Grève : le ministre a reçu les syndicats le 4 décembre - des premiers résultats très insuffisants...
La grève des services diplomatiques, consulaires, culturels et de coopération a été suivie massivement par des milliers de collègues fonctionnaires et contractuels dans les ambassades, les consulats, les établissements culturels et les établissements scolaires français de l'étranger.
Dans de nombreux postes, les recrutés locaux ont adressé des pétitions au ministre sur les conséquences à leur égard de la politique menée (rémunération, protection sociale, fermeture d'établissements, suppressions de poste).
L'intersyndicale dépose un nouveau préavis de grève pour le 18 décembre.
CTPM
du 18 décembre : aucune réponse de l'administration
GREVES DU 1er et du 18 DECEMBRE 2003 - REVUE DE PRESSE
The Washington Times - 2/12/2003 - Diplomats stage one-day strike
La participation de tous les lecteurs est la bienvenue...
Quelques reprises de dépêches d'agences :
Xinhua (Chine Nouvelle) : http://www.french.xinhuanet.com/htm/121809321611.htm
http://www.liberation.fr/page.php?Article=166415 (18/12/2003)
http://www.europe1.fr/infos/depeche.jsp?idboitier=363840&chaine=3000&rub=3000 http://www.leparisien.fr/home/info/france/reuters/article.htm?articleid=220926772&typeid=50&themeid=512
http://np.www.lci.fr/news/france/0,,1476331-VU5WX0lEIDUy,00.html
http://www.europe1.fr/infos/depeche.jsp?idboitier=360213&chaine=3000&rub=3000
http://www.kompass.fr/actualite/depeches/depeche.php?id_souschaine=brse&id=1070281276nL01552182
http://www.tv5.org/TV5Site/info/afp_article.php?rub=mon&idArticle=031201132244.8qyc14ly.xml
http://www.lepoint.fr/static/afp/francais/journal/une/031201061801.6413r8gc.htm
radio Chine internationale : http://web12.cri.com.cn/france/2003/Dec/178673.htm
Le Télégramme (Brest) http://www.bretagne-online.tm.fr/index.cfm?page=telegdisplay&class=articletelegramme&method=affiche_entier&object=20031201_010b070400_7159836
Togo : http://www.republicoftogo.com/fr/news/news.asp?rubID=1&srubID=72&themeID=1&newsID=7064
DNA : http://www.dna.fr/dna/jour/national/pol-eco/20031201_DNA002889.html
http://actualite.free.fr/actu.pl?doc=france/3_2003-12-01T1657_FAP3616.xml
http://actu.voila.fr//Archives/actu_france/1/031201153009.ranbrsdu.html
http://www.lefigaro.fr/perm/afp/fra/031201132550.ojv3a2u9.html
Xinhua (Chine Nouvelle) : http://www.french.xinhuanet.com/htm/12021830381.htm
http://www.lequotidien.sn/articles/article.CFM?article_id=9016
Le ministre délégué au Budget Alain Lambert, qui réagissait vendredi au deuxième mouvement de grève des diplomates français en moins d'un mois, a mis au défi les ambassadeurs de révéler le montant de leur salaire.
"Il faut savoir raison garder", a-t-il déclaré sur LCI.La deuxième grève en un mois des diplomates français moins suivie
PARIS (AFP) - La deuxième grève en moins d'un mois des personnels du ministère français des Affaires étrangères a été moins suivie jeudi que la précédente, début décembre, mais sans entamer la détermination des syndicats à dénoncer le manque dont souffre, selon eux, la diplomatie française.
Le syndicats ont dénoncé l'absence de tout dialogue avec le ministère à l'issue d'une réunion que leurs représentants ont préféré écourter au bout d'une heure d'un "dialogue de sourds", selon une source syndicale."Nous avons constaté qu'il n'y avait absolument aucune espèce d'avancée et nous avons quitté la salle", a expliqué à l'AFP un responsable du syndicat CFDT, Sylvain Itté. Quelque deux cents personnes ont participé à une manifestation en milieu de journée près du Quai d'Orsay, siège du ministère, selon le président du syndicat majoritaire UNSA-USMAE, Laurent Serra.
Les syndicats réclament notamment une revalorisation du statut des personnels locaux, des garanties sur les effectifs et le maintien des indemnités, parmi les plus importantes au monde, des agents travaillant à l'étranger.
Le 1er décembre, la grève des diplomates en France et à l'étranger, sans précédent dans l'histoire diplomatique française, avait été très largement suivie, paralysant partiellement les 154 ambassades et 98 consulats français dans le monde, soit le deuxième réseau diplomatique après les États-Unis.
Les syndicats, qui s'attendaient à cette moindre mobilisation, selon M. Itté, ont néanmoins estimé qu'elle n'a pas été négligeable, notamment en Amérique du Nord. Ils ont estimé que les prochaines formes d'action seraient différentes, sans doute moins spectaculaires.
Premier continent à donner le ton, l'Asie n'a pas connu la même mobilisation que le 1er décembre, sauf au Japon. A Pékin, la grève a été suivie par un tiers environ de la quarantaine d'employés. Les ambassades en Thaïlande et au Cambodge ont également moins suivi le mouvement. A New Delhi, l'essoufflement était encore plus net avec seulement trois grévistes, sur 29, contre environ la moitié le 1er décembre.
En revanche, la grève a été plus suivie au Japon, mobilisant des agents expatriés dépendant d'autres ministères, comme celui des Finances qui emploie les conseillers économiques à l'étranger. Un appel à la grève a d'ailleurs été lancé à la Direction des relations économiques extérieures (DREE), qui dépend du ministère des Finances.
En Europe, la mobilisation a également été moindre, notamment à Madrid où la grève a été "assez peu suivie voire très peu suivie" et à Berlin où très peu d'agents étaient en grève. A Rome, le pourcentage de grévistes était de 16% à l'ambassade et dans les consulats, contre 65% le 1er décembre. Il n'y a pas eu de grévistes à l'ambassade auprès du Saint-Siège, tout comme à Zagreb ou encore à Londres où les diplomates n'ont pas fait grève, selon le service de presse de l'ambassade.
En Afrique la mobilisation a été moins forte que le 1er décembre comme au Gabon où huit fonctionnaires étaient en grève sur un total de 22, alors qu'ils étaient 11 précédemment. A l'ambassade de Yaoundé, seul le service de délivrance des visas diplomatiques n'a pas travaillé.
Situation similaire en Amérique du Sud où à Buenos Aires, par exemple, il n'y a eu aucun gréviste déclaré alors que le 1er décembre, l'ensemble du personnel diplomatique avait fait grève, à l'exception de l'ambassadeur, Francis Lott.
En revanche, le mouvement a été plutôt bien suivi aux États-Unis où "on devrait retrouver le même nombre de grévistes" que lors de la grève du 1er décembre où le mouvement avait été suivi à plus de 80%, a-t-on précisé de source diplomatique.
Là encore, les diplomates des services de l'expansion économique ont rejoint le mouvement jeudi. Situation analogue au Canada où la grosse majorité du personnel diplomatique a suivi ce mouvement de grève.
Deuxième mouvement de grève moins suivi dans la diplomatie française
PARIS (AP) - Pour la deuxième fois en moins de trois semaines, les personnels du ministère français des Affaires étrangères étaient en grève jeudi, en France ainsi que dans un grand nombre d'autres pays, mais le mouvement a été moins suivi que le premier, a-t-on appris auprès du Quai d'Orsay et du syndicat UNSA-USMAE (majoritaire).
Selon le ministère, on dénombrait environ 25% de grévistes sur un quart des postes, tandis que, dans la capitale, la mobilisation était de l'ordre de 7% seulement (pour environ 20% des services). Le précédent mouvement, le 1er décembre, avait été massivement suivi à 94%.
Le syndicat UNSA-USMAE (Union syndicale du ministère des Affaires étrangères) a fait état dans l'après-midi d'un "pourcentage fort" en Asie. "Nous avons des indications selon lesquelles (la grève) était bien suivie (...) Nous aurons tous les chiffres dans la soirée", a déclaré à l'Associated Press son président Louis Dominici.
"L'essentiel de cette grève, c'est de donner un signal, de montrer que les choses ne vont pas", a-t-il ajouté.
L'intersyndicale CFDT, CGT, FO, FSU, UNSA-Education et UNSA-USMAE déplore que le budget du ministère soit en "diminution constante depuis plusieurs années". Les récentes restrictions de crédit ont conduit à des réductions de personnel et à une baisse des indemnités de résidence, sources de mécontentement parmi les agents.
"Nous demandons que les mauvaises nouvelles soient revues", a encore plaidé Louis Dominici. Car ce sont "des décisions négatives pour le fonctionnement" des ambassades et consulats de France à l'étranger. En cas d'échec des discussions avec les responsables administratifs du Quai d'Orsay, il a précisé que l'intersyndicale n'excluait pas "d'autres types d'actions".
Le ministère des Affaires étrangères supervise un total de 9.409 salariés, dont plus de 5.000 à l'étranger. Il s'agit du deuxième corps diplomatique du monde, après les Etats-Unis. AP
Le ministère du Commerce extérieur et celui des Affaires étrangères affûtent leurs arguments pour obtenir la maîtrise des moyens budgétaires de l'action extérieure de la France. Le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, doit trancher.
LES ECHOS (Claude Fouquet), 10 décembre 2003
Un bras de fer longtemps discret oppose depuis plusieurs mois le Quai d'Orsay à Bercy. L'enjeu est tout simplement de savoir qui des deux ministères aura la maîtrise budgétaire, à terme, de l'action extérieure de la France, qui devrait normalement être rapprochée sous un même toit. La grève, la semaine dernière, des agents du ministère des Affaires étrangères - une première dans l'histoire de cette administration - a fait sortir de l'ombre ce conflit. On a entendu les agents du Quai se plaindre d'une « régression constante de [leurs] moyens humains et financiers », dénoncer le projet de budget 2004 et montrer indirectement du doigt les services du Commerce extérieur et de sa Direction des relations économiques extérieure (DREE), supposés mieux lotis. Dans une interview accordée aux Echos, Dominique de Villepin, le ministre des Affaires étrangères, a lui-même rappelé que son ministère ne dispose que de la moitié des crédits de l'action extérieure de la France et a demandé une tutelle sur celle-ci (Les Echos du 2 décembre).
Ce conflit embarrasse quelque peu Jean-Pierre Raffarin, qui doit rendre dans les prochaines semaines ses arbitrages concernant la loi organique relative aux lois de Finances, laquelle définira plus précisément qui, au sein de l'Etat, aura la tutelle financière de l'action internationale de la France.
Une tonalité polémique
Une récente réunion interministérielle à Matignon a permis aux deux parties d'affûter leurs arguments mais aussi de se voir rappeler un certain nombre de données. Sur les dix dernières années, les crédits du ministère du Commerce extérieur ont augmenté de 5,4 % en moyenne, contre près de 15 % pour les Affaires étrangères. Le nombre de fonctionnaires de la DREE a diminué de 15 % à l'étranger, alors que la baisse est de 8 % pour le Quai d'Orsay. Sur la période 2003-2005, les emplois budgétaires diminueront encore de plus de 8 % au sein du ministère du Commerce extérieur.
Ce conflit prend parfois, dans les couloirs des ministères, une tonalité polémique. Alors que l'efficacité et la visibilité des ministres du Commerce extérieur successifs sont épinglées au Quai d'Orsay, le recul de l'aide au développement depuis l'absorption du ministère de la Coopération par les Affaires étrangères est fustigé à Bercy...
Pour
la première fois de son histoire, le Quai d’Orsay (siège du ministère des
Affaires étrangères) a connu une grève massivement suivie, lundi 1er décembre,
avec un taux de 94% de grévistes en moyenne dans 126 des 154 postes, répartis
en France et à l’étranger.
Que des ambassadeurs se soient mis en grève est certes exceptionnel. Mais les
9500 employés, auxquels s’ajoutent les 6000 enseignants français à l’étranger
qui dépendent de ce ministère, ne sont pas tous des diplomates, et les
restrictions budgétaires qu’ils dénoncent montrent que la «vitrine de la
France à l’étranger» en a pris un coup dans l’aile.
Le syndicat FO parle de la «paupérisation» des services du ministère des
Affaires étrangères: «Il y a des endroits où les gens manquent d’équipements
et doivent acheter eux-mêmes des fournitures comme le papier ou les crayons.
(...) La sécurité des bâtiments n’est plus respectée, les contrats
d’entretien ne sont plus honorés. Si cela continue, la sécurité des
personnes ne sera plus assurée dans certains pays». A cela s’ajoutent les
emplois précaires qui se développent et les postes supprimés (30% en vingt
ans).
Les employés du ministère des Affaires étrangères, qui ne sont pas les plus
mal lotis des fonctionnaires, n’échappent pas au manque de crédits. Cela
laisse imaginer ce qu’il en est des autres services de la Fonction publique.
AFP : mardi 2 décembre 2003, 14h48
PARIS - Le travail a repris mardi après une grève sans précédent du réseau diplomatique français, le deuxième au monde après les États-Unis, dont les quelque 9200 agents ont dénoncé les restrictions budgétaires, a-t-on indiqué au ministère des Affaires étrangères.
Le porte-parole du ministère, Hervé Ladsous, a précisé mardi que la grève avait affecté "de l'ordre de 56%" des diplomates à l'étranger, environ un tiers des agents à Paris et un quart de ceux qui travaillent à Nantes, où le ministère a une importante antenne.Il a ajouté que, dans le monde entier, un tiers des diplomates qui s'affichaient grévistes avaient travaillé "pour assurer la continuité du service de l'État". Il n'a pas confirmé le chiffre, qui circule au Quai d'Orsay, de cinq ambassadeurs et cinq consuls généraux grévistes mais travaillant, "à la japonaise".
Le ministre, Dominique de Villepin, a lui-même reconnu que la grève avait été "très suivie". Les syndicats n'ont pas appelé à la reconduction du mouvement, car selon le représentant de la CGT, Daniel Vazeille, "ce n'est pas dans la culture de la maison".Après l'adoption par le Sénat, dans la nuit de lundi à mardi, du budget du ministère, les syndicats ont annoncé des réunions d'information pour jeudi.
A Washington, 89% des 57 diplomates de la première représentation française à l'étranger (400 personnes) ont observé le mouvement. Au Canada, une "grosse majorité" du personnel a suivi le mouvement. Le taux de grévistes a été de "plus de 80%", avec des services consulaires fermés à Ottawa, Toronto et Montréal, celui de Vancouver demeurant toutefois ouvert avec trois grévistes seulement sur douze.
Les crédits votés par le Sénat pour 2004 s'élèvent à 4,22 milliards d'euros. Ce budget, qui ne représente que 1,25% de celui de l'État, est en augmentation de 2,52%. Mais celle-ci est entièrement absorbée et même dépassée par l'accroissement de l'aide au développement qui atteindra 0,43% du PIB, aux dépens des crédits de fonctionnement.
Le ministre du Budget, Alain Lambert, a considéré mardi que "le ministère des Affaires étrangères a reçu ce qu'il lui fallait: il peut, au sein de cette enveloppe, procéder à tous les redéploiements utiles".
The Washington Times - December 02, 2003
French diplomats around the world went on strike yesterday to protest budget cuts so severe, they say, it is difficult to conduct foreign policy.
The one-day strike was the first by French diplomats. There were no picket lines outside the French Embassy in Washington, and an employee inside the Georgetown compound said yesterday seemed normal.
"There is not much of a difference. It is sort of
symbolic," said the embassy employee, who asked not to be identified.
In Paris, about 200 diplomats picketed their parliament.
"The French approach is that you can solve world problems through diplomacy. If that is so, then give us the resources," said Yvan Sergeff, of public sector trade union USMAE in Paris.
"[We] do not understand how President Jacques Chirac and the government proclaim grand ambitions for France internationally even as the human and financial means of this ministry are constantly shrinking," USMAE and five other unions said in a statement.
Far from living the cushy life of two-hour, five-course lunches and dressing for embassy galas, the unions that represent the Foreign Service say that junior diplomats abroad cannot pay for housing or schools for their children. "This level of impoverishment cannot be sustained," said Danielle Milanini of the union Force Ouvriere.
"Building security codes or maintenance contracts are not respected. There are missions where people are having to buy their own paper and pencils."
The U.S. Embassy in Paris told the State Department that Foreign Ministry officials were at their desks, but showed their solidarity by wearing the uniform of rebellious youth — blue jeans.
The consular office in Washington was closed, but French Ambassador Jean-David Levitte was on the job. Embassy spokeswoman Nathalie Loiseau declined to comment, saying only that the strike is "an internal matter."
Only 57 staffers with diplomatic status were authorized to strike at the Washington embassy, France's largest mission with 400 employees. About 70 percent of the diplomatic staff was participating in some way in the strike, according to the Agence France-Presse news service.
Worldwide, the participation varied from a high of 90 percent of the diplomatic staff in Rome to a low of 20 percent in Moscow. As in Paris and Washington, many diplomats declared themselves officially on strike but still performed their duties.
USMAE said 126 of France's 154 embassies — a diplomatic network second in spread only to that of the United States — were affected. The Foreign Ministry said most missions had been affected.
Foreign Minister Dominique de Villepin said half of France's diplomats abroad went on strike, and a third of those in Paris.
• Staff writer James Morrison contributed to this report.
L'activité des représentations hexagonales à l'étranger a été paralysée ou ralentie, hier, par l'arrêt de travail observé contre des restrictions budgétaires.
Silence français, hier, à Montevideo, Madagascar, Athènes, Addis Abeba, Cuba, Mexico, Quito, Tunis, Abidjan, Dakar, Zurich, Liège ou encore Ho Chi Minh Ville. Toutes ces villes, en effet, ont vu le réseau diplomatique et consulaire de Paris totalement paralysé par la grève menée dans le monde entier contre les restrictions budgétaires reprochées au ministère des Affaires étrangères. Un mouvement qui a, selon le ministère des Affaires étrangères, été suivi de manière variable selon les régions du globe.
C'est ce qu'affirmait le Quai d'Orsay hier après-midi. Ainsi, certaines représentations françaises ont été moins affectées, et les lycées et centres culturels français ont diversement suivi la grève lancée par la CFDT, la CGT, FO, la FSU, Unsa-Education et l'Union syndicale du ministère des Affaires étrangères. Cette dernière organisation, majoritaire, parlait pour sa part d'un mouvement massif, « avec 126 postes grévistes sur 154, et au minimum 94 % de grévistes en moyenne dans ces postes ». Et pour la première fois de l'Histoire, un ambassadeur s'est déclaré gréviste : Renaud Vignal, en poste à Djakarta, qui était quand même à son bureau pour «assurer la continuité du service public » (lire ci-contre). Une attitude également observée à Madrid et Tokyo.
Le tout, conjugué sur les cinq continents, a en tout cas constitué une grande première pour le réseau diplomatique français - deuxième mondial derrière celui des États-Unis, avec 9 293 agents, dont 3 900 à Paris et 5 300 à l'étranger. Une première dont la date n'a pas été choisie par hasard : le Sénat examinait hier le projet de budget 2004 du ministère des Affaires étrangères. Elle est également survenue alors que le France fait preuve d'un activisme diplomatique sans précédent dans le monde. Paris - et le ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin - a par exemple été cette année à la pointe du combat pour la paix en Irak aux côtés de l'Allemagne et de la Russie, face à une coalition dirigée par les États-Unis. D'où la revendication des syndicats avant le début de la grève : « Les agents ne comprennent pas que le président Jacques Chirac et le gouvernement affichent de grandes ambitions pour la France sur la scène internationale alors que, dans le même temps, les moyens humains et financiers mis au service de ce ministère sont en régression constante ».« Les circonstances sont difficiles », plaidait, la semaine dernière, Dominique de Villepin. Avant de déclarer avoir « bon espoir que le Quai d'Orsay sera reconnu l'année prochaine parmi les budgets prioritaires ». Une manière de montrer aux syndicats qu'il ne se « dégonfle pas », comme ils le lui reprochent, devant d'autres ministères très « gourmands ». Mais finalement, la grève - qui n'est « pas une affaire banale », selon le chef de la diplomatie - a bien eu lieu.
Jamais, jusqu'à hier, un ambassadeur français ne s'était
mis en grève. Renaud Vignal, à Djakarta, a donc officiellement été le
premier de l'Histoire. Pourtant, le droit de grève est bel et bien applicable
à cette catégorie professionnelle. Le ministère des Affaires étrangères
s'appuie ainsi sur un arrêté du Conseil d'Etat, qui indique que ce droit est
reconnu à tous ses agents, « y compris les ambassadeurs, les directeurs de
départements et les membres du cabinet du ministre ». Selon la juridiction
administrative suprême, les seules restrictions visent la nécessité d'«
assurer la continuité du service de l'Etat » ou « des raisons d'ordre public
», et les fonctionnaires qui ont un statut dérogatoire, comme les gendarmes
assurant la sécurité des locaux diplomatiques.
La présence inédite d'ambassadeurs dans les rangs des grévistes, hier,
s'explique donc par le fait que trois associations de hauts fonctionnaires ont
rejoint l'appel lancé par six syndicats du Quai d'Orsay : l'Usmae, qui regroupe
les diplomates dit du « cadre général », l'Asao, qui regroupe les agents dit
du « cadre d'Orient » (pratiquant une langue asiatique ou slave), et l'Adiena,
où se retrouvent les agents issus de l'Ecole nationale d'administration. Les
postes occupés par ces diplomates : secrétaire des Affaires étrangères ou,
au-dessus dans l'échelle salariale, conseiller des Affaires étrangères, voire
ministre plénipotentiaire, un grade qui n'a pas d'équivalent dans le reste de
la fonction publique. Sur l'échelle salariale, cette élite du Quai d'Orsay
appartient à la catégorie « A ». Les autres salariés du ministère, de
catégorie « B » sont secrétaires de chancellerie, chiffreurs. Et les
catégories « C » sont agents administratifs, chauffeurs ou encore personnels
de service. Des catégories qui se sont retrouvées hier sur la même longueur
d'onde tout autour du globe.
AP : lundi 1er décembre 2003, 16h54
PARIS (AP) - Du jamais vu : des diplomates français qui débraient, des ambassades qui ferment. L'ensemble des syndicats du ministère des Affaires étrangères avaient appelé à la grève ce lundi pour protester contre les restrictions budgétaires. Le mouvement a été très suivi, à Paris comme à l'étranger.
L'UNSA-USMAE (Union syndicale du ministère des Affaires étrangères, majoritaire) signalait "94% de mobilisation" en moyenne dans 126 pays. Selon le syndicat, le consulat de Liège (Belgique) et le service des visas à Shanghai (Chine) étaient fermés pour la journée, tout comme l'ambassade de France à Athènes (Grèce) - information démentie par les diplomates sur place.
"La mobilisation est très forte", a souligné la CGT du ministère en annonçant la fermeture des postes de Tunis (Tunisie) et de Prague (République tchèque). "C'est une grève qui est quasiment suivie par tout le monde", affirmait le syndicat à la mi-journée, en se basant sur les remontées des pays d'Europe orientale, d'Orient et d'Extrême-Orient.
Sans avancer de chiffres, le quai d'Orsay a confirmé que "dans pratiquement tous les postes comme les services de l'administration centrale, le mouvement de grève a été suivi, dans des proportions variables".
A Paris, une manifestation a rassemblé 120 personnes, selon la préfecture de police, devant le Sénat où Dominique de Villepin défendait le budget 2004 du ministère des Affaires étrangères. Les agents réclamaient "des moyens financiers et humains à la hauteur des ambitions affichées", selon l'intersyndicale CFDT, CGT, FO, FSU, UNSA-Education, UNSA-USMAE.
Les objectifs du quai d'Orsay "sont très ambitieux mais les crédits qui seront alloués en 2004 sont notoirement insuffisants pour pouvoir atteindre ces objectifs", a souligné un militant CGT. "Le budget de ce ministère est en diminution constante depuis plusieurs années".
L'an passé, "pratiquement tous les projets culturels et d'aide au développement sont restés en sommeil pendant presque un semestre parce qu'il n'y avait plus de sous, suite aux réductions budgétaires", a-t-il déploré, en notant que cela égratignait "la crédibilité de l'action extérieure".
Pendant un mois et demi, en septembre-octobre, le service de la valise diplomatique a été interrompu, a rappelé un permanent de l'USMAE. Au ministère à Paris, faute de crédits, "on a des difficultés à faire l'entretien des ascenseurs", a-t-il ajouté.
D'après son syndicat, la mobilisation a atteint 100% à Addis Abeba (Ethiopie), Dakar (Sénégal), Tunis (Tunisie), Quito (Équateur), Antananarivo (Madagascar), Montevideo (Uruguay), La Havane (Cuba); 99% à Rabat (Maroc), Buenos Aires (Argentine), 98% à Mexico (Mexique), 97% à Bucarest (Roumanie), au Canada, à Washington (États-Unis), à Rome (Italie), 92% à Sao Paolo (Brésil), à New York (États-Unis), à New Delhi (92%); 80% à Barcelone (Espagne), Bamako (Mali).
Des manifestations étaient prévues devant le palais Farnese à Rome et devant l'ambassade de France à Washington.
Les agents protestent notamment contre "la spirale infernale de réduction des emplois budgétaires au ministère des Affaires étrangères", selon l'intersyndicale.
La CGT souligne que 116 postes statutaires vont être supprimés en 2004. "Globalement, on a perdu un tiers des effectifs sur 20 ans", relève le syndicat, en expliquant que ces emplois de fonctionnaires sont remplacés par des recrutements locaux de droit privé.
Les agents du quai d'Orsay exigent aussi l'ouverture d'une négociation immédiate sur le projet de révision des indemnités de résidence et des indemnités d'expatriation. AP
cb/cov/com/ll
Monday December 1, 2003 8:46
PM
By ELAINE GANLEY
Associated Press Writer
PARIS (AP) - French diplomats and other Foreign Ministry personnel staged an unprecedented strike Monday to protest planned budget cuts, shutting down embassies and consulates around the globe and hindering services at home.
From Madagascar to Rome, Washington and beyond, embassy personnel walked off the job for the one-day strike, according to the leading union at the ministry, known as UNSA-USMAE.
The Foreign Ministry said the strike was observed ``in varying proportions at practically all posts,'' but refused to specify which overseas embassies and consulates were affected.
The walkout, however, clearly hurt the daily course of diplomacy.
Nearly all Foreign Ministry employees participated in the strike at its stately Paris offices, overlooking the Seine River, according to UNSA-USMAE.
Among foreign posts, the walkout closed down the French consulate in the Belgian city of Liege and hobbled embassies in Jakarta, Indonesia, and Rome. Officials at the Rome embassy said the ambassador and some staff remained on the job.
The unions reported 97 percent of staff at the Washington embassy walked off the job but a diplomatic source, who spoke on condition of anonymity, said 82 percent of the embassy staff observed the walkout.
The State Department says there are 57 people posted at the French Embassy in Washington, not including Ambassador Jean David Levitte. The ambassador was at work Monday, the source said.
France's Foreign Ministry oversees 9,409 employees - more than 5,000 of them abroad, making it the second-largest diplomatic corps in the world after the United States.
Next year's proposed budget calls for 116 personnel cuts at the Foreign Ministry and a decrease in housing allowance for overseas posts, among other things. While the ministry's 2004 budget weighs in at an impressive $5 billion - a 2.6 percent increase from the 2003 budget - much of the extra goes to development aid, meaning that the ministry itself would register a 1.26 percent decrease.
''After years and years of economizing that have hit this ministry ... they're asking us to go further - that is to no longer have the means to do our job,'' Louis Dominici, head of a group of unions at the ministry, said on French television.
The strike coincided with a legislative debate Monday on the 2004 budget.
Foreign Minister Dominique de Villepin had tried to use his well-honed diplomatic skills to sway the discontented.
This year was ''a difficult year for our house,'' de Villepin told 600 employees last week. However, he expressed hope that the Quai d'Orsay, as the ministry is known, ``will be recognized next year among the priority budgets.''
''We must allow our diplomacy to give the best of itself,'' de Villepin said Thursday night, ''and for that we need ... the means and the capacity to act.''
De Villepin has led France's high-profile diplomacy focused on the U.S.-led war on Iraq, which Paris opposed, and its aftermath. However, some have pointed to his jet-setting diplomacy as too cost-heavy given the lean economic times.
Thierry Robert, a spokesman for the CGT, one of a half-dozen unions involved in the strike, said the walkout may seem surprising given the ministry's high profile in the world.
"One has the impression that, on the one hand, France's international ambitions are on the rise,'' he said on France-2 television, ''and, on the other hand, one sees that the means are on the decline.''
PARIS (AFP), le 01-12-2003 19h32
La diplomatie française affectée par une grève sans précédent
Le réseau diplomatique et consulaire français, le deuxième après celui des États-Unis, a été paralysé ou ralenti lundi par une grève mondiale contre des restrictions budgétaires.
Le ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, très actif sur la scène diplomatique internationale que ce soit sur l'Irak ou sur l'Europe, a demandé solennellement sur Europe-1 que soit préservée "la capacité diplomatique" de la France.
M. De Villepin a par ailleurs expliqué que la moitié du personnel de son ministère à l'étranger avait fait grève, et un tiers à Paris.
Le président du syndicat majoritaire au Quai d'Orsay, Laurent Serra, de l'USMAE (union syndicale du ministère des affaires étrangères), a souligné que la grève était massivement suivie "avec 126 postes grévistes sur 154 et au minimum 94% de grévistes en moyenne dans ces postes".
M. Serra a indiqué que même "certains ambassadeurs étaient en grève et que le mouvement était suivi à 100 % à Montevideo, Madagascar, Athènes, Adis Abeba, Cuba, Mexico, Quito, Tunis, Abidjan, Dakar, Zurich, Liège, Ho Chi Minh Ville".
L'UNSA-Education (syndicat enseignant) a pour sa part indiqué que de 60 à 90% des enseignants français à l'étranger étaient en grève.
Pour la première fois, un ambassadeur, Renaud Vignal, en poste à Jakarta, s'est déclaré "gréviste", tout en étant à son bureau, selon une source diplomatique.
Ce type de mouvement "à la japonaise" de diplomates souhaitant assurer la "continuité du service" du ministère à l'étranger a été notamment observé à Madrid et à Tokyo. A Madrid, certains diplomates ont assuré leur journée de travail tout en se déclarant grévistes, "afin d'assurer la continuité du service public". A Tokyo, les deux tiers des quelque 45 diplomates étaient en grève "à la japonaise" : un tiers était en grève et n'a pas travaillé, un tiers était en grève, mais a travaillé "par souci de la mission de service public à l'étranger", et un tiers n'était pas en grève.
La grève, d'une manière générale, a affecté l'ensemble des représentations françaises sur les cinq continent.
Les grèves les plus massivement suivies semblaient avoir touché l'Asie, le Proche-Orient, le Maghreb et certains pays européens.
En Croatie, la grève des diplomates était "massivement suivie" à Zagreb, a déclaré un diplomate. "A l'exception de l'ambassadeur, tous les personnels concernés se sont déclarés en grève". Mais, a-t-il souligné, "les grévistes sont présents au poste et assurent la continuité des services".
A Tunis, c'est au Consulat de France que la grève a été le plus durement ressentie, le service de délivrance des visas étant fermé.
A Oslo, les deux diplomates présents, à l'exception de l'ambassadeur, ont fait grève, et à Bucarest, la vingtaine de diplomates et employés expatriés de l'ambassade et du service d'action culturelle également.
A Alger, 78 % des agents diplomatiques étaient en grève mais continuaient à "assurer la continuité du service public". A Tachkent, environ 86 % du personnel de l'ambassade ont fait grève.
A Washington, 89 % du personnel diplomatique de l'ambassade était en grève, selon un premier pointage. A Bamako (Mali), le consulat était en grève à 100 % et à l'ambassade on comptabilisait 50 % de grévistes tandis qu'en Mauritanie 85 % des personnels titulaires ont cessé le travail.
[lundi 01 décembre 2003 - 14h25 heure de Paris]
PARIS (AFP) - Les diplomates français ont observé lundi une
journée de grève historique et très suivie pour protester contre des
restrictions budgétaires.
Pour la première fois, un ambassadeur, Renaud Vignal, en
poste à Jakarta, s'est déclaré "gréviste", tout en étant à son
bureau, selon une source diplomatique. Un peu à la façon des grévistes
japonais solidaires d'un mouvement social qui travaillent, mais manifestent en
portant un brassard.
La grève est massivement suivie "avec 126 postes
(ambassades) grévistes sur 154 et au minimum 94 % de grévistes en moyenne
dans ces postes", a indiqué à Montevideo Laurent Ferra, président du
syndicat majoritaire USMAE/UNSA.
M. Ferra, agent chargé de la comptabilité au consulat français
en Uruguay, a indiqué que même "certains ambassadeurs sont en grève et
que le mouvement est suivi à 100 % à Montevideo, Madagascar, Athènes,
Adis Abeba, Cuba, Mexico, Quito, Tunis, Abidjan, Dakar, Zurich, Liège, Ho Chi
Minh".
"Ces représentations françaises sont fermées comme
toutes celles où le nombre de grévistes dépasse les 90%", a précisé M.
Ferra, en citant l'Argentine (99%), le Chili (95%), le Salvador (97%), la
Bolivie (97%), le Bangladesh (98%), la République dominicaine (97%), Haïti
(98%).
D'après le ministère français des Affaires étrangères,
qui entretient le deuxième réseau à l'étranger derrière les États-Unis,
les textes n'interdisent pas aux ambassadeurs, aux consuls généraux et même
aux membres du cabinet du ministre de faire grève, sauf en cas de nécessité
de "maintien de la continuité du service de l'État" et de
"maintien de l'ordre public".
Ce maintien de la continuité de l'État, auquel les
diplomates français sont, par tradition, très attachés, a amené les
personnels de certaines ambassades à assurer un service quasi normal en raison
de visites ministérielles.
A Varsovie, il n'y avait pas de grève en raison de la visite
du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. A l'ambassade, tous les diplomates étaient
mobilisés. Au lycée français, où le ministre de l'Éducation nationale Luc
Ferry était attendu, il n'y avait pas de grève non plus, de même qu'à
l'Institut français.
Si la majorité des diplomates en poste à Pékin se disaient
en grève, beaucoup ont travaillé en raison de la présence en Chine des
ministres de l'Économie et de la Culture. A Prague, une grande partie du
personnel diplomatique et consulaire français était en grève.
La grève était "massivement suivie" à Zagreb, a déclaré
un diplomate ayant requis l'anonymat.
A Amman, 70 % des diplomates étaient en grève et le
consulat était fermé, alors que l'école française et le Centre culturel
fonctionnaient normalement.
A Damas, le consulat et les services culturels étaient fermés
pour la journée de lundi. Au Caire, le mouvement était suivi par une majorité
des agents titulaires et contractuels, tant à l'ambassade qu'au consulat
Environ 20 % du personnel diplomatique et consulaire
faisait grève lundi à Moscou, mais l'ambassade était ouverte, ainsi que le
consulat.
Les deux tiers des quelque 45 diplomates de Tokyo étaient en
grève "à la japonaise" : un tiers était en grève et n'a pas
travaillé, un tiers était en grève, mais a travaillé "par souci de la
mission de service public à l'étranger", et un tiers n'était pas en grève.
En Suisse, la grève semblait bien suivie, les représentations
françaises fonctionnant au ralenti du fait de l'absence d'une grande partie du
personnel expatrié, particulièrement à Zurich et à Berne.
Reuters , lundi 01 décembre 2003, 13h30
PARIS (Reuters) - Le ministère français des Affaires étrangères a connu un mouvement de grève sans précédent et semble-t-il bien suivi, en protestation contre des restrictions budgétaires.
"Dans pratiquement tous les postes, comme les services de l'administration centrale, le mouvement de grève a été suivi, dans des proportions variables", a déclaré en fin de matinée le porte-parole du Quai d'Orsay, Hervé Ladsous, sans fournir de chiffres précis.
Le président de l'Union syndicale du ministère des Affaires étrangères (Usmae-Unsa), l'un des six syndicats qui ont appelé à la grève, faisait pour sa part état de 126 postes à l'étranger en grève presque totale, sur 154.
Contacté par Reuters à Montevideo, où il est en poste, Laurent Serra a cité comme étant dans ce cas les postes diplomatiques et consulaires de Moscou, Washington, New York, Bruxelles, Tokyo, Abidjan, Ottawa, Toronto, Vancouver, Montréal et Québec, Santiago du Chili, Sao Paulo, Rabah, Koweït...
"Athènes fermé, Addis-Abeba fermé, Cuba fermé, Mexico fermé, Pékin fermé, Dakar fermé, Montevideo fermé. A Buenos Aires, il n'y a que l'ambassadeur qui n'est pas en grève."
Selon Laurent Serra, environ 200 personnes ont manifesté devant le palais Farnèse, siège de l'ambassade de France à Rome, et 300 autres devant celle de Washington.
Une porte-parole de l'ambassade de France à Ryad, en Arabie Saoudite, a déclaré que la mission était ouverte mais seulement avec du personnel local. Même situation aux Émirats arabes unis, tandis qu'à Nairobi, au Kenya, seul le service de délivrance des visas était ouvert.
A Alger, 78% du personnel français étaient en grève, selon un diplomate. "Le service des visas est ouvert mais je ne sais pas s'il fonctionne bien", a-t-il dit. A Tunis, le service des visas était en revanche fermé.
Au Caire, le chargé d'affaires Hervé Besancenot a déclaré à Reuters que la majorité du personnel français était en grève mais que les employés locaux étaient au travail.
La situation était beaucoup plus floue à Berlin, où une porte-parole a déclaré que tous les services fonctionnaient. A Sarrebruck, le consulat général de France diffusait en revanche sur son répondeur téléphonique un message enregistré indiquant qu'il était exceptionnellement fermé jusqu'à mardi matin.
L'IMAGE DE LA FRANCE
En Finlande, l'ambassade de France ne semblait guère affectée. En revanche, personne ne répondait au téléphone à l'ambassade de France à Stockholm, en Suède.
A Paris, Alain Grière, délégué de la CGT, a déclaré à Reuters que les bureaux des directions du budget et du personnel, rue La Pérouse, étaient "déserts".
Avec plus de 9 000 agents, dont 3 900 à Paris et plus de 5 000 à l'étranger, la France possède le deuxième réseau diplomatique et consulaire mondial après les États-Unis. Mais les syndicats du Quai d'Orsay estiment que la France ne se donne plus les moyens de ses ambitions internationales.
"D'ici à 2010, les Affaires étrangères perdront 50 % de leur personnel, les consulats généraux ne délivreront plus aucun document français", prédit Laurent Serra.
"Nous ne refusons aucune réforme, aucune économie. Ce que nous refusons, ce sont les économies telles qu'elles sont prévues à l'heure actuelle", a-t-il ajouté.
Pour le président de l'Usmae, il suffirait d'imputer sur le budget de l'Élysée le coût des voyages du président Jacques Chirac à la charge du ministère et de réduire de 50% les frais de représentation des ambassadeurs pour préserver "un service public qui fonctionne".
"Mme Chirac, lors de la béatification à Rome de Mère Teresa, s'est déplacée avec une délégation de 50 personnes et elle est descendue dans l'hôtel le plus cher de Rome, pour 12 000 euros la nuit, alors que la France entretient quatre palais à Rome", a-t-il souligné. "Ça fait partie des dépenses qu'on pourrait supprimer ou du moins réduire."
Pour Francis Lamarque, secrétaire général de la fédération Force ouvrière de l'administration générale de l'État, cette grève "est une première (...) mais on est arrivé à un point de non retour" parce que "c'est l'image de la France qui est atteinte à l'extérieur."
Fait lui aussi rarissime, le ministre, Dominique de Villepin, s'était adressé jeudi soir au personnel du Quai d'Orsay pour tenter de désamorcer un conflit qui, a-t-il admis, "n'est pas une chose banale" et "ne peut pas être pris à la légère". Il s'était notamment engagé à "mettre en place un système transparent, objectif et incontestable de calcul".
Les syndicats du ministère des Affaires étrangères ont pour leur part appelé leurs adhérents à manifester lundi à16h00 devant le Sénat, pendant l'examen à la haute assemblée du budget 2004 du Quai d'Orsay.
HONG KONG (AFP) - 01/12/2003 10h49 - Un projet de réforme qui pourrait s'appliquer à d'autres établissements dans le monde a provoqué des remous au lycée français de Hong Kong où des professeurs craignent de perdre leur statut et des parents d'élèves de voir augmenter des frais de scolarité déjà élèves.
Lundi, la grève internationale à laquelle ont appelé des syndicats du ministère des affaires étrangères contre les restrictions budgétaires y a été suivie par 66% des fonctionnaires, selon l'administration.
"Ce qui se profile, c'est la fin d'un système unique qui garantissait à tout parent choisissant de s'expatrier hors de France, de trouver dans la plupart des pays du monde un établissement français digne de ce nom, ce qui permettait à nos enfants de réintégrer les écoles métropolitaines dans les meilleures conditions possibles", ont expliqué les professeurs grévistes.
La réforme projetée par l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE), l'organisme public chargé des lycées français de l'étranger et qui dépend du quai d'Orsay (ministère des affaires étrangères), prévoit le passage de tous les postes d'enseignants à un statut local. Le projet devait initialement s'appliquer à partir de la rentrée prochaine, en septembre 2004, mais a été repoussé la semaine dernière à une date indéterminée en raison des oppositions.
L'Etat français réaliserait ainsi des économies sur tout ou partie des salaires et certains avantages sociaux. Dans le nouveau schéma, les professeurs seraient employés sous contrat hongkongais, et non plus français, et rémunérés par une société privée, le lycée Victor Segalen.
Le proviseur Pascal Panthène assure que la qualité de l'enseignement doit être préservée et que les changements ne se traduiront pas par des suppressions de postes.
Mais, reconnaît-il, "cela provoque une inquiétude des enseignants dont le statut va évoluer et des familles dont les frais de scolarité vont augmenter".
Ceux-ci sont déjà élevés, s'établissant entre quelque 46 000 et 74 000 dollars de Hong Kong (5 000 à 8 000 euros) par an, selon qu'on est en maternelle ou en terminale.
Si la réforme de l'AEFE passait intégralement, la hausse des frais de scolarité pourrait atteindre 15 à 20%, selon M. Panthène.
Du côté des enseignants, la principale inquiétude porte sur la perte du statut de fonctionnaire.
Il n'existe pas aujourd'hui d'instrument juridique permettant d'assurer des garanties sur des questions sensibles comme les retraites, l'ancienneté et la réintégration éventuelle dans la fonction publique française dans le cadre d'un contrat privé de droit hongkongais.
"On n'a aucune garantie de statut", affirme Yves Estève, délégué du personnel au conseil d'établissement qui gère le lycée.
Même si les enseignants obtenaient des assurances pour l'avenir immédiat, "rien ne dit que dans trois ans ces contrats ne seront pas remis en cause. Les fonctionnaires bénéficient du droit et de garanties de la fonction publique. Là, nous les perdrons", dit-il.
Il accuse la réforme de constituer une "politique délibérée de liquidation du service public dans les lycées français à l'étranger".
Le projet au lycée Victor Segalen est pour l'instant unique au monde. Mais son extension à d'autres pays pourrait venir. "Tout dépendra de ce qui se passera à Hong Kong", estime une autre source.
Le report intervenu la semaine dernière a dans un premier temps désamorcé la bombe. "Il faut profiter de ce sursis", disent les enseignants.
Le lycée compte près de 800 élèves dans sa section francophone, sur un total de quelque 1.200, les autres suivant un enseignement en anglais.
L'établissement compte 13 expatriés, payés à 100% par l'AEFE, et 27 enseignants dits résidents, payés essentiellement par le lycée, mais recrutés par l'AEFE. Le lycée compte aussi 66 enseignants à statut local.
AP | 01.12.03 | 11:06
PARIS (AP) -- L'ensemble des syndicats du Quai d'Orsay appellent ce lundi à la grève pour protester contre les restrictions budgétaires. L'UNSA-USMAE (Union syndicale du ministère des Affaires étrangères) signalait peu avant midi «94% de mobilisation mais pas forcément avec des fermetures de postes».
Une manifestation est prévue à 14h devant le Sénat, où est examiné le budget 2004 du ministère.
D'après l'USMAE, plusieurs ambassadeurs de France à l'étranger sont en grève. Si 94% des agents sont mobilisés -de l'ambassadeur au personnel local- les services restent toutefois assurés dans les pays en difficulté, affirme le syndicat.
Le budget 2004 du Quai d'Orsay prévoit la suppression de 116 emplois (le nombre de postes passe de 9 409 à 9 293, soit une baisse de 1,23%) ainsi qu'une diminution des indemnités de résidence. AP
L'Express/l'Impartial (Neuchâtel, Suisse)
http://www.swissinfo.org/sfr/Swissinfo.html?siteSect=143&sid=4496716
L'Humanité - 01/12/2003
Révolte historique des agents du ministère des Affaires étrangères qui défendent leurs moyens face aux coupes budgétaires.
Une première : les agents du réseau diplomatique français, de l'ambassadeur à l'agent de statut local à l'étranger, sont appelés aujourd'hui à cesser le travail pour protester contre la restriction budgétaire qui menace l'exercice du service public. L'intersyndicale UNSA-CFDT-CGT-FO-FSU organise un rassemblement cet après-midi devant le Sénat, qui examine le projet de budget 2004 du ministère. "Il n'y a plus un kopeck au ministère", s'indigne Yvan Sergeff, de l'UNSA. "La moitié des ascenseurs sont en panne, il n'y a pas d'argent pour les réparer. Pendant trois jours, le mois dernier, il y a eu une pénurie de papier au Quai d'Orsay. À l'étranger, les agents doivent travailler jusqu'à quatorze heures par jour. Ce n'est pas une grève de nantis, rien à voir avec les réceptions de l'ambassadeur, l'or et les lambris !" Patrice Servantie, de la CFDT, évoque le report d'un concours d'adjoint administratif faute de fonds pour louer la salle, l'entretien et les travaux suspendus en attendant les financements. Le service de l'état civil à Nantes doit se passer des deux scanners qui contrôlent habituellement le courrier, en panne, rapporte un agent. Pour les syndicats, les réductions budgétaires ont atteint "un point incompressible".
Jeudi soir, le ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, a tenté d'apaiser ses troupes en organisant une assemblée générale au Quai d'Orsay. Il a reconnu, devant 600 membres du personnel, que "l'année 2003" avait été "une année difficile pour notre maison : les gels, les annulations ont désorganisé notre travail". Cet acte de contrition ne suffira probablement pas à calmer les agents engagés dans une "spirale infernale des réductions budgétaires", selon Daniel Vazeille, de la CGT : "116 emplois budgétaires vont être supprimés en 2004. En vingt ans, on est passé de 12 051 à 9 293 emplois budgétaires, soit une perte de 2 758 emplois". Dans le même temps, l'embauche d'agents sous statut local a explosé, pour dépasser aujourd'hui l'effectif des fonctionnaires. Les gels de crédits en cours d'exercice ont atteint cette année " 15 % pour un budget d'environ 4 milliards d'euros".
Dominique de Villepin se félicite d'être le bon élève de la réforme de l'État - autrement dit, la soumission à la rigueur budgétaire. La "modernisation" a été initiée au ministère en 1993 par Alain Juppé, et Dominique de Villepin ambitionne aujourd'hui de se placer "au coeur de la réforme", pour être "au coeur de l'action extérieure de l'État". Les syndicats craignent que cette stratégie, jointe à un budget de rigueur, ne transforme les Affaires étrangères en un "mouchoir de poche". "Le panache en politique étrangère, c'est bien", note Thierry Robert, de la CGT, "mais, si l'intendance ne suit pas, on n'a pas les moyens de ses ambitions. On écorne la diplomatie de terrain - diffusion culturelle, coopération, service public consulaire - au profit de la diplomatie de salon - l'action politique, qui est épargnée. Et on recentre le service public sur les missions régaliennes de l'État ", en négligeant les missions sociales des consulats, qui servent aujourd'hui de préfecture autant que de bureau d'aide sociale aux Français expatriés. Un exemple : la "stratégie ministérielle de réforme" (SMR), qui précise les engagements du ministère pour les années à venir, "recentre les activités consulaires sur le contrôle de l'immigration avec le service des visas, et la sécurité physique des Français à l'étranger", explique Thierry Robert. Certains consulats ne délivreront plus de passeports ou de cartes d'identité. La même SMR préconise la poursuite de l'externalisation des activités de sécurité, de gardiennage ou d'entretien, et de la décentralisation dans le domaine de la "coopération technique, scientifique, culturelle et universitaire", où les agents ont déjà du mal à effectuer leurs missions. Pour les syndicats, c'est bien le service public du ministère à l'étranger qui est menacé.
Lucy Bateman
AFP [01/12 - 11h33]
De l'ambassadeur, parfois, jusqu'à l'agent consulaire, les diplomates français en Asie ont généralement bien suivi le mot d'ordre de grève lancé pour protester contre les restrictions budgétaires du quai d'Orsay, a-t-on déclaré de sources diplomatiques.
A Pékin, la majorité du personnel diplomatique de l'ambassade de France était en grève alors que, hasard du calendrier, deux ministres français se trouvaient dans la capitale chinoise: le ministre de l'Économie et des Finances, Francis Mer, et le ministre de la Culture et de la Communication, Jean-Jacques Aillagon.
Si la majorité des diplomates français à Pékin s'affichaient grévistes, beaucoup ont travaillé en raison de la présence des ministres. Le consulat a en revanche fermé. La grève touchait partiellement aussi les consulats de France à Shanghai (est) et Canton (sud), qui étaient néanmoins ouverts tout comme celui de Wuhan (centre). A Jakarta, l'ambassadeur Renaud Vignal était à son bureau, mais il s'était déclaré en grève. Les six fonctionnaires du consulat étaient également en grève et le service des visa fermé. A la chancellerie, quatre des six diplomates ont cessé le travail. Le lycée français était également touché mais n'avait pas fermé.
A Hong Kong, le consulat général de France et le lycée français ont également répondu massivement au mot d'ordre de grève. La grève était observée par "quasi l'ensemble du personnel" de la chancellerie qui compte une dizaine de personnes. Au lycée Victor Segalen, la grève a été suivie par 66 % des fonctionnaires, a dit le proviseur Pascal Panthène. A New Delhi, l'appel à la grève a été suivi avec huit grévistes sur huit au consulat de France, quatre sur 10 à la chancellerie et 11 enseignants résidents sur 12 à l'école française. Au service culturel, trois expatriés sur 12 étaient en grève, alors que 20 employés locaux sur 20 observaient le mouvement.
En Australie, le mouvement a été "très suivi". L'ambassade de France à Canberra a fonctionné au ralenti avec 60% de ses expatriés en grève, tandis que le consulat était fermé dans la capitale. A Sydney, sept des huit fonctionnaires du consulat ont cessé le travail. En Corée du Sud, le travail de l'ambassade n'a quasiment pas été touché mais le service des visas au consulat a tourné plus lentement que d'habitude. Les services culturels et économiques ont fonctionné normalement. Mais à l'école française, 60% des enseignants du primaire ont répondu au mot d'ordre. Le secondaire n'a pas été affecté.
A Manille, les diplomates ont observé une grève "à la japonaise", se rendant à leur bureau mais se déclarant en grève. La situation était en revanche un peu différente en Malaise où tous les diplomates se sont rendus au travail et seuls deux personnels administratifs étaient en grève. Au Vietnam, la grève était suivie à 80% par les diplomates de l'ambassade de France à Hanoi et au consulat général de France à Ho Chi Minh-Ville (sud). En revanche, la participation a été nulle dans les services culturels et écoles françaises. L'Institut français de Taipei, où il n'y a pas d'ambassade officielle, Paris reconnaissant Pékin comme seul représentant de la Chine, était ouvert. A Colombo, sept des neuf fonctionnaires de l'ambassade au Sri Lanka étaient en grève et le travail s'est déroulé au ralenti. "La grève est un succès", a dit un porte-parole.
Face aux rames de papier qui diminuaient dangereusement, on a commencé par ne plus jeter les feuilles utilisées d'un seul côté et à écrire au dos. Puis on s'est mis à photocopier recto verso. Mais les fonctionnaires, peu habitués à ce maniement, se sont quelque peu embrouillés. Après trois jours de quasi-pénurie dans les services centraux du Quai d'Orsay, le mois dernier, les rames de papier sont enfin arrivées. En raison de restrictions budgétaires de dernière minute, les commandes avaient été retardées.
Pour la première fois de son histoire, le ministère français des Affaires étrangères est touché par un mouvement de grève. Afin de protester contre les baisses de crédits, les six syndicats ont appelé à un arrêt de travail de vingt-quatre heures, ce 1er décembre, ainsi qu'à une manifestation à Paris, devant le Sénat qui examine le budget 2004 des Affaires étrangères. Tous les personnels sont concernés, des ambassadeurs jusqu'aux agents de catégorie C (le grade le plus bas), en France comme à l'étranger, ainsi que les 6 000 enseignants des lycées français de par le monde.
En raison de l'exaspération ambiante, le mouvement devrait être bien suivi. La grève se déroulant en fonction des fuseaux horaires, elle a débuté hier aux Fidji et en Nouvelle-Zélande et s'achèvera demain matin à Vancouver (Canada). Les fonctions essentielles de l'État devant continuer d'être assurées, les consulats et les ambassades, même en grève, devaient travailler partiellement. A Varsovie, le personnel de l'ambassade était mobilisé à plein, hier, pour la visite du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, aujourd'hui.
Effectifs. Les «agents ne comprennent pas que le président Jacques Chirac et le gouvernement affichent de grandes ambitions pour la France sur la scène internationale alors que les moyens humains et financiers au service de ce ministère sont en régression constante», expliquent les syndicats dans un communiqué. Le budget du ministère n'a cessé de se réduire. Les Affaires étrangères ont perdu 10 % de leurs effectifs ces dix dernières années et il est prévu en 2004 de ne remplacer que 46 % des départs à la retraite.
La goutte d'eau qui a fait déborder le vase a été la demande du ministère des Finances de faire 20 millions d'euros d'économies sur les indemnités de résidence à l'étranger. Dominique de Villepin a réussi à récupérer 8 millions de cette somme qui seront notamment redistribués sous forme de primes à Paris. Mais pour les syndicats, les limites du supportable ont été franchies et l'idée de répartir ces 8 millions selon un taux unique pour toutes les catégories va encore «accroître les injustices». Le mécanisme de consultations internes avec les organisations syndicales, mis en place par Villepin, connaît sa première secousse.
Pour le chef de la diplomatie, qui nourrit une haute vision du rôle de la France dans le monde, l'affaire est évidemment délicate. Fait rarissime au sein d'un ministère, il a réuni jeudi soir 600 agents dans un grand salon de l'Hôtel du ministre. «Je sais que les circonstances sont difficiles», a-t-il reconnu, évoquant les sentiments «d'incertitude», de «crainte» et d'«angoisse» au sein du personnel. «Une grève dans notre maison n'est pas une chose banale», a-t-il ajouté. Villepin a aussi pris plusieurs engagements comme la mise en place d'un «système transparent, objectif et incontestable de calcul» pour les indemnités de résidence , jugés toutefois insuffisants par les syndicats.
Modèle. Au-delà du mécontentement, c'est la réforme de l'État et de son outil d'action extérieure qui est en question. Avec Villepin, le ministère se veut un modèle, en pointe dans les efforts de rationalisation et d'efficacité. Alors qu'une douzaine de ministères ont des antennes à l'étranger, l'objectif est d'arriver à une coordination sous la houlette du Quai d'Orsay, et de mettre fin ainsi à tous les doublons produits par cette dispersion. Soucieux de faire faire des économies à l'État, le président Chirac soutient son ministre. Mais comparé aux «grands» ministères Intérieur, Justice ou Défense , le Quai n'est pas le plus fort et son personnel a souvent l'impression de faire les frais de la rationalisation en cours. A l'étranger, on fait de plus en plus appel à des locaux, moins bien payés et formés. A Paris les «régulations», ces réductions de crédits en cours d'année qui font annuler in extremis des programmes, sont devenues une hantise.
Véronique Soulé
lundi 1er décembre 2003, 7h23
PARIS (AFP) - Plusieurs ambassades ou consulats ont annoncé ce week-end leur intention de faire grève lundi suite à l'appel, sans précédent, lancé en ce sens par les syndicats du ministère français des Affaires étrangères.
Officiellement, aucune indication n'était disponible dimanche sur l'ampleur de la participation à cette grève de 24 heures lundi, à l'appel des six syndicats du quai d'Orsay, qui entendent ainsi protester contre les restrictions budgétaires.Mais ces derniers ont déjà reçu plusieurs indications émanant de certains postes et ils espèrent une forte mobilisation.
"Le consulat du Caire sera fermé, et on s'attend forte mobilisation à Washington. A l'institut culturel de Milan (Italie), la grève sera suivi à 90 % et Turin (Italie) devrait suivre dans les mêmes proportions", a indiqué dimanche à l'AFP Daniel Vazeille, un des responsables du syndicat CGT du ministère.
Fait très encourageant, selon M. Vazeille, l'Association syndicale des agents diplomatiques et consulaires issus de l'ENA (École nationale d'administration), s'associe au mouvement de grève. L'ENA, pépinière des élites administratives françaises, forme les hauts-fonctionnaires et une grande partie des ambassadeurs et hauts responsables du quai en sont issus.
"Nous savons déjà qu'une quarantaine de postes, ambassades ou consulats généraux se sont déclarés grévistes à près de 70 %", avait déclaré vendredi Yvan Sergeff, de l'UNSA (Union nationale des syndicats autonomes).
A Tunis par exemple, où le président français Jacques Chirac est attendu mercredi pour une visite d'État, plusieurs services du Consulat de France seront fermés lundi. La grève devrait également toucher l'ambassade de France et l'Institut culturel.
"Les personnels de l'ambassade, du consulat et de l'Institut culturel de Tunis réunis vendredi en assemblée générale se sont prononcés pour la grève dans des fourchettes de 50 à 95% pour certains services", a indiqué à l'AFP Mme Gloria Giol de la CGT.
Le personnel gréviste compte faire transmettre une lettre au président Chirac pour lui exprimer leurs revendications, selon cette syndicaliste.
Les diplomates en poste dans des pays de la Péninsule arabique devraient également suivre lundi la grève dans de fortes proportions.
En Arabie saoudite par exemple, "un bon pourcentage du personnel expatrié entend suivre la grève", a déclaré le second conseiller de l'ambassade de France à Ryad, Pascale Saint-Sulpice Bodin.
A la chancellerie française au Koweït, "plus de 70 % du personnel ne va pas travailler (...) mais l'ambassadeur et deux employés seront là", a déclaré le numéro deux de l'ambassade, Alain Baucler, dont la mission compte quelque 25 diplomates.
En revanche, une assemblée générale du personnel de l'ambassade de France à Luanda, a décidé de ne pas s'associer à la grève tout en déclarant son soutien aux "revendications justifiées" du mouvement de protestations, selon un compte-rendu de cette assemblée.
Les "agents ne comprennent pas que le président Jacques Chirac et le gouvernement affichent de grandes ambitions pour la France sur la scène internationale alors que, dans le même temps, les moyens humains et financiers mis au service de ce ministère sont en régression constante", selon un communiqué des syndicats, qui résume la grogne des diplomates.
La France, avec 9 293 agents diplomatiques, dont 3 900 à Paris et 5 300 à l'étranger, possède le deuxième réseau diplomatique et consulaire mondial après les États-Unis, composé notamment de 154 ambassades, 88 consulats généraux, dix consulats, 26 établissements de recherche, 148 établissements culturels et 223 alliances françaises.
dimanche 30 novembre 2003, 10h11
PARIS (AP) - Une première au ministère français des Affaires étrangères. Les organisations syndicales du Quai d'Orsay ont lancé un appel à la grève pour lundi, jour où le Sénat examinera le budget 2004 du ministère.
Les récentes restrictions de crédit ont conduit à des réductions de personnel et à une baisse des indemnités de résidence, sources de mécontentement parmi les agents.
Une éventuelle grève des ambassadeurs de France à l'étranger serait sans précédent. Interrogée vendredi sur leur droit de débrayer, Cécile Pozzo di Borgo, porte-parole adjointe du ministère des Affaires étrangères, a affirmé: "Rien n'est indiqué expressis verbis dans le statut des ambassadeurs et des consuls généraux sur ce droit de grève qui, dans la réalité, n'a jamais été exercé par des ambassadeurs ou des chefs de postes. Il n'y a pas de précédent".
Mais "quel que soit son niveau de responsabilité, il peut être demandé à un agent gréviste d'assurer son service, pour des raisons d'ordre public et afin d'assurer la continuité des missions essentielles de l'Etat", a-t-elle ajouté. AP
cb/com
PARIS (AP) - Le ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin a affirmé vendredi avoir "bon espoir" que le quai d'Orsay soit reconnu l'an prochain "parmi les budgets prioritaires", alors que les fonctionnaires de son ministère doivent débrayer lundi.
"C'est vrai que le quai d'Orsay a fait des efforts particuliers et il les a faits dans un esprit positif, avec le souci en permanence de s'adapter, de se situer aux avant-postes de la réforme de l'Etat", a-t-il rappelé sur France-Info. "Nous vivons aujourd'hui, comme dans d'autres administrations de l'Etat, une situation difficile sur le plan budgétaire".
"Chacun comprend bien cette situation et c'est pour cela que j'ai bon espoir que le quai d'Orsay sera reconnu pour l'année prochaine parmi les budgets prioritaires, que chacun comprendra qu'il est important véritablement de ne pas aller plus loin dans les limitations et dans les coupes faites sur notre propre budget", a-t-il souligné.
Pour Dominique de Villepin, "nous devons permettre à notre diplomatie de donner le meilleur d'elle-même et, pour cela, nous avons besoin d'agents mobilisés, d'agents ayant les moyens et les capacités d'agir".
Les fonctionnaires du quai d'Orsay ont lancé un appel à la grève pour lundi, date à laquelle le Sénat doit examiner le budget du ministère des Affaires étrangères. Les "efforts" consentis se traduisent notamment par des réductions de personnel et une baisse des indemnités de résidence pour les agents en poste. AP
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PARIS (Reuters) - La voix de la France aura peu de relais lundi car, pour la première fois, l'ensemble des agents du ministère français des Affaires étrangères sont appelés à faire grève pour protester contre les restrictions budgétaires.
Les six syndicats auteurs de l'appel à la grève soulignent que les coupes dans le budget du Quai d'Orsay sont une menace pour l'action internationale. Le mouvement de lundi se déroulera dans le monde entier selon les fuseaux horaires.
Fait lui aussi rarissime, le ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, s'est adressé jeudi soir au personnel du Quai d'Orsay pour tenter de désamorcer un conflit qui, a souligné le chef de la diplomatie, "n'est pas une chose banale" et "ne peut pas être pris à la légère".
Face à la principale revendication des syndicats - la diminution des indemnités de résidence des agents à l'étranger - le chef de la diplomatie s'est solennellement engagé à "mettre en place un système transparent, objectif et incontestable de calcul".
"Les variations à la hausse et à la baisse pour chaque pays, pour chaque groupe, seront portées à la connaissance de l'ensemble des agents du département dès qu'elles auront été définitivement établies", a-t-il promis jeudi soir.
Il s'est également engagé à "prendre en compte la situation des agents non logés par l'Etat dans les pays où les coûts de la vie ou du logement sont nettement supérieurs à la référence de Paris" et à "mettre fin au mécanisme inéquitable de l'abattement total de l'indemnité de résidence en cas de congés maladie en France".
Il a promis aussi d'"instaurer un mode de calcul équitable des majorations familiales en fonction du coût réel de la scolarité des enfants et des charges de logement additionnelles des familles".
"LE DEVOIR DE REFORMER"
"En ce qui concerne les primes versées en administration centrale", Dominique de Villepin s'est engagé à "rendre publiques les modalités d'augmentation de ces primes ainsi que les critères de calcul et d'attribution pour la partie qui relèvera d'une attribution au mérite".
Le ministre a précisé que dès ce vendredi le directeur du Budget et des Affaires financières, Jean-François Desmazières, recevrait les syndicats sur ces questions.
"Alors que nous commençons tout juste à percevoir l'ampleur des bouleversements qui frappent le monde, je sais que chacun d'entre vous est pleinement conscient des enjeux et de la responsabilité qui nous incombent", a-t-il souligné.
"Rien de ce qui a été fait au cours des dernières années par notre pays sur la scène internationale n'aurait été possible sans l'engagement de chacun d'entre vous. Vous avez porté haut la voix de la France. Vous avez donné à son message la force et la générosité qui lui sont propres", a-t-il insisté.
Mais, a souligné le chef de la diplomatie, "cette lourde responsabilité nous impose un devoir, celui de nous réformer, de nous adapter".
"S'il veut pleinement remplir sa mission, notre ministère doit être à la pointe de la modernisation de l'État", a-t-il rappelé.
Dans leur appel à la grève, qui sera assortie d'une manifestation lundi à 16h00 (15h00 GMT) devant le Sénat, où le budget 2004 du Quai d'Orsay sera examiné, les syndicats soulignent que les agents "ne comprennent pas que le président Jacques Chirac et le gouvernement affichent de grandes ambitions pour la France sur la scène internationale alors que, dans le même temps, les moyens humains et financiers mis au service de ce ministère sont en régression constante".
Avec plus de 9 000 agents, dont 3 900 à Paris et plus de 5 000 à l'étranger, la France possède le deuxième réseau diplomatique et consulaire mondial après les États-Unis.
L’affaire, de l’aveu même du chef de la diplomatie française Dominique de Villepin, n’est pas «une chose banale». Pour la première fois de leur histoire en effet, les 9 293 employés du ministère des Affaires étrangères sont appelés à faire grève durant 24 heures. Motif de cette grogne sans précédent: les coupes budgétaires imposées depuis plusieurs mois par le ministère des Finances alors que d’autres ministères comme celui de la Justice, de l’Intérieur ou de la Défense n’ont pas été affectés par cette rigueur. Ces restrictions, estiment notamment les grévistes, sont en contradiction flagrante avec «les grandes ambitions de la France sur la scène internationale».
«Trop, c’est trop !». La formule est sur toutes les lèvres au ministère des Affaires étrangères. Et la dernière goutte d’eau qui a fait déborder le vase, poussant les syndicats toutes tendances confondues à appeler à une grève générale de 24 heures lundi 1er décembre, est encore une fois une mesure imposée par Bercy. Le ministère des Finances, dont le mot d’ordre depuis des mois est rigueur, a en effet réclamé une baisse de 20 millions d’euros des indemnités de résidence à l’étranger. Les services de Dominique de Villepin ont certes réussi à limiter cette nouvelle restriction budgétaire et à récupérer 8 millions sur les 20 millions réclamés qu’ils ont décidé d’affecter à la protection sociale des recrutés locaux à l’étranger et à une augmentation des primes aux personnels de l’administration centrale. Mais ces mesures, décidées sans concertation, ont mis de l’huile sur le feu, les sujets de mécontentement ne manquant pas au Quai d’Orsay.
Six syndicats ont donc déposé un préavis de grève de 24 heures pour lundi avec pour principale revendication protester contre des restrictions budgétaires qui sont à leurs yeux une menace pour l’action internationale de la France. «Il est bien beau que Dominique de Villepin fasse entendre sa différence sur l’Irak, fait ainsi remarquer un employé du ministère, mais à quoi cela sert-il si on ne peut même pas payer un billet d’avion pour aller représenter la France à telle conférence internationale». Le mouvement de lundi se déroulera dans le monde entier «en amont et en aval du 1er décembre», selon les fuseaux horaires. Il concerne les employés du ministère à Paris, les ambassadeurs, les agents locaux à l’étranger mais aussi les personnels des centres culturels et des alliances françaises ou encore les professeurs des lycées français. Un rassemblement est par ailleurs prévu à 16 heures devant le sénat où doit être discuté le budget du ministère des Affaires étrangères.
C’est sans doute pour désamorcer le conflit que Dominique de Villepin, fait rarissime, a tenu à s’adresser jeudi soir à plusieurs centaines de fonctionnaires du Quai d’Orsay. Le ministre a reconnu que cette crise n’était pas «une chose banale» et qu’elle ne pouvait pas «être prise à la légère». Face à la principale revendication des syndicats –contre la diminution des indemnités de résidence des agents à l'étranger– le chef de la diplomatie s'est solennellement engagé à «mettre en place un système transparent, objectif et incontestable de calcul». «Les variations à la hausse et à la baisse pour chaque pays, pour chaque groupe, seront portées à la connaissance de l'ensemble des agents du département dès qu'elles auront été définitivement établies», a-t-il notamment déclaré. Il s'est également engagé à «prendre en compte la situation des agents non logés par l'Etat dans les pays où les coûts de la vie ou du logement sont nettement supérieurs à la référence de Paris».
Un budget en constante diminution |
Avec plus de 9 200 agents, dont 3 900 à Paris et plus de 5 000 à l'étranger, la France possède le deuxième réseau diplomatique, consulaire et culturel mondial après celui des Etats-Unis. Elle entretient 154 ambassades, une centaine de consulats et près d’un demi-millier de centres culturels et d’alliances françaises. Le budget de sa diplomatie est toutefois depuis de nombreuses années en constante diminution. En dix ans, le ministère des Affaires étrangères a en effet perdu 10% des ses effectifs, quelque 2 000 emplois ayant été supprimés. Seuls 46% des prochains départs à la retraite devraient en outre être remplacés. Certes reconnaissent les syndicats, le budget 2004 est en hausse de 2,6%, – quelque 4,22 milliards d’euros– mais, insistent-ils, il s’agit d’un «effet d’optique» puisqu’il comporte une hausse de l’aide au développement qui ne concerne en rien les crédits de fonctionnement qui eux sont en baisse. «Il n’y a plus un kopeck au ministère», dénonce ainsi un responsable syndical qui affirme que «la moitié des ascenseurs sont en panne et qu’il n’y a pas d’argent pour les réparer». Les restrictions auraient selon lui provoqué le mois dernier une pénurie de papier pendant trois jours.
MOUNIA DAOUDIA écouter également :
Laurent
Serra, président de l'Union des syndicats des agents et corps de Chancellerie,
Syndicat majoritaire au Quai d'Orsay au micro de Philippe Lecaplain, 4'30"
Laurent
Serra, au micro de Jean-Marie Coat, 47"
Dominique
de Villepin, ministre des Affaires étrangères, au micro de Agna Vogelle
PARIS (AFP) - Pour la première fois dans leur histoire, l'ensemble des agents du ministère des Affaires étrangères, des ambassadeurs aux agents locaux en passant par les professeurs de lycée français, sont appelés à faire grève le 1er décembre pour protester contre des restrictions budgétaires.
Le ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin est intervenu jeudi soir devant plusieurs centaines d'agents du ministère pour leur dire, notamment, qu'une grève "dans cette maison n'est pas une affaire banale".Le ministre, faisant référence aux restrictions budgétaires qui motivent la grève mondiale des quelques 9 200 collaborateurs du réseau diplomatique français, a déclaré, selon un texte diffusé sur le site Internet du ministère, que "les circonstance sont difficiles et c'est ce qui mobilise un certain nombre d'agents de ce département".
L'intervention du ministre au Quai d'Orsay n'a pas de précédent, y compris dans d'autres ministère, a indiqué un haut responsable du ministère interrogé par l'AFP.Ce préavis lancé par six syndicats concerne "le Quai" à Paris, mais également les titulaires d'un passeport diplomatique, les fonctionnaires à statut local, les agents de catégorie C, employés notamment dans les consulats, les professeurs de lycées ou employés des centres culturels français à l'étranger". Il concernera aussi les employés de l'Office français pour la protection des réfugiés et apatrides (OFPRA).
Il s'agira d'un mouvement "sans précédent" qui se déroulera selon les fuseaux horaires, selon les syndicats. Il sera accompagné d'un rassemblement devant le Sénat, qui examinera ce jour-là le projet de budget 2004 du ministère.
Les "agents ne comprennent pas que le président Jacques Chirac et le gouvernement affichent de grandes ambitions pour la France sur la scène internationale alors que, dans le même temps, les moyens humains et financiers mis au service de ce ministère sont en régression constante", selon un communiqué des syndicats.
"Il n'y a plus un kopeck au ministère. La moitié des ascenseurs sont en panne, il n'y a pas d'argent pour les réparer. Pendant trois jours, le mois dernier, il y a eu pénurie de papier. A l'étranger les agents doivent travailler jusqu'à 14 heures par jour", a expliqué un responsable syndical, Yvan Sergesse.
La France, avec 9 293 agents diplomatiques, dont 3 900 à la "centrale" parisienne et 5 300 à l'étranger, possède le deuxième réseau diplomatique et consulaire mondial après les Etats-Unis, composé notamment de 154 ambassades, 88 consulats généraux, dix consulats, 26 établissements de recherche, 148 établissements culturels français et 223 alliances françaises.
Foreign Minister makes last-ditch attempt to avert next
Monday's work stoppage by staff fed up with job cuts and wage freeze
PARIS - French diplomacy will ground to a standstill next Monday. Foreign
Ministry staff are planning a worldwide strike, their first ever, to protest
against cost-cutting measures. In an unprecedented move, French Foreign Minister Dominique de Villepin late
on Thursday addressed hundreds of French diplomats to try to head off the work
stoppage. He referred to budget limits, saying that 'times are difficult, which
mobilises a certain number of staff from this ministry', according to a text of
his speech published on the ministry's website. He said that the worldwide strike by Foreign Ministry staff planned was 'no
ordinary matter'. The intervention by the minister in front of about 600 people gathered at the
Quai d'Orsay, the headquarters of the ministry, was a first for any French
ministry, a senior ministry official told AFP. French diplomats had been urged by unions representing the 9,200 permanent
staff to stage their first-ever strike on Monday. They were angry about cost-cutting which they said had resulted in jobs being
cut, foreign travel tightly restricted, cultural programmes axed and allowances
and pay bonuses pared to a minimum. The lack of resources was embarrassingly exposed last month when the company
that supplies the ministry with paper refused to make a new delivery until its
account was cleared. France's 4.5 million civil servants had been informed they would get no pay
rise this year and a meagre 0.5 per cent next year, sparking outrage among union
leaders. 'Obviously it's a hard decision...but it is necessary to straighten out
France's public finances,' said Civil Service Minister Jean-Paul Delavoye. Union representatives cried foul after his announcement. They had asked for
the equivalent of a pay rise of 3.6 per cent or more to make up for what they
said were lags in pay increases that dated back to 2000. 'This is catastrophic,' said Ms Marie-Claude Kervalla of the CFDT union, one
of the leaders from seven unions who met the minister. 'This is sheer provocation,' CGT trade union leader Bernard Lhubert said. 'Employees
are going to have to make it clear that they do not like being treated this way
and it's getting more and more unacceptable.' -- AFP, Reuters
French Foreign Minister Dominique de Villepin has asked diplomats to abandon
a worldwide strike planned for Monday.
He admitted that circumstances were "difficult" in a speech to about 600 staff late on Thursday, but said the strike plans were "no ordinary matter".
Union leaders said on Friday they expected 40 embassies and consulates to close in the first strike of its kind.
They are protesting against budget cuts, job losses, reduced overseas allowances and bonuses.
M. de Villepin's speech, in which he promised to give full consideration to staff grievances, was posted on the Internet for the benefit of diplomats overseas.
"Employees do not understand how the president of the republic and the government can proclaim their grand ambitions for France on the international scene while at the same time the human and financial resources available to the ministry are constantly declining," the unions said in a statement.
Paper shortage
The government's budget for next year - which is to be debated in the Senate
on Monday - envisages a 2 % reduction in foreign ministry costs, and a number of
job cuts.
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France's foreign ministry network is second in size only to that of the United States employing 9,200 permanent staff and 13,000 local employees around the world..
In addition to 154 embassies there are 98 consulates, and nearly 500 cultural offices and French-language schools.
Their lack of resources was exposed last month when the paper supply company refused to make new deliveries until its account was settled.
Staff had no paper for three days.
"There isn't a kopek at the ministry," said Yvan Sergesse of the UNSA union.
"Half the lifts are out of order because there is no money to mend them. Abroad staff are working up to 14 hours per day."
There have been strikes at the ministry before, but this is the first time that unions have called on diplomats and embassy staff around the world to join in.
"According to the soundings we are getting, it is going well - there is a lot of support," said Daniel Vazeille of the CGT union.
27.11.Paryż (PAP/AFP) - Po raz pierwszy w historii wszyscy pracownicy francuskiego Ministerstwa Spraw Zagranicznych, od ambasadorów po urzędników w kraju, mają przeprowadzić strajk 1 grudnia na znak protestu przeciwko cięciom budżetowym - podała w czwartek AFP
Według funkcjonariuszy związkowych, strajk "nie ma precedensu". "Ministerstwo jest bez pieniędzy. Połowa wind nie działa. W październiku przez trzy dni nie było papieru. Za granicą (francuscy) urzędnicy muszą pracować po 14 godzin dziennie" - skarżą się związkowcy.
Od 1980 r. w ministerstwie zlikwidowano 2 758 miejsc pracy. Według związkowców, "kroplą, która przepełniła czarę goryczy" było żądanie Ministerstwa Finansów obcięcia o około 20 mln euro dodatków za granicą.
"Jesteśmy za wyrównaniem tych dodatków i ich korektą, ale na ten temat nie było żadnej dyskusji" - podkreślają organizatorzy strajku.
Według wysokiego urzędnika MSZ w Paryżu, ministerstwo, które jest związane wymogami "dyscypliny budżetowej" państwa francuskiego, zmniejszy liczbę zatrudnionych, obsadzając tylko 46 proc stanowisk zwolnionych dzięki przejściu na emeryturę 3 900 urzędników w centrali w Paryżu i 5 300 pracowników dyplomatycznych za granicą. Unikaniu "dublowania" urzędów na obszarze Unii Europejskiej ma służyć "przemieszczenie" niektórych francuskich konsulatów. (PAP)
wk/ ro/ bsb/ 3370
PARIS. French diplomats around the world are being urged to stage their first-ever strike on Monday to protest against cost-cutting which recently saw the foreign ministry in Paris run out of paper.
Unions representing the Quai d'Orsay's 9200 permanent staff complain that as a result of the ministry's parlous financial situation jobs are being cut, foreign travel tightly restricted, cultural programmes axed, and allowances and pay bonuses pared to a minimum.
"Employees do not understand how the president of the republic and the government can proclaim their grand ambitions for France on the international scene while at the same time the human and financial resources available to the ministry are constantly declining," six unions said in a statement.
"It's all very well (Foreign Minister) Dominique de Villepin making France's distinct position felt on Iraq, but what good is that if you can't even pay for a plane ticket to represent the country at an international conference?" asked a diplomat. The lack of resources was exposed last month when the company that supplies the ministry with paper refused to make a new delivery till its account was cleared.
"There isn't a kopeck at the ministry. Half of the lifts are out of order because there's no money to mend them. During the paper shortage we had to bar people from the photocopier. Abroad staff are working up to 14 hours a day," said Yvan Sergesse of the UNSA union.
Diplomats say that ambassadors are now expected to pay for much of their entertaining out of their own pockets, while about à 20m are to be removed from foreign housing allowances in next year's budget.
From its lavish 19th-century palace looking over the River Seine, France's foreign ministry oversees an international network second only to that of the US. In addition to 154 embassies there are 98 consulates, and nearly 500 cultural offices and French-language schools.
However, the ministry is caught in the same financial bind as most of the rest of France's large civil service, and in next year's budget which is being debated in the senate on Monday it is committed to 116 job cuts and a reduction in running costs of 2%.
Officials are looking at potential savings, notably in Europe where an increasingly integrated and expanding EU makes the presence of nine consulates in Germany, for example, hard to justify.
"The foreign ministry has got to do its bit for the budgetary effort agreed by the whole of the government for 2004," said a senior diplomat. "But we can still keep our essential fields of action to spread French influence and interests abroad."
In next year's budget the ministry is to get à 4,2bn, or 1,25% of state spending. Unions say the number of posts has been reduced 10% in the past 10 years. There are 3900 staff employed in Paris and 5300 abroad.
Though there have been previous strikes at the ministry, this is the first time unions have called for a worldwide stoppage, including the estimated 13000 local staff. A protest is to be held outside the senate building at the Luxembourg Gardens on Monday. Sapa-AFP
Nov 28 2003 07:10:47:000AM Business Day 1st Edition
PARIS, Nov. 27 — In a country where workers' strikes are considered a way of life, do French diplomats have the right and the duty to walk out?
Six unions representing some of the Foreign Ministry's 9,500 foreign service,
civil service and professional staff members are asking the diplomats — from
ambassadors on down all around the world — to protest cost-cutting measures by
stopping work on Monday. It would be the first time all the ministry's employees
walked out at once. How long such a walkout would last has not been made clear.
The Foreign Ministry oversees a vast international operation of 154 embassies, 98 consulates and almost 500 cultural offices and French-language schools. Only the American State Department, which also is contending with financial problems because of budget cutbacks, is larger.
Belt-tightening at the Quai d'Orsay has meant the elimination of jobs, cultural programs and allowances, as well as restrictions on foreign travel and the stingiest of bonuses. Things got so bad at the Foreign Ministry recently that in many offices there was no paper for copying machines and computer printers for three days. Some employees were asked to donate their own paper. And some of the elevators are not working in the elegant 19th-century palace that houses the ministry.
"Employees do not understand how the president of the republic and the government can proclaim their grand ambitions for France on the international scene while at the same time the human and financial resources available to the ministry are in constant decline," the unions said in a joint statement.
Still, Le Monde opined in a front-page article in Friday's newspapers, the idea of a global strike was surprising.
"It does not fit with the image we have of the Quai," it said, adding, "People in charge of the official defense of the cuts seem quite embarrassed. They are torn between their pride of appearing as good state reformers, the need for rationalization, devotion to the obligation of budget rigor, and their feeling of being used as an eternal victim" by the Ministry of Finance.
Diplomats say that ambassadors are expected to pay for much of their entertaining themselves. An estimated $24 million is scheduled to be slashed from foreign housing allowances in next year's budget.
There have been scattered strikes by Foreign Ministry staff members before, even though only a minority are unionized. This is the first time the unions have called for a global work stoppage.
Ambassadors, consuls general and their immediate deputies are forbidden to go on strike.
From correspondents in Paris
November 28, 2003
IN an unprecedented move, French Foreign Minister Dominique de Villepin today addressed hundreds of French diplomats about their first ever planned strike in protest at cost-cutting.
De Villepin referred to budget limits, saying that "times are difficult, which mobilises a certain number of staff from this ministry", according to a text of his speech published on the ministry's website.
He said that the worldwide strike by foreign ministry staff planned for Tuesday "in this department is no ordinary matter".
The intervention by the minister in front of about 600 people gathered at the Quai d'Orsay, the headquarters of the ministry, is a first for any French ministry, a senior ministry official said.
French diplomats have been urged by unions representing the 9200 permanent staff to stage their first ever strike on Tuesday.
They are angry about cost-cutting which they say has resulted in jobs being cut, foreign travel tightly restricted, cultural programmes axed, and allowances and pay bonuses pared to a minimum.
The lack of resources was embarrassingly exposed last month when the company that supplies the ministry with paper refused to make a new delivery until its account was cleared.
Tageblatt (Luxembourg) - 27/11/2003