie).

·        Dominique LUQUET-DOERFLINGER, secrétaire nationale (Enseignement français à l’étranger) en poste à Vienne (Autriche).

·        Monique EL QACEMI, secrétaire nationale (syndicalisation et trésorerie), en poste à Paris.

Le secrétariat national compte également parmi ses membres bénéficiant de décharges partielles :

·        Marie-Jeanne DALI,

·        Gilles HUSSON,

·        Constantin KAÏTERIS.

Marie LAKERMANCE nommée sur un nouveau poste quitte le secrétariat national et nous tenons au nom du nouveau bureau à la remercier pour le travail sérieux qu’elle a assuré toute cette année.

Françoise Rousselet et Denis Lamour sont nommés commissaires aux comptes.

La composition intégrale du conseil syndical est disponible sur le site Internet du SGEN-C.F.D.T. de l’Étranger.

 

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Réunion commune du syndicat C.F.D.T des Affaires étrangères 
et du SGEN-C.F.D.T de l’étranger

Les débats ont abordé les problèmes liés à la situation et au devenir des coopérants et assistants techniques contractuels (détachés ou non fonctionnaires). Ils ont permis l’adoption d’une motion générale sur l’aide publique au développement, reproduite ci-dessous.

L’aide publique au développement : un devoir de solidarité

Une aggravation de la situation depuis les années 80

L’Afrique fait, trop souvent, les gros titres des tabloïds occidentaux en matière de guerres civiles, développement du SIDA, corruption et autres calamités naturelles ou provoquées par l’homme.

L’aide publique au développement est, parallèlement, en baisse constante, la France se positionnant d’une façon peut-être moins critique que d’autres, mais avec une aide en baisse d’un tiers en quatre ans.

Les institutions de Bretton Woods continuent à imposer des plans d’ajustement structurel sous-tendus par une idéologie libérale qui aggravent les inégalités sociales en laissant les plus pauvres sur le bas côté et les projets financés par la Banque Mondiale qui répondent avant tout à des schémas pré-établis par des technocrates internationaux plus que bien payés sur des fonds remboursables par les pays assistés.

La communauté européenne éprouve encore aujourd’hui des difficultés de bonne gestion de ses financements, pourtant importants, ceux ci étant trop souvent marqués par une sous consommation des budgets alloués, voire même par des détournements.

L’objectif de 0,7 % du P.N.B. à consacrer à l’A.P.D., fixé il y a plusieurs années par l’O.C.D.E., n’est atteint que dans certains pays du nord de l’Europe, la France se situant tout juste à la moyenne avec 0,32 % et les États Unis, restant à un taux ridiculement bas, considérant, pensée unique et mondialisation obligent, que le marché va tout régler, qu’il faut remplacer l’aide par le marché.

Une réforme de la Coopération indispensable mais qui reste à faire

La réforme de la coopération, intervenue en 1998, devait être l’occasion de revoir en profondeur le dispositif français, de dépoussiérer les procédures et de répondre à notre « obligation de moyens », l’obligation de résultats dépendant également de l’efficacité des pays bénéficiaires.

Il n’en a rien été :

-       Bercy reste tout puissant et ce n’est pas le changement de dénomination de la Caisse Française de Développement en Agence qui règle quoi que ce soit, bien au contraire, les moyens de celle ci ayant été augmentés au détriment des autres outils de l’aide.

-       La fusion des administrations des Affaires Étrangères et de la Coopération aurait du être l’occasion d’additionner les deux démarches, celle de la stratégie d’influence de la France à l’étranger et celle de l’aide au développement mais il n’y a eu qu’une absorption de la « coopé » par le MAE.

-       Les flux d’aide ont continué à baisser, ceci malgré la croissance économique retrouvée et l’augmentation du nombre de pays inscrits dans la Z.S.P.

-       Les personnels, qu’il s’agisse de ceux de La Rue Monsieur ou des Assistants Techniques, agents de développement sur le terrain, se sentent floués, leurs postes étant supprimés ou transformés et leurs compétences non reconnues.

-       La création de la Z.S.P., zone de solidarité prioritaire, était l’occasion d’en finir définitivement avec le pré-carré des réseaux politico-mafieux, mais on s’est plutôt contenté d’augmenter le nombre de bénéficiaires d’une aide en baisse dans un système où le saupoudrage concerne à la fois les pays les moins avancés et ceux à revenus intermédiaires.

-       Alors que des programmes électoraux prévoyaient la création d’une véritable agence de développement, outil permettant plus d’efficacité à l’international, l’administration des affaires étrangères calque, aujourd’hui, l’ensemble des procédures sur celles qui pré-existaient dans les ambassades. Ceci conduit aujourd’hui à des situations kafkaïennes qui, au lieu d’augmenter l’efficience du dispositif, le rende encore moins crédible vis-à-vis de nos partenaires.

-       Les interventions des O.N.G. et de la coopération décentralisée continuent à se développer et à être financées largement par le budget des services de la Coopération, mais sans véritable coordination et, trop souvent, au seul bénéfice de quelques O.N.G. « institutionnalisées » qui ne représentent que très imparfaitement la société civile.

-       La coopération française est encore la plus présente sur le terrain, grâce en particulier à son réseau d’assistance technique directe, mais nous laissons aujourd’hui de plus en plus la décision aux bailleurs multilatéraux qui, à coup de consultants internationaux et autres recettes, imposent progressivement la pensée unique américo-fmiesque. Notre décision d’aider ou de ne pas aider un pays théoriquement liée aux arbitrages des institutions de Bretton Woods, affaiblit notre libre arbitre et notre position vis à vis de nos partenaires.

Grâce à la croissance retrouvée, mettre en place les moyens nécessaires est possible !

Le gouvernement français doit se donner aujourd’hui les moyens d’une véritable politique :

-       Une augmentation volontariste des crédits visant, grâce aux fruits de la croissance retrouvée, à atteindre en trois ans l’objectif de l’OCDE : 0.7 % du PIB, notre exemple devant être les pays du nord de l’Europe et non le « trade, not aid », pensée unique de la mondialisation de l’économie.

-       Une véritable politique d’allégement de la dette mais en donnant aux pays bénéficiaires les moyens d’une meilleure gestion.

-       Le maintien d’un service public du développement par le redéploiement des effectifs des agents sur l’ensemble des pays de la Z.S.P., en fonction des besoins, et le maintien d’un vivier d’agents expérimentés constituant un véritable vivier de développeurs. Ces agents, contractuels comme titulaires, devront alterner les affectations en poste et en métropole dans le secteur international, en fonction de leurs compétences.

-       Une réforme institutionnelle profonde donnant une prééminence au pôle technique et politique, animé par le Ministère délégué à la Coopération, par rapport à un pôle financier.

-       La poursuite des réflexions, en concertation étroite avec les agents concernés, pour la création d’une agence d’exécution des programmes français d’aide publique au développement.

-       Une présence plus politique au sein des institutions de Bretton Woods et du Fonds Européen de Développement, au minimum proportionnelle à l’importance de nos contributions, permettant d’influer plus sérieusement sur les politiques prônées par ces organismes vis à vis de nos partenaires du sud.

-       Une véritable implication de la société civile et une meilleure coordination institutionnelle, via le réseau d’assistance technique, des interventions des O.N.G. et de la coopération décentralisée.

-       Un développement de la notion d’appui aux activités régaliennes de l’état vers l’aide à l’ensemble des institutions, chacune d’elles étant vecteur de développement.

-       Une révision des contours de la Z.S.P. donnant une priorité effective aux pays les plus pauvres et une intervention modulée entre les pays en fonction de leurs situations réelles.

La France doit donner l’exemple en matière d’aide aux pays les plus démunis.

La croissance retrouvée nous en donne les moyens.

 

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Lettre ouverte à Monsieur le Ministre délégué
à la Coopération et à la Francophonie

Au moment de la mise sous presse, cette lettre-ouverte pétition a reçu l’appui du SGEN-C.F.D.T. de l’Étranger, de la C.F.D.T.-M.A.E., du SNES et du SNESUP, de la FPCOM. En attente : la FEN. La signature de chacun peut être transmise à l’adresse suivante : Intersyndicale@malagasy.com

Objet : Avenir de l’assistance technique directe

Monsieur le Ministre,

Nous déplorons ce qui semble être la nouvelle orientation de la politique française de coopération. Les faits semblent montrer que le gouvernement a l’intention d’abandonner la coopération de projet qui repose sur une présence relativement importante d’agents sur le terrain qui effectuent une mission de service public et la remplacer par une coopération d’expertise, de durée très limitée, dont on monnaie la valeur marchande, mais dont l’efficacité dans la lutte pour le développement des pays est extrêmement aléatoire.

Le dispositif français d’assistance technique a subit, depuis de nombreuses années, une déflation de ses effectifs. et paraissait destiné à disparaître. Jusqu’où veut-on aller dans cette voie ?

Nous qui sommes attachés à une coopération qui permette aux pays d’atteindre un niveau de développement durable au bénéfice des populations, pensons que la quasi-suppression des postes de coopérants ne peut ne peut que nuire à la progression vers cet objectif.

Quelques signes indiquent pourtant que cette disparition ne fait pas l’unanimité.

Lors du dernier comité technique paritaire ministériel dont vous avez assuré l’ouverture le 16 mai 2000, vous souligniez notamment l’importance de l’élément humain de notre coopération de terrain qui en fait la spécificité française à conserver, tout en relevant la nécessité de l’élaboration de nouveaux bons textes réglementaires pour la mobilisation de l’expertise comme le préconise le rapport de Jean Nemo (dont vous avez dit, à cette occasion, que vous en approuviez l’ensemble du diagnostic et de ses conclusions prises une par une).

Auparavant, le 25 avril 2000, devant les membres de la commission des Affaires Étrangères de l’Assemblée Nationale, vous vous engagiez à « exposer l’architecture du dispositif retenu lors du prochain débat budgétaire, à l’automne ». Puis, le lendemain le 26 avril 2000, devant les sénateurs vous précisiez « la réduction des effectifs de l’assistance technique a peut-être été conduite de manière trop rapide ; le gouvernement a la volonté de faire intervenir des assistants techniques dans le cadre d’une plus grande mobilité tout en sécurisant leurs conditions d’emploi ; une loi pourrait consolider le statut de ces personnels ».

Le nouveau directeur de la DGCID a également indiqué sa volonté de mise en œuvre de ce rapport lors du séminaire du HCCI, rapport dont nous n’approuvons pas la totalité mais qui constitue une base de discussion pour l’avenir de l’assistance technique.

Il a été indiqué au CTPM réuni au mois de mai dernier que de nouveaux textes réglementaires, pour la mobilisation de cette expertise, allaient être préparés aux fins de publication avant fin 2001.

Nous nous étions alors félicités de cette évolution du discours politique.

Force est de constater que les administrations des Ministères des Affaires Étrangères et du Budget appliquent, manifestement, une autre politique que celle que vous avez indiquée lors de cette réunion, par exemple :

Un texte de refonte de la loi de 1972 avait été annoncé et devait donner lieu à une large concertation. Il va se réduire à un arrêté spécifique pris en application du décret de 1967 : que devient le décret de 1992 ? Ce nouvel arrêté reprendra-t-il la reconnaissance des spécificités de nos fonctions contenue dans le décret de 1992 ? Quelle information dans les postes et vers les coopérants ?

Les suppressions de postes, sur la base des seules contraintes budgétaires imposées par Bercy, se poursuivent, et se poursuivront en 2001, apparemment au profit de missions de courte durée mais dans quel cadre réglementaire ? sous quel statut ?

Les conditions de titularisation des coopérants ayants droit Le Pors restent, pour beaucoup d’entre eux, aléatoires compte tenu du peu d’intérêt manifesté par plusieurs administrations d’accueil,

La reconnaissance d’une expertise internationale, utilisable à la fois en poste et en métropole, est encore très faible, voire inexistante, en l’absence de toute gestion d’un vivier de compétences,

Les postes vacants vont se multiplier suite à l’application immédiate des règles imposées par l’administration en contradiction avec le décret de 1992 – non encore abrogé – et interdisant l’examen d’une candidature d’un agent ayant plus de huit ans d’expatriation ininterrompue, même répondant parfaitement aux compétences techniques requises. Il serait important qu’un bilan des recrutements puisse être rapidement fourni par l’administration afin de mesurer les réalités de la déflation.

Le rapport réalisé par Jean Nemo à la demande du Ministre proposait une période de transition afin de passer d’un système à réformer à une structure modernisée et plus efficace : il n’en a rien été et de nombreux coopérants sont aujourd’hui remis, sans autre forme de procès, aux bons soins de leur administration d’origine ou de l’ANPE. Les structures chargées d’aider à cette réintégration se sont toutes avérées incompétentes ou absentes obligeant à des retours dans des conditions totalement contraires à une bonne gestion des ressources humaines et à une simple reconnaissance du travail effectué par les intéressés.

Monsieur le Ministre, nous sommes encore prêts à œuvrer pour une rénovation profonde de notre dispositif afin de le rendre plus efficace, mieux adapté aux besoins des pays bénéficiaires.

Un préalable est toutefois indispensable afin de rétablir la confiance en montrant la volonté de mise en œuvre d’une autre politique que celle de démantèlement pur et simple dont nous observons l’accélération depuis le mois de mai dernier:

·        Participation active des organisations représentatives du personnel à l’élaboration des textes annoncés et large concertation dans les postes auprès de tous les personnels concernés, dont l’ouverture d’un forum spécifique dans le site Internet du Ministère pour permettre la participation effective du plus grand nombre d’acteurs ;

·        Débat en commissions paritaires locales et ministérielles avant toutes suppressions de postes et pour procéder aux créations des postes nécessaires dans les pays entrant dans la Z.S.P. ;

·        Moratoire de toutes les suppressions de postes prévues pour la rentrée 2001;

·        Moratoire immédiat concernant toutes les décisions relatives à la limitation du temps de séjour (4 ans par pays et 8 ans à l’étranger) ou à la durée des contrats (1 an), dans l’attente de la création d’un véritable vivier permettant la gestion des agents ayant des compétences spécifiques en matière de développement et pouvant œuvrer efficacement en poste comme en métropole dans le secteur international. Convocation des commissions paritaires locales et ministérielles pour les quelques cas particuliers ;

·        Remise en cause des administrations d’accueil des ayants-droit Le Pors dans tous les cas où leurs compétences, acquises à l’international, ne sont pas correctement reconnues ;

Vous pouvez compter, Monsieur le Ministre, sur notre engagement en faveur de la construction d’un dispositif français plus efficace d’aide publique au développement.

 

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3e Congrès de la C.F.D.T. MAE
objectif 2001 et 2002 : la lutte contre la précarité

Le SGEN-C.F.D.T. de l’Étranger était représenté au Congrès du syndicat C.F.D.T. du M.A.E., tenu le lendemain du sien, le 31 août 2000. Au-delà de différences d’approche dues pour l’essentiel à des histoires professionnelles et syndicales propres, des objectifs communs ont été soulignés que vous pourrez retrouver dans leur intégralité sur le site de ce syndicat à l’adresse http://www.cfdt-mae.org/LDS131.htm

Notre congrès est un moment important pour la vie du syndicat. Il sanctionne les bilans, permet la rencontre des adhérents mais aussi fixe les grandes orientations de notre action pour les deux prochaines années.

La nouvelle équipe ne manquera pas de chantiers. La réduction du temps de travail (RTT) notamment à l’étranger (le ministère de la Fonction Publique vient de faire paraître un décret le 25 août dernier fixant le cadre de la négociation), la poursuite du dialogue social dans les postes, la fusion des corps, la création d’un institut de formation, le devenir de l’assistance technique et la résorption de l’emploi précaire au sein de ce ministère.

Arrêtons-nous aujourd’hui sur la précarité :

Tout d’abord les recrutés locaux : la Loi du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations (sic) indique, dans son article 34 :

« Lorsque les nécessités de service le justifient, les services de l’État à l’étranger peuvent, dans le respect des conventions internationales du travail, faire appel à des personnels contractuels recrutés sur place, sur des contrats de travail soumis au droit local, pour exercer des fonctions concourant au fonctionnement desdits services ». 

Explication de texte : il était nécessaire au moment de l’application de la Loi Perben de retirer vite fait bien fait le statut d’agent public aux recrutés locaux sans même qu’au préalable une évaluation soit menée sur la réalité du nombre d’agents français ayant un intérêt à cette titularisation.

Aujourd’hui, les conséquences sont toutes néfastes : l’affiliation obligatoire à un système de sécurité sociale local, quand il existe, avec des cotisations quelquefois disproportionnées à la rémunération des agents et l’obtention d’un permis de travail pour les étrangers. Nous attendons des mesures concrètes de l’administration envers ces personnels.

« Dans le délai d’un an suivant la publication de la présente loi et, après consultation de l’ensemble des organisations syndicales représentatives, le gouvernement présentera au parlement un rapport portant sur l’évaluation globale du statut social de l’ensemble des personnels sous contrat travaillant à l’étranger ». 

À ce jour, l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger (A.E.F.E.) a déjà lancé auprès des recrutés locaux un questionnaire détaillé afin de répondre à la demande du gouvernement. Qu’en est-il pour les recrutés locaux des consulats, des ambassades, des services et établissements culturels ?

La lutte contre la précarité, c’est aussi la définition concertée d’un nouveau statut des contractuels à durée indéterminée (CDI), la résorption des contrats à durée déterminée (CDD) avec l’application du protocole d’accord signé en juillet 2000 à la Fonction Publique par de nombreuses organisations syndicales (future Loi Sapin), l’aide à la réinsertion pour les coopérants contractuels en fin de contrat.

On le voit, les chantiers ne manquent pas. Retrouvez-les dans notre motion d’orientation.

http://www.cfdt-mae.org/LDS131.htm

 

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Les négociations à l’A.E.F.E. :
de nouveau dans l’impasse ?

Quelle est la situation à ce jour ?

       Deux réunions entre les organisations syndicales et les représentants de l’administration ont eu lieu en septembre. Elles étaient placées sous la présidence d’Éric Danon, directeur de Cabinet du ministre de la coopération.

La première réunion a permis aux organisations syndicales de bien préciser leur demande. Le SGEN-C.F.D.T de l’étranger a été la seule organisation à prendre parti dans un premier temps pour un statut unique des enseignants à l’étranger, les demandes que nos deux représentants ont posées sont les suivantes :

-          un statut unique pour les personnels de l’A.E.F.E. à l’étranger :

à    salaire indiciaire ;

à    indemnité de résidence ou d’expatriation indexée sur celle instituée par le décret de mars 1967 modulée en fonction du lieu de recrutement et le cas échéant dégressive ;

à    majorations familiales indexées sur le décret de mars 1967 (accordées le 14 juin) ;

à    indemnités de changement de résidence et de mobilité (pour les agents recrutés hors du pays d’affectation ;

à    bénéfice des dispositions du code de la Fonction publique (cessation progressive d’activité, mi-temps, congé parental…).

Par ailleurs, cette réforme devrait s’accompagner de mesures pour les recrutés locaux :

·        négociation des termes d’une convention que les établissements devront respecter s’ils veulent bénéficier de l’homologation éducation nationale. et stipulant l’obligation de respect du droit international du travail

-          transformation, dans les normes d’encadrement, des postes de recrutés locaux actuellement occupés par des titulaires en poste de l’A.E.F.E.

Ces demandes bien qu’elles aient été écoutées avec beaucoup d’intérêt par Éric Danon ne se sont absolument pas retrouvées dans les propositions présentées par M. Verclytte, directeur de l’Agence, lors de la deuxième rencontre du 26 septembre 2000.

Quelles sont les propositions de l’administration ?

Cette année scolaire, le réseau compte 1 833 expatriés dont 427 sur des postes de responsables administratifs et 4 178 résidents et CSNP.

Dans les six années qui viennent, il est prévu de maintenir les postes d’expatriés de direction et de diminuer de 52 % les postes d’enseignants, soit une perte de 683 postes.

Il y aura l’ouverture correspondante de 683 postes de résidents.

Dans les propositions, le salaire des expatriés reste inchangé, le salaire des résidents est modifié comme suit :

-          Création d’une indemnité d’expatriation, au lieu et place de l’indemnité de résidence - base Paris - actuellement versée. Elle correspondrait à un pourcentage de l’indemnité d’expatriation actuelle. Le pourcentage de l’indemnité d’expatriation attribuée ne pourrait pas dépasser, en moyenne mondiale, 15 % du coût moyen de l’indemnité d’expatriation versée par l’Agence à ses personnels expatriés, le taux ne serait pas toutefois uniforme, des modulations pouvant être appliquées selon le pays d’affectation. 

-          40 % des majorations familiales actuellement accordées par pays et par enfant à charge aux expatriés. La détermination de ce taux est ici étroitement liée aux dispositions de l’article 9 du décret du 28 mars 1967.

Le passage à ce nouveau système est générateur, dans la période de six ans, d’un surcoût estimé à 166,9 MF, le décompte est le suivant :

Première année :

- 61,4 MF

Deuxième année :

- 83,7 MF

Troisième année :

- 54,8 MF

Quatrième année :

- 20,6 MF

Cinquième année :

+ 11,4 MF

Sixième année :

+ 42,2 MF

Total

- 166,9 MF

Quelle est notre point de vue sur cette réforme que nous propose l’administration ?

La grande différence entre la réunion du 12 septembre et celle du 26 est que l’administration a fourni des documents écrits à l’appui de ses propositions. Le résultat a été immédiat. Si le SGEN-CFDT est toujours la seule organisation à réclamer une véritable refonte du décret et la négociation d’un statut unique aménagé pour les agents de l’A.E.F.E. – notamment pour mettre un terme au scandale des faux résidents – l’unanimité s’est fait pour dénoncer les projets de l’administration.

Quelle que soit l’architecture du prochain décret ou le rafistolage de l’existant, il est clair que les objectifs poursuivis par l’ensemble des organisations, sont identiques malgré leur différence d’approche, et qu’ils ne pourront être satisfaits que si la contrainte fixée par l’administration – réforme à coût constant – est levée. 

Que nous propose l’administration ? Un système de vases communicants qui permet de financer une soi-disant amélioration de la situation des résidents en supprimant un tiers des postes d’expatriés.

Quelle amélioration ? Certes 30 puis 40 % des majorations familiales des expatriés mais une indemnité de résidence en moyenne mondiale égale à 15 % de l’indemnité des expatriés venant se substituer à l’indemnité de résidence actuelle de 3 % du traitement indiciaire et à la PCV !

Quels postes d’expatriés ? Des postes à profil, pas des « superprofs » se défend l’A.E.F.E., mais des profs à compétences particulières qui feraient de la formation ou de l’animation pédagogique en dehors de leurs heures de service car, bien sûr, aucun moyen n’est prévu pour les remplacer devant leurs élèves !

Il est évident que la transformation de 683 postes d’expatriés va conduire à la création de 683 nouveaux postes de faux résidents, c’est à dire d’expatriés privés d’indemnité de déménagement, d’indemnité d’expatriation, d’ancienneté de service pendant trois mois et subissant un préjudice important au niveau de leur avancement de carrière.

o       Rien n’est prévu pour la transformation des postes de titulaires non-résidents en poste de résident.

o       Rien n’est prévu pour faciliter la titularisation des personnels non-titulaires.

o       Rien n’est prévu pour l’amélioration de la situation des recrutés locaux.

Le SGEN-CFDT a donc décidé de s’associer au mot d’ordre de grève sur la base de la plate-forme élaborée en commun avec les autres organisations signataires. (voir ci-dessous)

Si les revendications de cette plate-forme n’étaient pas satisfaites, et donc le problème des faux résidant non seulement non résolus mais bien amplifié, le SGEN-CFDT rappellerait : 

-   son hostilité à un rafistolage du décret de 1990 (dont on sait que l’architecture a permis en 10 ans la suppression d’au moins 400 postes d’expatriés au seul profit de Bercy et la création de 900 postes de faux résidents) 

-    Sa détermination à voir la structure du prochain décret articulé autour d’un statut unique modulé en fonction du lieu de recrutement (dans ou hors pays d’affectation : cf. l’intégralité de notre position sur ce problème.)

Autre sujet d’inquiétude et de mécontentement : il se confirme que les orientations actuelles du projet de loi Sapin de résorption de la précarité permettraient aux seuls recrutés locaux des établissements gérés directement par l’A.E.F.E. de bénéficier de mesures de titularisation. Les recrutés locaux des établissements d’enseignement conventionnés et les recrutés locaux des établissements culturels seraient exclus du champ de ce bénéfice.

Philippe Blanzat, Dominique Luquet-Dörflinger

 

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Préavis de grève intersyndical :
Des moyens pour une véritable réforme

Les propositions soumises aux organisations syndicales par la direction de l’A.E.F.E. et le Ministère des Affaires étrangères lors de la réunion de négociation du 26 septembre 2000 sont inacceptables.

La réforme est proposée à coût constant ce qui ne donne aucune garantie pour une amélioration réelle de la situation de tous les résidents et des recrutés locaux. Les 15 % maximum proposés en moyenne mondiale pour l’indemnité des résidents ne répondent pas aux attentes des personnels et provoqueront la détérioration de la situation d’un nombre important de ceux-ci.

  Les organisations syndicales signataires demandent les moyens supplémentaires nécessaires pour :

·                        l’amélioration de la rémunération et des droits des résidents ;

·                        la régularisation des faux résidents en expatriés ; 

·                        la transformation des TNR en résidents ; 

·                        l’amélioration de la situation des recrutés locaux (protection sociale, résorption de la précarité, aide à la scolarisation des enfants.) ;

·                        le maintien du niveau de rémunération des expatriés par rapport aux autres fonctionnaires à l’étranger.

Elles appellent les personnels des établissements du réseau de l’A.E.F.E. à cesser le travail le 24 octobre 2000 si des moyens nouveaux ne sont pas annoncés lors de la prochaine réunion de négociation du 19 octobre. Un nouveau préavis de grève sera déposé pour le 9 novembre si la situation ne se débloque pas.

FAEN    FEN      FPFRE     FSU     SGEN-CFDT


DOCUMENT : RÉPONSE À UN PARLEMENTAIRE

Question écrite - 10 juillet 2000 : M. Georges HAGES attire l’attention de M. le Ministre des affaires étrangères sur les nombreux problèmes que connaît le réseau des établissements scolaires de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (A.E.F.E.). Créée en 1990, l’A.E.F.E. est un instrument unique au service des communautés français expatriées, du rayonnement du système éducatif français et de la francophonie. Si le nombre d’établissements A.E.F.E. est demeuré stable et le nombre de leurs élèves a augmenté de quelques milliers (267 établissements et 159 000 élèves), les moyens de ce réseau consacrés au personnel se sont affaiblis. Les recrutés locaux (50 % des personnels) ont perdu, sans compensation, l’allocation destinée aux cotisations de la couverture sociale. Ils devraient bénéficier d’un contrat de travail à durée indéterminée incluant la grille de rémunération et la couverture sociale. L’A.E.F.E. a perdu 400 postes d’expatriés, et il conviendrait de mettre en place un plan pluriannuel de création d’emplois de cette catégorie de personnels avec un statut de fonctionnaire en mission temporaire hors de France. Enfin, un grand nombre de postes de « résidents » ne sont pas actuellement pourvus, faute de candidats sur place ou de volontaires hors du pays étranger. L’amélioration de leur statut par le versement d’une prime de cherté de vie au moins égale à 15 % de l’indemnité versée aux expatriés, le paiement de majorations familiales et d’une indemnité de changement de résidence, ainsi que l’octroi des droits offerts aux autres fonctionnaires (temps partiel, congé de longue durée, indemnités statutaires) rendraient ces postes plus attrayants. Il lui demande donc quelles mesures il envisage d’adopter en faveur des personnels de l’A.E.F.E

 

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Recrutement des expatriés à l’A.E.F.E. :
bilan 2000

La commission « bilan » s’est réunie le 27 juin 2000 à Nantes.

Bilan du recrutement 2000

·        Premier degré : 128 postes pourvus

·        Certifiés : 232 postes pourvus dont 83 par des détachés.

·        P.L.P. : 9 recrutements (pour 57 candidatures !)

·        P.E.G.C. : 8 recrutements

·        C.P.E. : 13 postes pourvus dont 4 par des détachés. Les 13 partants étaient tous placés en 1e position lors de la CCPCA.

·        Agrégés : 29 postes dont 7 pourvus sur des candidats détachés.

1) Durée maximale de séjour à l’étranger

L’administration considère que les personnels ayant effectué un séjour d’une durée totale de plus de 15 ans à l’étranger et/ou en TOM) ne sont pas prioritaires pour le recrutement A.E.F.E. (sauf exception particulière à un pays) i.e. dans la pratique leur candidature ne sera pas retenue. Argument avancé : la difficulté pour les personnels ayant été en poste à l’étranger de réintégrer l’éducation nationale dans de bonnes conditions.

Protestation des organisations syndicales. En aucun cas un séjour de 15 ans ou plus à l’étranger ne saurait être un critère éliminatoire pour une candidature, à condition que le retour d’un minimum de trois ans en France ait été effectué. Les candidatures des personnels ayant déjà effectué un séjour de 15 ans ou plus à l’étranger doivent être recevables au même titre que les autres et « que le meilleur gagne ! ». Les critères de sélection doivent rester des critères pédagogiques.

2) Recrutement des enseignants en poste en TOM

L’administration demande un retour de trois ans en France pour les personnels en poste dans les TOM.

Deux arguments contre cette position avancés par les organisations syndicales :

-           Les personnels en poste dans les TOM effectuent un séjour de 4 ans. Il n’y a aucune raison de leur imposer un retour en France, alors que les candidatures des personnels en poste à l’étranger sont recevables après 6 ans de séjour à l’étranger.

-           Pour le moment encore, les TOM sont une partie de la République, donc il n’y a aucune raison d’exiger un retour en France métropolitaine.

-           Il n’existe aucune disposition réglementaire imposant aux agents en poste dans les TOM un retour de trois ans.

Sur ces deux questions l’avis général est que l’A.E.F.E. doit s’aligner sur le M.A.E. pour le recrutement.

L’Administration reste néanmoins sur ses positions.

3) Connaissance des langues étrangères

La mention « langue souhaitable » sera supprimée des dossiers : la connaissance d’une langue étrangère sera exigée pour certains postes particuliers nécessitant des contacts constants avec des partenaires non francophones et devra être justifiée soit par un diplôme ou une attestation de test de niveau, soit par un test linguistique à l’Agence.

N.B. En aucun cas la maîtrise d’une langue étrangère ne saurait être le critère principal de sélection, mais un critère supplémentaire à qualification égale.

Dans le cas où il ne se présenterait pas de candidats ayant une maîtrise suffisant de la langue, l’A.E.F.E. est disposée à assurer une formation linguistique de mise à niveau.

Le SGEN-C.F.D.T. de l’Étranger aurait souhaité une approche plus sérieuse de ce point.

4) Postes doubles : 

-           Le PACS est reconnu par l’A.E.F.E. mais est soumis à l’acceptation du pays de destination

-           La clause de résidence pour les conjoints devrait être facilitée.

Candidatures doubles : l’A.E.F.E. maintient son refus de nommer 2 conjoints sur des postes d’expatriés. Nous avons soulevé le problème des faux résidents.

5) Expérience récente du second cycle : 

Sera considérée recevable une candidature qui a exercé en second cycle dans les 4 dernières années (lorsque cette mention figure dans le profil).

6) Questions diverses :

-           À propos d’un conflit survenu à Bouaké (Côte d’Ivoire) entre le directeur de l’établissement et l’équipe enseignante, conflit dans lequel l’ambassadeur a tranché, l’administration se propose la création d’un groupe de travail A.E.F.E.-MEN-M.A.E. sur ce type de dossier.

-           Les organisations syndicales rappellent que souvent elles ont donné l’alarme avant que la situation ne s’envenime et qu’il n’en a pas toujours été tenu compte et demandent à participer à la réflexion.

-           Refonte des décrets de 1990 : l’administration propose de creuser la notion de poste à profil. Il sera demandé aux conseils d’établissement une concertation sur la détermination des profils. Il est constaté que dans la pratique les candidats déjà en poste maîtrisent très bien les profils et sont avantagés par rapport aux candidats MEN. Plus de clarté sera nécessaire dans la rédaction des profils et les pièces à joindre au dossier.

-           Texte de référence sur le recrutement A.E.F.E. : il s’agit de l’entretien avec le directeur de l’A.E.F.E. paru au BO en 1998. Une mise à jour est envisagée pour la prochaine campagne.

-           Question des modalités de participation des IG du MEN dans l’identification des candidats : les pratiques sont très différentes 

-           Recrutement de TNR : le directeur demande aux chefs d’établissement de préciser par écrit à ces collègues qu’aucun engagement de création de poste de résident ne peut être pris pour régulariser la situation. 

7) Calendrier

 

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L’enseignement de la philosophie en Slovaquie

Michel Redoutey, professeur de philosophie, militant SGEN-CFDT et jeune retraité a accepté dans le cadre du GREF une mission de trois mois auprès de l’Alliance française de Lucenec en Slovaquie. Il a collaboré aussi avec le principal établissement secondaire de la ville. Voici quelques observations sur la manière dont sa discipline est présente dans le système scolaire slovaque

 

      L'enseignement de la philosophie proprement dit n’intervient qu’en dernière année du lycée. Il s’inscrit cependant dans un cursus qui se déroule tout au long des quatre années passées au « Gymnazium » (de 15 à 19 ans), mais qui est principalement axé sur les sciences humaines. Il concerne tous les élèves puisqu’il n’existe pas, au lycée, de sections différenciées comparables aux nôtres (lettres, sciences, etc.) ni d’ailleurs d’enseignement technologique ou professionnel (dispensé dans d’autres établissements). Il est complété par des options. 

Le cursus sciences humaines-philosophie se présente de la façon suivante : 

En première et deuxième années, un enseignement d’éthique d’une heure par semaine. La matière de l’enseignement est puisée dans l’actualité (questions dites « de société ») ; la forme en est très libre : débats, jeux de rôles. Il existe aussi, en première année, un enseignement d’esthétique de deux heures par semaine : on y apprend l’histoire des arts.

En troisième année: un enseignement de sciences humaines de deux heures par semaine, subdivisé en de nombreuses disciplines ayant chacune leur manuel : sociologie, psychologie, droit, économie, politologie. À ces deux heures pour tous s’ajoutent deux heures d’enseignement optionnel : les élèves choisissent un enseignement renforcé de sciences humaines parmi d’autres options possibles (maths, sciences, langues.) 

En quatrième année, deux heures de philosophie pour tous, éventuellement complétées par deux heures en option. 

L’enseignement de la philosophie proprement dit est donc quantitativement peu conséquent, d’autant plus que les deux heures optionnelles en classe terminale reviennent plutôt sur les sciences humaines (tout ceci est cependant à nuancer car les horaires aussi bien que les contenus des enseignements sont susceptibles de variations d’un établissement à l’autre). Il consiste essentiellement en une présentation historique des grandes philosophies et/ou systématique des subdivisions traditionnelles de la philosophie: logique, philosophie de la connaissance, éthique. Présentation nécessairement limitée par le volume horaire. Les manuels existants développent cette présentation historique et/ou systématique. Dans le lycée où j’étais, on utilise cependant un manuel traduit de l’allemand, davantage centré sur une présentation thématique et problématique des questions. Même si les manuels comportent des extraits de textes, il n’y a pas ou presque pas de travail conceptuel sur les oeuvres. 

Exercices et évaluation : la dissertation ne se pratique pas. De courts essais écrits sont parfois demandés. L’examen de fin de scolarité qui s’appelle «Maturité» se passe en oral, devant un jury composé principalement des professeurs de l’établissement: il s’agit d’abord de vérifier des connaissances et de valider une scolarité normale. Il n’ouvre pas l’accès à l’Université : pour cela, d’autres examens existent, très sélectifs et basés d’abord sur l’accumulation des connaissances. Cela a forcément des répercussions en amont. 

On ne s’étonnera pas que la collègue de philosophie avec qui j’ai travaillé au lycée de LUCENEC nous envie notre enseignement : elle en retient l’amplitude horaire, la confrontation avec les textes et les auteurs, le travail conceptuel. 

 

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Non-cumul de retraite 
des fonctionnaires détachés 
hors de France

Les règles de base

L’article L 61 du code des pensions impose une retenue pour pension civile à tout fonctionnaire détaché. 

Le détachement permet de progresser dans la carrière de fonctionnaire tout en exerçant à l’étranger.

Les agents payés localement doivent généralement cotiser au régime de retraite du pays.

Donc pour éviter une double cotisation les agents titulaires de l’État en fonction à l’étranger et payés localement auraient dû prendre une disponibilité et rompre momentanément avec leur administration d’origine.

L’article 46 de la loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 prohibe le cumul des droits à pension pour une même période d’activité.

On se trouvait dans une situation difficile : renoncer aux avantages du détachement, (progression de carrière, bonifications pour services hors d’Europe, retraite française), ou payer des cotisations au régime français et au régime local.

Les conséquences 

Un manque de clarté dans la politique de l’Administration jusqu’en 1995 environ a fait que certains collègues ont pu cumuler 2 régimes de pension, d’autres non, puis parmi ceux qui avaient pu cumuler, certains se sont vus réclamer le remboursement du prétendu « trop perçu », d’autres non. D’où des malentendus, des récriminations.

Il fallait donc assainir la situation.

À l’initiative du SGEN-C.F.D.T. de l’Étranger, l’ensemble des syndicats, l’A.D.F.E., les délégués au CSFE sont intervenus auprès du gouvernement pour régler ce problème au mieux de l’intérêt général. Il fallait conserver la possibilité de détachement qui préserve la carrière, apurer le passé et prévoir le futur.

Un projet de loi qui respecte ces conditions a vu le jour et devrait être voté en juillet 2001 ; il prévoit 3 cas de figure :

1 – les personnels déjà à la retraite au moment de l’entrée en vigueur de la loi 

Ils seront autorisés à cumuler les pensions acquises. Ceux à qui un trop-perçu avait été réclamé au titre du cumul en seront remboursés.

2 – les personnels en activité au moment de l’entrée en vigueur de la loi, qu’ils soient en détachement où qu’ils aient eu antérieurement une période de détachement :

Ils pourront demander le remboursement des cotisations qu’ils auront versées au régime de retraite français en contrepartie d’un abattement sur la pension calculé en fonction de la durée de cette période.

Il y aura une perte si le remboursement ne tient pas compte de la dépréciation de la monnaie pendant la période qui s’est écoulée entre leur paiement et le remboursement par l’Etat.

3 – les personnels qui demanderont un détachement après l’entrée en vigueur de la loi :

Ils disposeront d’un droit d’option : ils ne se verront plus imposer la retenue pour pension prévue à l’article L61 du code des pensions, ils pourront opter entre :

C’est pourquoi pour le SGEN-C.F.D.T. de l’Étranger estime que ce problème n’a pas été résolu de la manière la plus favorable possible : il aurait été possible de considérer la cotisation versée dans un régime local comme une retraite complémentaire ou un complément de retraite, la pension civile restant la retraite principale. Il faut rappeler que dans tous les cas, les sommes perçues correspondent à des sommes effectivement perçues et qu’il n’est jamais fait appel doublement au même mécanisme de solidarité, ce qui serait effectivement contestable (et est à l’origine de l’article 46 du statut général des fonctionnaires, loi n° 84-16 du 11 janvier 1984).

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Tribune libre :
Travailler comme enseignant à Mayotte ?

Si vous envisagez de venir travailler à Mayotte, vous pouvez lire le témoignage ci-dessous, suivi d'une polémique

Mes impressions sur Mayotte sont très mitigées...

Financièrement pour une femme seule, ou un couple avec un seul travailleur et enfants, le premier séjour n’est pas intéressant surtout lorsque des charges sont conservées en France, maison, enfant...

L’I.E. est vite mangée par les dépenses d’installation, et le surcoût de la vie quotidienne; produits consommés importés, peu de produits locaux à acheter, la population vivant en autarcie du champ familial, donc un ravitaillement en légumes et fruits en provenance de la Réunion plus aisé qu’un ravitaillement local... 40 francs le kg de carottes... (légère baisse en septembre 2000 : 35 F) La coopérative de pêche congèle le poisson immédiatement péché pour des raisons évidentes d’échelonnement des ventes; d’où, à moins d’avoir un arrangement local avec un petit vendeur qui passe à domicile quand il en a envie ou s’il a besoin d’argent, pas de poisson frais, ce qui dans une île est quand même un comble... on ne doit pas oublier non plus le surcoût des médicaments, une et demie à deux fois plus chers... Enfin l’indemnité est aussi mangée par les allers- retours en métropole, 7 000 F l’aller-retour le prix le plus intéressant et jusqu’à 12 000 F pour le plus onéreux, (lorsqu’on s’y prend trop tard), somme déboursée à Noël, aux grandes vacances, d’où 3 fois en 2 ans; le voyage inter-séjour dans le cas d’un renouvellement au bout de 2 ans étant payé par l’administration... Bien sûr, on n’est pas obligé de rentrer en métropole, mais quitter Mayotte est une nécessité pour se ressourcer... une seule chaîne de télé si tu ne prends pas le câble, pas de théâtre et pas de cinéma, sauf en plein air à Mamoudzou... Lorsqu’on entame son 2ème séjour de 2 ans, on reçoit, à nouveau, une indemnité de 11 mois de salaire pour la 2ème année et encore 11 mois de salaire pour la 3ème année; la situation devient intéressante... on peut programmer d’autres voyages que ceux que l’on effectue pour raisons familiales, et élargir enfin son horizon culturel, Afrique Noire (Zimbabwe et Afrique du Sud sont les destinations les plus courantes), Mada, Réunion, Maurice, Comores, Seychelles...

Cependant, il ne faut pas oublier qu’on on ne parvient pas ici à vivre de son seul salaire indice Paris; autre rubrique de dépenses, à ajouter à celles indiquées plus haut, le loyer du logement attribué par une société mixte, la SIM, entre 3 500 et 7 000 francs du T2 au T4.

L’île est belle, mais l’ambiance est proche d’une banlieue de France avec les problèmes de sécurité et vols très nombreux, nés de différences évidentes de niveau de vie; les statistiques d’homicides sont plus basses qu’en métropole, mais comme tout le monde ou presque se connaît les quelques histoires violentes font grand bruit;

Chaque départ est un problème, avec obligation de trouver quelqu’un à mettre dans le logement ou surveillance à faire exercer. Nous sommes aussi victimes de menus larcins au quotidien suite à l’oubli de la fermeture des nacos (fenêtres à lames de verre) et vols par pêche à la ligne à travers les barreaux... De toute façon les nacos fermés peuvent être forcés la nuit quand on dort et nos sommeils ne sont pas toujours des repos...

Islam, polygamie et naturellement démographie galopante, empêchent que les efforts de la France depuis 20 ans portent de véritables fruits et comme partout, il y a ici une catégorie de profiteurs qui s’enrichissent aux dépens de la masse; 

Les hommes politiques locaux attendent la mâne, mais ne font pas leur travail d’éducateur à la citoyenneté à mon avis, rien contre la natalité, ils sont les premiers à profiter de la polygamie autorisée, la loi cadiale pouvant être choisie contre la loi de la république. Rien contre l’utilisation de la violence pour régler les conflits, un principal a failli être lapidé, et a été rapatrié, on ne l’a pas autorisé à revenir... aucun élu n’a accepté de condamner l’acte publiquement, comme contraire aux lois de la république... Enfin, comme d’habitude et comme partout, on veut le beurre et l’argent du beurre...

On peut aussi refuser de voir tout cela, et ne voir que le lagon et ses beautés, mais El Niño est passé par-là... et les coraux sont atteints (mais on note en 2000, une reprise sur certains récifs), il reste encore de beaux lambeaux de forêt tropicale primitive... On peut aussi, comme certains tiers-mondistes, dire que nous n’avons pas à imposer notre façon de voir à la population, nos horaires et nos obligations de les respecter dans les administrations, sur les chantiers, dans les entreprises... Il faut savoir que la tradition ici est celle du cueilleur et non de l’agriculteur, on va donc « à la campagne » pour chercher le manioc, la banane et dans la brousse pour les mangues; le brûlis survit, bien qu’il soit légalement interdit, les sols à nu, durcissent et deviennent incultes après quelques années d’utilisation, se latérisent et c’est définitif... La terre rouge dégringole jusque dans le lagon et le pollue...

J’arrête, tout cela ne serait pas un problème et l’île serait encore ce paradis permettant de dormir à l’ombre des cases, pendant les grosses chaleurs, et de ne produire d’effort que lorsque la nécessité de remplir son ventre nous y pousse, si... la population n’était pas passée de 40 000 à 140 000 en 25 ans condamnant irrémédiablement ce paradis terrestre aux insuffisances alimentaires, au chômage des jeunes et à la pollution de masse... mais le paradis en perdition est pourtant une zone attractive pour les Comores voisines et indépendantes d’où la montée de la clandestinité et de la xénophobie sans compter que nous « les dzoungous » (les blancs), nous prenons les places des Mahorais..

Mayotte à 15 h de Paris, c'est fou ! et à une dmi-heure de Mohéli

Conclusion, pourquoi venir à Mayotte alors ?

1 - Parce qu’en fin de carrière, les barèmes sont souvent insuffisants pour l’A.E.F.E. et l’étranger, les barèmes pour l’outre-mer sont comparables à une mutation en France;

2 - Parce que Mayotte est demandeuse d’enseignants du second degré et de formateurs premier degré, on n’a pas encore réussi à scolariser tous les enfants à l’issue du CM2, peut-être peut-on se rendre utile sur place, ou se sentir plus utile qu’en métropole, mais on ouvre là un autre abysse... voir l’article sur le système éducation nationale à Mayotte, bulletin étranger du 30 mars 2000, section SGEN de Mayotte.

3 - Parce que si on adore la France on l’apprécie peut-être davantage encore entre 2 avions...

Ceci dit, les TOM sont les seuls endroits où les couples peuvent avoir un poste double, certains TOM ont des salaires indexés si les indemnités d’éloignement sont moins élevées qu’à Mayotte.

Bonne décision ! à plus... 

Pour voir une réaction à cette tribune libre

http://www.sgen-cfdt.org/etranger/mayotte 

 

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Sans commentaires Extrait d’une publication de l’OCDE

(Cahier de Politique économique n°13 « La faisabilité politique de l’ajustement » par Christian MORISSON) page 30

« Les mesures de stabilisation peu dangereuses Après cette description des mesures risquées, on peut, à l’inverse, recommander de nombreuses mesures qui ne créent aucune difficulté politique. Pour réduire le déficit budgétaire, une réduction très importante des investissements publics ou une diminution des dépenses de fonctionnement ne comportent pas de risque politique. 

»Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller À NE PAS DIMINUER LA QUANTITE DE SERVICE, QUITTE À CE QUE LA QUALITE BAISSE. ON PEUT RÉDUIRE, PAR EXEMPLE, LES CRÉDITS DE FONCTIONNEMENT AUX ÉCOLES OU AUX UNIVERSITÉS, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. LES FAMILLES RÉAGIRONT VIOLEMMENT À UN REFUS D’INSCRIPTION DE LEURS ENFANTS, MAIS NON À UNE BAISSE GRADUELLE DE LA QUALITÉ DE L’ENSEIGNEMENT et l’école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l’établissement voisin, DE TELLE SORTE QUE L’ON ÉVITE UN MÉCONTENTEMENT GÉNÉRAL DE LA POPULATION. »

Pour obtenir le texte complet au format PDF aller à l’adresse : <http://www.oecd.org/dev/PUBLICATION/Cahier.HTM > et cliquer sur le cahier 13.

Mise en toile : Alain Schneider